Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier - GrandTerrier

Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Sommaire

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Modifications au jour le jour : [Journal des MàJs]
Anciennes pages de bienvenue : [Affiches]
Anciens billets : [Actualité, archives]

1 Bulletin du renouveau hivernal

Billet du 08.01.2016 - « Le renouveau a toujours été d'abord un retour aux sources », Romain Gary (1914-1980), La Danse de Gengis Cohn.

Au menu de ce 32eme bulletin, tous les articles et billets du trimestre naturellement, avec ses quelques photos et facsimilés de documents d'archives :
1. Navigation sur les grandes cartes communales,
2. Succession et ribot de pierre du village de Kerveady,
3. Un Diogène bas-breton et philosophe stoïcien,
4. Epidémie de teigne aux écoles laïque et libre,
5. Enfance bafouée et abus sexuel à la Croix-Rouge,
6. Esquisses au crayon d’un artiste prolixe et fantasque,
7. Beauté et majesté de certains arbres historiques,
8. Guerre des mouteaux du moulin de Pennarun en 1749,
9. Transactions foncières de Nicolas Le Marié à Odet,
10. L’emprise des chasseurs du rallye de Saint-Guénolé,
11. Sommier de la Légion d’honneur du moulin du Faou,
12. Les deux renables et la loi du 28 ventôse de l’an 4.
13. Le conte de Noël du Korrigan du retable de Kerdévot.

Ce bulletin est bien fourni en cartes historiques, à l’occasion de la publication d’une carte I.G.N. au grand format et de la collection complète des 20 feuilles du cadastre napoléonien de 1834. Et la quatrième de couverture avec les personnages de la scène de nativité du retable de Kerdévot est un prétexte pour reprendre un joli conte de Noël avec comme personnage un sympathique korrigan.

Recevez aussi nos vœux renouvelés de « Bonne année » en breton grâce au tableau noir de l'instituteur Loïc Jadé : « BLOAVEZH MAT 2016 DAOU VIL HA C'HWEZEG » avec son H muet et T bref, sa mutation adoucissante sur MIL et un C'H grave, présent, citoyen et déterminé tout à la fois.

Enfin, il y a 2 ans, on avait évoqué un projet de publication d’un livre sur le village papetier d’Odet en partenariat avec l’association Arkae. Cela ne s’est pas fait, mais le projet entamé est à ce jour bien plus qu’une maquette inachevée.

 

Et en tablant désormais sur la perspective de plus de temps libre et moins de contrainte professionnelle, l’édition indépendante grandterrienne verra le jour en 2016-17, c’est promis !


Visionner et/ou télécharger le bulletin  : « Kannadig n° 32 Janvier 2016 ». Ce présent week-end, le bulletin sera imprimé, agrafé, plié, enveloppé, adressé, oblitéré et déposé dans la boite-à-lettres de quartier, et vous le recevrez mardi ou mercredi prochain.

2 Renables et loi du 28 ventôse

Billet du 31.12.2015 - « Dans les romans de Jane Austen et de Balzac, le fait que la rente annuelle apportée par un capital terrien soit égale à environ 5 % de la valeur de ce capital, ou bien encore que la valeur d’un capital corresponde à environ 20 années de rente, est une évidence » Thomas Piquetty

Thomas Piquetty, dans sa rétrospective historique « Le Capital du XXIe siècle », aurait pu également citer l'article 5 de la loi du 28 ventôse de l'an 4 : «  la valeur des biens sera fixée à raison de 22 fois le revenu, pour les terres labourables, prés, bois, vignes et dépendances, d'après les baux existants en 1790 ».

C'est en effet la règle qui a été appliquée dans l'acte d'estimation de certains biens fonciers confisqués à leurs propriétaires ecclésiastiques ou nobles, comme le moulin du Cleuziou/Cleuyou en 1796 :
Image:Right.gif « Total (des revenus annuels) : deux cent cinquante deux livres deux sols ci . . . . 252 lv 2 s»
Image:Right.gif « qui multiplié par 22 (comme la loy du vingt huit ventose dit ainsy) donne un capital de la somme de cinq mille cinq cent quarante six livres ci . . . . 5546 lv  »

Si l'on remonte dans le temps, soit cinq ans auparavant, on retrouve le nouveau meunier François Kerhoas prenant la suite de Sébastien Jézégabel aux conditions suivantes :

Image:Right.gif Il doit règler le prix de 1500 livres pour tous les équipements intérieurs (le grand fer, la meule dormante et la meule courante, la roue ou la pirouette, les cordes) ou extérieurs (les vannes d'amenée ou de fuite, les rigoles ou biefs, les chaussées), à savoir les « petit et grand renables »

  • à noter que « renabl » (plur. -où) est à l'origine un terme breton signifiant « inventaire ».

Image:Right.gif De même il accepte de payer la rente aux propriétaires nobles du moulin : « clauses, points et conditions auxquels il soit engagé envers Monsieur et Madame de Tinténiac », « le prix de chaque année est de deux cent quarante livres ».
Image:Right.gif Enfin le meunier du Cleuziou accepte aussi la contrainte de dépendre également d'une seigneurie supérieure, à savoir « les Régaires », l'administration temporelle du domaine foncier de l’évêque de Quimper.

 

On note aussi dans le rapport de 1796 l'état de l'amorce du bief, dite "chaussée" : « Inspection par nous fait égallement de la chossé du moulin en son côté du midy l'avons trouvé en très mauvais état et susceptible d'une réparation indispensable que nous estimons être de deux cens livres valeur fixe ».

Un peu ce qui s'est passé avant l'été 2015 : une rupture sur le barrage du Jet avait asséché le bief du moulin. Heureusement, pour une dépense équivalente aux 200 livres de 1796 (!), les services communaux ont pu réparer la brèche courant septembre.


En savoir plus : « 1791 - Subrogation du petit et grand renable du moulin du Cleuziou », « 1796 - Vente et procès verbal d'estimation du moulin du Cleuziou » et « La chaussée, le bief et l'eau du moulin du Cleuyou en 2015 »

Comment doit-on écrire « Bonne année » en breton ? Sur son tableau noir, Loïc Jadé instituteur à Plomeur, défend l'orthographe sur-unifiée « BLOAVEZH MAT » avec un H muet et un T bref. Et comment prononcer l'année 2016 avec le bon accent : une mutation adoucissante sur MIL et un C'H grave et déterminé à la fois, « DAOU VIL HA C'HWEZEG ! ».

3 Nedeleg laouen d'an holl !

Billet du 25.12.2015 - « Gant Nedeleg, 'hast an deiz paz ur c'hefeleg ; Gant deiz kentañ ar bloaz, paz ur was. » (Avec Noël le jour se rallonge d'un pas de bécasse ; Avec le premier jour de l'an c'est d'un pas d'oie)

À l'issue de l'atelier d'écriture de Dominique Lemaire en 2002 à Ergué-Gabéric, le texte produit commençait ainsi : « Au temps où la forêt n’était encore qu’une forêt, noire en novembre et claire en mai, vivait à Keranguéo, au lieu dit La Grotte aux Nains, un korrigan de bonne famille et d’excellente éducation. »

Et s'en suit une belle balade du petit korrigan au pays des chiffons et des paotred, puis en pleine féerie de Noël dans le supermarché du quartier du Rouillen, pour finir du côté de Kerdévot parmi les personnages de la Nativité de son retable flamand du 15e siècle :

« ... Il suivit la route qu’indiquait l'étoile qui brillait le plus fort et arriva bientôt à la chapelle de Kerdevot.

— Je crois que je touche au but, murmura-t-il dans la nuit. Deux grands boeufs blancs qui paissaient dans le pré acquiescèrent gravement en hochant la tête. Le Korrigan entra dans la chapelle, salua respectueusement les dames patronnes et vint prendre sa place dans le retable auprès de deux autres bergers.

— Bonsoir, dit-il

— Bonsoir, répondirent les deux autres. Comment tu es arrivé ici ?

—Je ne sais pas, dit le nouveau korrigan du retable, c’est une longue histoire, mais je ne suis pas certain d’avoir tout compris.

— Comme nous, dit un berger. Tu verras, on est bien ici. On a des fleurs et des fêtes. Les humains s’occupent bien de nous. Un jour, ils nous ont même amené la reine d’Angleterre pour qu’on la voie. Tu sais ce qu’elle a dit en entrant ?

— Splendid, but where is the castle ? fit le second berger en essayant de prendre l'accent british. Les trois éclatèrent de rire, mais une voix gronda au-dessus de leur tête.

— Taisez-vous les bergers, si vous nous faites repérer, on finira tous dans un musée.

— C’est qui ? souffla le korrigan.

— Lui, c’est Dieu le Père. Il habite au troisième. Il connaît bien les hommes, il a toujours peur qu’il y ait des problèmes avec eux. »

 

« — et Marie, Joseph, le petit Jésus, ils sont où ?

— Chut, firent ensemble les deux bergers. Maintenant, tu es une œuvre d’art.

— D’accord, chuchota le Korrigan de Keranguéo. Ce fut son dernier mot. »

En savoir plus sur cette belle histoire : « Le conte de Noël du Korrigan et du retable de Kerdévot »


Nota : Le prochain bulletin trimestriel Kannadig, le numéro 32, est en cours de préparation, et sera diffusé par les voies habituelles dans la première quinzaine de janvier 2016.

4 L'honneur du Moulin du Fou

Billet du 19.12.2015 - « Le 3 novembre 1806, je me suis transporté au moulin du Faou, situé commune d'Ergué-Gabéric affermé par bail ... sur la montrée dudit Evin fermier j'ai procédé comme suit l'évaluation en capital du dit moulin et dépendances n° 12 du sommier de la légion d'honneur. »

Voici l'histoire d'un moulin dont le nom a conservé le patronyme « du Fou » de ses détenteurs nobles du 15e siècle, été possédé par des Rohan-Guéméné et des Rohan-Chabot et accaparé par Napoléon dans le domaine de l'Ordre national de la Légion d'honneur.

En effet, le moulin dit « Meil-Faou » tient son nom des propriétaires historiques du fief de Kerjestin, la famille du Fou issue en juveigneurie des vicomtes du Faou et constituée des seigneurs de Rustéphan en Nizon. Le blason des du Fou, « d’azur à la fleur de lys d’or, sommée de deux éperviers affrontés d’argent becquetés et membrés d’or » est visible à la chapelle voisine de Kerdévot.

Avec le décès de Jean du Fou, en juin 1492, le domaine de Kerjestin passe dans les mains de sa fille Renée qui, mariée à Louis de Rohan, seigneur de Guéméné, transfére le bien à la famille de Rohan-Guéméné. Et la succession finira dans la branche des Guéméné-Chabot, princes de Léon, vicomtes de Porhoët, comtes de Jarnac et propriétaires du château de Josselin.

Dans le rentier de Kerjestin au 18e, on peut lire que le moulin est mis en bail de fermage en 1757 à un meunier et qu'il est décrit en 1775 par cette phrase « c'est une simple ferme ». En 1790 c'est un autre meunier, Louis Rospape (meunier à Briec et à Elliant) qui prend la relève du bail de Meil-Faou et on note dans les renables du moulin qu'il est fait mention de travaux à entreprendre : « la chaussée demande réparation ».

Les nouveaux documents publiés cette semaine donnent l'état des lieux, ainsi que les autres tenues du domaine de Kergestin ou Kerjestin (aujourd'hui Keristin), au moment où elles ont été intégrées dans le domaine agricole de l'Ordre de la Légion d'honneur. En effet à la Révolution, le seigneur noble Rohan-Chabot ayant émigré, ses biens sont acquis à la nation et intégrés dans le domaine créé par Napoléon Bonaparte en 1802. Cela veut dire que, de 1802 à 1807, les détenteurs-exploitants des lieux devaient payer une rente aux administrateurs de la cohorte régionale n° 13 pour financer cette institution impériale.

Le clos de "Meilh Faou" en 2013
Le clos de "Meilh Faou" en 2013

Le moulin sur la feuille du cadastre Napoléonien (1834)

En savoir plus : « 1806-1808 - Evaluation et vente du moulin du Faou », « 1802-1807 Le domaine gabéricois de l'Ordre national de la Légion d'honneur », « 1758-1791 - Rentier de la Seigneurie de Kerjestin des Rohan-Guéméné »

Nota: comme promis, presque toutes les feuilles cadastrales napoléoniennes ont été mises en ligne sur le site, il ne reste plus que 3 sur 20 à publier. La prochaine étape consistera à positionner sur ces cartes les villages en coordonnées x,y.

5 Emprise d'un rallye cynégétique

Billet du 12 décembre 2015 - « Serment - Le sieur Youinou, Corentin, a prêté serment à l'audience civile de mercredi dernier en qualité de garde particulier des propriétés louées par la société de chasse Rallye Saint-Guénolé ou lui appartenant et situées dans la commune d'Ergué-Gabéric.  »

En cours d'été 2015, Pierrick Chuto (*), l'infatigable « fureteur » de documents d'archives finistériennes, nous signale un petit encart dans le journal « L'action Libérale de Quimper » d'août 1905 sur la prestation de serment du garde particulier de la société « Rallye Saint-Guénolé ». On connaissait l'existence de cette société de chasse fondée en 1897, connue sous le nom « La Saint-Guénolé » et disposant de terres de chasse réservées autour de la chapelle St-Guénolé en Ergué-Gabéric.

Le terme « rallye » nous a intrigué dans un premier temps. On connaît aujourd'hui le mot sous la forme de rallye automobile. Mais auparavant on parlait de « rallye-papier » qui était un jeu équestre issu des chasses à courre. Mais le terme était utilisé aussi dans les années 1900 pour désigner tout simplement les sociétés de chasse dont les adhérents se regroupaient pour louer des terres et organiser leur sport favori.

En recherchant plus précisément dans les autres journaux d'époque, « Le Finistère » et « L'union Agricole », on découvre l'importance de cette société qui générait néanmoins quelques contestations :

  • en décembre 1902, deux chasseurs se font prendre par le garde sur des terres de ferme prétendues réservées aux sociétaires du rallye. La défense invoque la non inscription de cette ferme dans le giron de la société en se basant sur les « baux de chasse » et les publications dans les journaux.
  • en 1899, les « tenues » (terme à connotation médiévale) louées par le rallye sont extrêmement nombreuses sur le territoire gabéricois : 40 exploitations agricoles, le moulin de Pennarun et « la papeterie de l'Odet », toutes ces propriétés étant listées dans un encart avec une précision pour Squividan (parcelle Poher) et pour Sulvintin (parcelles Le Goff et Hostiou seulement).
  • avant 1898 c'est un gabéricois décédé en juillet à Keranroux qui était le président de la société sous sa forme d'origine : « M. Signour, ancien président de la société. M. Signour étant mort avant la formation légale de ladite société. »
  • en 1905 des républicains se rebellent contre l'emprise de la société de chasse par cet avertissement : « Chasse et Passage Interdits aux sociétaires du Rallye St-Guénolé sur les deux propriétés ... ». L'avis est signé par Louis Guyader (1842-1920), agriculteur au village du Squividan, et son voisin René Poher. Le combat de Louis Guyader contre les membres du Rallye Saint-Guénolé s'inscrit manifestement dans son combat contre les forces conservatrices de Quimper et ses environs.

En savoir plus : « Emprise communale du Rallye Saint-Guénolé, Le Finistère, Action Libérale et autres 1902-05 » et « 1897 - Homologation de la Société de chasse "La Saint-Guénolé" »


(*) : à noter sur vos tablettes, dimanche prochain 13 décembre à 16 heures à la MPT de Penhars (Le terrain blanc), Pierrick Chuto propose une conférence sur les enfants trouvés de l'hospice de Quimper.

6 Les grandes cartes communales

Billet du 6 décembre 2015 - « JavaScript est un langage de programmation de scripts principalement employé dans les pages web interactives mais aussi pour les serveurs. C’est un langage orienté objet à prototype et compatible avec la plupart des navigateurs web, y compris sur les mobiles. »

En 2010 on avait introduit une facilité de navigation sur les cartes gabéricoises de grand format, une possibilité à la « Google Maps » qui permet de zoomer et de se déplacer facilement dans toutes les directions.

On avait adopté le logiciel Zoomify qui n'avait que le seul défaut de ne fonctionner que sur les ordinateurs et d'afficher un message « logiciel Flash indisponible » sur les tablettes et les smartphones. Depuis, ces derniers, sous Android ou IOS, ont foisonné et rendent de plus en plus visite au site Grandterrier.

Il était temps de faire quelque chose, c'est-à-dire migrer nos fonds de carte sur la nouvelle version de Zoomify qui fonctionne désormais en environnement JavaScript :

  • Les boutons du Bandeau Z permettent de naviguer à l'intérieur de la carte.
  • Un simple glissement ou un clic dans la carte ou sur la vignette supérieure gauche sont aussi possibles.
  • Le mode plein écran permet de n'afficher que la carte en dehors de la page de l'article grandterrien.

Vous disposez notamment de ces facilités pour :

  • La toute première carte d'état-major,
  • Les deux très grandes photos aériennes de 1948 (avec positionnement des villages en hotspots)
  • Les sections scannées du parcellaire du cadastre Napoléonien de 1834.

Pour ces dernières, on disposait à ce jour de 7 « grandes feuilles » de section. Ce week-end on a mis en ligne 3 nouvelles feuilles et les 10 feuilles restantes seront publiées d'ici les fêtes de Noël.

Et enfin, on a ajouté le fond de carte IGN au 25.000 ci-contre, lequel permet de suivre l'évolution actuelle du paysage et de l'habitat par rapport aux plans cadastraux et aux clichés historiques.

On peut aussi consulter le Système d'Information Géographique de « Quimper communauté », mais par contre le S.I.G. quimpérois n'a pas encore migré son logiciel ArcGIS pour les tablettes et smartphones !

En savoir plus : « Cartes communales avec zoom et navigation assistée » et 3 nouvelles feuilles cadastrales « Cadastre 1834 - Section de Sulvintin - Feuille 2 », « Cadastre 1834 - Section du Squividan - Feuille 4 », « Cadastre 1834 - Section de St-André - Feuille 1 »

7 1822-52 création du site d'Odet

Billet du 29 novembre 2015 - Le site technologique actuel de l'entreprise Bolloré est au centre de la commune d'Ergué-Gabéric, rue Nicolas Le Marié, tout un symbole quand on sait que ce dernier est le fondateur historique en 1822 de l'entreprise familiale locale.

Un siècle après l'arrivée de Nicolas Le Marié sur le site d'Odet, l'abbé André-Fouet démarrait son discours commémoratif par cette évocation  : « ce printemps de l'année 1821, où un cavalier de vingt-quatre ans parcourait cette région plus déserte, plus chaotique, plus désolée alors que le Stangala ... Ce cavalier, c'était Nicolas Le Marié, à la recherche de l'emplacement propice pour s'établir. »

Mais les circonstances furent certainement moins poétiques et plus prosaïques, car il fallut procéder à l'acquisition du domaine foncier et de ses alentours.

En août 1821 Nicolas Le Marié habite Quimper dans la maison parentale « place Mauberc » (il y est né) et procède déjà à une transaction en tant que « marchand » et « Le Marié fils » (son père était marchand "fayencier") : il prête 384 francs et 60 centimes à un boucher contre droits à hypothèque sur plusieurs maisons quimpéroises.

En janvier 1822, il habite toujours Quimper et à proximité de son futur moulin à papier d'Odet il achète : « la moitié du lieu de Kerouguéau consistant dans tous les droits, maisons, terres, circonstances et dépendances en général, garnies de leurs issues, fonds, pailles et engrais de toutes espèces ». Ce domaine de Keronguéo passera plus tard en héritage de la famille Bolloré. Dans le document notarial on peut admirer cette magnifique signature qui dénote d'une énergie débordante.

En mars 1822, n'ayant pas encore élu domicile à Odet ou à Keronguéo, il fait l'acquisition « une petite portion de montagne terre froide dite Menez Pennanech et dépendant du lieu de Pennanech ... donnant ladite portion de montagne du midi sur le surplus de Ménez Pennanech, du levant sur la propriété du sr. Lemarié, du couchant sur la rivière d'Odet et du nord sur ruisseau de Kerouguéau appartenant à l'acquéreur, contenant sous fonds environ trente cinq ares soixante cinq centiares »

Si l'on fait l'hypothèse que le surplus de « Menez Pennanec'h » est la pente nord du village de Stang-Venn (non habité à l'époque) et que la propriété Le Marié est le village de Keronguéo, on peut supposer que l'acquisition est la partie nord du site d'Odet, voire peut-être le site du moulin d'Odet ...

En 1852 la papeterie est en pleine activité, une centaine d'ouvriers y travaillent. Mais l'heure est venue d'utiliser encore plus la force motrice de l'eau et de développer les futures machines machines à vapeur. Il achète donc « tous les droits qu'ils peuvent ou pourront avoir sur la partie fluide de la rivière de l'Odet », et surtout sur la rive droite de Briec, car du côté d'Ergué-Gabéric il est déjà propriétaire de presque tout le site. A l'est il fait l'acquisition de la « montage nommée Luzigou, à l'ouest de la garenne de Stang-Odet (le long de laquelle le descendant Gwenn-Aël Bolloré fera construire son musée océanographique), et en bien en amont de son usine, le « moulin à eau sur l'Odet nommé Meil Coat Piriou avec sa prairie, ses courtils et toutes ses dépendances » ...

En savoir plus : « 1821-1822 - Premières transactions foncières du marchand Nicolas Le Marié », « 1852 - Acquisitions à Odet et au moulin de Coat-Piriou par Nicolas Le Marié », « Nicolas Le Marié (1797-1870), entrepreneur papetier », « Nicolas Le Marié, maire (1832) »

8 La guerre des mouteaux de 1749

Billet du 22 novembre 2015 - «  La construction des moulins était règlementée ; en Bretagne, elle était interdite sur les domaines roturiers, il n'appartenait qu'aux nobles d'en construite sur des fonds nobles », Dictionnaire de l'Ancien Régime de Lucien Bély et Jean Gallet.

Les 71 pages retranscrites de nos quatre documents d'archives exhumés cette semaine ne disent pas le contraire : « on ne connait point en Bretagne d'autre droit de moulin que celuy qui est attaché à la mouvance dans son principe ».

Et en 1749 les histoires de mouvances dans notre commune de Basse-Bretagne pouvaient être très compliquées et faire l'objet de contestations relayées par des « mémoires » ou plaidoiries d'avocats au parlement de Bretagne à Rennes.

Les mouvances étaient les relations de dépendances d'inféodation entre deux fiefs ou domaines nobles. Et comme les fiefs d'Ergué-Gabéric ont été nombreux lors des siècles précédents, les mouvances ont souvent bougé et le seigneur supérieur a pu changer par rapport à la situation primitive.

Que se passe-t-il en 1749 ? Le Chevalier Geslin, seigneur du moulin de Pennanrun, situé sur son fief dépendant du roi, voudrait étendre l'usage de son moulin à certains domaniers du fief concurrent et voisin de Lezergué. Ces domaniers, « obligés de suivre ledit moulin », sont désignés sous le mot « moutaux », ou « arrières-moutaux » s'ils sont dans des villages plus distants du fief, parce qu'ils doivent payer le « droit de moutte » ou de « suite de moulin » aux seigneurs propriétaires du moulin respectant l'usement, le seigneur local inférieur Gilles-François de Geslin et le Roi en l’occurrence.

Dans les deux premiers documents de 1749, les avocats s'affrontent en se basant sur les nombreux documents historiques décrivant l'évolution des anciens fiefs nobles : Kergonan, Lezergué, Kerfors (ces trois domaines différents détenus au 18e siècle par la famille de La Marche) et celui de Pennarun (propriété du chevalier Geslin). Et ce dernier se base essentiellement sur le fait que, du temps de son propriétaire Guy Autret et de sa nièce Marguerite, le seigneur de Lezergué a été débouté à la Réformation du domaine royal en 1681 de son « droit de juridiction haute, basse et moyenne » et que donc toutes ses mouvances doivent être retirées des droits de suite du domaine de Lezergué-Kerfors-Kernaou.

Les plaidoiries donnent de nombreuses références d'articles des anciennes et nouvelles coutume, à l'usement « de la sénéchaussée de Quimper », appelé aussi « usement de Cornoüaïlles ». Et il est certain que la transcription précises et complète des textes n'a pas fini de produire des explications et analyses historiques.

Dans les deux derniers documents de 1752, ce sont les domaniers de trois villages qui sont assignés en justice par le Chevalier Geslin : « Pierre et Jean Ropars l'un domainier du lieu de Botgars et l'autre du lieu de Rûbernard, et François Hemon fermier du manoir de Mezanlez  ». La bataille juridique a lieu contre le seigneur Joseph Derval, seigneur de Kergoz et propriétaire du fief de de Mezanlez. Les fermiers qui ont préféré le moulin plus proche de leurs terres et ont refusé de porter leur blé à moudre à Pennarun, seront contraints d'obéir pendant les années suivantes, mais la Révolution de 1789 va changer la donne ...

En savoir plus : « 1749-1752 - Mémoires du sieur Chevalier Geslin pour son moulin de Pennanrun »

9 Esquisses au crayon à papier

Billet du 14 novembre 2015 - «  Mon oncle était très marginal, spécial à tout point de vue, très gentil ... Il avait la phobie des pièces de monnaie. Pour lui, elles étaient sales, il ne les touchait donc jamais... On lui rendait la monnaie dans du papier journal, il balançait ensuite les pièces dans sa voiture ; à nous de les ramasser. Il y avait de quoi acheter des kilos de bonbons !  », Alain Bruet, neveu de Charles Homualk.

Charles Homualk (1909-1996) était un artiste prolixe et fantasque, connu comme peintre et illustrateur de cartes postales, avec ses séries colorées sur toutes les régions de France.

Mais, de par ses origines nantaises, c'est surtout la Bretagne qu'il a croquée, et il a, en 1995, fait don au Conservatoire Régional de la Carte Postale de Baud (Morbihan) de plus de 6000 dessins originaux.

Et parmi ces dessins publiés sur le portail Internet cartolis.org, 15 croquis ont été identifiés et localisés dans la commune d'Ergué-Gabéric :
Image:Right.gif un beau croquis de l'église paroissiale mettant en valeur les murs de pierre.
Image:Right.gif l'intérieur de l'ossuaire St-Guinal avec ses ossements pêle-mêle à terre.
Image:Right.gif les deux belles portes monumentales du presbytère en bas de l'église.
Image:Right.gif le calvaire de Kergaradec sur le chemin d'Ergué-Gabéric à Kerdévot.
Image:Right.gif la belle fontaine de Kerdévot, avec en son creux une statuette de tête de madone.
Image:Right.gif un magnifique dessin de la chapelle de Kerdévot avec son calvaire et la sacristie, et un chêne au premier plan.
Image:Right.gif le vieux chêne de Kerdévot, avec la précision de ses branches entrelacées. Cet arbre qui inspirait cette réflexion à Josig Huitric de Penn-Carn : « j'ai le souvenir d'un beau chêne creux et très vieux, très près de la chapelle, qui m'impressionnait ... Ma mère me disait que des enfants termajis y étaient cachés ».

Nota : cette dernière évocation nous incite à lancer l'idée d'un recensement des arbres les plus remarquables de la commune, témoins du passé et garants d'un futur durable. Pour l'instant on a rassemblé quelques explications et photos autour du placître de Kerdévot, du bois de l'usine d'Odet (avec un chêne également, mais aussi des séquoias géants), et enfin du très beau parc arboisé du manoir du Cleuyou (avec cèdres et un if majestueux).

En savoir plus : « Les esquisses gabéricoises de l'artiste nantais Charles Homualk »,
« La beauté et majesté de certains arbres plantés à Ergué-Gabéric »

10 Enfance bafouée et abus sexuel

Billet du 08 novembre 2015 - «  Cour impériale de Rennes. Département du Finistère. Arrondissement de Quimper. Le ministère public contre Mathurin H., prévenu d'Attentat à la Pudeur. Chambre d'accusation. Entré au Parquet du 19 novembre 1860.  »

Le titre de l'article est inspiré de l'ouvrage inédit de recherche d'Isabelle Le Boulanger publié en avril 2015 aux Presses Universitaires de Rennes : « Enfance bafouée. La société rurale bretonne face aux abus sexuels du XIXe siècle », dans lequel sont passés au peigne fin 349 dossiers de procédures. Parmi celles-ci l'affaire de Mathurin H., âgé de 21 ans en 1860, maréchal-ferrant, violeur repentant d'une petite fille de 7 ans.

À la lecture du dossier conservé aux Archives Départementales du Finistère, on a l'impression de découvrir une véritable pièce de théâtre d'une époque heureusement révolue où ce qu'on appelait « attentat à la pudeur » serait aujourd'hui qualifié de pédophilie.

Le scénario décrit un univers un peu sombre :
Image:Right.gif Ruralité : la scène se passe dans un univers marqué par une activité agricole dominante et des métiers d'artisans (maréchal, tailleur d'habit, cabaretière) ...
Image:Right.gif Langue : la langue parlée est le breton et la population ne comprend, ni ne parle le français. Pour tous les interrogatoires la justice passe par un « interprète de la langue bretonne, domicilié de Quimper, lequel a prêté entre nos mains le serment de traduire fidèlement les discours à transmettre entre ceux qui parlent des langages différents ».
Image:Right.gif Religion : l'inculpé est occupé à faire la quête pour le compte de son père qui est « bedeau », c'est-à-dire fabricien, de la chapelle de Kerdévot ...
Image:Right.gif Protection maternelle : comme l'a noté Isabelle Le Boulanger dans son livre, devant les pleurs de sa fille, la mère est attentive aux effets psychologiques, mais ne cherche pas à savoir s'il y a eu pénétration et déchirure de l'hymen ...
Image:Right.gif Médecine : un médecin est dépêché chez la victime sept jours après les faits. Il se trouve que ce docteur en médecine n'est autre que Jean-René Bolloré, qui n'a pas encore pris la succession de son oncle papetier à Odet ...
Image:Right.gif Justice : on peut être surpris de la façon dont les interrogatoires insistent sur le fait que « l'enfant répondit que l'individu ne lui avait pas fait mal. », les faits étant par ailleurs : « il me releva mes jupes, déboutonna son pantalon et en sortit ce avec quoi il pisse et enfin me le mit dans le corps ». La sentence finale est une « peine de deux années d'emprisonnement par corps ».

À lire : « 1860 - Enfance bafouée et abus sexuel dans un fossé de la Croix Rouge », « LE BOULANGER Isabelle - Enfance bafouée »

11 Teigne aux écoles laïque et libre

Billet du 01 novembre 2015 - «  La teigne, ou teigne tondante microsporique, est une infection des cheveux ou des poils. C'est une mycose provoquée par un champignon microscopique attaquant le cuir chevelu et atteignant essentiellement les enfants d'âge scolaire de moins de 12 ans. »

L'oeuvre Grancher était au début du 20e siècle une institution sociale qui avait des filiales dans tous les départements de France. C'est Jacques-Joseph Grancher, médecin spécialiste des maladies respiratoires, qui l'a fondé dans le but de préserver de la tuberculose des enfants non contaminés, issus des milieux pauvres, en les plaçant dans des familles d'accueil ou des pensionnats.

Et à Ergué-Gabéric, où l'école publique des filles est désertée au profit de l'école privée ND de Kerdévot, Jeanne Borrossi, directrice institutrice, arrivée en 1923, propose ses services pour accueillir les pupilles de l'Œuvre Grancher dans son pensionnat laïc au bourg. En 1927, sur demande du préfet, l'Inspecteur primaire fournit les chiffres très faibles de l'effectif de son école, hors "enfants Grancher" : « - 1ère classe : 8 élèves. - 2e classe : 2 élèves ».

Cette demande d'information du préfet fait suite au courrier de l'institutrice Jeanne Borrosso relatant les nombreuses affections de « teigne tondante » affectant 7 de ses pupilles. La première enfant malade qu'elle reçoit provient de Douarnenez : « La pauvre enfant née de mère alcoolique, avait le dos couvert de cicatrices... De plus, sa chevelure courte et rare à son arrivée ici m'avait assez intriguée ».

Et elle doit ensuite conduire à l'hospice civil de Quimper plusieurs pupilles pour leur isolement et soins : « me rendant compte cependant que la maladie de l'enfant était la même que celle de ses compagnes, je l'ai fait conduire à l'hôpital, ainsi que sa jeune sœur ».

Et là commence l'enquête sur l'origine de la contagion. Jeanne Borrossi, en tant qu'institutrice laïque, a son idée : « Je soupçonne fort l'école libre d'être le foyer de contamination ... Ne pourrait-on demander à M. L'inspecteur d'hygiène de passer dans cette école, pour vérifier si en effet des élèves sont atteints de teigne ? ».

Dans ses lettres conservées aux Archives Départementales du Finistère (ADF 1 T 804), elle évoque les procédés des partisans de l'école privée pour diminuer les effectifs des écoles publiques : « le propriétaire de la papeterie de l'Odet, M. Bolloré, engage une lutte acharnée contre l'école laïque, en enlevant à l'école de Lestonan 35 fillettes et en les faisant conduire tous les jours en auto jusqu'à l'école libre du bourg ». Elle s'interroge : « M. Bolloré soutenant si fort l'école libre, l'administration ne devrait-elle pas user des mêmes procédés » ; et propose à l'Inspecteur d'Académie un plan très musclé.

En savoir plus : « 1927 - Epidémie de teigne tondante parmi les pupilles de l'oeuvre Grancher »

12 Diogène bas-breton et stoïcien

«  Tout est bon qui conduit le philosophe dans la direction de la jubilation, si elle ne se paie pas d'une aliénation », Michel Onfray, Les sagesses antiques

Billet du 25 octobre 2015
Billet du 25 octobre 2015

La lecture du premier tome de la « Contre histoire de la philosophie » de Michel Onfray nous a incité à relire la dernière partie des « Mémoires du paysan bas-breton » et y collecter, analyser et comparer ses citations des philosophes grecs.

Jean-Marie Déguignet, autodidacte à tous points de vue, s'est beaucoup documenté sur les philosophes antiques, avec motivation de comprendre quelles étaient les origines du Christianisme. Et on retrouve donc, surtout dans la dernière partie de ses mémoires, des citations et propos qu'il élaborait grâce à ses lectures à la bibliothèque municipale de Quimper, car il ne possédait personnellement aucun livre.

Parmi ses références, on note essentiellement trois sources : la somme « L'origine de tous les cultes » de Charles-François Dupuis , la traduction française du manuel d'Epictète par André Dacier, et la revue « Littérateur universel » de 1836 où il trouve des écrits de l’helléniste Paul-Louis Courier.

C'est ce dernier qui écrivait à propos de Diogène : « on ne connaissait point alors nos tonneaux, les cruches en tenaient lieu ; partout où vos traducteurs disent un tonneau, entendez un cruche. C'était une cruche qu'habitait Diogène. ». Jean-Marie Déguignet fait lui-même le parallèle sa situation de condamné à vivre ses dernières années dans un trou à rats de Poul-Raniguet en Ergué-Armel : « Tant ma misère est grande en ce moment dans mon trou, plus petit que le tonneau de Diogène, sans feu, sans lit, sans vêtements et souvent sans pain et sans le sou ». Dans l'édition de 2001 de l'Intégrale de ses mémoires, ce n'est pas un hasard si le titre choisi pour cette période de 1901 à 1905 est « Le Diogène quimpérois ».

Toutes ses citations classiques montre que Jean-Marie Déguignet tenait des propos assez similaires aux théories hédonistes du normand Onfray. Le breton admirait aussi Diogène, Lucrèce et Epicure. Et il abhorrait Platon et Socrate pour avoir préparé la venue du Christianisme dominant.

Il y a quand même un point de divergence car Déguignet, tout en les critiquant, défend certaines pensées des Stoïciens, notamment Epictète, alors qu'Onfray les considère comme aussi néfastes que les platonicien et socratiques. Même notre Déguignet trouve tout de même qu'Epictète « chez qui on trouve toutes les maximes attribuées à Jésus, disait aussi à ses disciples qu'il fallait supporter tout avec résignation et stoïcisme ».

En savoir plus : « Les sagesses antiques de Jean-Marie Déguignet et de Michel Onfray »

13 Le ribot de terre de Kerveady

«  Vente publique servant d'invantaire attendu la modicitté des meubles cy-après resté après le décès de Janne Le Jolly veuve de deffunt Guillaume Le Balch décédé au village de Kerveady en la paroisse d'Ergué Gabéric », dossier de succession de Guillaume Le Balc'h et de sa veuve Janne Jolly.

Billet du 18 octobre 2015
Billet du 18 octobre 2015

Les biens décrits et estimés dans ces 5 documents conservés aux Archives Départementales dénotent une extrême pauvreté et fournissent une liste de référence des objets usuels d'une famille de journaliers du 18e siècle.

Ce couple habitait l'une des petites maisons qui composaient le village de Kerveady au 18e siècle. Le recensement de 1790 dénombre 5 familles entières dont les chefs de famille étaient respectivement un agriculteur, un métayer et trois journaliers. Guillaume Le Bach et Jeanne Joly tous les deux d'Ergué-Gabéric, nés respectivement en 1682 et 1693, étaient de modestes journaliers.

Lorsqu'ils décèdent, en 1732 pour Guillaume Le Balch, en 1743 pour sa veuve, l'inventaire des biens, leur partage et vente sont bannis, c'est-à-dire annoncés par un crieur « à l'issue de la grande messe, et aux chapelles de Notre dame de Kerdévot et de St-André », comme cela se faisait habituellement.

Le montant estimé des biens lors du premier décès, composés des meubles, vêtements et objets agricoles, se monte à 90 livres. S'il l'on convertit la livre de 1732 en euro d'aujourd'hui, on utilise généralement un facteur multiplicateur entre 7 et 15 en moyenne. Les 90 livres de la succession ne font donc que 700 à 1400 euros. L'ensemble sera divisé en deux lotties, l'une de 51 livres au bénéfice de la veuve, l'autre de 39 dont le montant de la vente sera remis au tuteur des enfants mineurs. Tous les biens sont estimés précisément en livres, sols et deniers, et on note de nombreux prix à 10 sols (environ 5 euros). Et la gymnastique de conversion (20 sols pour une livre, 12 deniers pour un sol) est appliquée dans le décompte lorsque le commis du greffe transcrit des montants exprimés en chiffres : ainsi 18 deniers font 1 sol et 6 deniers, et 25 sols correspondent à 1 livre et 5 sols.

Les objets incontournables dans les documents d'inventaire et de ventes de Kerveady sont :

Image:Right.gif La petite baratte servant à préparer manuellement le beurre, est désignée sous le vieux terme français « ribot ». Loin de la baratte horizontale avec manivelle qui va apparaître au 19e siècle, il s'agit ici d'un haut récipient dans lequel on plongeait un bâton. Comme il est précisé « ribot de terre et son baton », on apprend que le ribot n'était pas en bois, mais en « terre » de poterie.

Image:Right.gif La vache « garre jaune », vache laitière de 5 ans, et son prix de 22 livres : 6 fois moins chère qu'en 2015 ... Image:Right.gif Une table « coulante » et le lit clos ... Image:Right.gif Les « six cuillières de bois » ... Image:Right.gif Les « rouelles d'une charue » et le « crocq à fembroix » ...

En savoir plus : « 1732-1743 - Succession de Guillaume Le Balch et Jeanne Joly de Kerveady »


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