1807 - Reprise de la chapelle de Kerdévot par la fabrique et la paroisse - GrandTerrier

1807 - Reprise de la chapelle de Kerdévot par la fabrique et la paroisse

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§ E.D.F.

Une lettre du desservant François Le Pennec à l'évêché dans le but de préparer le retour de la chapelle dans le giron paroissial.

La chapelle avait fait l'objet d'une acquisition lors des ventes des biens nationaux en 1794, après l'organisation d'une collecte de fonds auprès des habitants de la commune. En 1804 la chapelle fut restituée à titre gratuit à la commune par le détenteur privé Jérome Crédou.

Autres lectures : « Espace Chapelle de Kerdévot » ¤ « 1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle de Kerdévot » ¤ « 1804 - Cession et don de la chapelle de Kerdévot à la commune » ¤ « 1796 - Vente du presbytère des domaines nationaux » ¤ « François Le Pennec, recteur-desservant (1802-1810) » ¤ « 1809 - Campagne de calomnie contre le desservant François Le Pennec » ¤ « 1809 - Attestation de quête pour l'acquisition de la chapelle de Kerdévot » ¤ « LE GOFF Yves - Kannadig Intron Varia Kerzevot » ¤ « Protection du site de Kerdévot, Le Télégramme 2008 » ¤ 

1 Présentation

Lettre écrite par un recteur au secrétariat de son évêque (Mgr Claude André, premier évêque concordataire de Quimper de 1802 à 1804) pour déterminer le statut exact de l'acte de cession et de don de la chapelle de Kerdévot à la commune en 1804 par Jérome Crédou.

La question est de savoir « si c'est une pure donation ou un contrat de vente ». S'il s'agissait d'une vente, le recteur serait obligé d'impliquer son propriétaire donateur dans la gestion des revenus et des réparations de la chapelle, en tant que fabricien adjoint.

Comme il s'agit en réalité d'un don, cela annule en quelque sort la propriété privée passée, et en tous cas il n'y aura plus d'obligation pour la paroisse de donner des pouvoirs de décisions à son fabricien qui semble craint : « Si toutefois Jérôme Crédou est dépossédé, et ne puisse pas se venger ».

 

Dans une lettre de septembre 1809 à son évêque, le desservant Le Pennec sera encore plus explicite sur le comportement de Jérome Crédou et sur le financement collectif de la chapelle en 1794 : « D'ailleurs le second membre de la fabrique (Jérôme Crédou qui avoit acheté la chapelle, dit-on, avec les deniers des paroissiens) s'oppose à tout et ne ne se trouve à aucune assemblée ».

Cela est confirmé par une déclaration authentifiée de l'ancien maire Jean Le Jour en juillet 1809 : « a déclaré qu'il est à sa connaissance qu'en l'an trois il fut fait une quette en ladite commune d'Ergué-Gabéric, ... Dans ce moment, à raison d'un individu par parcelle, à effet de se procurer les fonds nécessaires pour l'acquisition de la chapelle de Kerdevot et pour la payer des prix de l'adjudication, ..., et que le montant d'icelle fut remise au dit Jerome Credou ».

Autre témoignage, celui du Nicolas Louboutin, vicaire réfractaire de Guengat, expulsé en Espagne à la Révolution : « Ouelques communes, lors de la liberté, ont chassé leurs intrus. D'autres ont acheté des chapelles pour les sauver et empêcher le Constitutionnel d'y dire la messe. Ergué-Gabéric s'est bien montré pour la chapelle de Kerdévot. » [1]

2 Transcriptions

Page 1

Grand ergué 7 mars 1807

Monsieur et cher C.

Je vous proie de lire l'acte consenti par Jérôme Crédou en faveur de la paroisse, de la chapelle de Kerdévot. Il est au secrétariat ; voyez si c'est une pure donation ou un contrat de vente. Je ne m'en rappelle pas positivement. Veuillez bien me le marquer.

Demandez à Monseigneur, en lui communiquant le contenu de cet acte. Si la dite chapelle est encore à Jérome Crédou, ou si elle est à la paroisse. Voici pourquoy : comme la fabrique [2] y a nommé un adjoint, quand celui-ci rendra son compte il faudra y appeller Jérôme Crédou ; si effectivement il est encore

 

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maître de la chapelle autrement il facheroit et on ne pourroit même faire aucune réparation sans sa participation. Si au contraire cette chapelle est définitivement à la paroisse, le fabrique [2] de Kerdévot rendra son compte comme les autres sans qu'il soit nécessaire d'y appeller Jérôme. Si on l'y appelle, il restera convaincu et la paroisse aussi qu'il est encore maître de la chapelle. Ce qui feroit tort à la dite chapelle. Si au contraire on ne l'y appelle pas, il passera pour certain qu'elle appartient à la commune, ce qui lui fera du bien. Si toutefois Jérôme Crédou est dépossédé, et ne puisse pas se venger.

Communiquez, s'il vous plait, le tout à Monseigneur, et répondez moi.

Tout à vous, Pennec desservant.

3 Originaux

Document conservé aux Archives Diocésaines de Quimper et Léon sous la cote 1P-Ergué-Gabéric.

 

4 Annotations

  1. Articles « Manuscrit de M. Boissière, Secrétaire (1773-1790) de Mgr Conen de Saint-Luc Evêque de Quimper » publiés dans le Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie de 1919 à 1924. [Ref.↑]
  2. Fabrique, s.f. : désigne, avant la loi de séparation de l'église et de l'état, tantôt l'ensemble des biens affectés à l'entretien du culte catholique, tantôt le corps politique spécial chargé de l'administration de ces biens, ce au niveau de l'église paroissiale ou d'une chapelle. Les paroissiens trésoriers membres de ce corps étaient les « fabriciens », les « marguilliers » ou plus simplement jusqu'au 18e siècle les « fabriques » (s.m.). Les fabriques sont supprimées par la loi du 9 décembre 1905 et remplacées par des associations de fidèles. Source : site Internet restarhorniou. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1]


Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens

Date de création : Mai 2014    Dernière modification : 20.02.2019    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]