1793 - Levée de 12 citoyens pour le contingent communal - GrandTerrier

1793 - Levée de 12 citoyens pour le contingent communal

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§ E.D.F.

Douze hommes gabéricois sont désignés pour faire partie des 300.000 soldats demandés par la Convention Nationale, parmi les 375 du contingent du district de Quimper

On trouvera également ici un extrait relatif à la contestation populaire observe à Briec.

Autres lectures : « 1789 à 1799 - Les dates clefs de la Révolution à Ergué-Gabéric » ¤ « 1794 - Réquisition des chevaux de l'an 2 de la République » ¤ « 1799 - Désignation des 4 conscrits mobilisables de l'an 7 » ¤ « 1802 - Tirage au sort de 2 conscrits pour le contingent de l'an 11 » ¤ 

1 Présentation

Trois documents conservés aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 14 L 27.

Ces documents sont relatifs à la contribution locale à la levée nationale des 300.000 hommes suite à la loi du 24 février 1793 votée par la Convention et défendue énergiquement par Danton. L'année précédente, le gouvernement révolutionnaire avait proclamé la patrie en danger, et lancé un appel aux volontaires. Ceux-ci, aux côtés des vétérans de l’ancienne armée royale, remportent des victoires, mais elles ne suffisent pas à ramener la paix. En 1793 tous les hommes valides de 18 à 40 ans sont potentiellement réquisitionnés. Dès le 9 mars des représentants sont envoyés en mission dans les différents départements pour accélérer cette levée.

Le premier document, daté du 21 mars 1793, donne la liste des 12 gabéricois désignés par tirage au sort pour faire partie du contingent national. Trois élus surveillent la procédure de tirage : Yves Le Meur procureur de la commune, François Laurent [1] maire et Jean Lejour [2] officier municipal. Les malchanceux sont tous des différentes fermes d'Ergué-Gabéric, sauf un quimpérois qui remplace René Le Signour de Keranroux, sans doute contre rémunération.

À noter que parmi les conscrits, deux d'entre eux sont de jeunes meuniers qui, du fait sans doute de leur robuste constitution, formaient souvent des candidats idéaux pour grossir les rangs de l'armée, comme cela se remarquera de nouveau à la conscription de l'an 7.

Le deuxième document est la délibération du Directoire de District de Quimper où sont notés les nombres d'hommes à fournir par commune. Le nombre requis pour la commune de Briec semble plus important que dans les autres communes.

 

Dans le troisième document relatif à Briec qui nous apprend comme se passe la procédure de désignation, on remarque une résistance locale des habitants face aux autorités en charge de la réquisition : « Je compte sur la liste le nombre des citoyens qui devaient concourir à cette levée, ils sont au nombre de 369, je fais 333 billets blancs et 36 billets noirs (...) Il se fait un grand mouvement dans l'assemblée (...) Un grand nombre dans l'église en sortent tout à coup et se réunissent de nouveau aux opposants du dehors (...) Je leur ai renouvelé au nom de la loi l'invitation et l'ordre d'y obtempérer, il ne m'a été répondu que par des nan, nan, des cliquetis des bâtons, et par les mots : Dao, Dao. Le gendarme Allet qui était à côté de moi a reçu au même instant un coup sur les bras. ».

2 Transcription

Procès-verbal gabéricois :

21 mars 1793

Copie du procès-verbal de la levée d'Ergué-Gabéric

L'an mil sept cent quatre vingt treize le deux de la république française ; le vingt un mars les citoyens de la commune d'ergué gaberic assemblés dans la salle du club au collège de Quimper en vertu du décret du 24 février dernier concernant le recrutement de l'armée, après en avoir entendu lecture tant en français qu'en breton, qui leur a été faite par le citoyen Sébastien Legall commissaire nommé pour surveiller l'exécution dudit décret dans la commune d'ergué gaberic, en présence d'Yves Le Meur procureur de la commune, de François Laurent [1] maire et de Jean Lejour [2] officier municipal, ont unanimement déclaré être tous d'avis d'admettre l'effort pour la levée de douze citoyens qui forment le contingent de leur commune. [...] ayant été adoptés généralement dans l'assemblée, il a été procédé au tirage du sort en présence des officiers municipaux [...] par le soussigné commissaire, après avoir observé toutes les formalités nécessaires par l'effet duquel tirage le sort est tombé scavoir

1° à Guillaume Pellaé demeurant rue Brizieu de cette ville qui a déclaré marcher pour Rene Le Signour de Keranroux.

2° à Sebastien Lepetillon de Kernoas.

3° à Allain Piriou du moulin du Cleuziou

4° à Yves Coustans de Kerdoher

5° à Joseph Mallegoll de Kernaou

6° à Jean Louis Huitric de Kerhuel

7° à Jean Le Bras de Kerho

8° à Corentin Leroux de Kersaux

9° à Louis Jacques de Kerlaviou

10° à Philippe Chessme de Kergulas

11° à Corentin Rosâbé de Kerurvois

12° à Joseph Le Brénner du moulin du Cleuziou.

De tout quoi il a été rapporté le présent procès-verbal, après avoir proclamé les noms des citoyens y inscrits à valoir et servit ainsi que de raison pour copie en être délivrée au procureur [...] conformément à l'article 23 dudit décret du 24 février dernier. Fait à Quimper sous les seings de Yves Meur, de François Laurent [1] maire, et de Jean Lejour [2] officier municipal, et sous celui du soussigné commissaire les dit jours et an, ainsi signés sur le procès verbal Yves Lemeur procureur de la commune, François Laurent maire [1], Jean Lejour [2] officier municipal et Legall commissaire.

Pour expédition

Le Gall commissaire

 

Registre du district :

Extrait du registre des délibérations du directoire du district de Quimper. Du 4 mars 1793 l'an 2e de la République.

Séance tenue par Allain Jacques Kernaffen administrateur. Présent Corentin Vinoc substitut du procureur syndic.

Vu la lettre du département du trois de ce mois, vu son arrêté du même jour qui fixe le contingent du district de Quimper pour le recrutement de l'armée à 375 hommes.

Vu les différentes dispositions des décrets des 21, 23, 24, et 25 février 1793. Oui le substitut du procureur syndic. Le directoire eu égard à la population des municipalités de l'arrondissement et à la quantité d'hommes qu'elles ont fournis tant à l'armée de terre qu'à celle de mer, arrête de fixer et fixe ainsy qu'il suit le contingent de chaque commune pour compléter le nombre d'hommes à fournir pour leur recrutement de l'armée :

Quimper fournira vingt hommes. Kerfeuteun fournira douze hommes. Ergué-Gabéric douze hommes. Ergué armel dix hommes. St Evarzec six hommes. Penhars Six hommes. Briec trente six hommes (...)

Et pour suivre et surveiller l'exécution des décrets de la Convention le Directoire nomme pour commissaire dans la municipalité de Quimper le citoyen Vinoc, dans celle de Kerfeunteun le citoyen Boisjaffrai, dans celle d'Ergué-Gabéric le citoyen Le Gall greffier de juge de paux, (...) dans celle de Briec le citoyen Kernaffen (...)

Pour expédition Allain Kernaffen. Ambroise du Haffond

Contestation à Briec :

Le quatorze mars mil sept cents quatre vingt treize l'an second de la république française.

Alain Kernaffen administrateur du district en exécution de l'arrêté du Directoire du 4 de ce mois qui le commet pour suivre et surveiller à Briec la levée du contingent de cette commune dans le recrutement des trois cents milles hommes décrété par la loi du 24 février dernier, je me suis rendu au bourg de Briec accompagné des gendarmes (...)

Je compte sur la liste le nombre des citoyens qui devaient concourir à cette levée, ils sont au nombre de 369, je fais 333 billets blancs et 36 billets noirs. Les billets sont roulés par deux officiers municipaux. Je les dépose dans un sac que tenaient deux autres membres de la municipalité en les comptant à haute voix. J'étais à la fin de cette opération, il se fait un grand mouvement dans l'assemblée ; les citoyens entrés insensiblement et en assez grand nombre dans l'église où ils étaient tous très tranquilles et sans armes, en sortent tout à coup et se réunissent de nouveau aux opposants du dehors. Je suis allé les trouver dans le cimetière lorsque les billets ont été comptés et mis dans le sac. Je leur ai renouvelé au nom de la loi l'invitation et l'ordre d'y obtempérer, il ne m'a été répondu que par des nan, nan, des cliquetis des bâtons, et par les mots : Dao, Dao. Le gendarme Allet qui était à côté de moi a reçu au même instant un coup sur les bras (...)

3 Original

4 Annotations

  1. François Laurent fut maire de la commune de 1793 à 1795 et de 1797 à 1800: « François Laurans, maire (1793-1795 1797-1800) ». [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3]
  2. Jean Le Jour fut maire de la commune de 1800 à 1806 : « Jean Le Jour, maire (1800-1806) ». [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3]


Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens

Date de création : Août 2010    Dernière modification : 31.08.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]