1540 - Adveu du manoir de Kern(a)ou présenté par Charles Kersulgar
Un article de GrandTerrier.
| Cet aveu [1] est la déclaration par Charles Kersulgar pour son manoir de Kernaou et les villages de Lesonmenech (Lezouanac'h aujourd’hui), Kerdohal, Chevardiry et Keranhenaff (Kernéno, inclus dans Kerdilès) ...
Documents conservés aux Archives départementales de Loire-Atlantique et du Finistère : l'aveu sur papier parcheminé de 1540 (AD44 B2031), et sa transcription partielle dans le registre d'inventaire des aveux de Kempercorantin (AD29 A85, avec le folio 498 correspondant à la déclaration), le précédent aveu 497 de ce registre étant la déclaration en 1475 de Kernaou par Henri Kersulgar père et fils. Autres lectures : « Les Kersulgar, nobles de Mezanlez et Kernaou, 15e-17e siècles » ¤ « 1454-1646 - Tous les adveus d'Ergue-Caberyc dans l'inventaire ADF-A85 de Kempercorantin » ¤ « 1481 - Monstre de l’Evesché de Cornouailles » ¤ « 1536 - Réformation des personnes et des terres en Ergué-Gabéric » ¤ « 1668 - Reconnaissance de l'antienne extraction noble de François de Quersulgar » ¤ « 1796 - Estimation et adjudication du moulin de Kernaou » ¤ « Familles nobles gabéricoises » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
Jusqu'à très récemment on connaissait uniquement le registre d'inventaires conservé à Quimper sous la cote A85 pour authentifier les déclarations nobles de propriété, dont notamment celle du manoir de Kernaou par les Kersulgar en 1475 et 1540. Nous avons retrouvé aux Archives départementales de Loire-Atlantique l'aveu On sait très peu peu de choses sur ce Charles, « escuyer seigneur de Kernou », si ce n'est qu'il représente la 3e génération détentrice de Kernaou (son père et son grand-père se prénommaient Henri, et son arrière grand-père Alain a fondé également la succession des Kersulgar du village voisin de Mezanlez) et que les deux générations suivantes y resteront jusqu'au 17e siècle. Charles est déclaré dans les registres de Réformation de la Noblesse de Cornouaille en 1536 : « Charles de Kersulgar, sieur de Kernouë ». Les 5 générations de Kersulgar à Kernaou : Henri de Kersulgar (1475) x Jeanne Prévost (dame héritière de Kernou) └>Henri II de Kersulgar (1475) x Marie Moysan └> Charles de Kersulgar, (1540, 1536, 1554) └> Louis de Kersulgar, seigneur de Kernaou (1562, 1580) x Marie Saludenn └> René de Kersulgar, écuyer, seigneur de Kernaou x 1624 Marie Autret, fille de René Autret Le lieu de Kernaou a fait l'objet d'un acte daté de 1475 et présenté par Henri Kersulgar père et fils, avec cette formule transcrite dans le registre A85 : « Henri Kersulgar garde naturel de Henri son fils pour le manoir de Kernou et apartenances », le premier Henri ayant hérité des lieux par le biais de son épouse Jeanne Prévost. Dans un acte daté 27 février 1479, Henri de Kernaou et Yvon de Mezanlez sont qualifiés de « freres germains ». Henri se fait représenter en 1481 à la montre |
On trouvera ci-dessous une tentative de transcription du document original de 1540, avec en regard ce qui a été retenu et résumé dans le registre d'inventaire A85 plus tardif. Le manoir est décrit "ET PREMIER" en première des 8 pages : « où demeure le sieur Kersulgar en la dite paroisse d'Ergue Caberic, contenant soubz maisons, ayre, pourpris et terres chaudes envyron treize journaux ». Les villages et terres constituant le domaine noble de Kernaou sont dans l'ordre Coat Piriou (Quoet Quiriou), Lezouanac'h (Lesonmenech), Kerdohal, Chevardiry, Kernéno-Kerdilès (Keranhenaff), Meouet (Mezhouet) et également quelques terres à Briec et à Chateaulin. Au 17e siècle le domaine de Kernaou tombera par succession maritale dans l'escarcelle des familles nobles voisines de Kerfors et Lezergué, à savoir les Autret et de La Marche. |
[modifier] 2 Transcriptions
Aveu complet, 1540
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Suite et fin de l'aveu de 1540
Registre d'inventaire A85, folio 498
Registre d'inventaire A85, folio 497
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[modifier] 3 Originaux
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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[modifier] 4 Annotations
- Aveu, s.m. : déclaration écrite fournie par le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief, à l'occasion d'un achat, d'une succession ou rachat. L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief. La description fourni dans l'aveu indique le détail des terres ou tenues possédées par le vassal : le village dans lequel se situe la tenue, le nom du fermier exploitant le domaine congéable, le montant de la rente annuelle (cens, chefrente, francfief) due par le fermier composée généralement de mesures de grains, d'un certain nombre de bêtes (chapons, moutons) et d'une somme d'argent, les autres devoirs attachées à la tenue : corvées, obligation de cuire au four seigneurial et de moudre son grain au moulin seigneurial, la superficie des terres froides et chaudes de la tenue. Source : histoiresdeserieb.free.fr. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1]
- Montre, s.f. : revue militaire de la noblesse. Tous les nobles doivent y participer, munis de l’équipement en rapport avec leur fortune. Les ordonnances du duché de Bretagne spécifient minutieusement l’armement de chaque noble en fonction du revenu déclaré. Organisation maintenue après le rattachement du duché de Bretagne au royaume de France. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Foi et hommage, s.f. et s.m. : le vassal devait la foi et l'hommage, lorsqu'il entrait en possession de la terre, et lorsque le seigneur le demandait. La foi traduisait un lien personnel ; l'hommage, une reconnaissance du fief (Dict. de l'Ancien Régime). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
- Rachapt, rachètement, s.m. : en terme de coutume droit du au seigneur à chaque mutation du fief (dictionnaire Godefroy 1880). Droit du au seigneur par un nouveau tenancier après une succession qui est appelé également relief ou rachat des rentes (Dict. de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1]
- Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 5,6]
- Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10 6,11 6,12 6,13 6,14 6,15 6,16 6,17 6,18 6,19 6,20 6,21 6,22 6,23 6,24 6,25 6,26 6,27 6,28 6,29 6,30 6,31]
- Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,00 7,01 7,02 7,03 7,04 7,05 7,06 7,07 7,08 7,09 7,10]
- Chefrente, s.f. : rente perpétuelle payable en argent ou en nature au seigneur suzerain par le détenteur d'un héritage noble. La chefrente était en principe immuable (Yeurch, histoire-bretonne). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2]
- Frostages, s.f.pl. : terres incultes, friches, terres vaines et vagues ou terres froides. En breton le terme existe : Fraost , ad. g. -où (en) friche, parfois clair, desserré, & brut, grossier (dictionnaire Favereau). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1]
- Comble, s.f. et adj. : mesure de capacité pour les grains, probablement la mine comble, c'est-à-dire 6 boisseaux ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. En région quimpéroise le terme comble est plutôt donné comme équivalent d'un grand boisseau comble, par opposition à un simple boisseau ras. Soit précisément 67 litres pour le froment, 82 pour le seigle, et 80 pour l'avoine [¤source : Document GT de 1807]. La comble se distincte de la raze ; le terme est utilisé aussi comme adjectif pour préciser que la hauteur en son milieu dépasse le bord de récipient de mesure, par opposition à l'adjectif "rase". [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1 10,2]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 12,0 12,1]
- Pourpris, s.m. : enceinte, un enclos et parfois une demeure, dans la France de l'ancien régime, et par métonymie l'espace ainsi entouré, c'est-à-dire le jardin. La réalité désignée dépasse celle d'un simple jardin en ce qu'elle recouvre les différents éléments d'un domaine physiquement bien délimité et fermé (mur, fossé, etc.). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Parc, park, s.m. : champ clos, procédant d'un emprunt du moyen breton parc au vieux français parc "lieu clos" en général. Le gallois parc et le cornique park sont issus de l'anglais park, également emprunté au vieux français (Albert Deshaye, dictionnaire des noms de lieux bretons). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Estage, s.m. : habitation, demeure, bâtiment destiné à divers buts (Dictionnaire Godefroy 1880). Dans les documents d'aveux ou d'inventaire de succession, le terme désigne un corps de ferme et ses dépendances, et par extension est synonyme de tenue ou de convenant. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Décembre 2012 Dernière modification : 19.07.2020 Avancement : |