C. L'Oeuvre - archive Norbert Bernard oct. 2005 - GrandTerrier

C. L'Oeuvre - archive Norbert Bernard oct. 2005

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Sommaire

La découverte des cahiers, livres publiés, morceaux choisis et inédits, illustrations, et écriture de l'auteur.

1 Les Mémoires d'un Paysan Bas-Breton

1.1 Histoires des Mémoires

A. Histoire d'un succès

Lancée à 2.500 exemplaires pour sa première édition, les Mémoires de Jean-Marie Déguignet atteignent aujourd'hui plus de 200.000 exemplaires et 14 éditions. Et le succès est loin de s'arrêter. La revue de presse que nous avons pu réunir témoigne de ce succès. Et aujourd'hui l'intégral de ses mémoires est sortie sous le titre : Histoire de la vie, et déjà une première ré-édition est en cours.

En 1897, Jean-Marie Déguignet propose les mémoires qu'il vient de rédiger à Anatole Le Braz, qui offre de les publier dans la Revue de Paris. Celui-ci est subjugué, comme en témoigne l'introduction du texte de la Revue de Paris en décembre 1904 : « Ce me fut une révélation. Je ne m’arrachai plus au charme puissant et fruste de ces confidences d’un Breton du peuple qu’après les avoir épuisés ».

Ne voyant pas paraître ses écrits Déguignet se croit volé. Il écrira alors un poème incendiaire à l'encontre du « voleur » Le Braz. En fait Le Braz a, au cours de ces 7 années, remanié son texte. Et Déguignet entreprend une nouvelle rédaction. En 1900, il envoie des manuscrits de cette seconde écriture à un éditeur parisien, qui refuse car ces textes ne seraient pas au goût du public.

En 1904, Anatole Le Braz publie enfin son texte remanié est dans la Revue de Paris, il peut alors s'exclamer : « J'ai vu mon nom briller au milieu des célébrités littéraires ».

B. Histoire des manuscrits

La re-découverte de Déguignet :

Tout a commencé en 1979 : une poignée de passionnés d'histoire locale réunis dans l'association « Arkae», s'est attelée à créer un fond d'archives de la commune d'Ergué-Gabéric, aux portes de Quimper. De 2.500 habitants en 1962, cette commune dépasse les 7.000 en cette fin de siècle. Il y avait urgence à collecter la mémoire d'une communauté ou l'autochtone était devenu minorité.

Dans La Fin des Terroirs, la brillante synthèse de l'américain Eugen Weber sur la modernisation de la France rurale (1870-1914), le hasard nous fait découvrir une citation de Jean-Marie Déguignet, tirée des « Contes et Légendes de Basse Bretagne », publiés par Louis Ogès dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère.

Et à la page 83 du Bulletin de la Société Archéologique du Finistère de l'année 1963, Louis Ogès nous fait découvrir un « humble bouquet de fleurs ancestrales, nées de l'âme populaire bretonne » : cinquante pages de contes et légendes. D'entrée, notre Déguignet détonne : « Les conteurs se sont moqué des savants... pour un verre d'eau-de-vie, conteurs et conteuses inventaient des légendes issues de leur seule imagination ». Le ton est donné : Louis Ogès nous apprend que ce personnage aux opinions aussi tranchées a écrit le récit de sa vie avec cette même verve caustique, et ceci en 26 cahiers de 100 pages. C'en est trop ! Après la délectation de la découverte venait le temps des nuits blanches : où étaient donc passés ces manuscrits sulfureux ?

Sur la piste des manuscrits :

L'association décide de publier ce recueil de contes associés à d'autre contes gabéricois rapportés par l'érudit Louis Le Guennec, dans Contes et Légendes du Grand Ergué. Un exemplaire de ce tirage parvient entre les mains d'une descendante de Déguignet qui se souvient que les écrits de son ancêtre avaient été publiés une première fois par Anatole Le Braz dans une revue parisienne. Renseignements pris il s'agissait de la Revue de Paris et le texte avait été publié sous le titre "Mémoires d'un Paysan Bas-breton" (15 décembre 1904 - 1er février 1905). Anatole Le Braz, alors au faîte de sa gloire, y présente l'auteur en termes dithyrambiques :
« C'était en 1897, un soir de Juin... »

C'en était trop, les cent trente pages de la Revue de Paris, essentiellement consacrées à ses campagnes militaires, nous avaient fait savourer un hydromel au goût sauvage ; nous avions collecté les premiers indices, restait à trouver le Graal.

Quelques sondages dans le puzzle familial nous laissaient sceptiques quant à nos chances de jamais retrouver ces cahiers, que personne ne se souvenait avoir vu. Il a fallu le coup de pouce d'un journaliste d'Ouest-France, Laurent Quevilly, pour qu'un appel à retrouver le manuscrit porte ses fruits : C'est dans un immeuble HLM de Kermoysan à Quimper que dormaient les précieux écrits. Grâce à l'amabilité des descendants de Jean-Marie Déguignet et du fait de la diligence de la municipalité d'Ergué-Gabéric, ce sont 41 cahiers de 100 pages qui ont pu être photocopiés.

Démobilisé en 1868, il revient au pays comme paysan, assureur, débitant de tabac ; ses opinions républicaines et laïques le font traquer par les cléricaux. Il termine sa vie dans la misère, dans des taudis quimpérois. C'est là, dans les années 1890, qu'il écrit son histoire, son existence de « paysan de neuvième classe ».

Seulement, problème, le « Récit de ma vie » qui est entre nos mains, n'est pas le même que le texte de la Revue de Paris. A la page 1467 du manuscrit, Jean-Marie Déguignet explique qu'Anatole Le Braz lui a offert 100 francs pour éditer ses Mémoires. Plusieurs années plus tard, ne voyant toujours rien venir, il crie au vol, pense à un complot des « monarchisto-nationalisto-cléricafards bretons », et réécrit le récit de sa vie. C'est cette nouvelle version que nous possédons.

Restait à les mettre à la disposition du public.

La publication des manuscrits :

Comme à Anatole Le Braz, comme à Louis Ogès, comme aux responsables de la Revue de Paris, la tâche nous est apparue particulièrement ardue. Le français de l'autodidacte Déguignet est surprenant, cousu de bretonismes, émaillé de citations en latin, en italien, en espagnol, truffé de digressions, mais riche de quantité d'expressions populaires dans son savoureux parler de Cornouaille. Il aurait fallu réécrire complètement ces Mémoires, 2600 pages de cahiers d'écoliers ! Déjà la Revue de Paris avait renoncé, seules cent trente pages revues et corrigées, vraisemblablement par Anatole Le Braz, avaient été éditées. Mais cette version remaniée, susceptible de recueillir les faveurs des amateurs de romans-feuilletons, ne peut en aucun cas servir de référence à des lecteurs exigeants, formés aux écoles des sciences humaines.

L'option retenue fut de taper le texte petit à petit. Grâce à une chaîne de bénévoles, la bibliothèque municipale d'Ergué-Gabéric héritait d'une version accessible des 26 cahiers existants qui constituent les Mémoires de Déguignet. D'autres cahiers de moindre intérêt « traitant de philosophie, de politique, de sociologie et même de mythologie »restent encore à l'état de manuscrits.

Rapidement toutefois, on s'aperçut que les lecteurs privilégiés renonçaient à lire cette intégrale. L'auteur, qui écrivait dans des conditions particulièrement pénibles au tournant du siècle, - il vivait dans un taudis, sur un matelas de fougères - avait l'esprit obscurci par le délire de persécution : il en voulait aux nobles, aux curés, aux politiciens, causes de tous ses malheurs. Il en voulait surtout à Anatole Le Braz, « voleur » de ses manuscrits. Ses écrits sont alourdis par des considérations anticléricales, par des digressions sur la vie politique locale ou nationale, par des anathèmes contre ses ennemis, le tout au fil de la plume dans un désordre indescriptible. Ces circonvolutions permanentes à partir du neuvième cahier rendent le récit tortueux. C'est pourquoi nous avons décidé de proposer aux éditions An Here une continuité d'extraits des aventures du citoyen Deguignet, de façon à rendre le récit cohérent et facilement accessible, sans trahir l'esprit ni la lettre de l'auteur.

Car le témoignage reste d'une force inégalée. C'est un document unique sur la société rurale bretonne du dix-neuvième siècle. Deguignet ne s'inscrit pas dans la tradition des prêtres, des nobles et des intellectuels qui ont magnifié la tradition populaire. De La Villemarqué, Souvestre, Luzel, Le Braz et bien d'autres, sont à mille lieues des préoccupations de notre autodidacte. Il s'agit, pour la première fois, du témoignage direct d'un pauvre parmi les pauvres : mendiant, vacher, soldat, sergent, cultivateur, commerçant, miséreux, aliéné - une destinée féroce, dans laquelle les plaisirs de la vie occupent peu de place. Ces mémoires d'un écorché vif remettent en cause nombre d'idées reçues sur l'âge d'or de la civilisation rurale de Basse-Bretagne.

Le soldat Déguignet est aussi particulièrement incisif sur la vie militaire. Guerre de Crimée, campagne d'Italie, « pacification » en Algérie, expédition du Mexique, il aura vécu en quatorze ans toutes les expéditions du Second Empire. Il nous livre à travers son expérience de caporal et de sergent, une plongée décapante à l'intérieur de l'armée française, un contrepoint salutaire aux comptes-rendus lénifiants écrits par les généraux et les historiens officiels.

Le plus dérangeant chez Déguignet est sans doute son parti pris anticlérical. C'est un voyage à Jérusalem qui a détourné définitivement de la religion l'élève modèle du catéchisme. « Bouffeur » de curé, ses arguments et ses anathèmes prêtent à sourire aujourd'hui, mais à l'époque où il écrivait le récit de sa vie, le Finistère était quasiment en guerre de religion. De 1902 à 1905, la politique laïque et anticléricale du gouvernement Combes était vivement contestée en Bretagne. Les manifestations contre l'expulsion des congrégations, les protestations contre l'interdiction de l'usage du breton dans la prédication, rendaient le climat particulièrement tendu. Deguignet, le républicain athée, ne pouvait guère rester l'arme au pied dans un tel débat. Il inondera les personnalités et les journaux locaux de lettres d'injures, lettres reproduites intégralement dans le texte et de peu d'intérêt. Mais ses démêlés avec le clergé local sont vifs, et une fois grattées les imprécations, le texte évoque d'une façon particulièrement savoureuse la difficulté d'être libre penseur dans une société entièrement régie et contrôlée par la toute puissance de l'Église. C'est une partie de ces lettres qui a été publiées dans les Rimes et révoltes, aux éditions Blanc Silex.

Les manuscrits non retrouvés :

Cependant plusieurs manuscrits manquent encore à l'appel :

  • L'ensemble des manuscrits vendus par Jean-Marie Déguignet à Anatole Le Braz (la première version) ;
Anatole Le Braz en a fourni une copie à Lucien Herr, qui fut secrétaire de la Revue de Paris jusqu'en 1904, ainsi qu'à Lavisse. Cette copie avait déjà été remaniée par Le Braz, qui demandait en outre à Lucien Herr de proposer des corrections supplémentaires.
  • Les premiers cahiers donnés par les descendants à Louis Ogès ;
  • Son traité des abeilles (en breton, « truffé de mots français, latins, et même italiens »), présenté au concours Kroaz ar Vretoned, 1903

C. Editions partielles

Les éditions des Mémoires d'un paysan Bas-Breton et des Contes et Légendes de Basse-Cornouaille publiés aux Editions An Here ne sont pas les premières éditions des écrits de Jean-Marie Déguignet. Il y a déjà eu d'autres éditions partielles, remaniées, résumées. Ces éditions commencèrent du vivant même de Jean-Marie Déguignet (hiver 1904-1905) et se poursuivirent d'abord alimentés par les héritiers qui disposaient encore des manuscrits, puis par la curiosité naissante des membres d'Arkae pour ce mémorable gabéricois. Ce sont ces différentes éditions qui permirent de remonter à la source et de retrouver les manuscrits.

  • Hiver 1904-1905 : Anatole Le Bras publie, dans La Revue de Paris, une première partie remaniée des manuscrits que lui avait vendu Jean-Marie Déguignet 7 ans plus tôt et leur donne ce titre de « Mémoires d'un paysan Bas-Breton ».

Le site Internet Gallica de la Biblithèque Nanionale de France (http://gallica.bnf.fr) a mis à disposition cette édition de la revue de Paris, dont voici les copies sous forme de fichier PDF :

Anatole Le Bras, « Mémoires d'un paysan Bas-Breton », dans la Revue de Paris,
15 décembre 1904, p. 826-860, 1er janvier 1905, p. 153-184, 15 janvier 1905, p. 381-404
et 1er février 1905, p. 605-651.

* Partie I novembre-décembre 1904 : 35 pages (826-860)
 
* Partie II janvier-février 1905 : 32 pages (153-184)
 
* Partie III janvier-février 1905 : 24 pages (381-404)
 
* Partie IVa janvier-février 1905 : 20 pages (605-624)
 
* Partie IVb janvier-février 1905 : 27 pages (625-651)
  • 1962-1963 : La petite-fille de Jean-Marie propose les manuscrits, associés aux exemplaires des quatre numéro de la Revue de Paris à Louis Ogès, alors président de la Société Archéologique du Finistère. Il en publie des extraits en deux moments. En septembre 1962, il fait paraître 5 articles dans le Télégramme de Brest résumant la vie de Déguignet. Puis, en 1963, il publie divers contes et légendes rapportés par Déguignet dans le Bulletin de La Société Archéologique du Finistère, sous le titre : « Contes et légendes populaires de la Cornouaille bretonne ».
    • Louis Ogès, [présentation de] « Les mémoires d'un paysan Bas-Breton », dans Le Télégramme, les 6, 7, 8, 11 et 12 septembre 1963.
    • Louis Ogès, « Contes et légendes populaires de la Cornouaille bretonne », dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1963, p.83-133.
  • 1980-1984 : Retrouvant ces articles d'Ogès les membres d'Arkae, alors « commission extra-municipale de recherche historique », décident de le faire redécouvrir des gabéricois. Ce sont d'abord 3 légendes reprisent des « Contes et légendes de la Cornouaille bretonne », dans le 1er bulletin de la commission [janvier 1980]. Puis un livret mélant les légendes de Déguignet aux légendes de Louis Le Guennec [octobre 1984].
    • « Traditions et Légendes », dans An Ergé Vras, bulletin de la commission extra-municipale de recherches historiques, p. 37-40, janvier 1980.
    • « Contes et légendes du Grand Ergué », bulletin de la commission extra-municipale de recherches historiques, 52 pages, octobre 1984. Illustrations Laorz.

1.2 Morceaux choisis

  1. « Je vins au monde dans de bien tristes conditions » [1834] (Revue de Paris, 15 décembre 1904, p. 830).
  2. Le métier de mendiant [1844] (manuscrits, p. 2.74-2.82).
  3. La légende napoléonienne (manuscrits, p. 3.22-3.24).
  4. Les premiers mots lus en français [1851] (manuscrits, p. 4.49-4.51).
  5. Apprendre à écrire (manuscrits, p. 4.72-4.73).
  6. Le premier fil télégraphique [1853] (manuscrits, p. 5.16-5.17).
  7. Le jargon militaire [1854] (manuscrits, p. 5.39-5.41).
  8. En partant pour la Crimée - Escale à Malte [1855] (manuscrits, p. 5.78-5.79).
  9. Baptême du feu [8 septembre 1855] (manuscrits, p. 6.03-6.05).
  10. Mon savant maître [1856] (manuscrits, p. 6.38-6.41).
  11. Un aperçu de Jérusalem [1856] (manuscrits, p. 6.96-6.98 ).
  12. Napoléon lll à Châlons [1859] (manuscrits, p. 7.28-7.30).
  13. Entrée triomphale du Prince Napoléon à Florence [1859] (manuscrits, p. 7.62-7.66).
  14. L’enseignement des jeunes algériens [1862] (manuscrits, p. 8.61-8.63).
  15. Combat contre les Kabyles [1863] (manuscrits, p . 8.87-8.95).
  16. Rencontre avec l’Empereur Maximilien [1868] (manuscrits, p. 10.33-10.36).
  17. Le changement de siècle vécu par Déguignet [1er janvier - mars 1901] (manuscrits, p. 18.01 et 10.29).

2 Intégrale - Histoire de ma vie

L'Histoire de ma vie, sous-titrée "L'intégrale des Mémoires d'un paysan bas-breton" a été publié en 2001 aux Editions An Here grâce aux travaux du Centre de Recherche Jean-Marie Déguignet. Cette édition comportant 943 pages, des illustrations photographiques et de nombreuses annotations permettant de comprendre certaines références et allusions de l'auteur.

2.1 Morceaux choisis

  1. Jean-Marie Déguignet, enfant, soigné à l'hospice (manuscrits, page 3.18).
  2. Réflexions sur le Paupérisme. (manuscrits, p. 3.28-3.36).
  3. De l'existence de Dieu : premiers doutes [1854] (manuscrits, p. 4.84).
  4. Servitudes militaires [1855] (manuscrits, p. 5.49-5.51).
  5. Dégradation en place publique à Lyon [1855] (manuscrits, p. 550).
  6. En partant pour la Crimée - Le requin et le nègre [août 1855] (manuscrits, p. 5.77)
  7. Guerre de Crimée - A l'assaut des Russes [1856]. (manuscrits, p. 6.20)
  8. La médaille de Crimée [1856]. (manuscrits, p. 6.105-6.106).
  9. Voltigeur [1er janvier 1858] (manuscrits, p. 7.13-7.14).
  10. Paris : Au théâtre et aux musées. (manuscrits, p. 7.34-7.36)
  11. Passage du Mont Cenis en barque. [1860] (manuscrits, p. 8.05-8.06)
  12. Second engagement - Refus de redevenir sous-off. [1861]
  13. Une apparition de la Vierge du Puy-en-Velay. [1862]
  14. Un cours d'histoire sur l'antique Cirtha (Constantine-Qacentina). [1863] (manuscrits, p. 8.63-8.64)
  15. Fouilles militaires à Tébessa-Tbessa. [1863] (manuscrits, p. 8.68-8.70)
  16. Une critique littéraire de Jean-Marie Déguignet [1863] (manuscrits, p. 8.81-8.85).
  17. Testament de Jean-Marie Déguignet [s. d.] (manuscrits, p. 9.06-9.09).
  18. Déguignet expose son avis sur les causes de la défaite de 1870 (manuscrits, p. 9.36-9.38).
  19. Les lois vues par Jean-Marie Déguignet (manuscrits, p. 9.72-9.75).
  20. Refus d'un éditeur parisien. [1900] (manuscrits, p. 16.52-16.53).
  21. Des concours et des cancres. [1902] (manuscrits, p. 22.03-22.04).

2.2 Résumé de ma vie

"Résumé de ma vie" est la seule partie des mémoires qui n'est pas parue dans l'intégrale, Histoire de ma vie. Entre le récit de ses actes en Kabylie et son témoignage sur l'expédition du Mexique, il a repris sur un cahier (le 9e) toute sa vie en résumé. Afin de ne pas coupé le lecteur et parce que ce résumé fait redondance avec le récit de sa vie nous l'avons mis à part. Cependant nous souhaitions publier le texte intégrale et ce résumé ne sera probablement pas inintéressant pour certains.

* Texte du Résumé 35 pages au format PDF

3 Contes et Légendes de Basse-Cornouaille

Les Contes et Légendes de Basse-Cornouaille sont des textes des mémoires de l'intégrale qui avaient été tirés à part en raison de leur spécificité.

3.1 Morceaux choisis

  1. La fête de saint Jean (début du texte, p.79-90).
  2. Les visiteurs extraordinaires (extraits, p. 88-91).
  3. Légendes des revenants, de la Mort -l'Ankou-, des conjurations et autres (extraits, p. 93-99).

3.2 Illustrations par Laurent Quevilly

(...) lorsqu'une vieille mendiante vint le supplier de lui donner une pomme de terre et un petit morceau de pain pour apaiser sa faim.

(...) car le roi et les princes, voyant cette petite folle s'intéresser à cet intrus, résolurent de le faire disparaître à jamais ;

>> Toutes les illustrations

4 Rimes et Révoltes

Les poèmes des Rimes et Révolte, publiés en 2000 aux éditions Blanc Silex sont des inédits par rapport aux publications précédentes. Jean-Marie Déguignet a mis toutes les forces intérieures qui l'animaient dans l'élaboration de ses vers, et le résultat est empreint d'énergie et d'invocations.
Extraits :
Certains psychologues disent que pour faire des vers il faut être fou, ou être en extase, ce qui est
la même chose. Je ne sais pas. Mais je dis que pour faire des vers, il faut penser et chercher
beaucoup. 
---
De mes vers je ne mets pas la qualité en cause
Il me suffit de savoir qu'ils disent quelque chose,
Bien ou mal faits, oh! que cela m'importe peu
Je ne serai pas blâmé par Satan ni par Dieu.  

4.1 Morceaux choisis

  1. Vers adressés le 1er janvier 1898 à LE BRAZ Anatole qui m'a volé 24 manuscrits de mes Mémoires (Rimes et Révoltes, p. 17-19).
  2. Lettre en vers au lâche Malherbe de la Boixière (Rimes et Révoltes, p. 35-38).
  3. Me voici échoué sur un lit d'hôpital...(Rimes et Révoltes, p. 77-82).
  4. Panégyrique à mes écrits (Rimes et Révoltes, p. 83-92).

5 L'écriture de Déguignet

26 cahiers d'écolier de 100 pages, remplis d'une écriture aussi aisée dans son tracé que dans son style, nous donnent la mesure du savoir acquis en autodidacte par Jean-Marie Déguignet. Il semble que la plume ait couru sur le papier d'une seule traite, presque sans ratures. Ce ne sont pas les quelques rudiments d'instruction qui lui ont été professés dans son enfance qui ont pu à eux seuls et à ce point forger cette main à l'écriture. Et pourtant, les cahiers révèlent immédiatement l'habitude de Jean-Marie Déguignet pour la pratique de l'écriture. Elle s'élance véritablement, fine, droite, à peine inclinée vers la droite, rythmée par des espaces réguliers. La lecture de Déguignet dans le texte ne pose pas de réelles difficultés sauf lorsque les lettres buttent contre une fin de ligne.

Les fautes d'orthographe les plus fréquentes concernent les pluriels des noms et des verbes. L'auteur a corrigé certains oublis mais se relisait-il systématiquement ? Malgré la rencontre avec Anatole Le Bras et le projet de ce dernier de faire éditer ses écrits, il écrivait avant tout pour lui-même et peut-être dans l'espoir d'être lu par ses enfants. On peut aussi parfois noter des mots orthographiés de façon étrange, faisant penser à une écriture un peu trop rapide comme la blessure « à la temple [sic] » dont il a souffert enfant.

Ses phrases sont simples et claires, bannissent les longueurs. On lui reconnaît dans ses tournures la « justesse d'expression » dont a parlé Anatole Le Bras lorsqu'il s'est entretenu avec lui. Jean-Marie Déguignet introduit avec plaisir dans ses Mémoires des mots témoignant de la diversité de ses lectures et centres d'intérêt. Il aime incontestablement les mots recouvrant une réalité précise, nommer et situer précisément les endroits où l'ont emmené ses campagnes, donner des citations ou expressions en langue étrangère (italien, espagnol, latin) montrant qu'il a eu une connaissance approfondie des régions qu'il a traversées. Des citations latines nous renvoient à son immense culture religieuse.

Nous avons là l'œuvre d'un érudit accompli. L'auteur va au-delà de ce qu'un homme ordinairement cultivé peut faire valoir : la soif de connaissance qui l'a guidé toute sa vie l'a conduit sur les pas des humanistes. Ne serait-ce l'aveuglement provoqué par la solitude et la misère...