1796 - Estimation et adjudication du moulin de Kernaou
Un article de GrandTerrier.
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La gestion des propriétés séquestrées au titre des biens nationaux pendant la période révolutionnaire. Archives privées de Mme Régine de Kerlivio-Azori et documents conservés aux Archives Départementales du Finistère. Autres lectures : « 1799-1818 - Renables et baux du moulin de Kernaou » ¤ « Espace Biens Nationaux » ¤ « 1794-1795 - Estimation et adjudication du manoir de Kernaou » ¤ « 1793-1805 - Sommier des comptes ouverts avec chaque émigré pour les biens nationaux » ¤ « Ancien cadastre et photos des ruines du moulin de Kernaou » ¤ « Les moulins d'Ergué-Gabéric » ¤ « 1809 - État des moulins à farine d'Ergué-Gabéric » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
Le moulin de Kernaou, exploité par le meunier Guillaume Rospabé, est une propriété foncière de « l'émigré Lamarch père », en l’occurrence François-Louis de La Marche, seigneur de Lezergué, réfugié sur l'île de Jersey où il décède en 1794, alors que son fils aîné Joseph-Louis est exilé en Guadeloupe. Les biens des de La Marche à Kernaou sont confisqués et, lors des ventes séparées, Jean-Marie Le Roux, négociant et avoué à Quimper, devient acquéreur du manoir, de la métairie de Ty-Plouz et du moulin. Contrairement aux adjudications du manoir et de la métairie, l'acquisition du moulin se fait sans enchères publiques. Le montant payé de 1573 francs est fixé par un document d'estimation rédigé par les experts Le Blond et Le Bour selon une abaque spécifique : multiplication par 18 ou 22 des rentes annuelles agricoles (49 francs) et meunière (15 francs), et addition de la « souche » |
Après la vente de l'an 4 (1796), le bail du meunier Guillaume Rospabé est maintenu dans un premier temps. Mais dans le Sommier des comptes des émigrés, après le décompte des recettes de l'an 6 (1798), il y cette mention : « Meunier insolvable est entré à l'hospice » ; il décédera à Quimper en 1806 [2] .
Fin 1799, Jean-Marie Le Roux fera rédiger un nouveau « renable » |
[modifier] 2 Transcriptions
Estimation, 18 prairial an 4 (06.06.1796)
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Certificat de vente, 18 prairial an 4 (23.06.1796)
Sommier des comptes des émigrés
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[modifier] 3 Originaux
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[modifier] 4 Annotations
- Souche, s.f. : ustensiles d'un moulin donné à louer, estimés lors d'un début de bail, avec régularisation de loyer en cas de moins-value ou de plus-value. Autre terme synonyme utilisé en Bretagne : petit renable. Source : Dict. des droits d'enregistrement, Hayet, 1823. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3]
- Décès - 05/05/1806 - Kerfeunteun (Moulin De Kergadou) de ROSPABE Guillaume. Meunier, âgé de 55 ans. Conjoint : Marie GOURMELON. Témoins : Joseph Gourmelen, 62 ans, du moulin de Troheir, meunier et beau-frère; Rolland Gourmelen, 50 ans, du moulin de Kergadou, meunier et beau-frère. Notes : Domicilié à Quimper. Dcd la veille. [Ref.↑]
- Renable, s.m. : état des lieux, l'adjectif renable ou raisnable signifiant en vieux français « en bon état », et étant dérivé aussi en basse-Bretagne du terme breton « Renabl, plur. -où » pour « inventaire ». Ce renable était pratiqué essentiellement pour inventorier les biens des meuniers lors des renouvèlements de baux. Il y avait le grand renable pour les aménagements extérieurs (les vannes d'amenée ou de fuite, les rigoles ou biefs, les chaussées) et le petit renable dans lesquels étaient inventoriés et valorisés tous les appareils à l'intérieur du bâtiment du moulin (le grand fer, la meule dormante et la meule courante, la roue ou la pirouette, les cordes). Le terme de souche peut être un synonyme de petit renable dans certains documents d'archives. Par extension le terme renable désigne la valeur mobilière du moulin, les meuniers devaient acquitter cette somme lors de leur entrée en jouissance, et la somme leur étant rendue à la fin du bail si le moulin était jugé bien entretenu. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2 3,3]
- Glé, s.m. : chaume ; en Bretagne, glé se dit encore pour signifier chaume de paille ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. Le mot "gled" est issu du latin gladiolus (épée courte) et aussi gladius (glaïeul) à cause de sa forme lancéolée des feuilles de cette plante. Ce glaïeul n'est autre que l'iris jaune des marais. A la fin du XIe siècle, en ancien français, il se nomme "glaid" et vers 1160, "glai", en Bretagne c'est le "gled". Il désigne le glaïeul (iris des marais) jusqu'au XVIIIe s., plus tard au XIXe s. le "gled" est à la fois: iris des marais, carex (laîche), roseaux et joncs, c'est à dire, les végétaux de zones humides, servant à couvrir, maisons et dépendances. Le mot évolue en "glé" au XIXe s. et les maisons couvertes de végétaux deviennent des chaumières. Le chaume était bien connu autrefois, c'était le chaume du seigle, matière noble réservée à la toiture des petits manoirs et aux habitations. Source : Michel Mauguin. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2]
- Brossage, s.m. : « maçonne en simple brossage », « maçonné en brossage », ou « construite en brossage », désigne des murs faits de pierres de taille dont les joints sont brossés, par opposition aux maisons « de simple maçonne » qui sont faites de pierres plus petites en schistes tout-venant, non jointées. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2]
- Franc, s.m. : terme utilisé dans l'expression "de franc" pour désigner dans les aveux les largeurs des bâtiments en pieds . Au 17e siècle on trouve les expressions "de franc par le dehors" ou alors "de franc par le dedans", les mesures pouvant être prises entre deux longères (murs extérieurs). Source : site de C. Duic (doc). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1]
- Longère, s.f. : mur principal d'une bâtisse. Ce terme n'avait la même signification qu'aujourd'hui, il désignait, non pas un bâtiment de forme très allongée, mais dans un bâtiment donné, le mur de façade et le mur arrière. On parlait donc de la longère de devant et de la longère de derrière. Quant à l'appentis, comme il s'appuyait contre la maison, il n'avait évidemment qu'une longère. Source : Jean Le Tallec, La vie paysanne en Bretagne sous l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2]
- Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1 9,2 9,3 9,4]
- Chaussée, s.f. : barrage, ouvrage maçonné submersible en travers d'un cours d’eau naturel, avec une partie supérieure appelée déversoir, permettant l’amenée de l’eau de la rivière vers le moulin. Source : riverainsdefrance.org. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1]
- Framboy, fembroi, s.m. :débris végétaux pour fabriquer le fumier par le piétinement des bêtes ; la boue résultante était appelée le « framboy ». Le mot se disait au départ « fembroi » (latin fimarium, dérivé de fimum : fumier). Puis, par métathèse (déplace-ment du r), il est devenu « fremboi », puis « frembois ». Le lieu où se trouvait ce tas de fumier était généralement dénommé dans les actes la « cour à frambois » ou « pors à framboy ». [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Prateau, s.m. : du mot breton pradell "petit pré", et peut être du vieux français praetel. Source : R. Bellec (forum CGF). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Septembre 2019 Dernière modification : 23.02.2020 Avancement : [Développé] |