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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Modifications au jour le jour : [Journal des MàJs]
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1 Les héritiers du Cleuyou #3

« Sous la Restauration, électeur et éligible à la Chambre des députés, puisqu'il paie 1235 francs d'impôts et figure parmi les plus riches notables de l'arrondissement électoral de Quimper », Bruno Le Gall et Jean-Paul Péron, La franc-maçonnerie à Quimper au XVIIIe siècle.

Billet du 07.03.2015
Billet du 07.03.2015

Cela va faire presque deux an, en mai, lorsque les arbres centenaires de l'allée rabinière du Cleuyou furent malencontreusement abattus par les services municipaux.

Aujourd'hui on découvre un document de 1821 où cette allée est mentionnée comme obligation d'entretien par les meuniers du lieu qui ne pourront « couper ni émonder aucune espèce de bois ou arbres » et feront « le nombre de leurs journées de charroi de pierre à l'effet de réparer et entretenir en bon état l'allée principale conduisant de Quimper au manoir »

Quant aux propriétaires du manoir de l'époque, nous n'avions aucune attestation officielle de leur titre à ce jour. Ils sont explicitement désignés ici : «  Mr Vincent Simon Marie Mermet et Dame Marguerite Péron son épouse  ».

Vincent Simon Mermet avait tenté d'acquérir le manoir du Cleuyou à la vente aux enchères de 1795, mais à la 3e bougie c'est la citoyenne Merpaut qui emporta la mise. Par contre Vincent Mermet acheta la métairie de Kervreyen dans les mêmes conditions. Il signait à l'époque Mermet Le Jeune. Il n'est pas connu comme ayant été initié dans une loge maçonnique, mais son demi-frère Pierre-Marie était Grand-Ecossais de « L"heureuse Maçonne », et son neveu Louis Pierre était Maitre Bleu de « La Parfaite Union ».

Les époux Mermet auront une fille qu'ils marieront à un militaire de carrière, Guillaume Le Guay. Ce dernier qui depuis ses 16 ans avaient servi l'armée républicaine, puis impériale, dut refuser de partir pour la campagne d’Italie (1805), en argumentant qu’il projetait un mariage avantageux. Avec son épouse Cécile, il vint habiter le Cleuyou.

En savoir plus : « 1821 - Subrogation de ferme du moulin du manoir du Cleuyou des époux Mermet », « Les Mermet, propriétaires du manoir du Cleuyou et de Kervreyen ».


Nota 1 - Dans une prochaine série des héritiers du Cleuyou, on présentera les exploits militaires de Guillaume Le Guay : engagé dès 1789, à 16 ans, dans les volontaires de la Manche, il est élu capitaine de grenadiers par ses hommes. Envoyé à l’Ouest pour mettre fin aux soulèvements contre révolutionnaires et prévenir les tentatives de débarquements anglais, il participe au siège de Granville en 1793 et à l’expédition d’Irlande en 1798, où il est fait prisonnier.

Nota 2 - Merci aux nombreux témoignages reçus suite aux rubriques nécrologiques de la semaine dernière : « Fanch Ster (1930-2015), commerçant et gardien de but des Paotred-Dispount » et « Jean Kergourlay (1926-2015), infirmier et coureur à pied »

2 Kelou maro an Erge-Vras

« ERGUÉ-GABÉRIC - PLONÉIS - DRAVEIL - PONT-L'ABBÉ. Nous avons l'immense douleur de vous faire part du décès de M. François LE STER survenu à l'âge de 85 ans. De la part de son épouse, Jeannine, née Le Talidec ; ses enfants ... », Le Télégramme, 28.02.2015.

Il est des fins de semaine où les avis mortuaires apportent de la tristesse. Ainsi les deux derniers week-ends où deux grands sportifs « du cru » nous ont quitté.

Fanch Ster, décédé la semaine dernière, sera enterré mardi 3 mars en l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric. Tous les habitants du village de Stang-Venn, et les sympathisants des Paotred-Dispount seront tous là pour lui témoigner leur amitié et sympathie.

Une page qui se tourne certes. Et l'occasion de proposer ci-dessous la double page d'hommage qui fut publiée dans le livre souvenir des 100 ans des Paotred en 2013 : « Né à Stang-Venn en 1930, fils d'un père boulanger trop vite disparu, François épouse Jeanine en 1959. Ils donneront toute leur vie à l'alimentation de la Vallée-Blanche. Les voyages, les 35 heures, ce n'est pas pour eux. À 16 ans, « Fanch » signe sa 1ère licence : il sera gardien de but de l'une des deux seules équipes qui forment le club des Paotred. ».

L'autre grand sportif, enterré lundi dernier, est Jean Kergourlay, coureur à pied dans sa jeunesse. L'un de ses amis témoigne : « Jean Kergourlay était de Kervian, pas loin de Penn Carn. C'était un excellent coureur à pied, assez renommé dans la contrée, et je crois savoir même champion de Bretagne, ou alors bien placé. Il serait peut-être intéressant de connaître un peu mieux son palmarès. J'étais assez jeune alors, donc je ne suis pas certain. Puis je l'ai côtoyé à Gourmelen, où il était aussi infirmier. Il habitait au Rouillen, et avec son épouse il avait monté un petit commerce de fleurs. »

Un appel est lancé :

  • Jean Kergourlay fut-il champion de bretagne ?
  • En quelle année et pour quel type de course ?
  • Toute aide et/ou témoignage sont bien-sûr les bienvenus.

En savoir plus : « Fanch Ster (1930-2015), commerçant et gardien de but des Paotred-Dispount », « Jean Kergourlay (1926-2015), infirmier et coureur à pied ».     Billet du 01.03.2015

3 Assaut de Souchez en Artois

« Le peuple des paysans ne fournit pas, ou peu, d'officiers. Ergué-Gabéric n'échappe pas à la règle. Toutefois, il arrive qu'un fils de paysan s'émancipe. Ainsi Jean Louët ... », Jean-François Douguet, 07.2014.

Jean Louët, né le 28 novembre 1874 au village de Keranroué en Ergué-Gabéric où ses parents étaient simples cultivateurs, est un militaire gradé, décoré de la Légion d'Honneur pour acte de courage lors de la Bataille d'Artois en mai-juin 1915 : c'est ce que nous détaillent son dossier dans la base de données « Léonore  » et le Journal de Marche et Opération de son Régiment sur le site « Mémoires des Hommes ».

Après son service militaire en 1898, il entre dans la Garde Républicaine où il est successivement élève garde à pied, garde à pied le 8 décembre 1899, brigadier à pied, puis maréchal des logis. En octobre, incorporé au 97e Régiment d'Infanterie, il est promu sous-lieutenant, qualifié « à TT » (à titre temporaire). Ce grade voulait dire qu'il est jugé capable de remplir cette fonction par son encadrement, mais que les circonstances ne permettent pas de suivre la procédure administrative.

Le 9 mai 1915, il est en Artois au nord d'Arras, près du village de Souchez. Après le tir de 1 200 canons, l’assaut est donné, mais les soldats français sont nombreux à s’effondrer face aux mitrailleuses allemandes. Ce jour-là Jean Louët sera blessé lors de l'assaut de Souchez, la première « par éclat d'obus à la main droite », et la seconde « d'une balle au bras gauche avec fracture esquilleuse de l'humérus ».

Il sera nommé quelques jours plus tard Chevalier de la Légion d'Honneur et reçoit la « croix de guerre avec palme », avec cette citation : « Véritable entraineur d'hommes. A le 9 mai 1915 conduit avec une remarquable ardeur ses hommes à l'assaut des tranchées ennemies. Blessé à la main au début de l'action, a conservé son commandement. A été gravement blessé au delà de la 3e ligne ennemie. »

Le Journal de Marche et d'Opérations du 97e Régiment d'Infanterie atteste bien que les troupes du 2e Bataillon de Jean Louët a bien réussi son assaut : « À 10 heures, débouché des unités de 1ère ligne, suivie rapidement des unités de renfort, tandis que le 3ème Bataillon vient de suite occuper les emplacement prises et dépassées (10h20). Le passage des 3 lignes de tranchées allemandes et du terrain en arrière, couvert de boyaux et de rameaux [...] À 11 heures, arrivé au Cabaret Rouge des premiers éléments du 97e. »

Manifestement Jean Louët n'est pas revenu former une famille dans sa commune de naissance, il est décédé à 52 ans en 1926 dans le département des Hautes Alpes. A-t-il laissé des descendants qui pourraient nous en apprendre plus sur sa vie bien remplie ?

En savoir plus : « Jean Louët (1874-1926), sous-lieutenant du 97e RI », « Espace des Poilus sur GrandTerrier ». Billet du 21.02.2015

4 Leçons d'Histoire Bretonne

« L'histoire reste encore une matière de liberté intellectuelle ... Je persiste à penser que l'histoire de la Bretagne doit être moins manichéenne que celle qui fut longtemps écrite, soit par les défenseurs de la "liberté bretonne", soit par les thuriféraires de la "nation France" », Joël Cornette, Wikipedia.

Le livre-somme de 1450 pages de l'historien Joël Cornette, paru en 2005 aux Editions du Seuil, est « un chef-d’œuvre à la fois de science et de style », une lecture passionnante et une sélection de textes et de repères inédits qui illustrent si bien le propos. Et parmi ces archives on trouve entre autres quatre longues citations des Mémoires de Jean-Marie Déguignet, avec commentaire et analyse.

Attachons-nous à celle de la page 249 du tome 2, où il dit ceci : « Jean-Marie Déguignet a bien expliqué la réaction des agriculteurs bretons, en l’occurrence ceux de la région de Quimper, face à un "professeur d’agriculture". Il faut tenir compte, on le mesure bien ici, d’une autre logique que celle d’un capitalisme agraire, entreprenant et moderniste. »

Dans un premier temps, Déguignet défend les idées de modernité du professeur en se moquant gentiment de ses compatriotes paysans :

Image:Right.gifImage:Spacer.jpg« Si c’eût été un paysan encore ! Mais un monsieur à chapeau haut et qui ne savait pas parler breton pouvait-il être cultivateur ? »
Image:Right.gifImage:Spacer.jpg« Les paysans ne pouvaient admettre qu’un monsieur de la ville pût savoir couper la lande, retourner une motte de terre, faucher, moissonner, charger du fumier dans la charrette, ... »
Image:Right.gifImage:Spacer.jpg« De la science agricole, ils n’en avaient cure. Ce n’était pas avec des livres qu’on pouvait faire de l’agriculture. »

In fine, Déguignet ne pense pas que la révolution agricole préconisée par son professeur soit la solution et la réponse aux difficultés économiques de l'agriculture bretonne du 19e siècle :

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgles étables de la ferme modèle sont luxueuses par rapport aux étables habituelles : « elles avaient devant elles un râtelier et une mangeoire, choses incongrues dans nos étables bretonnes. »
Image:Right.gifImage:Spacer.jpgfinalement le contenu de l'enseignement délivré en français est démystifié lorsque Déguignet peut apprendre à lire et déchiffrer les cours : « Dès que j'eus appris l'alphabet, je pouvais facilement lire tout cela. Ce n'étaient tous que des copies des choses agricoles. »
Image:Right.gifImage:Spacer.jpget enfin, économiquement, le modèle ne pouvait être suivi par les paysans de la région qu'avec la perspective certaine de crever de faim : « tout cela était bon pour un monsieur qui était payé pour cultiver la terre, mais si les paysans faisaient comme lui, ils seraient tous allés chercher leur pain bien vite. C'était, du reste, ce que disaient tous les paysans. »

Nous avons enquêté afin de savoir qui était ce professeur Clément-François Olive, originaire du Calvados, et quel fut l'impact de l'enseignement de sa Chaire d'agriculture de l'école confessionnelle du Likès. Soit par exemple en 1875 : le 1er prix d’excellence du cours d'agriculture est attribué à Jean Hénaff, futur fondateur de l’entreprise qui portera son nom.

En savoir plus : « CORNETTE Joël - Histoire de la Bretagne et des Bretons »,
« L'enseignement d'un professeur d'agriculture vu par un "potr-saout" »

Billet du 14.02.2015

5 Dans la fosse des Comores

« Quant à l'histoire du Cœlacanthe, c'est une grande aventure. Ce poisson Crossoptérygien n'était connu que des paléontologistes qui tenaient sa famille pour éteinte depuis le Crétacé », Yves Coppens, Pré-ambules : Les premiers pas de l'homme.

Croquis de Laurent Quevilly publié dans « Mémoires parallèles », Gwenn-Aël Bolloré, Editions Jean Picollec 1996 ~ Billet GT du 07.02.2015
Croquis de Laurent Quevilly publié dans « Mémoires parallèles », Gwenn-Aël Bolloré, Editions Jean Picollec 1996 ~ Billet GT du 07.02.2015

Tout gabéricois qui se respecte, né avant les années 1970, sait encore aujourd'hui ce qu'est un cœlacanthe pour avoir vu ce poisson légendaire et ses immenses œufs, conservés au Musée océanographique d'Odet, du vivant de son fondateur et capitaine au long cours, Gwenn-Aël Bolloré. On croit même, à tort bien sûr, que ce dernier en est le premier découvreur, mais en fait depuis 1938 des scientifiques sud-africains et anglais ont décrit les premiers spécimens pêchés en eaux profondes.

En 1974 Gwenn-Aël Bolloré, qui a participé deux ans plus tôt à une mission scientifique du professeur Jean Anthony aux Comores (avec la pêche de deux cœlacanthes identifiés sous les numéros 70 et 71), publie ses réflexions sur les théories de l'évolution et son journal de bord, sous le titre « Evolution et pêche au cœlacanthe ». Et l'année suivante la revue Historama en édite un résumé : « Histoire de l'évolution : le cœlacanthe, fossile vivant mais inexplicable » .

En 1976 Jean Anthony, breton également, né à Chateaulin en 1915, fait paraître l'histoire complète de sa découverte, et décrit ainsi l'arrivée de son ami Bolloré : « 8 janvier. Dans une heure, l'effectif de l'équipe aura doublé. Gwenn-Aël Bolloré et Quentin Bone (" british marine biologist ") vont débarquer vers 10 heures de l'avion de Dar es Salaam. Inutile de les présenter l'un à l'autre, ils ont fait connaissance dans les nuages - Bone a dû repérer Gwenn-Aël Bolloré à sa casquette de marin - et se montrent pleins d'entrains en dépit d'une fin de traversée pénible. ».

En 1981, lors d'un reportage des équipes de FR3, Gwenn-Aël nous explique, dans son musée, devant des œufs et un cœlacanthe conservés dans du formol : « On ne savait absolument pas comment les cœlacanthes se reproduisaient, on ne savait pas s'ils étaient ovipares ou vivipares. En fait ils sont ovo-vivipares, ça veut dire qu'ils ont des œufs, et que les œufs éclosent à l'intérieur du cœlacanthe. Et ces œufs sont extraordinaires de par leur taille, car ils sont gros comme une grosse balle de tennis, ce qui exceptionnel pour des poissons. »

En savoir plus : « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Evolution et pêche au coelacanthe », « Le coelacanthe, fossile vivant, expliqué par G.-A. Bolloré, Historama 1975 », « ANTHONY Jean - Opération Coelacanthe », « CHANTREL Maette - Les crabes de l'Odet, un musée pas comme les autres », « ANTHONY Jean - Opération Coelacanthe », « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Mémoires parallèles »

Nota : aujourd'hui encore on s'interroge sur les origines du cœlacanthe, soit par exemple dans la revue scientifique « BioEssays » (Volume 35, Issue 4, pages 332–338, April 2013), cet article en anglais « Why cœlacanths are not ‘living fossils’ ».

6 Nouvelles technologies du 19e

« L’apparition du reportage est liée à la mise au point du télégraphe électrique et d’un système de transmissions rapides, sans lequel les journaux ne pourraient pas utiliser des récits écrits à l’autre bout du monde », Serge July, Dictionnaire amoureux du journalisme, 2015

Quimper, contrairement à Brest, n'a pas eu la chance d'avoir son télégraphe aérien à la fin du 18e siècle. Les 580 km de la ligne Paris-Brest furent achevés en 1799. Elle était faite de petites tours carrées en pierre appelées « exhaussements », servant de relais, avec à leurs sommets un appareil muni de bras de bois articulés et mus par une manivelle, dont la position formait des figures constituant un code que le veilleur de la tour suivante devait reproduire.

Par contre en 1853 une vraie ligne de télégraphe dit électrique fut réalisée entre Nantes-Quimper-Brest, avec un fil tendu entre des poteaux, et cette technique utilisant le code Morse permit la généralisation les émissions et réceptions de télégrammes.

Et Jean-Marie Déguignet s'est interrogé sur cette nouvelle technologie dans ses Mémoires de paysan bas-breton, dans un texte d'antologie : « Voilà encore une chose qui donnait du travail à mon esprit, qui ne pouvait rien voir sans chercher de suite la raison d'être, le pourquoi, l' x comme disent les mathématiciens ».

Il faut dire que ses concitoyens, le maire de Kerfeunteun y compris, étaient plutôt dépassés :

« il me dit que le fil de fer posé entre Brest et Quimper servait à porter les nouvelles, que ces nouvelles étaient écrites sur un petit morceau de papier qu'on entrait dans le fil, on soufflait dessus puis aussitôt il était rendu à l'autre bout.
- Mais, j'ai vu les ouvriers couper le fil, lui dis-je, et il n'était pas creux.
- Non, dit-il, mais le papier fait le creux en passant.
 »

Jean-Marie Déguignet, avec son sens de l'expérience pratique, tente alors d'appréhender la vérité en grimpant en haut d'un poteau télégraphique ...

Quant au chemin de fer, que les habitants de Quimper et d'Ergué-Gabéric ne verront que dix ans plus tard en 1863, l'imagination était aussi vive pour se le représenter : « le maire me dit que c'était un chemin tout en fer, le fond, les deux côtés en forme de murailles et le dessus. C'était comme une grande boîte dans laquelle on mettait des voitures attachées l'une à l'autre, et dans la dernière, on mettait le feu ; alors, toutes se sauvaient comme ayant le feu au derrière ("an tan en o reor" en breton). »

En savoir plus : « Apprentissage des nouvelles technologies selon Jean-Marie Déguignet »

Billet du 31.01.2015


En guise de compléments, voici deux articles de journaux :

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgen 1899, l'histoire d'une ligne téléphonique privée de 34 kilomètres entre les deux usines à papier de l'industriel Bolloré : « Vandalisme sur la ligne téléphonique privée Odet-Cascadec, Union Agricole 1899 »

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgen 1911, la protestation des agriculteurs gabéricois contre la ligne qui allait traverser leurs terres, avec comme avantage de desservir la papeterie d'Odet : « Contre la ligne de chemin de fer de Briec à Ergué-Gabéric, Progrès du Finistère 1911 »

7 À la défense de Paris en 1871

« Né d'une honorable famille de cultivateurs d'Ergué-Gabéric, Cuzon était bien réellement le fils de ses œuvres », Le Finistère, 1880.

"Le siège de Paris", Jean-Louis-Ernest Meissonier
"Le siège de Paris", Jean-Louis-Ernest Meissonier

En 2007 Henri Chauveur, dans le cadre de l'association Arkae, avait déjà publié un article détaillé sur ce jeune militaire breton, natif de Bohars en Ergué-Gabéric, décoré du titre de Chevalier de la Légion d'Honneur. À l'époque nous n'avions que peu d'informations sur les faits d'armes en pleine guerre de 1870-71 qui lui avaient valu sa décoration. Aujourd'hui, un article découvert par Pierrick Chuto, publié le 24 novembre 1880 dans le journal « Le Finistère » pour rendre compte du décès de Pierre-Marie Cuzon, nous en apprend un peu plus.

Grâce au témoignage de l'officier présent à l'enterrement, l'article nous explique la préparation des bastions et batteries tout autour de la capitale les bombardements près du fort de Vanves, opérations pendant lesquelles Pierre-Marie Cuzon était présent : « Employé d'abord sous les ordres du capitaine Denis à l'armement des bastions 43, 44, 45 et 46 de l'enceinte continue, Cuzon suivit cet officier au poste d'honneur qui lui était assigné en avant du fort de Vanves. »

Affecté donc au départ entre les portes de Clichy et d'Asnières, il rejoint ensuite une batterie située plus au sud entre le fort de défense de Vanves et les canons prussiens des hauteurs de Chatillon-Montrouge: « Pendant la première journée du bombardement (qui dura 23 jours sans interruption), 45 servants furent tués ».

Après les décès successifs des commandants de sa batterie, le soldat gabéricois en prit la direction : « Ainsi Cuzon, dans deux circonstances exceptionnelles en face de l'ennemi, a commandé une batterie de siège et a su imprimer à ses hommes le sentiment du devoir en les maintenant autour des pièces, malgré un feu meurtrier de la part de nos adversaires ».

Et les honneurs militaires lui furent attribués après guerre : « Cuzon fut récompensé de sa belle conduite par la croix de chevalier de la Légion d'honneur ». À quelle date reçut-il cette récompense ? Dans son dossier il est question du décret du 11 janvier 1871, mais cela est peu probable, car il participa aux combats qui durèrent jusqu'à la signature de l'armistice le 28 janvier : « dirigeant encore un feu meurtrier sur l'ennemi, alors que les forts de Vanves et d'Issy avait cessé la lutte » ; « il reçut une égratignure du dernier coup de canon tiré par l'ennemi. » Après la défaite contre l'armée prussienne, il ne resta pas dans les rangs des « militaires Versaillais » en prise avec les « fédérés communards », il rejoignit son corps de la Marine et la Cochinchine.

En savoir plus : « Mort de Pierre-Marie Cuzon héros de la guerre de 1870, Le Finistère 1880 », « Pierre Marie Cuzon, Chevalier de la Légion d'Honneur (1871) »

Billet du 25.01.2015

8 Les héritiers du Cleuyou n° 2

« Votre mérite et les services que vous avez rendus à la cause commune exigent que tout ce qui vous appartient, soit mis sur un pied à part : que votre père doive cette distinction au mérite du fils », William Windham, Londres, 28 oct. 1794

Comme nous l'avions évoqué il y a trois semaines dans un billet sur les premiers héritiers déclarés après la Révolution de 1789, le manoir du Cleuyou fut vendu comme « bien national », confisqué à son détenteur noble émigré, François-Hyacinthe de Tinténiac. Nous savons aussi que le fils de ce dernier était un officier chouan mort à Coëtlogon d'une balle tirée par un soldat de la République pendant le débarquement anglais de Quiberon en 1795.

Mais que sait-on plus précisément sur cette famille et son rapport exact au manoir du Cleuyou en Ergué-Gabéric, proche de la ville de Quimper ? Pour le savoir nous avons bénéficié de l'aide précieuse de Bernard Baffait qui, pour bâtir sa saga historique du Chevalier Kerstrat, a rassemblé un impressionnant fonds documentaire sur les Tinténiac et leurs contemporains en cette fin du 18e siècle.

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgTout d'abord nous découvrons que l'oncle de l'émigré insurgé du Cleuyou est décédé en 1760 au chateau et qu'il fut inhumé dans l'église paroissiale d'Ergué-Armel, et non dans le cimetière, ce qui était devenu rare et attestait d'un droit à enfeux réservé aux familles nobles importantes.

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgEn 1757 le marquis de Tinténiac, neveu du précédent, s'illustre lors de la défense du port de Lorient contre les anglais pendant la guerre de 7 ans : ce « Tinténiac, qui en 1757 sous Louis XV, à la tête de ses Bretons, contribua pour sa grande part à repousser les troupes britanniques qui voulaient s'emparer de Lorient ».

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgFrançois-Hyacinthe, héritant du domaine du Cleuyou par son oncle et habitant par ailleurs son bel hôtel particulier quimpérois, se lance dans la contestation des idées nouvelles de la Révolution, et même avant il signe en 1789 la protestation des 800 nobles de Bretagne et du Comté Nantais contre la décision royale de suspendre les États de Bretagne du Parlement de Rennes.

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgEn 1791 le père et le fils Vincent font semblant d'organiser une partie de chasse au manoir de Trévarez, en invitant tous les insurgés nobles de Basse-Bretagne.

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgFin octobre 1794, contraint d'émigrer à l'étranger, François-Hyacinthe rejoint son fils et sa fille à Londres, où il arrive dans un état de dénuement complet, tout du moins si l'on en croit son témoignage dans sa lettre au ministre William Windham : « Je suis arrivé ce matin à Harwich à pied, n'ayant qu'une demie guinée. [...] Je ne puis me présenter chez vous, Monsieur, dans ce moment, n'ayant qu'une chemise que je porte depuis un mois, après avoir épuisé tous mes moyens de subsistance pour moi et mon domestique, qui ne m'a pas quitté dans mes malheurs. »

En savoir plus : « Noblesse de Tinténiac propriétaire du manoir du Cleuyou avant la Révolution », « BAFFAIT Bernard - Le Chevalier Kerstrat, Chouan des Lumières », « CLOHARS-CARNOET G. (de) - Le chevalier de Tinténiac et la chouannerie », « MACÉ DE VAUDORÉ Jean-François (de) - Noblesse de Bretagne et du Comté Nantais », « PÉRON Goulven - Le clergé de Laz de 1754 à 1800 »

Billet du 18.01.2015

9 Marseillaise en langue bretonne

« Halo bugale demeuz ar Vro, Devez ar gloar zo aruet, Enep demp euz ar goazkerezo, An drapo goaduz zo savet (bis) [...] D'an armou ! bourc'hizien, krouet ho pandenno, Kerzomp (bis) eur goad 'hudur var hon irvi redo ! »

Cette semaine il n'y aura pas le billet habituel du GrandTerrier.

Tout d'abord parce que le sujet qui était prévu aurait eu une mauvaise résonance avec l'actualité nationale.

Et puis parce que tout simplement, par solidarité, nous préférons brandir le crayon et l'humour de Charlie.

« Il faut rire avant que d'être heureux, de peur de mourir sans avoir ri », [La Bruyère, IV]

« Il faut rire de tout. C'est extrêmement important. C'est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans. », [Pierre Desproges]

Rire de tout et de tous sans exception, de Mohammed, des Cathos, des Belges, des Juifs, des Communistes, des Américains, ... et même des Bretons.

Et pour finir, quand bien même on serait un peu pompette et sonné par les évènements, on ne vous fera pas l'affront de « chanter la marseillaise en breton », on préfère entonner avec vous la version combative et humaniste du chansonnier Pierre Ménager :

Allons les enfants de la France,
Le jour de gloire est arrivé.
Dans le ciel couleur d’espérance
L’Étendard de justice est levé
L’Étendard de la fraternité.
La République nous appelle
Debout peuple fier et rebelle,
Nous vaincrons l’injustice et la peur.
Aux tyrans arracherons des pleurs.

Billet du 10.01.2015

10 Kannadig ar bloavezh mat 2015

« Bloavezh mat d'holl dud an ti-mañ, Bloavezh mat digant GrandTerrier ! Levenez d'ar re yaouankañ. D'ar re gozh, yec'hed, buhez. D'ar mevel, kalon d'al labour. 'Pad ar bloaz ur vestrezig ! D'ar plac'h a di kant servijour, Ra 'do buan ur gwazig », "20 chansons populaires", 1936, François Jaffrenou

Que les souvenirs de l'année 1915 servent à bâtir une superbe année 2015, faite de coups de cœur, de sérénité, de surprises, de rigolades, d'allégresse ...

Ha petra c'hoaz ? What else ? As the New Year dawns, we all hope it is filled with the promises of a brighter tomorrow. Und wünsche allen ein glückliches une gesundes neues Jahr 2015.

Voici donc le petit Kannadig trimestriel de 30 pages, avec sa 1ère de couverture remodelée, et à son sommaire tous les articles et billets publiés depuis octobre dernier :

  • 2e de couv - Photo-énigme et table des matières
  • p. 1-2 - La Grande Guerre d’Ergué-Gabéric et des Cornouaillais
  • p. 2-4 - Les pécules de sœurs de poilus morts pour la France
  • p. 4-8 - Les héritier(e)s du manoir du Cleuyou au 19e siècle
  • p. 9-10 - Contre le travail du dimanche à Odet-Cascadec
  • p. 11-12 - Le scandale clérical du Frère des Ecoles Chrétiennes
  • p. 13-15 - Le procès d’Yves Pennec, sorcier voleur et dépensier
  • p. 15-18 - Roman historique de Geslin, chouan noir de Pennarun
  • p. 18-22 - Une institutrice bonne et douce à l’école du Bourg
  • p. 22-23 - Des malles entières de vieilles photos de couples
  • p. 23-25 - Une vierge terrassant un démon à Kerdévot
  • p. 26-27 - Les Bretons, âmes fières et esprits valeureux
  • p. 27-28 - Le pardon et la balade de Pierre Roumegou
  • p. 28-30 - Autret-Missirien écrivain de Lezergué au 17e siècle
  • p. 30 - Le manoir de Lezergué couleurs pastel et aquarelle

Et que dire de la fréquentation du site Internet qui est passé en fin d'année aux couleurs du .bzh : en 2014 vous avez été presque 3 millions de visiteurs uniques ! Soit une moyenne de 7974 par jour ! (6856 l'année précédente)

Cette fidélité et cette progression sont bien sûr énormes et constituent un encouragement à poursuivre l'aventure. Merci !

Lire et imprimer le bulletin : « Kannadig n° 28 Janvier 2015 »

Billet du 02.01.2015

11 Les pécules de sœurs de poilus

Pécule : argent gagné par un esclave. « Les lois peuvent favoriser le pécule, et mettre les esclaves en état d'acheter leur liberté  », [Montesquieu]

Depuis le 11 novembre vous avez certainement acheté et dévoré le second tome de Jean-François Douguet consacré aux souvenirs de 1914-18 publiés par Arkae, « Cornouaillais dans la Grande Guerre », dans lequel il nous présente des collections de photos et documents, de longs échanges de lettres inédites et des carnets de campagne écrits par une vingtaine de soldats poilus, d'Ergué-Gabéric mais aussi des communes voisines, constituant de véritables morceaux d'anthologie :

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgCelui qui ouvre le bal est un Jean-René Blaise de Quéménéven (quelle ressemblance sur les photos avec son petit-fils géologue au même prénom !)  : « j'ai été fait prisonnier, le 31 courant, à l'attaque de Deniécourt, à six heures du soir ».

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgAlain Garrec de Landudal donne de ses nouvelles en breton, avec son propre rendu orthographique local : « A scrivad d'ign eur liser bennag d'eus ar kear ac et gavim beroc'h on hamser. Min à scrivo d'ioch ar muia ma belin. Evit ma s'istrofel indro d'ar kear adarré. »

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgHervé Jean Marie Le Roux de la ferme de Mélennec écrit de Salonique : « Aussi le cafard me remonte sur le dos, en me voyant ici, parmi des inconnus encore. Ah, malheur de malheur ! quand est-ce que j'aurai donc le plaisir de voir finir cette maudite guerre ? »

En savoir plus : « DOUGUET Jean-François - Cornouaillais dans la Grande Guerre T2 »

* * *

Les travaux de préparation de cet ouvrage ont été l'occasion de multiples collectes familiales et de recherches aux archives, et ont donné l'élan pour rechercher encore d'autres pièces inédites. Témoin cette découverte toute récente aux Archives Départementales d'un dossier consacré aux pécules des soldats morts au combat au bénéfice de leur famille proche, hors descendants et ascendants.

Ce pécule, ou indemnité de combats, était versé en complément de solde pour une somme de l'ordre de 12 à 24 francs par mois suivant les grades, aux soldats combattants. Le pécule est aussi l'indemnité de fin de campagne versée aux soldats blessés démobilisés et à leurs ayants-droits en cas de décès, dont le montant était entre 250 et mille francs suivant les temps de services.

Nous avons découvert les demandes et jugements pour quatre poilus gabéricois décédés entre 1914 et 1918 pour lesquels leurs sœurs ainées se sont occupées d'eux, car tous deux (ou trois pour les frères Guillou) étaient orphelins de père et de mère. Ces documents permettent d'en savoir un peu plus sur leurs temps de services, soit par exemple Alain-François Normant, mort en décembre 1918 au lieu-dit "L'Hôtel" en Ergué-Gabéric : « Il est tombé malade au Cameroun en faisant campagne en 1917 ».

En savoir plus : « Corentin Guillou (1895-1916), soldat du 411e RI » , « Yves Guillou (1892-1914), soldat du 71e RI », « Jean-Marie Chiquet (1894-1916), soldat du 411 RI », « Alain-François Normant (1887-1918), maréchal des logis du 2e RAC » sur « l'espace des Poilus » de GrandTerrier.BZH Billet du 27.12.2014

12 Héritiers du manoir du Cleuyou

« Il y a deux ans mourait à Tours M. Le Guay (Prosper), fils d'un ancien conseiller de préfecture du Finistère qui lui-même était mort à sa propriété du Cluyou, en Ergué-Gabéric, peu de temps auparavant. », Le Finistère, 26 juin 1889

On croyait les Le Guay très complices, le père Prosper et Albert le fils ainé étant notamment unis dans leur passion commune pour l'archéologie. Un article de presse de 1889 nous révèle en fait des relations un peu tendues dans cette famille du Cleuyou avant le décès du fils cadet (Prosper également) en 1888 à Tours : avait-il sciemment exclu son frère Albert de sa succession ?

Âgé de 41 ans, Prosper, rentier de profession, avait fait un séjour de quatre mois à Tours, chez une de ses connaissances, le restaurateur Carrière. Ce dernier se retrouve inscrit comme légataire universel pour une fortune « atteignant un chiffre très important ».

Sur ce testament, une somme de 30.000 francs était versée « au profit de quelques particuliers et des communes d'Ergué-Gabéric et d'Ergué-Armel », soit environ presque 100.000 euros d'aujourd'hui.

Albert Le Guay engagea une demande en annulation, aidé par l'un des meilleurs avocats de Rennes. Les deux jugements, devant la Cour de Tours et la Cour d'appel d'Orleans, donnèrent raison au frère « exhérédé », attendu que le testateur « n'était point mentis compos, c'est-à-dire en pleine possession de ses facultés ».

* * *

Michel Le Guay, descendant de cette grande famille, a mené une enquête généalogique sur les ascendants et collatéraux qui ont fait l'histoire du manoir du Cleuyou :

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgQui étaient les deux citoyennes qui ont fait l'acquisition du manoir en 1795, vendu comme bien national ? Quelles étaient leurs liaisons familiales ?

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgQui étaient exactement ces Bréhier quimpérois, tous francs-maçons et d'origine normande, dont François-Salomon qui s'établit à Ergué-Gabéric, et qui rédigea entre autres le document d'estimation du Cleuyou. Et comment les Le Guay était liés aux Bréhier ?

En savoir plus : « Le testament olographe contesté de Prosper Le Guay, Le Finistère 1889 » , « Merpaut et Lafage, les deux acheteuses du manoir du Cleuyou en 1795 », « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon », « Les Le Guay (1804-1917), châtelains du Cleuyou au 19e siècle », Et avez-vous lu ce bel article dans la revue "Manoirs et châteaux des pays de Bretagne" :
« ROGEL Christian - Le manoir du Cleuyou en Ergué-Gabéric » ?
Billet du 21.12.2014
Deuxième version corrigée le 22 (Prosper et Albert étaient frères et non père et fils)

Normalement le bulletin Kannadig de fin 2014 aurait du être en fabrication pour être diffusé avant Noël. Mais cela n'est pas le cas, le webmestre étant un peu fatigué en cette fin d'année. Mais ne désespérons pas : les chroniques trimestrielles seront concoctées avant le 31, et l'expédition se fera tout début janvier.

13 Missirien, l'écrivain de Lezergué

« Célèbre en son temps pour ses talents de généalogiste et chroniqueur, Guy Autret, seigneur de Missirien et de Lézergué, est tombé dans l'oubli. L'historien Hervé Torchet vient de lui consacrer une biographie intitulée "Missirien, la double vie littéraire de Guy Autret " », Le Télégramme, 4 déc. 2014

La première phrase ce ce livre donne la couleur sur le personnage : « Guy Autret, seigneur de Missirien, est l'écrivain breton le plus important du XVIIe siècle ». Loin devant Albert Le Grand, Pierre de Lesconvel, Dom Lobineau, le Père Alexandre ..., qu'on se le dise !

Quant au titre mentionnant une « double vie littéraire », elle fut plutôt multiple de notre point de vue : historien, épistolier, juriste, journaliste chroniqueur, généalogiste des grandes familles ancestrales bretonnes et de leurs titres nobiliaires, adorateur des saints d'Armorique, spécialiste des chartriers et aveux médiévaux ...

Ceci dit, le livre regorge d'informations inédites sur la vie quimpéroise en plein siècle de Louis XIII, Richelieu et Mme de Sévigné, et des hypothèses intéressantes sur la villégiature gabéricoise de notre héros, seigneur et bouillant homme de lettres en son manoir de Lézergué :

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgL'hypothèse de l'enfance de Guy Autret à Lezergué, confié à la garde de sa nourrice bretonnante de Landerneau, de sa mère Gillette du Plessis, et surtout de sa grand-mère Jehanne Le Vestle, est convaincante : « Elle a pu servir de passeur d'Histoire pour l'enfant, de transmetteur d'une Bretagne ducale mythifiée ».

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgDans ses échanges de lettres avec ses correspondants parisiens, Guy Autret ne manquait pas d'évoquer le cadeau préféré qu'il leur envoyait, le beurre breton, et pour Pierre d'Hozier il parle même avec beaucoup d'humour de « rente quadragésimale » (LITURG. Du carême ; propre au carême ; de jeûne, de pénitence). En 1659 il lui écrit : « Lespine m'a juré vous avoir envoyé le meilleur beurre du monde, & que si vous n'estes satisfait, il entreprendra jamais de vous contenter ». Bien souvent il emportait lui-même des pots de beurre dans ses bagages, peut-être de la ferme de Lezergué, notamment lors de son dernier voyage en 1660, et heureusement était-il salé pour qu'il ne fonde pas en route.

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgUn mariage d'amour ... : cf article.

Image:Right.gifImage:Spacer.jpgUne succession cauchemardesque ... : cf article.

En savoir plus, article : « TORCHET Hervé - Missirien, la double vie littéraire de Guy Autret » Billet du 13.12.2014

Nous en profitons pour présenter une aquarelle-pastel du manoir de Lezergué en septembre 2014 par une jeune artiste méconnue aux initiales A.C. Bien sûr l'allure des ruines du manoir actuel n'a vraisemblablement rien à voir avec celle de l'époque de Guy Autret, car le chateau fut reconstruit en 1771-72 par François-Louis de La Marche. En savoir plus : « Croquis et peintures du manoir de Lezergué aux 19e-21e siècles »


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