1789 à 1799 - Les dates clefs de la Révolution à Ergué-Gabéric
Un article de GrandTerrier.
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Période troublée par excellence, la révolution n'a laissé que des archives incomplètes. Le fond d'archives communal recèle cependant un certain nombre de documents qui nous permettent de mieux apprécier l'impact des turbulences révolutionnaires dans notre commune. Articles principaux : « DOUGUET Jean-François - Les municipalités d'Ergué-Gabéric sous la Révolution » ¤ « 1789 - Protestation de la Noblesse contre la suspension du Parlement de Bretagne * » ¤ « 1789 - Le cahier de doléances du Tiers-Etat d'Ergué-Gabéric » ¤ « 1790 - Un recensement inédit à Ergué-Gabéric » ¤ « 1794-1808 - Diverses ventes et adjudications de biens nationaux * » ¤ |
1789, janvier - Protestation du Parlement de Bretagne
Trois gentilshommes, François Hyacinthe de Tinteniac et du Cleuziou, François-Louis de la Marche, père, sieur de Lezergué et son fils Joseph-Hyacinthe de la Marche, contresignent la protestation de l'ordre de la noblesse de Bretagne et du Comté Nantais contre la suspension des séances du Parlement de Bretagne à Rennes. |
Il y eut un premier arrêté de protestation à la lecture de l'édit du 8 mai 1788 et ensuite une contestation collégiale début 1789. En savoir plus : « MACÉ DE VAUDORÉ Jean-François (de) - Noblesse de Bretagne et du Comté Nantais » ¤ |
1789, avril - Cahier de doléances
Le corps politique de la paroisse d'Ergué-Gabéric se réunit au presbytère afin de rédiger les cahiers de doléances. Les 13 membres de cette institution ne font pas preuve de beaucoup d'originalité ; ils copient le cahier de doléances de Plonéis. |
Les gabéricois demandent l'égalité devant l'impôt, les corvées, le service militaire et la justice. En savoir plus : « 1789 - Le cahier de doléances du Tiers-Etat d'Ergué-Gabéric » ¤ |
1789, décembre - Naissance de la commune
Naissance de la commune d'Ergué-Gabéric. La France est divisée en 83 départements et 44 000 communes. Ergué-Gabéric est formée de l'ancienne paroisse de ce nom. Les premiers documents mentionnant le maire sont datés de 1791. |
En savoir plus : « Jérôme Kergourlay, 1er maire d'Ergué-Gabéric » ¤ « DOUGUET Jean-François - Les municipalités d'Ergué-Gabéric sous la Révolution » ¤ |
1790, août - Recensement de la population
Ergué-Gabéric compte 1612 habitants, 117 villages. 131 personnes sont déclarées actives, c'est-à-dire qu'elles payent l'impôt et qu'elles ont le droit de vote. Deux familles nobles seulement habitent Ergué, les De La Marche à Lézergué et les De Geslin à Pennarun. |
On dénombre aussi 6 prêtres, 45 artisans, 98 cultivateurs et 46 métayers. En savoir plus : « 1790 - Un recensement inédit à Ergué-Gabéric » ¤ « 1790 - Les 50 pages du recensement de la population » ¤ |
1791, mars - Constitution civile du clergé
Le sieur Yven, vicaire à Kerfeunteun est nommé curé constitutionnel d'Ergué- Gabéric. Alain Dumoulin, le titulaire, refuse de signer la constitution civile du clergé. |
Le recteur d'Ergué doit se cacher dans la campagne, mais continue d'assurer le culte à Kerdévot. En savoir plus : « 1791-1792 - Echanges épistolaires entre un prêtre réfractaire et un assermenté » ¤ |
1791, juillet - Extension territoriale de la commune
Les villages du Cleuyou, de Kerampensal, de Kerelan et de Coutilly sont détachés d'Ergué-Armel, et font désormais partie du territoire sud-ouest de la commune d'Ergué-Gabéric. |
En savoir plus : « 1791 - Rattachement à Ergué-Gabéric de Kerampensal, Cleuyou et Kerelan » ¤ |
1791, mai - Dénonciation d'une fille de mauvaise vie
La municipalité d'Ergué-Gabéric s'adresse au Directoire du district de Quimper pour se plaindre de la présence d'une fille de mauvaise vie sur la paroisse (« elle a la vérole, et se lave dans neuf fontaines »). Jérôme Kergourlay signe ce document. |
Le directoire du district de Quimper répondra à la municipalité d'Ergué-Gabéric pour l'autoriser à faire emprisonner la dite personne. En savoir plus : « 1791 - Requête municipale contre une fille de mauvaise vie » ¤ |
1793, mars - Recrutement militaire citoyen
Douze hommes gabéricois sont désignés pour faire partie des 300.000 soldats demandés par la Convention Nationale, parmi les 375 du contingent du district de Quimper. |
En savoir plus : « 1793 - Levée de 12 citoyens pour le contingent communal » ¤ |
1793, août - Des députés girondins en fuite
Dix députés girondins en fuite, conduit par François Abgrall procureur syndic de Quimper, trouvent refuge au presbytère d'Ergué, tenu par le curé constitutionnel. Ils rejoindront leurs contacts à Quimper dans la nuit. |
La plupart s'enfuirent ensuite par bateau vers Bordeaux et St-Emilion où la moitié d'entre eux seront soit assassinés, soit guillotinés. En savoir plus : « 1793 - Dix députés girondins proscrits en fuite font halte au presbytère » ¤ |
1794, mars-mai- Levées des chevaux
Inventaires et réquisitions des chevaux pour les besoins de renforcement de l'armée révolutionnaire au titre des 5 communes du canton de Quimper. |
En septembre un convoi de 22 chevaux rejoint Rennes. En savoir plus : « 1794 - Réquisition extraordinaire des chevaux de l'an 2 de la République » ¤ |
1794-1809 - Biens nationaux
Les biens d'église et les propriétés des nobles sont expertisés et vendus aux enchères. Le manoir du Cleuyou est saisi sur l'émigré François Hyacinthe De Tinteniac et acquis le 19 germinal an 3 par Marie Merpaut et Jeanne La Fage. Celui de Kernaou est saisi sur l'émigré La Marche père et acquis le 18 floreal an 3 par Jean-Marie Le Roux. Celui de Mezanlez est saisi sur l'émigré Derval et vendu en 3 lots le 19 thermidor à Pierre Lénart, Marc Glinec pour 2 lots, le moulin acquis le même jour par Le Roux. Le manoir de Pennarun, propriété de la famille Geslin, est vendu aux enchères le 1er frimaire de l'an 3 à Yves Jean Louis Derrien, imprimeur à Quimper, puis le 5 thermidor de l'an 3 au citoyen Jean Girbon. La chapelle de Kerdévot est acquise par contrat du 8 floreal an 3, enregistré le 25 floreal à Quimper par Jerome Credou cultivateur à Crech-Ergué pour la somme de 200f, lequel en fera don plus tard à la commune. |
La chapelle de Saint-André est vendue aux enchères au citoyen Pierre Jean Crédou . La chapelle Saint-Guénolé, estimée 400 livres, devient la propriété d'Alain Rannou, cultivateur à Kerurvois-Kerdevot pour 630 livres. Les convenants du domaines de Kerjestin detenu par les Rohan furent réquisitionnés pour faire partie du domaine de la Légion d'honneur. Le manoir de Lézergué et les convenants du domaine de la famille de La Marche ne feront par contre pas partie des Biens Nationaux. En savoir plus : « Espace Biens Nationaux » ¤ « 1793-1805 - Sommier des comptes ouverts avec chaque émigré pour les biens nationaux » ¤ « 1795 - Ventes aux enchères du manoir du Cleuyou » ¤ « 1794-1795 - Estimation et vente de la chapelle de Kerdévot » ¤ « 1809 - Attestation de quête pour l'acquisition de la chapelle de Kerdévot » ¤ « 1802-1807 Le domaine gabéricois de l'Ordre national de la Légion d'honneur » ¤ « 1809 - Vente par expropriation forcée des deux tenues de Kerdudal » ¤ |
1794 - Fuite à Pragues
Le recteur réfractaire Alain Dumoulin s'enfuit à Lièges, puis à Prague où il devient précepteur d'une famille princière. Il remporte des prix littéraires pour des écrits en latin. Il publie en 1800 une grammaire « latino- celtica », une des premières grammaires du breton. |
Alain Dumoulin revenu en Finistère après la signature du concordat, meurt en 1811. En savoir plus : « Alain Dumoulin (1748-1811), prêtre et écrivain » ¤ « Grammaire latine et bretonne de Dumoulin (Prague, 1800) » ¤ « ROUZ Bernez - Alain Dumoulin dans la tourmente révolutionnaire » ¤ |
1795, février - Municipalités cantonales
Création des municipalités cantonales. La municipalité d'Ergué Armel comprenait Penhars, Saint-Evarzec, Kerfeunteun et Ergué-Gabéric. Chaque municipalité groupait environ 5 000 personnes. Jean Riou est nommé maire d'Ergué-Gabéric à cette occasion. |
En savoir plus : « 1795 - Placard brestois d'installation de la municipalité de l'an III » ¤ « DOUGUET Jean-François - Les municipalités d'Ergué-Gabéric sous la Révolution » ¤ |
1795, septembre - Fanatiques à Kerdévot
Un rapport du représentant du peuple à Brest signale un rassemblement de fanatiques à Kerdévot, au mépris des lois sur l'exercice du culte. Le drapeau blanc flotte sur le clocher ... |
On parle d'un « acte extérieur de religion », en l'occurrence le pardon de Kerdévot, ce qui était interdit par la loi Républicaine. En savoir plus : « 1795 - Dénonciation d'un pardon anti-constitutionnel à Kerdévot » ¤ |
Thème de l'article : Etude de documents anciens Date de création : mai 2006 Dernière modification : 31.05.2023 Avancement : [Développé] |