Emprise communale du Rallye Saint-Guénolé, Le Finistère, Action Libérale et autres 1902-05 - GrandTerrier

Emprise communale du Rallye Saint-Guénolé, Le Finistère, Action Libérale et autres 1902-05

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Catégorie : Journaux
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§ E.D.F.

Une société de chasse datant du siècle précédent dont les sociétaires pouvaient chasser sur de nombreuses terres et bois d'Ergué-Gabéric

Ceci n'allait pas sans certaines contestations d'autres chasseurs ou propriétaires locaux, tel qu'on peut lire dans les colonnes du Finistère, L'Union Agricole et l'Action Libérale de Quimper.

Autres lectures : « 1897 - Homologation de la Société de chasse "La Saint-Guénolé" » ¤ « Les 29 sociétés de chasse gabéricoises, OF-LQ 1984 » ¤ « Louis Guyader (1842-1920) de Squividan, agriculteur républicain » ¤ « Corentin Signour, maire (1947-1953) » ¤ 

[modifier] 1 Présentation

En cours d'été 2015, Pierrick Chuto, l'infatigable « fureteur » de documents d'archives finistériennes, nous signale un petit encart dans le journal « L'action Libérale de Quimper » [1] d'août 1905 [2] sur la prestation de serment du garde particulier de la société « Rallye Saint-Guénolé ». On connaissait l'existence de cette société de chasse fondée en 1897, connue sous le nom « La Saint-Guénolé » et disposant de terres de chasse réservées autour de la chapelle St-Guénolé en Ergué-Gabéric.

Le terme « rallye » nous a intrigué dans un premier temps. On connaît aujourd'hui le mot sous la forme de rallye automobile. Mais auparavant on parlait de « rallye-papier » qui était un jeu équestre issu des chasses à courre. Mais le terme était utilisé aussi dans les années 1900 pour désigner tout simplement les sociétés de chasse dont les adhérents se regroupaient pour louer des terres et organiser leur sport favori.

En recherchant plus précisément dans les autres journaux d'époque, dont « Le Finistère » [3] et « L'union Agricole » [4], on découvre l'importance de cette société qui générait néanmoins quelques contestations :

  • en décembre 1902, deux chasseurs se font prendre par le garde sur des terres de ferme prétendues réservées aux sociétaires du rallye. La défense invoque la non inscription de cette ferme dans le giron de la société en se basant sur les « baux de chasse » et les publications dans les journaux. Et la conclusion est que seul le bail individuel du sieur Govin, et non le bail inexistant du rallye, peut justifier l'amende symbolique attribuée au contrevenant Séchez.
  • en 1899, les « tenues » (terme à connotation médiévale) louées par le rallye sont extrêmement nombreuses sur le territoire gabéricois : 40 exploitations agricoles, le moulin de Pennarun et « la papeterie de l'Odet », toutes ces propriétés étant listées dans un encart avec une précision pour Squividan (parcelle Poher) et pour Sulvintin (parcelles Le Goff et Hostiou seulement).
  • avant 1898 c'est un gabéricois décédé en juillet à Keranroux qui était le président de la société sous sa forme d'origine : « M. Signour, ancien président de la société. M. Signour étant mort avant la formation légale de ladite société. »
 
Publicité Le Finistère, 1899
Publicité Le Finistère, 1899
  • en 1905 des républicains se rebellent contre l'emprise de la société de chasse en faisant paraître un avertissement : « Chasse et Passage Interdits aux sociétaires du Rallye St-Guénolé sur les deux propriétés ... ». L'avis est signé par Louis Guyader (1842-1920), agriculteur au village du Squividan, et son voisin René Poher. Le combat de Louis Guyader contre les membres du Rallye Saint-Guénolé s'inscrit manifestement dans son combat contre les forces politiques réactionnaires et conservatrices de Quimper et ses environs.


[modifier] 2 Transcriptions

Les textes transcrits ci-dessous contiennent un paragraphe ( § ) non déployé. Vous pouvez l'afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher

Juillet 1898, serment du garde Joncour :

Union Agricole, 31 juillet 1898

Quimper. - Serment. - Le sieur Jean-René Joncour, domicilié à Guengat, a prêté serment, à l'audience civile de jeudi dernier, en qualité de garde particulier des terres louées par la société de chasse La Saint-Guénolé dans les communes d'Ergué-Gabéric et de Briec.

Sept. 1899, tenues de la société Saint-Guénolé :

Le Finistère, 16 septembre 1899

Société de chasse Saint-Guénolé

Chasse gardée sur les tenues dont les noms suivent :

Commune d'Ergué-Gabéric. - Kerellan, Tréodet, Squividan (parcelle Poher), Kerfrez, Le Lecq, Kernoas, Griffonès, Quelennec, Kermorvan, Quélennec-Izella, Pennanec'h, Stanquéo, Pennervan, Kerourvois, Lézébel, Kerdudal, Kerveady, Sulvintin, Munuguic, Tibur, Keruel, Lestonan, Kerousal, La Salle-Verte, Poulduic, moulin de Penanrun, Mélénec, Kernévez, Boden, Gongalic, Saint-Joachim, Lézergué, Kervian, Kerfor, Kerastel, Kerellou, Kernaon, Pen-ar-Ménez, Kerampelliet, Mez-ar-Lez, Kerdilez, papeterie de l'Odet.


Le Finistère, 23 septembre 1899

Société de chasse Saint-Guénolé.
Avis complémentaire.

Chasse gardée sur les terres de SULVINTIN, parcelles Le Goff et Hostiou seulement.

Juillet 1902, serment du garde Le Bourhis  :

Le Finistère et Union Agricole, 5 et 6 juillet 1902

Prestation de serment. M. Le Bourhis (Alain-Jean) a prêté serment à l'audience civile de jeudi en qualité de garde-particulier des terres appartenant à la société de chasse « Rallye Saint-Guénolé », et situées dans les communes d'Ergué-Gabéric et Briec.

Décembre 1902, procès pour chasse gardée :

Le Finistère, 20 décembre 1902

Renseignements utiles

Question de chasse. - Dans son audience de jeudi, le Tribunal correctionnel de Quimper vient de trancher une question qui intéresse tous les chasseurs et principalement ceux qui font partie d'une société de chasse.

Voici les faits :

Deux chasseurs étaient poursuivis pour avoir chassé sur les terres de la Société Rallye Saint-Guénolé.

Tout en convenant du fait, ils ont prétendu qu'il ne constituait pas un délit, pour la raison que l'acte constitutif de la société Rallye Saint-Guénolé était irrégulier et qu'il en était de même des baux contractés par cette société. Ils basaient cette argumentation sur ce que le bail de la ferme sur laquelle ils avaient été pris était antérieur à la constitution de la société.

Le tribunal n'a pas cru devoir admettre ces raisons et les a condamnés solidairement à seize francs d'amende avec sursis et à 1 franc de dommages-intérêts envers la partie civile.

 

Décembre 1902, suite du procès :

Le Finistère, 31 décembre 1902

Question de chasse. - Nous recevons la lettre suivante que notre impartialité nous fait un devoir d'insérer :

Monsieur le rédacteur,

Je lis dans le Finistère du 20 décembre, - « Renseignements utiles », « Question de Chasse », - une interprétation d'un jugement rendu contre moi à la requête de la Société de chasse Rallye Saint-Guénolé. Puisque vous convenez, monsieur, que cette question intéresse les chasseurs et en particulier ceux qui font partie d'une société de chasse, je viens vous prier d'insérer ces quelques petites rectifications.

Le 1er novembre dernier, je fus rencontré par le garde de la société Saint-Guénolé, chassant sur la terre de Ker(r ou n)aou.

J'écrivis au président de cette société et lui expliquai que je m'étais préalablement renseigné auprès du fermier, que ce dernier m'avait assuré que la chasse n'était pas réservée chez lui, qu'aucun panneau indicateur n'était placé sur le terrain et que la ferme de Ker(r ou n)aou ne figurait pas sur la liste publiée par le Finistère en 1899. Ma bonne foi ainsi établie, je lui demandai s'il acceptait une transaction raisonnable. Comme transaction, il me fut réclamée 40 francs. Je trouvai cette somme exagérée et me laissai poursuivre.

Je n'ai jamais prétendu que le fait ne constituait pas un délit ; mais, comme il est permis de se défendre, surtout au tribunal, j'ai fait plaider la non-validité du bail que m'opposait la société « Saint-Guénolé ». Il n'a pas été question des autres baux de chasse.

Le tribunal a cru devoir admettre ces raisons et la preuve en est dans les termes suivants du jugement qu'il a prononcé :

§ « Attendu qu'il n'est établi par aucun document ...

Août 1905, serment du garde Youinou  :

Action Libérale de Quimper et Union Agricole, 11 et 12 août 1905

Serment - Le sieur Youinou, Corentin, a prêté serment à l'audience civile de mercredi dernier en qualité de garde particulier des propriétés louées par la société de chasse Rallye Saint-Guénolé ou lui appartenant et situées dans la commune d'Ergué-Gabéric.


Action Libérale de Quimper, 12 août 1905

Chronique de Quimper. Serments. Ont prêté serment à l'audience des vacations du 26 Août courant :
2° Le sieur Youinou, Corentin, en qualité de garde particulier des propriétés appartenant à la société de chasse Rallye Saint-Guénolé (ou) louées par elle(s) et situées dans la commune d'Ergué-Gabéric.

Septembre 1905, chasse interdite à Squividan  :

Le Finistère, 9 septembre 1905

Avis - Chasse et Passage Interdits aux sociétaires du Rallye St-Guénolé sur les deux propriétés de Squividan, en Ergué-Gabéric, appartenant à M. Louis Guyader, plus les deux propriétés de Parc-Franquic et Mesnaonic, situées dans la même commune, et la propriété de M. René Poher, à Squividan, en Ergué-Gabéric.

Le droit de suite et le passage de chiens courants sont également interdits.

[modifier] 3 Coupures

[modifier] 4 Annotations

Certaines références [Ref.↑] peuvent être cachées ci-dessus dans des paragraphes non déployés ( § ). Cliquer pour les afficher : § Tout montrer/cacher

  1. Le journal « L'Action libérale de Quimper » a été lancé le 31 décembre 1902. L'Action libérale ou Action libérale populaire (1901-1919) était un parti politique français de la Troisième République représentant les catholiques ralliés à la République. Le journal de Quimper deviendra « L'Indépendant du Sud-Finistère ». [Ref.↑]
  2. Information et document communiqués par Pierrick Chuto, passionné d'histoire régionale, auteur de nombreux articles (Le Lien du CGF, La Gazette d'Histoire-Genealogie.com ... ) et de livres sur les pays de Quimper et du Pays bigouden : § [ses publications] . La dernière parution est « Bien-aimée Marie-Anne avec de belles lettres d'amour de son arrière-grand-père à sa promise. [Ref.↑]
  3. Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
  4. L'Union agricole et maritime, qui a d'abord été appelée L'Union agricole du Finistère est un journal local d'informations générales qui a paru à Quimperlé (Finistère) de 1884 à 1942. Il a connu des orientations éditoriales différentes, selon ses propriétaires successifs. La périodicité a aussi été variable : bi-hebdoadaire, tri-hebdomadaire et hebdomadaire. Avec pour sous-titre Organe Républicain Démocratique de la région du Nord-Ouest, le journal paraît le 1er août 1884 à l'initiative du conseiller général de Quimperlé, James Monjaret de Kerjégu, un riche propriétaire terrien et ancien diplomate résidant à Scaër. [Ref.↑]
  5. Exciper, v. : en droit, arguer d'une exception (exciper d'une prescription), alléguer une exception, se servir de quelque chose pour sa défense (exciper de sa bonne foi). Source : Reverso. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]


Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric

Date de création : Décembre 2016    Dernière modification : 20.12.2015    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]