Yves Guillou (1892-1914), soldat du 71e RI - GrandTerrier

Yves Guillou (1892-1914), soldat du 71e RI

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Catégorie : Biographies
+ Poilus
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§ E.D.F.
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Un soldat de 22 ans signalé disparu et mort à Hénin sur Cojeul (Pas-de-Calais) le 4 octobre 1914, lors de la bataille d'Artois.

On trouvera ci-dessous un extrait du JMO de son Régiment de début octobre 1915, ainsi le dossier de demande de pécule de 1000 francs par sa sœur en 1920 qu'elle n'obtint pas.

Autres lectures : « Portail des Poilus de 1914-18 » ¤ « Corentin Guillou (1895-1916), soldat du 411e RI » ¤ « Jean-Marie Chiquet (1894-1916), soldat du 411 RI » ¤ « Alain-François Normant (1887-1918), maréchal des logis du 2e RAC » ¤ « 1915-1919 - Les combats de Pierre Tanguy en Marne, Somme, Aisne, Meuse et Allemagne » ¤ « DOUGUET Jean-François - Etienne Le Grand, un regard breton dans la Grande Guerre » ¤ « DOUGUET Jean-François - Ergué-Gabéric dans la Grande Guerre T1 » ¤ « DOUGUET Jean-François - Cornouaillais dans la Grande Guerre T2 » ¤ 


[modifier] 1 Résumé biographique

Fiche de poilu mort en 1914 [1] :

  • Naissance le 14 mars 1892 à Lezebel en Ergué-Gabéric.
  • Fils de Jean décédé en 1903 à Ergué-Gabéric et de Marie Jeanne Le Meur en 1916.
  • Soldat 2e classe dans le 71e Régiment d'Infanterie 1ère compagnie.
  • Matricule 4765 au Corps, classe 1913.
  • Matricule 2893 au recrutement de Quimper.
  • Tué à l'ennemi le 4 octobre 1914 à Hénin sur Cojeul (Pas de Calais).
  • Jugement du tribunal de Quimper du 11 mai 1921.
  • Registre de décès d'Ergué-Gabéric n° 21 le 20 mai 1921.
  • Mémoires des Hommes.
 

Compléments généalogiques :

Yves Guillou, son frère Corentin (mort au front en 1916) et leur sœur Marie-Françoise [2], nés à Lézebel, sont orphelins de père et mère.

Yves et Corentin considèrent comme leur mère leur sœur ainée, laquelle se marie avec un charron (Michelet) qui la laissera veuve et elle tiendra un commerce au bourg d'Ergué-Gabéric.

En 1920 Marie Françoise fait une demande pour être bénéficiaire du pécule [3] de son frère Yves, qu'elle n'obtient pas car il n'avait pas vraiment été élevé par elle. Ce pécule, ou indemnité de combats, était versé en complément de solde pour une somme de l'ordre de 12 à 24 francs par mois suivant les grades, aux soldats combattants. Le pécule est aussi l'indemnité de fin de campagne versée aux soldats blessés démobilisés et à leurs ayants-droits en cas de décès, dont le montant était entre 250 et mille francs suivant les temps de services.

[modifier] 2 Le 71e RI à la bataille d'Artois

Extrait du Journal de Marches et Opérations (site Internet chtimiste.com). « 1er OCTOBRE 1914

Repos jusqu’à 15 heures. A 15 heures départ pour AYETTE. Cantonnement d’alerte à AYETTE. 2 OCTOBRE 1914

Marche d’AYETTE sur BOISLEUX-au-MONT ou le Régiment se retranche au S. du village face à l’E. Bivouac. 3 OCTOBRE 1914

Départ du Régiment à 3 heures pour MERCATEL. Le Régiment est affecté à la 20ème Division qu’il doit rejoindre à la sortie N.O. de MERCATEL à 5 heures ½.

Le Régiment formant Brigade avec le 2ème Régiment d’Infanterie est placé sous les ordres du Général DECADOUDAL. Le 2ème Bataillon est détaché comme réserve du Corps d’Armée. Le 1er et 3ème Bataillons reçoivent comme mission de flanquer à droite la Division ROGERIE qui prend pour objectif d’attaque MONCHY(17) par NEUVILLE-VITASSE.

La direction du mouvement suit le ravin S.E. de MERCATEL-NEUVILLE-VITASSE ; le 1er Bataillon forme l’avant garde, le 3ème suit. La marche est arrêtée en abordant NEUVILLE que la Division n’arrivait pas à dépasser.

Le 1er Bataillon est attaqué vers 13 heures ; A ce moment, les 3ème et 4ème Compagnies étaient établies face au N.E. sur la route MERCATEL-SAINT-MARTIN-sur-CAJEUL.

Les 1er et 2ème Compagnies étaient abritées dans le fond du ravin, derrière un talus. Les 3ème et 4ème Compagnies font front et engagent une très vive fusillade mais les Allemands continuent leur marche ; au moment ou ils allaient aborder la lisière S., les 1ère, 2ème et 10ème Compagnies sont lancées à la contre attaque. Ils réussissent à refouler les Allemands en leur infligeant de fortes pertes. Durant toute la soirée les Allemands sont tenus en échec.

Pour la nuit les Compagnies sont maintenues à leur poste.

Le 3ème Bataillon tout entier est détaché sur la croupe 81, 150 mètres S.E. de la NEUVILLE, face au S. ou des éléments Allemands s’étaient infiltrés. Le 3ème Bataillon était en liaison avec un Bataillon du 41ème qui était établi face à SAINT-MARTIN. »

 

« Vers 4 heures, une violente canonnade et un feu intense de mitrailleuses allemandes, couvrent de projectiles tout le terrain occupé par les 1ère et 2ème Compagnies. Ces Compagnies ne peuvent tenir et se replient sur MERCATEL. En même temps, une attaque allemande partant de SAINT-MARTIN-sur-CAJEUL arrive inopinément sur les tranchées du 41ème, du 3ème Bataillon et de la 4ème Compagnie. Les Hommes n’ont pas le temps de tirer ; ils sont abordés à la baïonnette, refoulés ou fait prisonniers. Les fuyards se dirigent sur MERCATEL, où se joignant à d’autre fuyards, ils abandonnent le terrain, poursuivis par les feux croisés des allemands. Le repli est arrêté en partie aux abords du moulin de NEUVILLE et le 1er Bataillon peut se reconstituer en partie à MERCATEL.

Durant la journée du 3 et pendant la nuit du 3 au 4 le Bataillon fut chargé de la défense de MERCATEL.

Dans l’engagement du 3 octobre, le Régiment a essuyé les pertes suivantes :

Commandant DE LA TOUCHE, blessé,

Capitaine BAVOUX, blessé,

Sous-Lieutenants LANGUILLAT, CEILLIER, POINDESSAUT, blessés,

300 Hommes blessés, 350 tués ou disparus. 4 OCTOBRE 1914

A MERCATEL on tient sur les positions.

La journée nous coûte :

Lieutenant Colonel BONNAIRE , blessé,

Commandant BARRIER, blessé,

Capitaines DE LAPISSE et MORIN, blessés,

Lieutenants SCHWARTZFELDT et CHEVALIER, blessés,

Sous-Lieutenants DIENIS, POINDESSAULT, GUILLEROY, DAGORT, LIEGE, BATTISTI, THEPOT, CHAUVEL, HIDRIS, LHERMENIER, blessés,

Le Chef de Bataillon MONGAUDON prend le Commandement du Régiment. »

[modifier] 3 Demande de pécule

Lieu de conservation : Archives Départementales du Finistère.

Série : U - Justice depuis 1800. Dossiers des juridictions criminelles, des tribunaux de première instance, des justices de paix, des tribunaux de commerce.

Cotes : 15 U 205

 

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Jugement :

Au tribunal, Vu la requête, en date du 6 juillet 1920 présentée par Mme veuve Michelet, née Guillou, commerçante, demeurant au bourg d'Ergué-Gabéric,

Vu le décret du six février 1919, après avoir entendu M. Derumany juge commissaire dans son rapport, le Ministère public dans ses réquisitions, ainsi que la demanderesse.

Attendu que Guillou Yves Marie, né à Ergué-Gabéric le 14 mars 1892, soldat au 11e R.I. et mort pour la France, le 4 octobre 1914 à Henin sur Cojeul ;

Qu'il na laissé ni veuve ni enfant vivant ou représenté ;

Que son père est décédé en 1903, et sa mère après lui, en 1916.

Attendu que la dame Veuve Michelet, née Guillou, sa sœur, sollicite l'attribution du pécule du soldat défunt, prétendant avoir élevé et servi de mère à ce dernier.

Mais attendu qu'il résulte de l'enquête à laquelle il a été procédé et des déclarations mêmes de la demanderesse, qu'à la mort du père de famille, la mère des enfants Guillou a continué l'exploitation de la ferme et que son frère Yves Marie est resté chez sa mère jusqu'au moment où il s'est placé comme domestique.

Que la demanderesse ne peut donc dire qu'elle a élevé et servi de mère à son frère.

Par ces motifs : la déboute sur sa demande.

Ainsi jugé et prononcé en audience de la Chambre du Conseil du tribunal civil de première instance de Quimper, tenue le vingt neuf juillet mil neuf cent vingt au palais de justice à Quimper ...

Convocation du juge :

Quimper le 10 juillet 1910, le juge de paix à Mr le maire Ergué-Gabéric

Chargé par Mr le procureur de la République ...

Note du juge :

Quimper le 17 juillet 1920. demande de pécule de Mme Michelet au bourg d'Ergué-Gabéric au ... de la disparition de son frère Guillou Yves Marie.

Note du juge de paix ...

 

Lettre au procureur :

Egué-Gabéric 6 juillet 1920

Monsieur le Procureur de la République à Quimper

J'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance en vous priant de vouloir bien établir un jugement en ma faveur, me donnant droit au pécule de 1.000 f de mon frère Guillou Yves Marie, soldat du 71e Régiment d'Infanterie classe 1912, disparu aux armées le 4 octobre 1914.

Me Guillou Jean, père de ce militaire est décédé en cette commune le 22 juin 1903.

Ma mère, Marie Jeanne Le Meur, qui vivait avec moi et était pour ainsi dire à ma charge complètement est décédée également dans la dite commune le 29 octobre 1916. J'ai supporté tous les frais occasionnés par la mort de mon frère sus-nommé. Je suis veuve, avec deux enfants pouvant difficilement subvenir à mes besoins.

Espérant que vous accueillerez ma demande favorablement, avec mes remerciements, je vous prie d'agréer Monsieur le Procureur l'assurance de mes meilleurs sentiments.

Vve Michelet au bourg d'Ergué-Gabéric.

Certificat de disparition :

Département du Finistère. Guerre 1914-18.

Marie d'Ergué-Gabéric. Copie de l'avis officiel de décès d'un militaire.

Monsieur le Maire d'Ergué-Gabéric, j'ai l'honneur de vous faire connaître que le soldat du 71e Régiment d'Infanterie : Guillou Yves Marie, né le 14 mars 1892, N° Mle 4765, est signalé aux archives de la Guerre comme disparu le 4 octobre 1914 à Hénin s/Cojeul, je vous prie de vouloir bien en aviser sa famille.

Le Capitaine Quéro, chef du Bureau spécial de comptabilité du 71e Régiment d'Infanterie à St-Brieuc. Signé : Quéro.

Pour copie conforme, Ergué-Gabéric, 12 juillet 20. Le Maire, L. Le Roux.

[modifier] 4 Annotations

  1. Cahier n° 1 d'Arkae « LEMOINE Marie-Annick & LE GRAND Nicole - Souvenons-nous de nos poilus » ¤ . [Ref.↑]
  2. Marie Françoise GUILLOU, née le 6 décembre 1889 - Lezebel, parents Jean GUILLOU 1860-1903, Marie Jeanne le MEUR 1856-1916. Mariée le 21 Octobrer 1912, Ergué-Gabéric, avec Louis Marie MICHELET ° 1889. [Ref.↑]
  3. Pécule, s.m. : somme versée, au moment de leur libération, aux hommes de troupe engagés, rengagés ou commissionnés, qui, quittant l'armée sans avoir droit à une retraite, remplissent certaines conditions fixées par la loi. Source : TLFi. Lors de la Grande Guerre de 1914-1917, Ce pécule, ou indemnité de combats, était versé en complément de solde pendant la mobilisation, aux soldats combattants. En 1917 le pécule se montait à 3 frs par jour et était du à tout soldat occupant les tranchés ou engagés dans une bataille (par contre seul 1 fr leur était effectivement donné,et 2 frs en timbres sont portés sur le "carnet de pécule" pour être payé à la démobilisation). Source : http://forum.lixium.fr. Le pécule est aussi du aux soldats blessés démobilisés, et à leurs ayants-droits en cas de décès, sous la forme d'indemnité de fin de campagne dont le montant était entre 250 et mille francs suivant les temps de services. Source : www.archives.landes.fr [Terme] [Lexique] [Ref.↑]


Thème de l'article : Histoire d'une personnalité gabéricoise

Date de création : Décembre 2014    Dernière modification : 9.12.2021    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]