François Le Pennec, recteur-desservant (1802-1810) - GrandTerrier

François Le Pennec, recteur-desservant (1802-1810)

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Catégorie : Clergé
 Site : GrandTerrier

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§ E.D.F.
O E U V R E     E T     B I O G R A P H I E     D E     P R Ê T R E

[ Prêtres en exercice à Ergué-Gabéric ]

Autres lectures : « PEYRON et ABGRALL - Notices sur les paroisses de l'évêché de Quimper et de Léon » ¤ « 1804 - Cession et don de la chapelle de Kerdévot à la commune » ¤ « 1807 - Reprise de la chapelle de Kerdévot par la fabrique et la paroisse » ¤ « 1809 - Campagne de calomnie contre le desservant François Le Pennec » ¤ « 1809 - Ponction du coffre de Kerdévot par le conseil municipal *  » ¤ « 1804-1814 - Enquêtes diocésaines sur l'état de la paroisse d'Ergué-Gabéric » ¤ 

[modifier] Présentation

François Le Pennec est né à Quimerc'h en 1763 [1]. De 1787 [2] à 1791, après avoir été procureur, il est l'un des directeurs du petit séminaire de Plouguernevel. Il y côtoya Alain Dumoulin, futur recteur d'Ergué-Gabéric avant son exil, qui occupa également le poste de directeur.

Dès le 5 octobre 1790, avec son supérieur Hervé Le Coq et trois autres directeurs, il signe la protestation contre la constitution civile du clergé, adressée au procureur général du Finistère. En 1791 ils sont quatre à devoir émigrer en Espagne où le supérieur décéda (un des directeurs se réfugia sur l'île de Jersey) [3].

Il arrive en Espagne en mars 1793 dans la ville basque d'Elorrio dans le Diocèse de Càlahârra [1]. Dans l'inventaire des archives nationales de Madrid il est écrit : « François Pennec, né à Quimerc'h (" pobre, vive en casa particular ") ».[4].

 

En 1801, le préfet du Finistère cite François Le Pennec dans un rapport au Ministre de l'Intérieur dans sa « Liste des prêtres du département du Finistère qui, par leurs talents et leur moralité, méritent le plus la confiance du Gouvernement et jouissent de l'estime publique » [5]. Il dit de lui : « Le Pennec (François), ci-devant curé de Malgren, n'a fait aucune soumission, 50 ans. Il est encore déporté en Espagne, il n'attend que la pacification religieuse pour revenir ; beaucoup de talents et de moralité ».

Il semble que la transcription « curé de Malgren » est doublement erronée. Tout d'abord dans le document original le nom de la paroisse devait probablement être Melgven. Et d'autre part, certes le desservant de Melgven à la Révolution était un Pennec, mais prénommé Pierre ; il fut également exilé en Espagne et y mourut. François Le Pennec était par contre directeur du petit séminaire de Plouguernével.

Suite à cette enquête il fut nommé par l'évêque Mgr André [6] desservant [7] de la paroisse d'Ergué-Gabéric. Il dit dans une lettre de 1809 avoir refusé une nomination à Versailles : « je quittai Versailles où je refusai 2 paroisses et une place de chanoine à St-Louis ».

Après Ergué-Gabéric, il sera nommé recteur de Plomodiern. Il décède le 9 février 1822 [1]

[modifier] Ministère gabéricois

A Ergué-Gabéric il loge avec sa soeur veuve, et ses deux neveux. Mauvais marcheur, il s'occupe plus particulièrement de l'éducation des jeunes. Il fait l'acquisition d'une ferme affermée à Kergaradec.

Son vicaire est Jean-Marie Colcanap avec qui il s'entend bien. En 1807, il explique à son vicaire général comment récupérer le contrôle de la gestion de la chapelle de Kerdévot qui avait été vendue aux enchères en tant que bien national en 1794, en se basant sur le fait que le document de cession annulait toute propriétaire privée.

Dans deux longues lettres de 5 et 4 pages, il se plaint en 1809 à son nouvel évêque [8] d'être l'objet de calomnies.

 

Deux noms de gabéricois sont explicitement cités dans ses lettres :

  • Salomon Bréhier, maire et propriétaire du presbytère, accusé de spéculations immobilières : « Mr Brehier n'en demandoit d'abors à la commune que 100 louis. ensuite il demande 300 l et acte sous signe privé fut passé à Lezergué, pour une somme de 3000 l ... L'année évolue et les réparations faites Mr Brehier exige 200 l. de ferme et 4000 l. pour le fond, et peut-être bientôt il exigera 5000 l.  ».
  • Jérôme Crédou, faux héros suite à l'achat de la chapelle de Kerdévot, car les fonds provenaient d'une quête auprès des paroissiens : « le second membre de la fabrique (Jérôme Crédou qui avoit acheté la chapelle, dit-on, avec les deniers des paroissiens) s'oppose à tout et ne ne se trouve à aucune assemblée ».


[modifier] Annotations

  1. Articles « Manuscrit de M. Boissière, Secrétaire (1773-1790) de Mgr Conen de Saint-Luc Evêque de Quimper » publiés dans le Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie de 1919 à 1924. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
  2. Cité par Paul Peyron et de Jean-Marie Abgrall (Paul & Jean-Marie), « Notices sur les paroisses de l´évêché de Quimper et de Léon  », publiées dans Bulletin de la Commission Diocésaine d'Architecture et d'Archéologie, Association Diocésaine, Quimper, 32-48 [Ref.↑]
  3. Cf « Le Petit Séminaire de Plouguernével depuis sa fondation jusqu'à la période révolutionnaire », M. le Chanoine Chatton, Imprimerie René Prud'homme, St-Brieuc, 1896. [Ref.↑]
  4. Listes de prêtres Finistériens réfugiés ou déportés en Espagne pendant la Révolution, et relevées à l'Archivo historico nacional de Madrid, liasses 4 et 32 du Conseil de Castille, par le P. Armel Le Grimelec, capucin. [Ref.↑]
  5. Cité dans « Le clergé breton en 1801 d'après les enquêtes préfectorales de l'an IX et l'an X conservées aux Archives nationales », Emile sevestre, Annales de Bretagne, tome 29, numéro 3, 1913, pp. 503-512. La lettre et l'enquête se trouvent aux Archives nationales F19 865. [Ref.↑]
  6. Claude André, né en Bresse en 1743, est un homme d'église qui a connu la Révolution et le Concordat. Le 9 mai 1802, suite au Concordat, il est sacré à Paris, dans l'église Saint-Roch, pour sa nomination d'évêque de Quimper. En 1804 il donne sa démission à la suite de quelques démêlés qu'il eut avec le préfet du Finistère et d'autres désagréments relatifs à son autorité épiscopale. [Ref.↑]
  7. Desservant, s.m. : ministre du culte qui assure, à titre transitoire ou permanent, le service religieux d'un lieu de culte ou d'une communauté ; source : TRLFi. Dans les paroisses bretonnes le desservant est le principal prêtre, responsable des vicaires et autres prêtres, et le terme de recteur lui sera préféré au cours du 19e siècle. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  8. Le baron Pierre-Vincent Dombidau-de-Croiselles, né à Pau en 1751, fut sacré en 1805 dans la cathédrale Notre-Dame de Paris pour sa nomination à l'évêché de Quimper et Léon. Il meurt à Quimper en 1823. Il exprime son admiration pour Napoléon et encourage les jeunes conscrits à rejoindre leurs drapeaux [Ref.↑]


Thème de l'article : Histoire d'une personnalité gabéricoise

Date de création : mai 2014    Dernière modification : 23.06.2022    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]