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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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1 Gentleman cambrioleur et apaches

« Il faisait de ses exploits une description si pittoresque, empreinte d'une satisfaction si sauvage, que le secrétaire du commissariat l'interrompit soudain et s'écria : — Mais ce sont là de vrais procédés d'Apaches. », Le Petit Journal illustré 1910

Tout d'abord une information de journaliste, « sous les plus expresses réserves, naturellement », datée d'août 1909 : « le célèbre Arsène Lupin, le gentilhomme cambrioleur si connu, est installé avec toute sa bande à Ergué, pour la saison, dans les cavernes de Bec-ar-Gripp, au Stangala ».

Quand on sait que le voleur justicier est un personnage de fiction, publié en 1907, on en mesure l'enjouement populaire quand on lit cette rumeur comme quoi, d'après le journal du « Progrès du Finistère », il se serait réfugié dans les grottes d'une commune de Basse-Bretagne !

Sinon, ce même été, pour une affaire bien plus réelle et plus dramatique, le même journal et son concurrent républicain « Le Finistère » relatent le cambriolage raté à la ferme de Kerourvois par deux jeunes « Apaches ».

D'où vient tout d'abord ce terme d'apache ? Les Apaches étaient un gang du Paris de la Belle Époque composé de très jeunes membres de moins de vingt ans. En 1902, deux journalistes parisiens, Arthur Dupin et Victor Morris, nomment ainsi les petits truands et voyous de la rue de Lappe et marlous de Belleville, qui se différencient de la pègre et des malfrats par leur volonté de soigner leur apparence vestimentaire (bottines, pantalon patte d'éph et casquette à pont).

Pour notre affaire, le qualificatif d'apaches se justifie par l'origine urbaine des délinquants (Douarnenez et Brest), leur âge et leur allure : « Il n'était âgé que de 20 ans », « Deux individus, paraissant âgés de dix-huit à vingt ans, assez bien vêtus et parlant français », « C'est un petit jeune homme assez bien vêtu ».

Et bien sûr les apaches formaient de dangereux gangs, et nos jeunes voyous bretons avaient aussi cet instinct grégaire : « Tous deux sont des apaches qui font partie de la bande de " l'As de Pique " », « la tristement célèbre bande brestoise de " l'As de Pique " ».

Et toute cette affaire gabéricoise se termine par un suicide et une condamnation aux travaux forcés. À cette époque la répression de tels méfaits se voulait expéditive.

En savoir plus : « Arsène Lupin et sa bande au Stangala, Le Progrès du Finistère 1909-1910 »,
« Le procès des apaches de la bande de « l'As de Pique », Le Progrès et Le Finistère 1909 »

Billet du 31.05.2014.


2 Une chapelle en nom collectif

« 15 mai 2014, échec de la souscription des habitants de Venise pour la protection de l'île de Poveglia par mise aux enchères en private leasing », AFP

En 1794 les habitants d'Ergué-Gabéric réussirent leur souscription et acquisition de la chapelle de Kerdévot, laquelle leur fut vendue aux enchères suite à la confiscation des biens du clergé. Et l'édifice fut restitué à titre gratuit à la commune en 1804.

Pendant longtemps on a cru que cet acte de protection était l'affaire d'un seul homme, Jérome Crédou. Mais un premier document découvert en septembre 2010 dévoila les dessous de l'affaire : c'est bien l'agent de tous les habitants qui fut collecté pour préserver son patrimoine.

Une déclaration authentifiée de l'ancien maire Jean Le Jour atteste de l'opération de levée des fonds : « a déclaré qu'il est à sa connaissance qu'en l'an trois il fut fait une quette en ladite commune d'Ergué-Gabéric, ... Dans ce moment, à raison d'un individu par parcelle, à effet de se procurer les fonds nécessaires pour l'acquisition de la chapelle de Kerdevot et pour la payer des prix de l'adjudication, ..., et que le montant d'icelle fut remise au dit Jerome Credou ».

Depuis, nous avons retrouvé plusieurs autres documents qui confirment cette belle initiative collective :

  • En 1807 le desservant Le Pennec s'interroge sur la nature exacte de l'acte de restitution de 1804 : « si c'est une pure donation ou un contrat de vente ». S'il s'agissait d'une vente, le recteur serait obligé d'impliquer son propriétaire donateur dans la gestion des revenus et des réparations de la chapelle, en tant que fabricien adjoint. Comme il s'agit en réalité d'un don, cela annule en quelque sorte la détention de nature privée pendant 10 ans.
  • Dans une lettre de septembre 1809 à son évêque, François Le Pennec sera encore plus explicite sur le fait que Jérome Crédou fut un prête-nom et que le financement de l'acquisition de la chapelle fut collectif : « D'ailleurs le second membre de la fabrique (Jérôme Crédou qui avoit acheté la chapelle, dit-on, avec les deniers des paroissiens) s'oppose à tout et ne ne se trouve à aucune assemblée ».
  • Nicolas Louboutin, vicaire réfractaire de Guengat, expulsé en Espagne à la Révolution, a témoigné aussi sur les circonstances de l'acquisition : « Ouelques communes, lors de la liberté, ont chassé leurs intrus. D'autres ont acheté des chapelles pour les sauver et empêcher le Constitutionnel d'y dire la messe. Ergué-Gabéric s'est bien montré pour la chapelle de Kerdévot. »

En savoir plus : « 1804 - Cession et don de la chapelle de Kerdévot à la commune », « 1807 - Reprise de la chapelle de Kerdévot par la fabrique et la paroisse », « 1809 - Campagne de calomnie contre le desservant François Le Pennec », « 1809 - Attestation de quête pour l'acquisition de la chapelle de Kerdévot », « François Le Pennec, recteur-desservant (1802-1810) »

Billet du 24.05.2014.


3 Les voix des esclaves au 19e

« Même si je ne suis plus Gabéricois physiquement, je le reste de cœur et je serais ravi de partager avec vous mes recherches menées depuis 3 ans »

Laurent Quevilly, journaliste ex-gabéricois, publiant en mai 2014 un livre sur le baron de Vastey, fils d'expatrié normand de Jumièges et la voix des anciens esclaves libres de St-Domingue, et une loi française récente venant de déclarer l'esclavage crime d'état en adoptant le 10 mai comme date de commémoration de son abolition d'autre part, nous avons recherché les passages où Jean-Marie Déguignet donne dans ses mémoires sa vision de la fin de l'esclavage au 19e siècle.

Les définitions et visions de l'esclavage sous plusieurs formes ne manquent pas dans les Mémoires de Jean-Marie Déguignet :

  • Le leitmotiv de son œuvre : « C’étaient là toutes les pensées des Bretons de ce temps. On était heureux d’être pauvre et de souffrir : on suivait ainsi le chemin suivi par Jésus lui-même ».
  • La condition ouvrière : « Tant qu'ils seront dix ouvriers à courir après le même patron, ils ne peuvent espérer que l'esclavage et la misère ».
  • La guerre de Sécession : « Ce professeur de langues ... recevait des correspondances secrètes des Etats-Unis. Là-bas, la guerre venait de se terminer d'une façon très heureuse entre le Nord et le Sud, au profit des esclaves. L'union fait la force, là la force fit l'union ».
  • La révolte des esclaves de St-Domingue : « Victor Hugo, un de ces grands romanciers, fabriqua, dit-on, un roman en huit jours, et cela parut un prodige alors. J'ai même lu ce fameux roman intitulé Bugle Jargal ... ».

Laurent Quévilly, correspondant local d'Ouest-France pour Ergué-Gabéric dans les années 1980, a participé activement au succès de librairie que fut la redécouverte des manuscrits de l'anarchiste bas-breton.

Aujourd'hui, depuis la Normandie de son enfance autour de l'abbaye de Jumièges, il récidive avec un scénario presque identique : pendant trois ans il a mené une enquête sur l'histoire d'un paysan de Jumièges expatrié en 1768 comme colon sur l'île de St-Domingue (aujourd'hui Haïti), retrouve par miracle des lettres échangées avec la famille restée en Normandie, découvre que le fils mulâtre du colon normand aura un rôle très important pendant et après la révolte des esclaves, qu'il prendra le titre de baron et qu'il éditera de nombreux livres pour critiquer le système colonialiste français.

En mai 2014, le livre publié par Laurent, « Le baron de Vastey », présente l'horreur de l'esclavage, la vie quotidienne d'un planteur de Saint-Domingue et apporte un éclairage inédit sur la révolution haïtienne. Quand on compare les citations respectives du paysan bas-breton et du baron haïtien, la ressemblance de ton est frappante ! Mais si on y regarde de plus près le premier a manifesté plus de constance, alors que le second n'a pas toujours eu les mêmes positions tranchées de sa fin de vie.

En savoir plus : « Citations de Jean-Marie Déguignet et du baron de Vastey sur l'esclavage au 19e siècle », « Site officiel du baron de Vastey » et « Facebook La voix des esclaves ». Livre à commander sur chapitre.com ou fnac.com

Billet du 17.05.2014.


4 Le Concordat du Grand Terrier

« Je dis par sentiment intime je connois ma religion. Je n'ai jamais donné de preuve de l'avoir méconnue ni avant ni pendant, ni depuis la révolution »

Le Concordat de 1801 de Bonaparte était censé être la réconciliation de l’État français et de l’Église catholique, après la rébellion d'une Église réfractaire qui avait refusé de prêter serment à la Constitution civile du Clergé pendant la Révolution. En Bretagne, le nombre de prêtres et évêques insermentés fut plus important qu'ailleurs et nombre d'entre eux s'exilèrent. Derrière le pape, les évêques furent prompts à se réconcilier avec le pouvoir laïc. Mais la période du concordat fut probablement un changement social plus difficile pour les prêtres de paroisse, à l'exemple de notre premier recteur-desservant concordataire d'Ergué-Gabéric.

Nous publions deux longues lettres de 5 et 4 pages très denses écrites par François Le Pennec à son évêque. Cela démarre par la liste des reproches exprimés par ses délateurs contre lesquels il veut se défendre : « Les voici comme ils sont restés imprimés dans ma mémoire : 1°. j'ai toujours manqué de faire l'instruction les dimanches et fêtes. 2°. je les fais mal. 3°. j'ai manqué d'être exacte à écouter les personnes qui se présantoient au tribunal de la pénitence. 4°. j'ai manqué d'aller aux malades quand on m'y appelait. 5°. j'ai jetté cette corvée sur mon vicaire. 6°. devenu fermier, je m'occupe au labourage ou cela me divertit de mon devoir essentiel. 7°. j'ai fait des acquisitions ».

Le style du recteur est un peu ampoulé et daté, l’orthographe empreinte du 18e siècle avec ses imparfaits se terminant en -oit. Mais les propos libres, les arguments développés et sa spontanéité un peu naïve apportent un éclairage très intéressant sur les liens sociaux de cette période concordataire et post-révolutionnaire dans nos campagnes bretonnes.

La fin de la deuxième lettre de François Le Pennec est terrible : « D'après cet exposé que Monseigneur décide de tout dans sa sagesse. Je sais que je ne demande qu'un châtiment, mais entre deux maux il faut choisir le moindre ». Ce qui veut dire en clair qu'il préfère affronter l'autorité de son évêque que d'accepter d'être calomnié par le pouvoir laïc de certains de ses paroissiens et personnages publics municipaux.

L'évêque, le baron Pierre-Vincent Dombidau-de-Croiselles, connu pour sa poigne et son autoritarisme, prendra carrément le contre-pied de son desservant et écrira au maire, en utilisant le nom déformé de la commune avec sans doute un accent d'ostracisme : « Si Mr le desservant du grand terrier vous avait communiqué mon ordonnance approuvée par un décret impérial, vous auriez vu qu'il m'est impossible d'approuver l'emploi que vous désirez faire des offrandes perçues dans la chapelle de Kerdévot ».

En savoir plus : « 1809 - Campagne de calomnie contre le desservant François Le Pennec », « François Le Pennec, recteur-desservant (1802-1810) »

Billet du 10.05.2014. Nota: la semaine prochaine on publiera une troisième lettre de François Le Pennec sur un sujet connexe.


5 Bannières religieuses historiques

« Nous arrivons à Kerdévot la veille du pardon ... J'ai assisté à vêpres ... les bannières droites dans la balustrade ... Une autre bannière de velours écarlate représente St Corentin en rouge et en jaune ... Au dessous, dans un cartouche, Tonkin, 1885 », Anatole Le Braz, 1899

. . . . . . . . . . . . Billet du 02.05.2014 . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . Billet du 02.05.2014 . . . . . . . . . . .

En référence de notre article il y a une enquête documentaire récente de Jean-Yves Cordier sur son blog lavieb-aile.com, lequel propose chaque semaine plusieurs visites inédites d'éléments méconnus du patrimoine finistérien :

« La paroisse d'Ergué-Gabéric (Finistère) possède de belles bannières de la fin du XIXe-début XXe siècle et consacrées à la Vierge et à saint Michel, mais dont l'une, peut-être unique en France, porte la mention Tonkin 1885 : une petite énigme pour les esprits curieux ».

On a rassemblé une sélection de photos de ces bannières de procession prises en 2008 et précédemment, ainsi que le résumé des travaux du bloggeur au regard émerveillé et érudit, et quelques compléments d'information.

Onze bannières de procession ont été recensées, lesquelles sont habituellement exposées dans l'église paroissiale St-Guinal. Autrefois elles étaient de sortie plusieurs fois dans l'année pour les fêtes religieuses locales, notamment au pardon de Kerdévot, mais aussi à l'occasion des pardons bretons voisins où la paroisse devait être représentée.

Elles sont toutes faites de velours épais, rouge, bleu ou vert, ou d'une soie plus légère pour l'une d'entre elles, avec une broderie or ou argent. La datation des plus anciennes est rendue possible par l'analyse des blasons des papes et des évêques, et par la description du mémorialiste Anatole Le Braz. On peut aussi remarquer un motif récurrent, le monogramme marial avec les lettres A et M entrelacées.

Par ailleurs, qui sont exactement les donateurs gabéricois qui ont donné leurs économies pour offrir une bannière à la paroisse aux 19e et 20e siècles ? Pour quels motifs l'ont-ils fait ?

Et dans quelles conditions de jeunes soldats bretons ont été engagés pour l'expédition lointaine du Tonkin en 1883-1885 et pour laquelle le compositeur quimpérois Mikeal Queinec publia un chant catholique en breton « « Brezel an Tonkin hag ar Chin » » (la guerre du Tonkin et de Chine) sur feuille volante ? Le journal républicain « Le Finistère » présentait les choses différemment : « La médaille du Tonkin (sera) de nature à intéresser nos vaillantes populations maritimes, tous ces braves Bretons qui ont été au Tonkin soutenir l'honneur du drapeau français, et se sont montrés sourds jusqu'à la fin aux lâches suggestions de ceux qui n'ont pas craint, en déconsidérant cette expédition, de déconsidérer leurs services ».

En savoir plus : « Les bannières paroissiales de saint Guinal, ND de Kerdévot, Tonkin, saint Michel et Fatima »


6 Le Guic au centre de la commune

« Avant leur intervention, le ruisseau était bordé et envahi de broussailles et branchages qui l'obstruaient partiellement », Le Télégramme, 16.04.2014

. . . . . . . . . . . . Billet du 27.04.2014 . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . Billet du 27.04.2014 . . . . . . . . . . .

L'association des jardins familiaux de Pen-Carn créée en 2009 a pour objet la « pratique de la culture familiale de potagers ». Et cet hiver, comme le rapporte le correspondant du Télégramme, les jardiniers bénévoles se sont attelés à aménager les rives attenantes du ruisseau du Guic, lequel coule le long de la route de Coray jusqu'au vallon de Pennervan, avant de rejoindre l'Odet aux serres de Pont-Patra.

Le président n'est pas peu fier du travail accompli : « Le déblaiement fait place à un passage qui permettra aux promeneurs de randonner sur un tracé inaccessible jusqu'alors. Ensuite nous nous occuperons de l'affluent du Guic, un ru qui remonte en direction du terrain de football de Lestonan ».

Mais que veut donc dire « Guic » ou « Gwig » ? Le terme désigne généralement le centre habité d'une paroisse, du vieux breton guic emprunté au latin vicus "village, hameau ; quartier d'une ville", et cela se prêterait très bien à la source du ruisseau située près de Pen-Karn Lestonan, c'est à dire au centre géographique de la commune d'Ergué-Gabéric.

Le jardin et le ruisseau sont en contrebas du village de Munuguic dont le nom s'est écrit également Munudic et dont la signification toponymique a souvent intrigué. Mais en 1445 et 1493 on note les orthographes Menanguic et Menesguic, ce qui laisse supposer un préfixe « Menez », soit la "montagne du Guic". Quant au « Guic » en tant que cours d'eau, Albert Deshayes donne, dans son dictionnaire des noms de lieux bretons, le ruisseau du Guic à Guerlesquin, employé seul et non pas en composition, comme relevant de l'explication de « Gwig » "centre de paroisse". Ce ruisseau s'écoule jusqu'au Belle-Isle-en-Terre pour former le Leguer.

La belle initiative de Pen-Carn est l'occasion d'entamer l'inventaire des ruisseaux gabéricois. La difficulté est de nommer les petits cours d'eau, car ils sont souvent désignés par le ou les villages traversés. À ce jour nous n'avons identifié que quatre ruisseaux avec leurs noms propres transmis oralement : le Bigoudic, le Ster-Ven, le Guic, le Patra. Pour chaque ruisseau important, nous avons le projet de créer un article séparé incluant une galerie photo et des témoignages.

En savoir plus : « Remise en valeur du Guic près des jardins familiaux, Le Télégramme 2014 », « Rivières, ruisseaux et cours d'eau d'Ergué-Gabéric », « Le Guic, ruisseau de Pen-Carn à Pont-Patra »


7 Loc'h ar c'horiked, bois d'Odet

« Un amoncèlement de rochers. certains branlants et en promontoire, d'autres plus enfoncés dans la terre. Il y avait une sorte de souterrain fait de larges et sombres anfractuosités », France du Guérand

. . . . . . . . . . . . Billet du 19.04.2014 . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . Billet du 19.04.2014 . . . . . . . . . . .

Où est donc cette « grotte des nains » d'Odet qui a aiguisé l'imaginaire et les jeux de plusieurs générations d'enfants d'Odet et de Stang-Venn ? Nous l'avons recherchée, photographiée, et compilé les témoignages et souvenirs sur ce lieu de légendes que les anciens appelaient « Loc'h ar c'horiked ».

Voici un jeu de piste pour retrouver aujourd'hui la grotte des nains d'Odet : garer votre voiture à Stang-Venn près du restaurant de l'Orée du Bois, montez jusqu'à l'endroit où étaient les anciens jardins ouvriers des papetiers, au nord-ouest de la résidence rentrez dans le bois pour repérer un arbre avec une double peinture du GR 38 (le chemin passait par là autrefois et menait jusqu'à la maison de Marjan et Fanch Mao, cf photos), et là descendez la pente vers l'Odet, vous verrez les rochers et l'entrée carrée de la grotte orientée à l'ouest, la petite entrée étant sur le plateau supérieur.

Au départ de notre quête, il y avait ce témoignage exprimé par de nombreux anciens du village de Stang-Venn : « On allait souvent jouer à la grotte des nains du bois d'Odet. C'est là que René Bolloré père avait l'habitude d'amener ses clients avec de la nourriture, il demandait discrètement à un gamin de se cacher dans la grotte, et une petite main prenait l'eau et le pain placés à l'entrée de la grotte, sous le regard étonné des visiteurs. »

Marianne Saliou avait une version un peu différente : « Quand on était gosse, on allait jouer à la grotte des nains. Il paraît qu'y avait des nains et qu'il fallait leur faire à manger au moulin du Moguéric. Tous les jours, on leur faisait une soupe. Mais un jour, on a oublié et les nains sont partis. »

France du Guérand, dans son livre « Il fut un temps ...  » préfacé par Henri Queffelec, décrit joliment les lieux et nous donne sa version personnelle de la légende des nains.

Cette réhabilitation était nécessaire face à la concurrence du « Toul ar Veleien » (le trou des prêtres) du Stangala et de la « grotte aux nains » de Keranguéo. Au fait, cette dernière est-elle la vraie ou un double de celle d'Odet ? Tout témoignage, autre souvenir ou explication supplémentaire seront naturellement les bienvenus.

En savoir plus : « Exploration et réhabilitation de la véritable grotte des nains d'Odet », « DU GUÉRAND France - Il fut un temps ... »


8 La Bretonne Pie-Noir ou BPN

« Mes Bretonnes : aussi longtemps qu'il m'en souvienne, petites, trapues, avec une jolie frange de frisure entre les cornes en forme de lyre, ivoire à la base et noires vers leurs pointes acérées comme leur caractère », Angèle Jacq

. . . . . . . . . . . . Billet du 12.04.2014 . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . Billet du 12.04.2014 . . . . . . . . . . .

De notre point de vue, la vache bretonne pie-noir devrait être considérée comme une marque historique de notre patrimoine communal.

Un livre récent de Pierre Quéméré en retrace l'histoire et cite des éleveurs gabéricois. En 1886, dans le tout premier registre généalogique ou herd-book (*) on recense les 5 vaches de l'un d'entre eux, Louis Guyader de Squividan, et bien sûr les coupures de presse et les photos apportent des illustrations de cette période 1850-1960 où la vache pie-noir était sacrée à Ergué-Gabéric.

Mais, tout d'abord, quelques règles d’orthographe s'imposent. Le terme « pie » avec un e final est correct, car il ne vient pas du tout du mot « pis » avec un s, désignant la mamelle de la vache. « Pie » est un adjectif invariable évoquant l'oiseau au ramage blanc et noir. La terminaison « noir » sans e, accolée par un trait d'union, devrait aussi respecter la même règle d'invariabilité, et donc, contrairement à un usage assez fréquent, ne pas s'accorder au féminin et au pluriel.

En fait la race « Bretonne Pie-Noir » n'est mentionnée sous cette forme qu'au cours du 19e siècle. Avant la Révolution, pour désigner la vache locale aux taches noires, on préférait la désignation de « gare noire  » (d'où l'adjectif bigarré), comme on peut le lire dans les documents de successions de fermes à Ergué-Gabéric.

En initiant cet article, on a aussi l'espérance de compléter notre collection de vaches aux taches noires. Si vous en avez dans vos cartons, n'hésitez-pas. Et connaissez-vous « Fakir », le taureau BPN, transplanté en région de Chalosse près de Pau ?

En savoir plus : « Les vaches bretonnes pie-noir bretonnes gabéricoises, marques du patrimoine cornouaillais », « SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE - Herd-Book de la race bretonne pie-noire », « Louis Guyader (1842-1920) de Squividan, agriculteur républicain »

ACTUALITÉS *** CET APRÈS MIDI 12.04.2014 *** « Café Histoire » de l'association ARKAE
Conférence de Pierrick Chuto « Les exposés de Creac'h Euzen, Samedi 12 avril, 15h 30 - salle Ty-Kreis, Croas Spern, Ergué-Gabéric. Ces enfants en nourrice ou placés dans la commune rurale d'Ergué-Gabéric au 19e siècle ont certainement côtoyé des vaches BPN !

(*) : Herd-book, s.m. : de « herd », troupeau, et « book », livre, anglicisme désignant un registre généalogique d'espèces bovine et porcine, pour servir de référents et de pedigree à leurs descendants.


9 Une veuve Bolloré entreprenante

« Après quelques années de tâtonnements et de collaboration, l'aîné des trois fils, toujours M. René, prit seul en main la direction ... », abbé André-Fouet

. . . . . . . . . . . . Billet du 05.04.2014 . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . Billet du 05.04.2014 . . . . . . . . . . .

Elisabeth Bolloré (1824-1904) était une femme de caractère et une personnalité incontournable de la saga papetière de la famille « Le Marié-Bolloré » à Odet :

  • sa mère Marie-Perrine était née Le Marié, sœur de Nicolas fondateur en 1822 du moulin à papier d'Odet ;
  • son père Jean-Guillaume, dit « Bolloré aîné », patron d'une chapellerie à Quimper, fut appelé à codiriger l'entreprise dans les années 1855-60 ;
  • son mari, cousin germain (donc Bolloré également), Jean-René, appelé aussi René, d'abord médecin dans la Marine, dirigea la papeterie de 1861 jusqu'en 1881 ;
  • son fils René-Guillaume devint en 1891 le propriétaire de l'entreprise familiale, après une période où, veuve, elle fut aux affaires.

À la mort de son mari, elle assurera la direction administrative de l'usine d'Odet. Certes son fils aîné René-Guillaume était impliqué dans les activités de production, ce bien avant son décès.

Mais la veuve continuera à gérer pendant plus de dix ans tous les problèmes de secrétariat, de relations avec les fournisseurs, de courriers aux autorités administratives et religieuses. Elle adopte même un papier à entête qui mentionne son statut de veuve, la médaille de bronze à l'Exposition universelle de 1878, et d'un dépôt domicilié à Paris, au 60 rue St-André des Arts chez Maître E. Lair.

En 1891, dans une lettre inédite conservée aux Archives Diocésaines de Quimper dont l'original est publié cette semaine, elle écrit à son évêque et lui annonce son intention de se retirer des affaires et laisser faire son fils aîné René-Guillaume.

En savoir plus : « 1891 - Lettre à l'évêque d'Elisabeth Bolloré mère », « Elisabeth Bolloré (1824-1904), nièce, fille, épouse et mère de fabricants de papier »

Sujet connexe : les débuts de la papeterie du temps de Nicolas Le Marié. On connaissait l'étude d'Henri Bourde de La Rogerie sur les origines de la papeterie en Bretagne, écrite en 1912 et qui mentionne : « Une usine beaucoup plus importante et qui était destinée à prendre un grand développement venait d'être fondée à Odet (Ergué-Gabéric) ... ». La relecture de ses notes et la mention d'une publication d'Armand du Chatellier en 1837 nous ont amené à la BNF pour dénicher ces fameuses « Recherches statistiques » et y lire ceci  : «  3.° La chapellerie du sieur Bolloré aîné ; 5.° Deux papeteries, l'une à Kerfeunteun, l'autre en Ergué-Gabéric ; la première ayant une cuve, la seconde trois ...  ».

Fiches bibliographiques : « BOURDE DE LA ROGERIE Henri - Notes sur les papeteries des environs de Morlaix », « CHATELLIER Armand (du) - Recherches statistiques sur le Finistère »


10 Un bulletin Kannadig printanier

« War an hent evit eun bloavezh laouen ha kaer ! » Et c’est parti pour une belle année 2014 ! À Erge-Vraz, on dirait même plutôt « Trao' ba'n hent ! »

Et oui, déjà trois mois depuis le début de l'année, et depuis le dernier bulletin. En ce week-end ensoleillé - et studieux pour l'éditorialiste -, le 25e numéro des chroniques du GrandTerrier est là pour vous.

Dans l'éditorial, vous trouverez le bilan de 7 ans d'existence, et nos bonnes résolutions pour toute l'année 2014 : le billet hebdomadaire, la Grande Guerre, les photos « mémoriales », un bulletin embelli, et l'édition documentaire (en collaboration avec Arkae pour le livre sur la papeterie d'Odet).

Et comme d'habitude, on a mis dans le bulletin tous les articles publiés sur le site Internet dans le trimestre :

  • Les boites R.Bolloré pour les fumeurs poilus de tranchée
  • Les plus beaux couples gabéricois en costumes
  • La grande crue et tempête historique de 1924-25
  • Le paysage rural antique de Squividan
  • Carnet d’un héros mort pour la France en 1918
  • Un sermon en 1904 pour la retraite des jeunes conscrits
  • Retraite religieuse de jeunes hommes en 1931
  • Les triches électorales de Déguignet en 1877
  • La vie de travailleuse de Marjan Mao
  • Le docteur Bolloré, candidat anti-républicain breton
  • La fontaine de Saint-Conogan à Penn-a-Min
  • L’assaut meurtrier du 25 septembre 1915 à Tahure
  • Conduite de Gre-noble au crocheteur socialiste
  • Score de 64% aux élections municipales de 1904

Le bulletin fait désormais 28 pages couleurs au total, comme pour la dernière livraison de décembre dernier, A3 plié et piqué par deux agrafes. Pour les expéditions postales, en même temps que le bulletin imprimé, il y aura le "reçu fiscal des donateurs". « Trao' ba'n hent ! »

Téléchargement et lecture en ligne du bulletin : « Kannadig n° 25 » Billet du 30.03.2014


11 Élections municipales de 1904

Dès lundi prochain, dans l' « Espace des maires » nous publierons les résultats des élections municipales 2014 à Ergué-Gabéric, quels qu'ils soient : « Le GrandTerrier ne fait pas de politique ! »

Cela nous donne l'idée de remonter le temps, 110 ans en arrière : le 1er mai 1904, après six mandatures du maire conservateur Hervé Le Roux, Ergué-Gabéric doit élire sa nouvelle équipe municipale. Les journaux « L'Action Libérale de Quimper » et « Le Courrier du Finistère » se réjouissent du scrutin à 64 % des voix exprimées : « Les 21 conseillers sortants libéraux ont été réélus par 345 voix contre 194. C'est un magnifique résultat. L'ancien Conseil a obtenu une écrasante majorité ».

Par contre le journal républicain « Le Finistère » revient sur le déroulement de cette élection : « Pendant toute la semaine électorale, on n'a vu sur les routes d'Ergué-Gabéric que le recteur et ses deux vicaires, faisant ouvertement métier d'agents électoraux ». Et plus grave : « Dans telle ferme, ils sont allés racoler à haut prix des distributeurs de bulletins ».

Outre la liste de toutes les manœuvres des membres du clergé (menaces de licenciement, interventions auprès des épouses, ...), on sent dans les attaques du correspondant républicain les grandes bagarres politiques des années 1902-1906 autour du thème de la Séparation des Églises et de l’État. A Ergué-Gabéric cela donnera lieu à la fermeture très contestée de l'école privée du bourg en 1902, la mutation du vicaire François Nicolas (suite à dénonciation sur ces agissements en fin d'année 1904), à la lutte acharnée des paroissiens contre les Inventaires des biens de l'église en 1906.

Aux journaux de 1904, nous avons joint ceux de 1906 relatant le décès d'Hervé Le Roux, car les articles nécrologiques de « L'Action Libérale de Quimper » donnent un éclairage sur une mandature locale très importante : maire pendant 25 ans, élu à 34 ans en 1982, 7 élections successives. Le journaliste ne tarit pas d'éloges : « En plus d'un homme pondéré, il avait cette foi profonde et solide qui menace de s'amoindrir, hélas, de nos jours, même en Bretagne, et qui le fit mener cette vie patriarcale et si digne qu'elle peut servir d'exemple à tous ses administrés ».

L'article donne également l'appréciation du préfet, républicain de par sa position et des institutions : « Il serait à désirer que tous les maires de mon département fussent comme M. le Maire d'Ergué-Gabéric car jamais il ne m'a créé de difficultés ».

En savoir plus : « Elections municipales du 1er mai 1904, L'Action Libérale de Quimper et autres journaux » et « Espace des maires »


Nota : Le bulletin Kannadig de la fin mars 2014 est en cours de fabrication. Qu'on se le dise ! Billet du 22.03.2014

12 Boite du fumeur poilu de 1914

« Il était nippé en soldat et de pied en cap. Il avait mis l'énorme roupane, la godailleuse à deux boutons, les coins relevés en cornet de frite. Képi, pompon vert et grimpants garance assortis ... », Céline, Mort à crédit.

Lorsque nous avions étudié les cahiers de papiers à cigarette Bolloré pour la période d'avant 1939, et donc aussi avant l'apparition des papiers O.C.B., nous avions signalé qu'il existait précédemment, avant 1914, une boite « R. Bolloré, Odet, Quimper » pour les fumeurs afin qu'ils puissent conserver au sec leur papier à rouler.

Aujourd'hui nous avons recensé quatre exemplaires de ces boites qui mesurent exactement 7,4 cm x 4 cm x 6 mm, trois à Ergué-Gabéric dont une en excellent état, et une quatrième un peu plus usagée en provenance de Toulon, et cela méritait que nous publions de nouvelles photos.

Ces boites portent une très belle illustration colorée d'un soldat fantassin français au clairon et capote « gris de fer bleuté », pantalon rouge « garance », képi rouge et bleu, brodequins et jambières en cuir, ceinturon « à plaque » pour les cartouchières, paquetage de campagne, fusil à baïonnette « Rosalie ». Très visible de loin, l'uniforme garance était totalement inadapté aux nouvelles armes qu'étaient les mitrailleuses ennemies, les soldats se faisant abattre en grand nombre à distance. Il deviendra entièrement « bleu horizon » fin 1915

Le dos de la boite apporte un élément de datation, à savoir les trois drapeaux anglais, français et belge qui y sont représentés. Ce n'est certes pas les trois drapeaux de la Triple Entente (comme nous le pensions au départ car le premier dessin était effacé), le 3e pays étant la Belgique et non la Russie impériale. Mais il est très vraisemblable que les boites métalliques faisaient néanmoins partie du paquetage des soldats de l'armée française en 1914-15.

En effet la Belgique, qui depuis son indépendance de 1831 avait signé un contrat de neutralité, lors de son invasion en 1914 par les troupes allemandes, se lia de fait avec les Franco-Britanniques en menant des combats acharnés à Liège, Namur et Anvers. Et l'engagement populaire des français et des anglais pour défendre l'intégrité du territoire belge a marqué le début de la Grande Guerre 1914-18.

Quelles sont les circonstances exactes qui ont permis à l'entrepreneur René Bolloré de distribuer ses boites à papiers de cigarette au sein de l'armée française, avec comme illustrations un poilu et les 3 drapeaux alliés, et la marque de son usine à papier d'Ergué-Gabéric près de Quimper ?

Sur les conseils d'une personne avisée, nous nous apprêtons à aller consulter les archives militaires du SHD (Service Historique de la Défense) de Vincennes. Va-t-on découvrir que la boite R. Bolloré était une alternative commerciale à la marque « Le Zouave » du concurrent Zig-zag d’Angoulême ? À suivre donc ...

En savoir plus : « La boite métallique du fumeur poilu en uniforme garance de 1914 »


Nota : À l'occasion du centenaire de la Grande guerre, Jean François Douguet et l'association Arkae préparent un livre sur la mémoire de la Grande Guerre. À ce jour, loin d'avoir tout recensé sur cette période clé du XXe siècle ils nous/vous invitent à faire connaître tous les documents et objets provenant de gens habitant Ergué-Gabéric. Pour l'accueil et les copies de documents, une permanence est organisée au local d'Arkae pendant le mois de mars, tous les matins, exceptés les vendredi et dimanche (2e étage, 3 rue de Kerdévot, au bourg, tel 02 98 66 65 99, email contactat.gifarkae.org).

Billet du 15.03.2014

13 Fontaine St-Conogan à Penn-Min

« La statue était en bois, et la crosse de l'évêque avait du être changée, car elle avait sans doute pourri. Les propriétaires précédents, avant l'arrivée de mes parents à Lannurien en 1935, l'avait remplacée par une statue en faïence qu'ils avaient fait faire à Locronan », Germaine Laudrein, 03.2014.

Au départ de son enquête pour retrouver la fontaine disparue de Lannurien en Coray, Goulven Peron, spécialiste des légendes et des traditions populaires du Poher, n'avait qu'une vague photo où l'on devinait à peine la statue d'un saint évêque, et une information incertaine comme quoi la fontaine avait été déplacée près de Kerdévot il y a environ 25 ans.

À force de persévérance, la fontaine a été retrouvée et sa mémoire enrichie : le 18 décembre 1989 lorsque Jos et Germaine Landrein ont pris leurs retraites d'agriculteurs, attachés affectivement à leur fontaine, ils avaient soigneusement renuméroté les pierres, qu'ils ont mis dans une remorque et remontés près de leur maison rénovée à Penn-ar-Menez en Ergué-Gabéric.

Germaine se rappelle : « Quand on est arrivé à Penn-Min, il y avait tant à faire. Mon mari Jos a mis un an à aménager l'ancienne petite grange. Et la fontaine qui était abandonnée dans le temps dans le talus de la prairie de Lannurien a trouvé sa place. On l'avait déjà déplacée de Foennec-ar-Zant dans la cour derrière la maison de Lannurien en 1973, car beaucoup de gens à l'époque couraient les campagnes pour enlever des pierres de fontaine comme celles-là. En 1989 on s'est arrangé avec notre successeur ; on a refait le remontage à Ergué et on l'a mise en valeur avec d'autres pierres de talus  ».

Le vallon où se trouvait la fontaine s'appelait « Foennec ar Zant » (la prairie du saint), à côté d'une autre parcelle dénommée « Parc ar Zant ». Cet endroit est semble-t-il plein de mystères, car c'est aussi de Lannurien que provient le curieux « autel » gallo-romain que l'on voit près de l'église de Coray. L'existence ancienne d'une chapelle est parfois évoquée mais personne n'a retrouvé sa mention dans les fonds d'archives.

Le saint en question, saint Conogan, a donné son nom à la fontaine et était représenté autrefois par une petite statue de bois. Fêté le 15 octobre, c'est un saint mythique en Bretagne. Moine d'origine irlandaise, on le retrouve au 6e siècle au Cap-Sizun et non loin de Landerneau, sur les bords de l'Elorn, à Beuzit-Conogan. Disciple de saint Guénolé à Landévennec, successeur de saint Corentin, il est le 2e évêque de Quimper, et mourut le 15 octobre 456.

Si une partie du mystère autour de la fontaine s'est éclaircie, l'enquête continue sur les lieux d'origine du vallon enchanteur de Lannurien, et les témoignages sur l'existence passée ou présente de la statue sont les bienvenus.

En savoir plus : « À la recherche de la fontaine perdue de saint Conogan »

Billet du 08.03.2014


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