Je vins au monde dans de bien tristes conditions, JMD 1834 - GrandTerrier

Je vins au monde dans de bien tristes conditions, JMD 1834

Un article de GrandTerrier.

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(Revue de Paris, 15 décembre 1904, p. 830)

Je vins au monde dans de bien tristes conditions. J’y tombai juste au moment où mon père, alors petit fermier, venait d’être complètement ruiné par plusieurs mauvaises récoltes successives et la mortalité des bestiaux. Je vis le jour le 29 juillet 1834[1]. Deux mois après, mes parents furent obligés de quitter la ferme de Kilihouarn-Guengat en y laissant, pour payer leur fermage, tout ce qu’ils possédaient, jusqu’aux objets les plus indispensables à leur pauvre ménage. Ils vinrent à Quimper avec quelques planches pourries, un peu de paille, un vieux chaudron fêlé, huit écuelles et huit cuillers en bois. Ils trouvèrent à se caser dans un misérable taudis de la rue Vili, rue bien connue à Quimper pour sa pauvreté et sa malpropreté. Nous y restâmes deux ans, pendant lesquels je fus constamment malade. Plusieurs fois, la chandelle bénite fut allumée pour éclairer mon passage dans l’autre monde. J’ai su tout cela, plus tard, par ma mère et par d’autres personnes qui nous avaient vus dans ce triste bouge.

Notes :

  1. Date erronée. Son acte de naissance et son acte de bâpteme indiquent qu'il est né le 19 juillet, non pas le 29. [Ref.↑]