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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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1 Le Grand-Terrier d'Erc'hié Vrâz

« La version que je donne ici, et qui offre d'assez grandes différences avec celle de Brizeux, m'a été dictée, le 17 mai 1868, par Iann Floc'h, fossoyeur de la paroisse de Beuzec-Conq. », Louis-François Sauvé

Billet du 13.09.2014.
Billet du 13.09.2014.

Auguste Brizeux (1803-1858) est un poète romantique breton né à Lorient. Né en Bretagne bretonnante, Brizeux parlait le breton cornouaillais, et publia notamment un recueil de proverbes en 1845 : « Furnez Breiz » (Sagesse de Bretagne). Et dans cette œuvre poétique on peut lire une triade de Cornouaille : « Trivéder Kerné » :

« Person Kemper a zô skolaer,
  Ann hini Erc’hié-Vrâz marrer,
  ...
 »

Le recteur de Quimper est instituteur, Celui du Grand-Ergué, écobueur, ...

Que nous apprend cette triade cornouaillaise en breton sur notre commune ? Peut-être tout d'abord une autre façon de prononcer son nom en langue bretonne, mais sans doute aussi et surtout la réputation et le caractère de ses habitants au travers du métier fictif de son recteur.

En effet, le deuxième vers de la triade (« trivéder » en breton) est consacré à Ergué-Gabéric (ou Grand-Ergué) sous l'orthographe « Erc’hié-Vrâz », et non pas « Erg(u)e Vras » (et son g dur), le « c'h » étant prononcé ici par un son sourd et "enroué". On n'est finalement pas loin phonétiquement du « Grand-Terrier » de Cassini !

Ensuite le métier annexe supposé et emblématique du recteur gabéricois est en breton « marrer », c'est-à-dire écobueur (*) ou défricheur. À comparer avec le « skolaer » quimpérois (instituteur ou donneur de leçon ?), ou le « gourenner » scaërois (lutteur ou bagarreur ?). D'ailleurs François Pennec, recteur concordataire d'Ergué-Gabéric, s'étant fait accusé en 1810 de « devenir fermier et de s'occuper au labourage », on peut se demander si ces successeurs au presbytère n'en ont pas fait autant.

Louis-François Sauvé a publié une version un peu différente et bien plus complète dans la Revue Celtique de 1872. Une version où l'on retrouve la même orthographe précédente, ce pour les deux communes Ergué voisines, petite et grande :

« Personn Erc'hie-Vras a zo falc'her,
  Personn Erc'hie-Vihan a zo minuzer ...
 »

Le recteur du Grand-Ergué est faucheur.
Celui du Petit-Ergué menuisier ...

À l'instar de son recteur « faucheur », la paroisse d'Ergué-Gabéric du 19e siècle a, avant tout, la réputation d'être rurale et ses champs y sont soigneusement fauchés pour servir de litière aux nombreuses vaches pie-noires.

En savoir plus : « BRIZEUX Auguste - Furnez Breiz, Trivéder Kerné » et « SAUVÉ Léopold-François - Lavarou koz a Vreiz-Izel »


(*) L'écobuage consistait à arracher la couche végétale des landes et pâtures en friche et une fraction de la terre superficielle que l'on faisait brûler après séchage et dont on répandait la cendre sur la parcelle même que l'on avait écobuée.

2 Médaille présidentielle agricole

« Suivant l'excellente tradition bretonne, M. Guyader avait voulu que les pauvres eussent leur part des réjouissances. Lundi matin, 150 indigents se sont assis à la table hospitalière de Squividan. », Le Finistère 1892

Billet du 06.09.2014.
Billet du 06.09.2014.

Alors que, 3 ans plus tôt, Sadi Carnot dut renoncer à son voyage à Quimper pour raison de santé, cette fois-ci pendant l'été 1896 le président de la République Felix Faure fait un grand voyage dans toute la Bretagne.

À son arrivée à Quimper dans l'après-midi du 8 août, le président est chaleureusement accueilli  : « À 6h. 7, le train fait son entrée en gare de Quimper ... Aux paroles de bienvenue du maire, le président répond : En venant ici, je savais y trouver une population patriote et républicaine. C'est vous dire qu'il y a déjà des liens entre nous. »

Dans le cadre de cette visite présidentielle, le préfet organise une remise de médailles industrielles et agricoles récompensant des ouvriers et des aide-agriculteurs des différentes communes de la région quimpéroise. Pour Ergué-Gabéric, un ouvrier agricole de 63 ans est sélectionné : Alain Le Berre, travaillant depuis 1865 à la ferme de Kerellou de Louis Le Roux.

Pour valider la nomination d'Alain Le Berre, le préfet Victor Proudhon demande son avis à Louis Guyader, agriculteur républicain à Squividan. Le préfet connait bien l'agriculteur, notamment pour avoir assisté au grand mariage de sa fille Perrine. De par son influence et engagement politique, Louis Guyader se substitue en quelque sorte au maire conservateur de l'époque.

La réponse est bien sûr positive : « Je soussigné, Guyader Louis, propriétaire à Squividan, certifie, connaitre parfaitement le sieur Le Berre Alain, aide-cultivateur, depuis plus de trente ans chez Mr Le Roux, Louis, à Kerellou, qu'il a toujours servi avec beaucoup de zèle, qu'il a été, à plusieurs reprises, l'objet de récompenses de la part des pouvoirs publics, et qu'il n'y a rien qui empêche qu'il lui soit attribué la récompense dont il est parlé ci-contre.  »

Mais malheureusement, quelques jours après la cérémonie, Alain Le Berre est victime d'un accident dans le cadre de son travail, lors d'un charroi de bois.

En savoir plus : « 1896 - Felix Faure remet la médaille d'honneur agricole à Alain Le Berre de Kerellou »

On savait que le républicain Louis Guyader avait marié sa fille en grandes pompes en 1892, les noces étant même relatées dans le quotidien national « Le Petit Journal ». En publiant aujourd'hui l'article détaillé sur ce mariage dans le journal « Le Finistère », nous découvrons que le repas fut servi dans l'école communale du bourg (évoquée dans le billet de la semaine dernière) : À l'heure du repas, la plupart ont trouvé place dans les salles de l'école communale, où de longues tables avaient été dressées pour la circonstance ». Et la fête fut très appréciée : « Pendant toute l'après-midi, les gavottes et les jabadaos se sont succédé dans la cour de l'école, si admirablement placée au sommet d'une colline qui domine les environs de Quimper. Impossible de souhaiter un cadre plus pittoresque à cette fête comme on en voit peu.  », et se prolongea tard dans la nuit. Le lendemain les pauvres furent invités au festin à la ferme de Squividan : « Suivant l'usage traditionnel, l'épousée les a servis elle-même. On a tué un bœuf à cette occasion. »

En savoir plus : « Un grand mariage breton à Squividan, Le Petit Journal et Finistère 1892 »

3 Skol Vorc'h an Dourig Piriou

« La voiture de notre maître Monsieur Autret, une Peugeot, était restée sur cale pendant la guerre dans le garage attenant aux logements des instituteurs. En 1946 ou 47, un ouvrier était venu la remettre en état. Je le vois encore taper sur le réservoir démonté pour en détacher la rouille »

Billet du 30.08.2014.
Billet du 30.08.2014.

Cette chronique d'après guerre a démarré par cette réflexion : « En consultant hier les dossiers du "Grand Terrier", je suis tombé sur les photos d'écoles ; à ma surprise il n'y en a pas de l'école municipale de garçons du Bourg. »

Et se poursuivit naturellement par un riche échange autour d'une superbe photo datant de 1946-47 avec 56 jeunes écoliers devant le grand escalier de l'école :

Image:Right.gif «  Nous avons tous conservé la photo de cette classe, mais nous ne nous voyons quasiment plus. Il est dommage que nous n'ayons pas pensé faire une amicale des anciens élèves de la communale du bourg que, pour ma part, j'ai quittée à onze ans et il y a 66 ans de cela.  »

Image:Right.gif « On n'a pas attendu Internet et cet e-mail pour identifier les anciens élèves de l'école du bourg. C'est FN qui, sachant que j'avais la photo, m'avait demandé de le faire et de lui communiquer les noms, il y a quelques années de cela. La seule correction qu'il m'ait faite concernait le nom du petit blond qui se trouve au premier rang (3ème, à partir de la gauche) qui était hébergé pendant la guerre chez un voisin de son cousin, René Duvail de Kéroué.  »

Image:Right.gif « C’est la dernière année que j’ai passée au bourg, dans la classe de l’ancien directeur, Pierre Autret (et aussi Madame Autret), un homme à qui je suis redevable de la base de ma formation intellectuelle et morale ». « C'est avec beaucoup d'émotion que je vois cette photo-portrait des époux Autret, des "pros" de l'enseignement ! »

Image:Right.gif « À l'époque la cour n'était bien sûr pas goudronnée. Sous les tilleuls, côté sud, se trouvaient l'emplacement des jeux: Quatre trous aux sommets d'un carré d'environ 1m20 x1m20 plus un cinquième au milieu. Sur le sol nu, soigneusement nettoyé on lançait les billes tenues entre le pouce et l'index de trous en trous, puis au centre quand on avait terminé le tour. »

En savoir plus et/ou compléter avec d'autres souvenirs : « 1946-1952 - Ecole communale des garçons au bourg »

Cette école étant aujourd'hui rue du Douric, nous nous sommes également interroger sur les origines du ruisseau proche, et du pont qui l’enjambe à l'entrée nord du Bourg. Un pont « banal », donc peu commun, avec une aura moyenâgeuse : « Je me rappelle que pour "illustrer" sa leçon sur le Moyen Age et plus précisément sur les impôts que percevaient les seigneurs, dont les "banalités" qui ressemblaient un peu aux droits d'octroi qui, eux, ont perduré, Monsieur autret nous avait parlé de Pont-Banal. Pour lui ce pont sur le ruisseau du Douric en bas du bourg se trouvait à la limite des seigneuries de Lézergué et de Pennarun et c'est là que l'on percevait le fameux impôt "banal" sur les personnes qui le franchissaient. » Mais est-ce la bonne explication toponymique ?

Articles toponymiques : « Pont Banal » et « Douric, Dourig Piriou »

4 Crêpes légendaires de Kerdévot

« Krampouezh gwinizh ha laezh-tro, Matañ traoù a zo er vro. » (crêpes de froment et lait caillé, meilleures choses qui soient au pays).

Billet du 23.08.2014.
Billet du 23.08.2014.

Un texte de légende, où un page d'Anne de Bretagne est étrangement nommé Pierre de Kerdévot et associé à la promotion de la crêpe bretonne. Pour l'histoire du Kerdévot gabéricois, ce serait un scoop, mais le scepticisme est de mise. Voici donc ce texte qu'on retrouve souvent sur Internet, comme le résultat d'une chaine de nombreux copier/coller :

« En 1490, la duchesse Anne réalise son "Tour de Bretagne" (Tro Breizh) pour mieux connaître et aider ses sujets. Elle est contrainte avec sa suite, de s'abriter de l'orage chez un pauvre bûcheron Pierre Le Faout dans la région de Gourin. La fille de celui-ci Anne, prépare le repas et ajoute différents ingrédients aux pâtes de farine de blé noir et de froment. Elle crée ainsi les premières crêpes qui bientôt seront célèbres.

L'un des pages, Pierre de Kerdévot, sous le charme, demandera un an plus tard à sa duchesse devenue Reine de France par son mariage en 1491 avec Charles VIII, la permission d'épouser la jeune fille rencontrée dans la cabane. Anne la pauvre devint comtesse de Kergalen.

Le fils né de cette union Yves de Kerdévot, introduisit l'usage de la crêpe à la cour du Roi François Ier. Depuis cette histoire véridique, il y a 512 ans, la crêpe bretonne a gagné ses lettres de noblesse, et depuis le Traité d'Union avec la France (1532) s'est découvert une nation de fins connaisseurs et le village de Gourin prit son titre de "ville".  »

Dans le livre « La Bretagne pour les nuls » de Jean-Yves Paumier, la légende fait l'objet d'un encart, mais les noms et prénoms du page ne sont pas précisés, seuls le prénom Yves du fils et le titre de comtesse de Kergalen accordé à la crêpière sont mentionnés.

Quels sont les éléments qui nous font douter des fondements anciens de cette légende :

  • La date de 1490 : c'est l'année du tout premier mariage d'Anne de Bretagne, par procuration, à Rennes. Il n'y eut point de tro-breizh cette année-là.
  • Son tour de Bretagne eut lieu de juin à septembre 1505, mais elle ne passa pas par la région de Gourin.
  • Le nom Kerdévot semble avoir été ajouté tardivement ; on trouve même une variante « Kervelot » (et pourquoi pas le Camelot du roi Arthur ?). On brulera un cierge le jour où on découvrira un page royal nommé Kerdévot.

De même, pourquoi cumuler avec le titre de Kergalen (de Plovan ? où il n'y eut pas de comté) ? Sans doute pour la proximité avec le personnage Yves de Kerguelen. Il faut dire aussi qu'une série TV intitulée « L'affaire Kergalen » a un certain succès. Il paraît même aussi que Jon Snow, un héros de la série « Game of Thrones » (Le Trône de fer), va mourir à Kerdévot en mangeant une crêpe empoisonnée dans le prochain tome à paraître en 2015.

En savoir plus : « ANONYME - La légende des crêpes de Pierre de Kerdévot, page d'Anne de Bretagne »

Prochain billet : il sera question de photos de classe de l'école des garçons au bourg. En avant première, voici l'article en préparation, afin que vous puissiez le compléter avec vos anecdotes, suggestions ou autres photos  : « 1946-1952 - Ecole communale des garçons au bourg »

5 Les biens du déporté Alain Dumoulin

La poursuite d'un voyage dans le temps, celui de la Révolution française et de ses effets ressentis dans une commune de basse-Bretagne.

Le déménagement du Clergé, Gravure, Musée Carnavalet
Le déménagement du Clergé, Gravure, Musée Carnavalet

On savait les paroissiens d'Ergué-Gabéric solidaires de leur curé non assermenté : en 1791 le maire demandait son maintien, en 1795 une quete est organisée pour l'achat collectif de la chapelle de Kerdévot. Et dans un nouveau document inédit de 1793, on découvre que certains d'entre eux ont rassemblé les biens de leur recteur pendant sa fuite à Prague.

En effet, ces biens étaient normalement confisqués immédiatement et revendus comme « Biens nationaux » par les autorités révolutionnaires. Par contre avant de mettre les effets d'Alain Dumoulin sous séquestre, il a fallu procéder à des perquisitions chez les citoyennes de la Salle-Verte et de Poulduic où les meubles du prêtre avaient été manifestement cachés en toutes connaissances de cause.

La paroissienne de la Salle-Verte explique : « il a été transporté chez elle depuis près de deux ans trois charretés de meubles appartenant audit Dumoulin ». À la question relative à son silence vis-à-vis des enquêtes communales, elle se justifie : « elle va souvent à la messe à Quimper et qu'il est possible que cette loi a été publiée lorsqu'elle était à Quimper et qu'elle n'en a eu aucune connaissance ». Elle dénonce quand même les coupables qui l'ont mis dans l'embarras : « l'une des charrettes appartenait à Jean Le Guyader de la métairie de Lezergué sur la ditte commune et qu'il accompagnait sa charrete ; que Guénolé Kergourlay du manoir de Lezergué paraissait avoir la conduite des dits meubles ».

Les biens retrouvés à Ergué-Gabéric sont vendus dans la foulée à des acquéreurs quimpérois. Et ensuite, un an après, Marie-Anne, la sœur du prêtre en exil à Prague, entame une procédure de contestation et demande la restitution complète des titres de propriété. Pour traiter la demande et la levée des séquestres, l'administration se pose une question : Alain Dumoulin était-il émigré (peine encourue par les anti-constitutionnels notoires) ou déporté (décision individuelle de départ ultérieur) ?

Quelle fut, d'après vous, la réponse officielle, et à quelle date le prêtre quitta la France ?

En savoir plus : « 1793-1796 - Cache, vente et restitution des biens d'Alain Dumoulin, prêtre simple déporté »   Billet du 16.08.2014.

6 Les ruines du manoir de Kerfors

« Ces jardins ont été nivelés et établis en terrasses, dans le cours du XVIIe siècle. Chaque petit seigneur voulait avoir son petit Versailles et imiter de loin les splendeurs de son parc. Kerfors eut donc ses pièces d'eau et ses bassins. », Jean-Marie Abgrall, 1889

au pied des arbres, les terrasses de jardins et le talus empierré
au pied des arbres, les terrasses de jardins et le talus empierré

Les gabéricois connaissent au moins l'existence des ruines du château de Lezergué dont la façade est toujours debout et qui a été reconstruit juste avant la Révolution grâce aux pierres du manoir voisin de Kerfors.

Pour en savoir un peu plus, on a voulu rechercher les traces des anciennes ruines de Kerfors telles qu'elles sont décrites dans les documents datant de la Révolution. Bien sûr on n'a pas retrouvé le souterrain qui, d'après la légende, rejoignait les deux manoirs, mais on a des pistes sur l'origine de certaines pierres de Kerfors.

Les documents révolutionnaires de 1793 et 1795 relatifs aux ruines de Kerfors sont conservés aux Archives Départementales du Finistère sous les côtes 1Q319 et 1Q326-148, le premier était un rapport de « prisage et mesurage » par des experts et le deuxième un procès-verbal de vente et d'adjudication.

Dans le document d'expertise, on a une mystérieuse description des ruines : « En l'endroit, et au lieu où a existé le manoir de Kerfors une issüe sous vieillons et sans cloture formant des monticules désignants (les) amas d'attraits donnant du couchant sur la futaye voisinne ditte Kerfors duquel côté l'issue a édifices contenant sous fond dix neuf cordes ».

Comment lire ces lignes ? Le manoir, suite à sa démolition, est devenue une issue, c'est-à-dire une place commune de village, qui en l’occurrence n'est pas entretenue car sous « veillons », et les restes du manoir y forment des monticules formant des amas d'attraits, terme utilisé en géologie minière. Le tout sur une surface d'environ 1100 m2 (19 cordes ou 11,55 ares).

D'autres mentions suivent : «  Au midy de l'issüe une maison en simple brossage ouvrant au nord sur l'issüe  » ; « L'allée menant à l'issüe de Kerfors et au levant d'icelui » ; « Derrière l'emplacement du château au couchant d'icelui, un verger s'étendant depuis le four jusqu'à la longueur de l'emplacement » ; « Vieux jardin inculte et à deux terres au nord de l'issue, terrassé et taludé au millieu aujourd'hui sous foins ou herbe fénable » .

Deux questions se posent : ce vieux jardin terrassé était-il celui qui existe encore aujourd'hui et dont on dit qu'il incluait l'ancien château ? les jardins en terrasses étaient-ils alimentés en eau comme au château de Versailles ?

Les habitants du lieu-dit remarquent encore de nos jours que « quand on est dans les jardins en terrasse, on a une impression bizarre que ces lieux ont eu leur histoire ancienne et qu'il y a eu de la vie à cet endroit ». On peut évoquer en effet le poème « Le voiage du P. Alexandre de Rennes à Brest, et son retour » composé en 1659 et dans lequel le Père Alexandre évoque avoir dit la messe à Kerfors « à une ou deux lieues de Quimper, chez un gentilhomme appelé M. de la Marche ».

En savoir plus : « 1794-1795 - Procès verbaux d'expertise et de vente des ruines de Kerfors »   Billet du 10.08.2014.

7 Plus de six cents partirent ...

« Lancement : mercredi 30 juillet 2014 à 18H. Prix : 20 euros. Points de vente : local d'Arkae et le mercredi à Kerdévot ; Leston'Café ; Tabac-Presse Le Havane ; Librairie Ravy à Quimper.  », http://arkae.fr

Dans ce livre, Jean-François Douguet, passionné de l'histoire glazik et melenik, nous fait partager son plaisir de chercheur : trouver des pièces d'archives et des témoignages sur le passé de nos communes cornouaillaises. En 2014, grâce à lui, c'est naturellement la Grande Guerre qui fait l'actualité gabéricoise.

Ce premier tome donne un aperçu d'ensemble de l'impact du départ des mobilisés sur le front, que ce soit dans les activités quotidiennes de ceux qui sont restés, dans les effets « psychologiques » provoqués par l'éloignement de leur paroisse et famille.

Mais aussi les efforts pour l'aide et le soutien des soldats (quêtes et marraines de guerre), le rôle des femmes, l'implication des journaux, les actions menées localement pour la réinsertion des survivants, la préservation du souvenir (décorations, commémorations, monument aux morts, bannières, ...), et aussi le temps de l'oubli.

Tout ceci avec des documents inédits, de belles illustrations et nombreuses photos recueillies auprès des familles gabéricoises.

Le livre contient également une analyse statistique et démographique intéressante basée sur des éléments de recensement. En résumé, 668 soldats ont été mobilisés, soit un habitant d'Ergué-Gabéric sur 4 ; 123 d'entre eux ont été tués, soit presqu'un sur 5 ou un sur 23 habitants de la commune.

Même si les Gabéricois, comme la plupart des paysans, écrivaient relativement peu, les lettres échangées entre les familles et les poilus constituent un témoignage humain et historique incontournable. En janvier 1915 la famille Nédélec de Lost-ar-Guilliec recevait un courrier de leur cousin Hervé Bacon : « Vivement que cette terrible ci (cette guerre) finisse, pour qu'on aura encore le plaisir de retourner dans sa chère famille, mais d'après ce que je vois, ça n'a pas l'air de finir encore tout de suite. Il faut tout de même espérer que Notre-Dame de Kerdévot préservera toujours ses chers paroissiens. »

Le 11 novembre prochain ( « si l'imprimeur respecte les délais ! » ), paraîtra le second tome, sans doute plus épais, avec une compilation de notices individuelles pour chaque ancien gabéricois ayant succombé ou participé à la Grande Guerre de 1914-18.

En savoir plus : « DOUGUET Jean-François - Ergué-Gabéric dans la Grande Guerre T1 »   Billet du 01.08.2014.

8 La carte aux trésors de Kerfors

« Le moulin de Kerfors chome depuis plusieurs années, mais il avait son étang et cet étang qu'il avait, lui appartient encore », J.-H. de La Marche

On pourrait penser que l'image ci-contre est le plan du trésor du Kerfors enfoui dans l'étang de Kervreyen alimentant le moulin noble des de La Marche, après leur exil et départ en Guadeloupe en pleine Révolution.

C'est en fait une des 71 pièces d'un épais dossier contentieux entre deux propriétaires de biens issus des biens nationaux, l'un d'une famille noble gabéricoise, l'autre membre de loge maçonnique quimpéroise.

Et il s'agit du plan de localisation de l'étang dressé par le dernier des fils de La Marche qui a conservé la propriété du moulin et qui voudrait également la jouissance de l'étang qui a été englobé dans la métairie voisine. A noter qu'il a également perdu la propriété des ruines de l'ancien manoir familial de Kerfors, et qu'il habite la ville de Quimper (tout comme les acquéreurs, négociants pour la plupart, des biens nationaux).

Les deux parties font appel à l'arbitrage préfectoral pour le titre de propriété de l'étang, et le conflit est réglé administrativement en désignant un expert et en notifiant au sieur de La Marche qu'il doit payer les frais du rapport Brehier, et donc qu'il donne raison au nouveau propriétaire de la métairie voisine qui s'était approprié l'étang.

A la lecture du dossier, on peut douter a posteriori de l'équité du jugement, car le propriétaire de la métairie est un négociant franc-maçon qui appartient à la même loge maçonnique que l'expert avoué Salomon Bréhier, et que ce dernier, chargé des estimations et expertises des biens, est nommé maire d'Ergué-Gabéric de 1808 à 1812.

Néanmoins Joseph Hyacinthe de La Marche, qui signe ses courriers « Lamarche » conduit son combat avec une ténacité courageuse, allant même, lorsqu'il s'adresse aux autorités préfectoral, jusqu'à utiliser la formule « Salut et respect ». S'il avait gagné sa requête, il aurait sans doute écrit « Salut et fraternité »

En savoir plus : « 1809-1811 - Contentieux sur l'étang de Kervreyen bien noble du moulin de Kerfort »   Billet du 28.07.2014.

Nota : il y a 15 jours, pour l'article sur Ste-Appoline, nous n'avions pas encore publié le document d'expertise des domaines nationaux : « La dite chapelle sans issues ni dépendances, sans couverture ni boiserie et absolument ruinée, à la longueur à deux longères cinquante deux pieds, de largeur seize et en hauteur huit ». En savoir plus : « 1794-1795 - Procès verbaux d'expertise et de vente de Sainte-Appoline »


9 La sidérante affaire Le Jaouanc

« Le rituel d'une justice rendue par un tribunal communautaire, mêlant les domaines spirituel et temporel, l’accommodement et le pardon », Le Douget

Billet du 19.07.2014.
Billet du 19.07.2014.

Cet ouvrage très documenté, publié en mars 2014 aux Presses universitaires de Rennes, est issu de la thèse de doctorat soutenue en 2012 à l'université de Bretagne Occidentale par Annick Le Douget, docteur en Celtique et chercheur associé au CRBC de Brest.

Outre l'éclairage sur les liens et les rejets entre les structures villageoises et familiales d'une part et les institutions de justice d'autre part, le grand apport de l'ouvrage est de dévoiler la richesse des chroniques judiciaires conservées aux Archives Nationales sous la cote BB 20.

Et notamment le document BB 20/63 concernant l'affaire gabéricoise Le Jaouanc en 1829-32. Page 174, le chapitre intitulé « Le tribunal communautaire » nous dévoile ce fait-divers d'une tentative de viol où le présumé coupable, Jean Le Jaouanc, sera jugé par un conseil organisé au presbytère en charge de procéder à un « arrangement » avec pardon et compensation financière au profit de la victime, Marie-Anne Le Corre, tailleuse de son état.

Si la victime n'avait pas porté plainte trois ans après, l'affaire n'aurait pas laissé de traces, car le président de la cour d'assises n'aurait pas fait ce rapport en 1832 : « Le maire de la commune devant lequel Marie-Anne Le Corre forma plainte, ne trouvant pas assez de preuves, lui conseilla un arrangement. Tous les notables de la commune s'en mêlèrent, et dans une réunion qui eut lieu au presbytère, à laquelle fut appelé Le Jaouanc, on lui fit promettre qu'il serait huit années consécutives sans s'enivrer, que jamais il le lui arriverait d'insulter Marie-Anne Le Corre. Cette promesse fut faire à genoux et en demandant pardon à Dieu. Marie-Anne Le Corre, qui avait prétendu à une indemnité de 1 500 francs, ne fut que très faiblement satisfaite d'un pareil arrangement. Cependant elle y donna bon gré mal gré son consentement. Bientôt elle devint un objet de mépris dans le pays, une chanson fut faite contre elle, personne ne voulut plus de ses services et elle fut obligée, pour gagner sa vie, d'aller demander de l'ouvrage dans d'autres communes. »

À la fin de l'été, à la faveur d'une visite aux Archives Nationales à Pierrefitte-sur-Seine, nous donnerons les détails des autres compte-rendus contradictoires de cette affaire symptomatique d'une commune de basse-Bretagne à la veille des émeutes dites des « Trois Glorieuses »

En savoir plus : « LE DOUGET Annick - Violence au village »


10 Foennec ar chapel santez Apolina

Une chapelle disparue peu après la Révolution et qui reste virtuellement présente dans les mémoires des habitants de l'ancienne trève de Sulvintin.

Billet du 13.07.2014.
Billet du 13.07.2014.

Au départ de la recherche du champ de Ste-Appoline, il y avait ce croquis de Michel Le Goff, originaire de Sulvintin, où il avait marqué l'emplacement présumé de la chapelle et de la fontaine de ses souvenirs d'enfant. Retrouver cette prairie avec son dessin fut très aisé, plus facile même qu'avec le support d'un plan cadastral ou d'une carte d'état-major.

Nous avons consulté a postériori le vieux cadastre de 1836 pour vérifier la cohérence des informations ; seul un déplacement de la route entre Sulvintin et Kervéady est notable (cf le chapitre cartographie). Et la prairie indiquée est exactement celle qui sous le n° 415 porte le nom de « Foennec ar chapel » (la prairie de la chapelle) ; on ne peut pas être plus explicite.

Comme on peut le voir sur les photos et la vidéo, l'endroit forme encore aujourd'hui une jolie pente, en surplomb d'un ruisseau, et était assurément un lieu idéal pour abriter une petite chapelle de campagne. Malheureusement, signalée en ruines dès 1804, ses pierres ont complètement disparu.

À la fin du 18e siècle, « St. Apoline », avec un seul p et un seul l, apparait par contre sur les cartes de Cassini, entre Sulvintin et Kerdudal, à partir de relevés fait entre 1750 et 1790. En 1795 la chapelle est confisquée à l'Eglise et vendue au plus offrant : c'est une citoyenne de Quimper, Marie Madeleine Merpaut, seule enchérisseuse, qui emporte la mise pour le prix modique de 85 livres.

Au delà de ces rares documents, un tas de questions se posent : que sont devenues les pierres de la chapelle ? d'où vient le bénitier de Sulvintin, et le socle de la croix de Tréodet ? qu'est devenue la fontaine du bas du champ ? Anatole Le Braz s'est-il trompé sur sa localisation ? a-t-on des photos de cette fontaine ? et qui était sainte Appoline ?

En Bretagne, elle est fêtée le 9 février et vénérée pour la guérison des maux de dents et singulièrement lors de la pousse douloureuse des premières dents chez le nourrisson. Le beau retable du 17e siècle de l'église paroissiale témoigne de sa popularité locale : elle y est représentée par une magnifique et grande statue, portant d'énormes tenailles impressionnantes et montrant une dent arrachée dans sa main gauche. Au passage, cette dent s'étant égarée, tout indice permettant de la retrouver sera le bienvenu !

En savoir plus : « L'ancienne chapelle de Sainte-Appoline près de Sulvintin », « Santez Apolina », « 1794-1795 - Procès verbaux d'expertise et de vente de Sainte-Appoline », « Cartographie du village de Sulvintin »


11 Turben ar mair n'a po quet

Au-delà des invectives émaillées de vers bretons et de bretonnismes, on découvre le rôle surprenant de l'instituteur du « hameau » de Lestonan.

Billet du 06.07.2014.
Billet du 06.07.2014.

Les deux journaux « Le Progrès du Finistère » et « Le Finistère » se sont étripés en mai et août 1912 pour ces élections où pour la première fois six conseillers républicains vont cohabiter avec les élus conservateurs. Il faut dire que jusqu'à présent, depuis plus de trente ans, la mairie est dirigée exclusivement par des conservateurs dits réactionnaires.

Les correspondants locaux de ces journaux s'invectivent sous des pseudos et des qualificatifs choisis. Du côté des Réactionnaires, le journaliste conservateur du Progrès se présente comme le « Goaper », c'est-à-dire le « moqueur », et qualifie le camp opposé de « Gugusses ». Le journaliste républicain du Finistère se cache quant à lui derrière le collectif « groupe d'électeurs libres » ou le pseudo « Le véridique » et utilise généralement du terme « cléricaux » pour désigner ses adversaires.

Outre des bretonnismes comme « tailler les chupens », la langue bretonne est aussi un support pour lancer des attaques, comme ces vers composés par les conservateurs, traduits en français par les républicains, avec semble-t-il une approximation sur le sens du mot « turben » désignant l'écharpe tricolore du maire :

« Radicalet lipet ho peg, (Radicaux, léchez votre bouche)
Turben ar mair n'a po quet. (Le turban du maire vous n'aurez pas.)
Taïllet vo deoc'h guiz eo gloat (On vous taillera comme vous est dû)
Bebet chupen deuz en hed » (Une veste de votre longueur !)

Mais le clou des échanges les plus vifs est l'affaire de l'instituteur de Lestonan. La situation de départ est décrite par le correspondant du Progrès : « Tout un quartier de la commune était mécontent du maintien d'un instituteur de hameau auquel les pères de familles ne peuvent ou ne veulent pas confier leurs enfants. On m'a dit qu'il n'avait que 5 élèves, alors que son école aurait pu en compter 70 à 80. »

Les coupures de presse sont édifiantes sur la façon dont chaque parti se positionne sur le cas de l'instituteur Godet, interprète les intentions du parti adverse, jusqu'à faire dire au républicain « Le Finistère » : « Les Républicains continueront leur marche en avant. L'instituteur ne sera sans doute plus là, mais mort ou vivant il sera sans dans leur pensée et avec eux il criera : "Vive le Grand-Ergué républicain ! " ». Aux élections municipales suivantes, en 1919, quelles que soient leurs sensibilités réactionnaires ou républicaines analysées par les services préfectoraux, les élus des deux bords se porteront candidats sur une liste unique d'Union.

En savoir plus : « Les premiers conseillers municipaux républicains, Le Progrès et Le Finistère 1912 », « 1919 - Liste d'Union Réactionnaire et Républicaine aux municipales », « 1910 - Ecole publique de Lestonan de Paul-Emile Godet »


12 Le petit Kannadig des vacances

« Comme ces marins qui n'ont pu se déshabituer de faire le quart, et qui, au fond de leurs propriétés bretonnes, se lèvent et s'habillent à l'heure règlementaire pour surveiller la nuit terrienne », Le Grand Meaulnes (1913)

Le titre de ces chroniques grand-terriennes, « Vacances nature à Odet ou à Madagascar ? », mérite un décodage, n’est-il pas ? En effet, la question posée en cette veille de vacances fait référence aux deux photos de couverture :

Image:Right.gif la grotte des nains d’Odet dont nous avons retrouvé la trace, exploré les souvenirs, et comparé aux autres grottes avoisinantes.

Image:Right.gif la carrière dite de Madagascar que l’on peut encore visiter du côté de St-Chéron dans le département de l’Essonne, et dans laquelle de nombreux gabéricois sont allés travailler entre 1870 et 1920.

Hormis ces deux premiers sujets, vous trouverez bien sûr les thèmes inédits que nous ont réservés ces trois derniers mois d’investigations en tous genres.

Au sommaire : « • Exploration et réhabilitation de la grotte des nains • Pavés et bagnes italo-bretons de Saint-Chéron • Une veuve Elisabeth Bolloré très entreprenante • Notes historiques sur les papeteries finistériennes • La Bretonne Pie Noir patrimoine communal • Le ruisseau du Guic, au centre de la commune • Un trésor de bannières religieuses de procession • Des calomnies concordataires au GrandTerrier • Les voix bretonne et normandes des esclaves • Restitution d’une chapelle en nom collectif • Procès des apaches de la bande de l’as-de-pique • Arsène Lupin réfugié dans une grotte du Stangala • Souvenirs gabéricois de fin de guerre 1944-45 • Reconnaissance des FFIs pour la cause de la résistance »

Et une nouveauté, pour que les exemplaires imprimés puissent facilement se ranger dans un sac de plage ou une musette, le format est désormais en A4 plié, plus petit donc mais avec un même contenu, ce qui permettra dans l'immédiat de faire quelques économies d'encre, de papier et de timbres, et dans le futur de pouvoir ajouter des pages et du contenu.

Téléchargement et lecture en ligne du bulletin : « Kannadig n° 26 Juin 2014 »

Billet du 28.06.2014.


13 Les carrières ne s'éteindront pas

«  La nouvelle édition du livre "Quand Saint-Chéron vivait au rythme des carrières" est désormais disponible », Le Républicain de l'Essonne 20.03.2014

Ce magnifique travail de mémoire publié initialement par leurs trois auteurs en 1990, sous l'égide du Club des Amis de la Nature et de l'Environnement de Saint-Chéron, est réédité par Jean-Pierre Locard en 2014 avec le support de la ville de l'ancien département de Seine-et-Oise.

Ce qui nous intéresse au premier chef dans le livre saint-chéronnais, ce sont les témoignages soulignant la présence des expatriés gabéricois qui, à la fin du 19e et début du 20e siècle, sont venus si nombreux s'établir comme ouvriers dans les carrières de grès de Saint-Chéron :

  • « Mon oncle était venu ici pour travailler à la carrière, parce qu'ils étaient dix enfants dans la famille : il n'y avait pas assez de travail pour eux à Ergué-Gabéric (à six kilomètres à l'est de Quimper). Après, il a fait venir mon père, en 93, et ma mère est venue quelques mois après. Et je suis né à St-Chéron. »
  • « En Bretagne, il suffisait d'un, qui venait d'un pays, qui trouvait du travail. Alors, il écrivait à ses frères, beaux-frères, parce qu'en Bretagne, il n'y avait rien à faire »
  • « Il y avait un coin qu'ils avaient appelé "Madagascar", et puis un coin, c'était le "Transvaal", l'autre c'était "Cayenne". C'était un travail non pas de forçats si vous voulez, mais enfin, c'était dur. » (on connait bien sûr le bagne de Cayenne, un peu moins celui de Nosy Lava à Madagascar, et dans les mines d'or et de diamants du Transvaal les noirs étaient exploités comme des bagnards).
  • « Mon père, lorsqu'il est arrivé de Bretagne, il était pensionnaire à Mirgaudon. Ils étaient trois ou quatre, ils se mettaient dans une pièce, et puis ils partageaient les frais. Ils versaient dix-sept sous par jour. Il y avait un qui fournissait le pain une semaine, et l'autre la viande. La viande c'était du porc, du porc gros sel. C'était la viande de tout le temps. » (on reconnaît là le « kig-sal », en breton littéralement la "viande salée").
  • « À Mirgaudon, on parlait trois langues : le français, l'italien et le breton »

On trouvera aussi dans l'article des photos prises en juin 2014 à la carrière dite de Madagascar, un magnifique site naturel.
Et à (re)consulter également l'article et l'enquête menée en 2008 par Henri Chauveur sur le phénomène migratoire vers St-Chéron.

En savoir plus : « GAYE G. et A. & LOCARD J.P. - Quand Saint-Chéron vivait au rythme des carrières » et « CHAUVEUR Henri - Les pavés de Saint-Chéron »

Billet du 21.06.2014.



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