1681 - Dénombrement du manoir de Kergonan et dépendances
Un article de GrandTerrier.
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1 Introduction
Document d'archives familiales sur 17 volets recto-verso, rédigés en septembre 1771, mais reprenant une déclaration datée du 18 janvier 1681. L'objet est le « dénombrement du manoir, seigneurie et dépendances de Kergonnan en Ergué-Gabéric ». Cette déclaration était faite dans le but d'alimenter le registre du papier terrier[1] de la réformation des domaines de Bretagne à la fin du 17e siècle. Elle rassemble toutes les terres et villages dépendant de la seigneurie de Kergonan, pour lesquels étaient dues des rentes en nature ou argent, soit au titre d'un domaine congéable [2] , soit d'une simple ligence [3] .
En 1681 le propriétaire et seigneur de Kergonan est Guillaume Riou du Plessis en Caudan-Lanester |
On trouve aussi en volet 13 la mention d'un autre seigneur local d'Ergué-Gabéric, à savoir le sieur Guy Autret de Missirien et de Lezergué qui s'était porté acquéreur de la propriété de Kerfrès, anciennement dépendance de Kergonan, et qui est revenu en 1681 dans le giron de la seigneurie de Kergonan. Le document est également intéressant pour le nombre important de villages gabéricois référencés. Au total 30 villages gabéricois Pour toutes ces terres les rentes sont très variables. Elles sont payées en sols, deniers ou oboles, ou alors en nature : soit un chapon |
2 Transcription
Feuillet 1 - en marge : La chambre vues les conclusions du procureur général du roy a (...) et ordonné la délivrance du présent extrait contenant dix sept volés décritives cotés et paraphés à la charge de ne s'en servir contre le roy, faict à la charge des comptes, à Nantes le quatorze septembre mil sept cent soixante et onze. François de la Goustière.
Feuillet 2
Feuillet 3 - en marge : + ruines
Feuillet 4 - en marge : Kergonan huella, Kergonan izella
Feuillet 5 - en marge : Kerautret, Kerlaviou
Feuillet 6 - en marge : en 1540 on la nomme Garenne de Liziard
Feuillet 7
Feuillet 8 - en marge : Trolan, Kernotter ou Kerautret, Kerderrien
Feuillet 9 - en marge : 1er parc nevez à Keranguen, Quilly bihan, Crechergué, ero hir et bois tailliff à Quenechhergué
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Fin de Feuillet 9
Feuillet 10 - en marge parc Stanc Odet à Quenech ergué, Léhec, Kergoff, Parc Kerbouzoul à Kerbouzoul
Feuillet 11 - en marge : Kervernic, Kerbouzoul, Guilly bihan, Guilly bras, Keraudan
Feuillet 12 - en marge : Cutuillic, Mélennec, Kerherou, Lezebel, Kerguernic
Feuillet 13 - en marge : Loqueltas, Kerfrez, Coatbalboulch (Coat Balbous) à Quelennec
Feuillet 14 - en marge Quelennec, Pennanech
Feuillet 15
Feuillet 16
Feuillet 17 - en marge : nous consentons la délivrance du présent extrait à la charge de ne s'en servir contre le Roy. Fait au parquet le 7 septembre 1771. R. Budan.
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3 Sources
17 feuillets recto-verso | |||||
4 Annotations
- Terrier, adj. : livre terrier, registre contenant la description des terres et censives dépendant d'un seigneur, qui devait en principe être renouvelé tous les vingt ou trente ans et dont l'existence fut supprimée par une loi de mars 1790 (TLFi). Ces papiers fixaient les limites des fiefs et des censives, les redevances dues, les services à rendre et les usages locaux. En 1678, un règlement de Colbert décida la constitution d'un papier terrier par les chambres de comptes régionales, dans le cadre d'une Réformation du domaine du roi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3]
- Ligence, ligance, s.f. : état de celui qui est lié à son seigneur, qui lui a engagé sa foi ; vassalité hommage lige, l'obligation de cet hommage, et, selon Ragueau, qualité d'un fief qu'on tient nuement et sans moyen d'un seigneur, en raison de quoi on devient son homme lige (Dictionnaire Godefroy 1880). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 3,14 3,15 3,16 3,17 3,18 3,19 3,20 3,21 3,22 3,23 3,24]
- Le château du Plessis (XVème siècle), situé sur la commune de Lanester, anciennement Caudan, était le siège de la seigneurie du Plessis ou du Quinquis. Propriété successive des familles Thomelin du Plessis (en 1427 et en 1464), Penhoat-Chefdubois, Launay (en 1536), Riou (en 1650), Mauduit (XVIIIème siècle). Le château sera détruit pendant la guerre de 1939-1945. Il y avait autrefois une chapelle privée. Le parc a été acheté par la commune de Lanester en 1973. Il subsiste un pan de pigeonnier (XVème siècle), situé avenue du Général-de-Gaulle et dans le Parc du Plessis. [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 4,7 4,8]
- Villages et lieux-dits situés sur Ergué-Gabéric : Kergonnan, Kernotter, Parc an fanquic, Keransaux, Kerlaviou, Rouault, Kernaut, Kerveguan, Kerangouat, Trefflan, Kerderien ou Mezlou, Keranguen, Quilly bihan, Kernechergué, Stanc godet, Lehec, Kergoff, Kerbouzoul, Kerevenic, Quilly braz, Keraudan, Cutuillic, Molenec, Kerherou, Lezebel, Kerguernic, Loqueltas, Kerfrez, Quelenec, Pennenech. Un village proche sur Elliant est également cité : Quellenec (à ne pas confondre avec le Quelenec d'Ergué-Gabéric). [Ref.↑]
- Chapon, s.m. : jeune coq chatré. Source : Dictionnaire du Moyen Français. Utilisé comme moyen de paiement de rentes ou redevances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1 6,2]
- Géline, s.f. : poule (dict. Godefroy 1880). Utilisée comme moyen de paiement de rentes ou redevances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7]
- Cruble, crublée, s.f. : mesure pour les grains ; source : dict. Godefroy 1880. Composé de deux boisseaux ; source : Revue de Bretagne, de Vendée & d'Anjou, 1861, p. 202). A Plouha la crublée de grain y représentait 2 boisseaux 1/2, d'après un aveu de 1708; et, d'après un autre de 1613, 5 crublées de froment faisaient 12 boisseaux ; source : Anciens évêchés de Bretagne, J. Geslin de Bourgogne et A. Barthélémy. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 8,6 8,7 8,8]
- Bigotée, s.m. : mesure de contenance de matières sèches, à savoir de céréales (blé, seigle, avoine ...). Équivalence en boisseaux : inconnue à ce jour. Synonymes : bigoté, bigotté. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Recet, s.m. : lieu où l'on se retire, retraite, refuge, abri, habitation. Synonymes : reces, recept, receit, receyt, reciet, resiet, ricet, reset, ressait, ressays, reçoit, rechet, rechect, recheit. Source : Dict. Godefroy 1880.. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Rabine, s.f. : allée de grands arbres plantés sur l'avenue d'une maison de noblesse et de quelque monastère ; source : Dom Pelletier. Ce mot existe en breton avec la même prononciation ; source : dictionnaire gallo de cc-duguesclin. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 14,00 14,01 14,02 14,03 14,04 14,05 14,06 14,07 14,08 14,09 14,10 14,11 14,12 14,13 14,14 14,15 14,16]
- Alain Le Seignour (1633-1699) épouse Catherine Gestin. Plusieurs enfants sur Kergonan, et beau-fils François Conan. [Ref.↑]
- Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 16,0 16,1 16,2 16,3 16,4]
- Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 17,0 17,1 17,2 17,3 17,4 17,5]
- Tenue, s.f. : héritage roturier dépendant d'un seigneur (lexique Doléances, Archives Départementales du Finistère). Possession ; propriété rurale ; contenance (dictionnaire Godefroy 1880). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 18,0 18,1]
- Champart, s.m. : redevance seigneuriale, proportionnelle à la récolte. Droit féodal qu'a le seigneur de lever une partie de la récolte de ses tenanciers ; [¤source : Dictionnaire du Moyen Français]. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 19,0 19,1 19,2]
- Convenant, s.m. : qualifie un bail dans lequel le preneur acquiert la propriété des bâtiments qu'il a construits et des plantations qu'il a faites. Synonyme de bail à domaine congéable. Convenancier (ère), adj. : qui est relatif au bail à convenant ou congéable. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Comble, s.f. et adj. : mesure de capacité pour les grains, probablement la mine comble, c'est-à-dire 6 boisseaux ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. En région quimpéroise le terme comble est plutôt donné comme équivalent d'un grand boisseau comble, par opposition à un simple boisseau ras. Soit précisément 67 litres pour le froment, 82 pour le seigle, et 80 pour l'avoine [¤source : Document GT de 1807]. La comble se distincte de la raze ; le terme est utilisé aussi comme adjectif pour préciser que la hauteur en son milieu dépasse le bord de récipient de mesure, par opposition à l'adjectif "rase". [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 21,0 21,1]
- Pourpris, s.m. : enceinte, un enclos et parfois une demeure, dans la France de l'ancien régime, et par métonymie l'espace ainsi entouré, c'est-à-dire le jardin. La réalité désignée dépasse celle d'un simple jardin en ce qu'elle recouvre les différents éléments d'un domaine physiquement bien délimité et fermé (mur, fossé, etc.). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- L'annotation de la Garenne de Liziard correspond à la ligne de la garenne de Kergonnan. [Ref.↑]
- Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 24,0 24,1]
- Chefrente, s.f. : rente perpétuelle payable en argent ou en nature au seigneur suzerain par le détenteur d'un héritage noble. La chefrente était en principe immuable (Yeurch, histoire-bretonne). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 25,00 25,01 25,02 25,03 25,04 25,05 25,06 25,07 25,08 25,09 25,10 25,11 25,12 25,13 25,14 25,15 25,16 25,17 25,18 25,19 25,20 25,21 25,22 25,23]
- Obole, s.f. : unité monétaire valant au Moyen-Age en France la moitié d'un denier tournois ou la vingt-quatrième partie d'un sou; pièce de monnaie de cette valeur. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 26,0 26,1 26,2]
- Bigotée, s.m. : mesure de contenance de matières sèches, à savoir de céréales (blé, seigle, avoine ...). Équivalence en boisseaux : inconnue à ce jour. Synonymes : bigoté, bigotté. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Monoie, Monnoye, adj : un sol monoie désigne une petite pièce de monnaie faite de billons, c'est-à-dire de cuivre, tenant un peu d'argent, mais plus ou moins, suivant les lieux (Encyclopédie Diderot). Existence de « livres monnoie » et de « deniers monnoye » à signaler également, en complément des livres tournois qui deviendront l'unique monnaie de compte en 1667. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Cens, s.m., censée, s.f. : le cens est la redevance annuelle, foncière et perpétuelle qui est due par celui qui possède la propriété utile d'un fonds, appelé censive, à celui qui en possède la propriété éminente, appelée seigneurie ; source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Fors, p. : excepté, hormis, sauf, en dehors. Expression attribuée à François 1er après la défaite de Pavie : « Tout est perdu, fors l'honneur » ; source : Trésor Langue Française. Dans l'expression « ses fossés au cerne fors du levant », trois côtés seulement entourent le terrain. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Aveu, s.m. : déclaration écrite fournie par le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief, à l'occasion d'un achat, d'une succession ou rachat. L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief. La description fourni dans l'aveu indique le détail des terres ou tenues possédées par le vassal : le village dans lequel se situe la tenue, le nom du fermier exploitant le domaine congéable, le montant de la rente annuelle (cens, chefrente, francfief) due par le fermier composée généralement de mesures de grains, d'un certain nombre de bêtes (chapons, moutons) et d'une somme d'argent, les autres devoirs attachées à la tenue : corvées, obligation de cuire au four seigneurial et de moudre son grain au moulin seigneurial, la superficie des terres froides et chaudes de la tenue. Source : histoiresdeserieb.free.fr. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 31,0 31,1 31,2]
- Bannie, s.f. : proclamation publique d'un ordre, d'une défense, d'une vente ; source : cahiers de doléances AD29. Proclamation par laquelle un seigneur a droit d'assujettir ceux qui sont dans l'étendue de sa seigneurie d'utiliser son four ou son moulin ; source : Dictionnaire du Moyen Français. Proclamation, publication, criée d'une adjudication, d'un prix, d'une vente, d'une vente forcée ; source : DMF. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Foi et hommage, s.f. et s.m. : le vassal devait la foi et l'hommage, lorsqu'il entrait en possession de la terre, et lorsque le seigneur le demandait. La foi traduisait un lien personnel ; l'hommage, une reconnaissance du fief (Dict. de l'Ancien Régime). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 33,0 33,1]
- Rachapt, rachètement, s.m. : en terme de coutume droit du au seigneur à chaque mutation du fief (dictionnaire Godefroy 1880). Droit du au seigneur par un nouveau tenancier après une succession qui est appelé également relief ou rachat des rentes (Dict. de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Lods et ventes, s.m.pl, s.f.pl : redevances dues au seigneur en cas de vente d'une censive relevant de son domaine et payées par l'acheteur (lods) et le vendeur (ventes). Source : trésors Langue Française [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Novembre 2010 Dernière modification : 20.02.2017 Avancement : [Développé] |