1692 - Le domaine congéable de Kerdudal sous René-Louis de La Marche et Guy de Charmoy - GrandTerrier

1692 - Le domaine congéable de Kerdudal sous René-Louis de La Marche et Guy de Charmoy

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§ E.D.F.
Deux déclarations, l'une étant en double, de la part des ménagers du domaine congéable de Kerdudal, ce dernier étant propriété de Louis-René de La Marche, seigneur de Kerfors et des héritiers de Guy de Charmoy.

Document familial détenu à titre privé et communiqué en 2016 par Jérôme Salaun, dernier exploitant de l'une des exploitations agricoles du village de Kerzu(da)l.

Autres lectures : « Plans du village de Kerdudal » ¤ « Toponymie Kerdudal/Kerzudal » ¤ « 1450-1540 - Adveus pour Ker(t/d)ug(d)oal extraicts de l'inventaire de Quimpercorantin » ¤ « Kerdudal, matrice parcellaire de 1834 » ¤ « Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles » ¤ « 1731 - Dénombrement de Kerelou par Pellu-Lizien suite au décès de Pezron Lozach » ¤ « Jérôme Salaun, agriculteur et mémoire de Kerzudal, Pont-Mein et Ste-Appoline » ¤ « Explications toponymiques pour Ti Bur » ¤ 

1 Présentation

Il s'agit ici des descriptions précises datées de 1692 (« mil six cent nonante deux ») des deux tenues du village de Kerdudal : l'une exploitée par Noel Le Caugant, l'autre habitée par un dénommé Le Galand et par une veuve Déniel née Jannès.

Les deux tenues ont toutes deux un propriétaire noble, à savoir René-Louis de La Marche de Kerfors, qui est probablement celui qu'on connait sous le prénom de Louis-René et qui se maria en 1686 à Marie-Rose de Tréouret de Kerstrat. Leur fils prendra le titre de seigneur de Lezergué, mais en 1692 Lezergué est encore dans les mains des héritiers de son ancien seigneur Guy Autret, ce qui explique que dans le document relatif à la deuxième tenue, il est mentionné également Guy de Charmoy [1] et Yves du Menez [2].

Une particularité commune aux deux tenues est la mention des habitations secondaires sous l’appellation « buron » [3]

  • « La maison appellée Le buron [3] qui a vingt et sept pieds [4] de long, de hauteur sept, de franc [5] douze, couverte de gleds [6], et construite de pierres de massonnage [7], fors la porte et une fenettre et l'ornemment des pignons qui sont de pierres de taille. »
  • «  Le buron [3] aussi couvert de gleds [6] construit de simple massonnage [7] fors la cheminée, la porte et la fenettres qui sont de pierres de, contenant de long trente deux pieds [4], de hauteur six et demy, douze pieds [4] de franc [5] avec un escalier en treine. »

Par rapport aux maisons principales, si on exclut la hauteur de la 2e qui est à 2 étages, les burons aux toits de chaume (« gleds » [6]) ont des dimensions équivalentes : 9 à 10 mètres de façade (27 à 32 pieds [4]), 2,2 mètres de haut et 4 mètres de profondeur. On est loin des petites cabanes, ou des abris en lause des chevriers auvergnats.

 

Plus célèbre que les burons de Kerdudal, le château du Buron à Vigneux-de-Bretagne près de Nantes, appartenait à Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, qui y vint à huit reprises entre 1646 et 1689 : « Je fus hier au Buron, j'en revins le soir. Je pensai pleurer en voyant la dégradation de cette terre. Il y avait les plus vieux bois du monde; mon fils, dans son dernier voyage, lui a donné les derniers coups de cognée. »

On trouve aussi d'autres burons dans les actes d'Ergué-Gabéric datés du 17e siècle. Ainsi à Kerelou, une « autre maison avec fin escallier au dehors construite aussi de pierres de taille pareillement couverte de paille contenant en longueur trante un pieds de hauteur douze pieds et de largeur deux pignons en arc douze pieds icelle maison nommé vulgairement le Buron »

Plus près de Kerdudal, on peut aussi s'interroger sur les origines mystérieuses du lieu-dit « Ty-Bur ». Faute d'explications historiques locales, le lieu-dit évoque le nom ancien de la ville de Tivoli, et du fait que les cadastres anciens mentionnent le lieu également Kerjenny on raconte des histoires de muses anglaises. Il est plus plausible que le terme « bur » provient de l'ancien mot français « buron ». Quand on sait que Kerdudal est prononcé Kerzul localement, on peut penser que Buron pouvait être abrégé en Bur. Le nom de Villa de Ty-Bur est cité dans les journaux de 1881, 1898 et 1920 lors des ventes de la propriété, avec également dans les annonces la mention de Kerjenny désignant le hameau, alors que Ty-bur est la ferme agricole.

Et enfin, l'occasion est de rappeler cette ancienne expression populaire désignant un SDF, « Il n'a ni maison, ni buron », c'est-à-dire une personne qui n'a point de lieu certain pour y coucher ou y dormir.

2 Transcription

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Document du 14.05.1692

14 mai 1692. f 2 sur Lebos cond fin

Devant nous notaires royaux de la cour et séneschaussée de Quimper avec soumission y jurée a comparu Noel Le Caugant menager de(meur)ant au lieu de Kerdudal en la paroisse d'Ergué-Gabéric, lequel connoist et adüoue tenir à titre de bail convenantier [8] à domaine congéable [9] et séparable à l'usement du pais de et sous messire René-Louis de la Marche seigneur de Kerfors, Pennhelen et Le Douluen ... Les maisons, terres et héritages cy après situées audit lieu de Kerdudal en la paroisse d'Ergué-Gabéric constituants en la maison principalle - appellée tyanné - couvertes de gled [6], construite de massonnage [7] fors les portes, fenettres, cheminée et garniture des pignons qui sont de pierres de taille, contenant vingt sept pieds [4] de long, huit de hauteur, et quatorze de franc [5]. La maison appellée Le buron [3] qui a vingt et sept pieds [4] de long, de hauteur sept, de franc [5] douze, couverte de gleds [6], et construite de pierres de massonnage [7], fors la porte et une fenettre et l'ornemment des pignons qui sont de pierres de taille. L'écurie de ladite tenue couverte aussi de gleds [6], construite de massonnage [7], contenant de long quinze pieds [4] et demy, de hauteur cinq pieds [4] et demy et de largeur huict pieds [4]. Un puy qui a de profondeur en terre treize pieds [4] avec une couronne de pierres ... pieds [4] de hauteur. La cour ...

§ Page 2 - muraille, dans lesquelles il y a une maison ...

§ Page 3 - au chemin appellé Carront Kerleur, et de l'orient ...

§ Page 4 - sur un frostage appellé tromeur. Item ...

§ Page 5 - de champart lors ... des terres, au payement...

ou deffectueuse ayant plus ample connoissance des choses, et parce qu'il a ainsy voulu de consent, nous dits notaires l'avons de con consentement condamnée, fait et gré à Quimper sous les seign de Me Allain Hemon, requerant le dit Caugant disant ne scavoir signer et les nottres ce jour quatorziesme de may après midy mil six cent nonante deux.

(signatures)

Déclaration du lieu du Caugan à Kerdudal du 14 mai 1692. 9913 p (signature)

Kerdudal. 14 mai 1692

 

Document du 17.05.1692

17 may 1692

Ce jour dixseptiesme de may avant midy mil six cents nonante deux, devant nous notaires royaux de la cour et sénéchaussée de Quimper avec soumission y jurée ont comparus Ambroise Le Galland et Marie Jannès veuve de deffunt Jan Deniel et tutrice des enfants mineurs de leur mariage, ménagers demeurants au lieu de Kerdudal en la paroisse d'Ergué-Gabéric, lesquels connoissent et advouent tenir et profiter à domaine congéable [9] et reparable à l'usement de pis et terroies de Cornouaille de ce sous messire René-Louis de La Marche seigneur de Kerfors, Penhelen et autres lieux, et sous messire Yves du Menez, seigneur de Lezurec tuteur des enfants mineurs de deffunt messire Guy de Charmoy, seigneur de Kerarret et de la C(oudraye). Les maisons, terres et héritages cy après indivis entre les dits seigneurs scavoir et la dite Jannes. Une maison nommée Tyanné construite de maçonnage [7] et brossage [20] à deux ettages, dont les portes, fenettres et garnitures des pignons sont de pierre de taille contenante de long vingt deux pieds [4] et demy de hauteur treize, et de franc [5] quatorze pieds [4] et demy, couverte de gleds [6], autre maison appellée Craou bras construiste de simple massonage [7] fors les portes et fenettres qui sont de taille et les corniches des pignons, contenant de long vingt huict pieds [4], de franc [5] douze, et huict de hauteur. Le buron [3] aussi couvert de gleds [6] construit de simple massonnage [7] fors la cheminée, la porte et la fenettres qui sont de pierres de, contenant de long trente deux pieds [4], de hauteur six et demy, douze pieds [4] de franc [5] avec un escalier en treine. L'écurie couverte de gleds [6] baptie de

§ Page 2 - simple massonage, qui a quatorze pieds et demy ...

§ Page 3 - construite de massonage fors les ..., la porte ...

§ Page 4 - terres du lieu du Quelennec appelés parcou merer ...

§ Page 5 - qui la sépare de stangaguer deppendant de Lezebel ...

§ Page 6 - un journal de terre serant au nord le chemin cy-dessus ...

§ Page 7 - à moitié entrées. Un comble de froment, deux combles ...

fait de gré à Quimper sous le seign de M. Allain Hémon requerant le dit Le Galland, celui de Pierre Philippe requerant de la dite Jannes disante ne scavoir signé, et les nottres le dit jour et an que devant.

(signatures)

3 Originaux


4 Annotations

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  1. Guy de Charmoy était le petit fils du demi-frère de Guy Autret décédé le 3 avril 1660. Il hérite du chateau de Lesergué par une vente du 9 janvier 1672. [Ref.↑]
  2. Yves Autret, le demi-frère de Guy Autret, avait épousé une Marie du Menez. Voir Arbre dressé par Hervé Torchet, « La double vie littéraire de Guy Autret - Biographie », Edition La Perenne, page 151 : Image:ArbreTorchetSuccessionGuyAutret.jpg [Ref.↑]
  3. Buron, s.m. : mot breton signifiant petite maison, tiig bihan, formes fléchies "buronoù, puron, puronoù, vuron, vuronoù" (dictionnaire breton http://meurgorf.brezhoneg.bzh/). Gilles Ménage : C'est probablement une petite maison de paysan, une chaumière. Dictionnaire Antoine Furetière : "Vieux mot François qui signifioit autrefois, Lieu où on se retiroit pour boire & manger. Il n'a plus d'usage qu'en cette phrase proverbiale, Il n'a ni maison, ni buron, pour dire, qu'il n'a point de lieu certain où il couche, ni où il vive. En Auvergne on appelle buron, un petit toit de Berger ou de Chevrier basti sur le haut de la montagne, où il se retire, quand le temps permet d'y mener paistre ses troupeaux". Dictionnaire Albert Deshayes : Buron "buron" note le cas régime du germanique bur "habitation" ; ce terme pourrait être un emprunt direct ou tardif, le vieux français ayant buiron "petite maison, cabane". [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4]
  4. Pied, s.m. : unité de mesure de longueur divisée en 12 pouces, et d'environ 32-33 cm. En France, avant la réforme de Colbert en 1668, le pied de roi ancien avait une valeur de 326,596 mm. En 1668 une tentative de normalisation fut tentée avec la nouvelle toise dite de Chatelet pour une mesure de 324,839 mm. Cette valeur fut conservée en 1799 avec l'introduction du mètre estimé à environ 3,09 pieds [¤source : Wikipedia]. On note une valeur de 3,07 pieds dans un document GrandTerrier de 1808[Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 4,10 4,11 4,12 4,13 4,14 4,15 4,16 4,17 4,18 4,19 4,20 4,21 4,22 4,23 4,24 4,25 4,26 4,27 4,28 4,29 4,30 4,31 4,32 4,33]
  5. Franc, s.m. : terme utilisé dans l'expression "de franc" pour désigner dans les aveux les largeurs des bâtiments en pieds . Au 17e siècle on trouve les expressions "de franc par le dehors" ou alors "de franc par le dedans", les mesures pouvant être prises entre deux longères (murs extérieurs). Source : site de C. Duic (doc).  [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,00 5,01 5,02 5,03 5,04 5,05 5,06 5,07 5,08 5,09 5,10 5,11 5,12 5,13]
  6. Glé, s.m. : chaume ; en Bretagne, glé se dit encore pour signifier chaume de paille ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. Le mot "gled" est issu du latin gladiolus (épée courte) et aussi gladius (glaïeul) à cause de sa forme lancéolée des feuilles de cette plante. Ce glaïeul n'est autre que l'iris jaune des marais. A la fin du XIe siècle, en ancien français, il se nomme "glaid" et vers 1160, "glai", en Bretagne c'est le "gled". Il désigne le glaïeul (iris des marais) jusqu'au XVIIIe s., plus tard au XIXe s. le "gled" est à la fois: iris des marais, carex (laîche), roseaux et joncs, c'est à dire, les végétaux de zones humides, servant à couvrir, maisons et dépendances. Le mot évolue en "glé" au XIXe s. et les maisons couvertes de végétaux deviennent des chaumières. Le chaume était bien connu autrefois, c'était le chaume du seigle, matière noble réservée à la toiture des petits manoirs et aux habitations. Source : Michel Mauguin. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10]
  7. Maçonnage, s.m. : « en (simple) maçonnage » ou « simple maçonne », désigne un matériau de construction hétérogène, constitué seulement de schistes tout-venant, par opposition à la pierre de grain en granit, dite « pierre de taille » (Jean Le Tallec 1994), le terme « maçonné en brossage » désignant par contre les joints brossés autour des pierres taillés. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,00 7,01 7,02 7,03 7,04 7,05 7,06 7,07 7,08 7,09 7,10 7,11 7,12 7,13 7,14 7,15]
  8. Convenant, s.m. : qualifie un bail dans lequel le preneur acquiert la propriété des bâtiments qu'il a construits et des plantations qu'il a faites. Synonyme de bail à domaine congéable. Convenancier (ère), adj. : qui est relatif au bail à convenant ou congéable. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  9. Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1]
  10. Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,00 10,01 10,02 10,03 10,04 10,05 10,06 10,07 10,08 10,09 10,10 10,11 10,12 10,13 10,14 10,15 10,16 10,17 10,18 10,19 10,20 10,21 10,22 10,23 10,24 10,25 10,26 10,27 10,28 10,29 10,30]
  11. Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,00 11,01 11,02 11,03 11,04 11,05 11,06 11,07 11,08 11,09 11,10 11,11 11,12 11,13 11,14 11,15 11,16 11,17 11,18 11,19 11,20]
  12. Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 12,0 12,1 12,2]
  13. Pourpris, s.m. : enceinte, un enclos et parfois une demeure, dans la France de l'ancien régime, et par métonymie l'espace ainsi entouré, c'est-à-dire le jardin. La réalité désignée dépasse celle d'un simple jardin en ce qu'elle recouvre les différents éléments d'un domaine physiquement bien délimité et fermé (mur, fossé, etc.). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 13,0 13,1 13,2]
  14. Frostages, s.f.pl. : terres incultes, friches, terres vaines et vagues ou terres froides. En breton le terme existe : Fraost , ad. g. -où (en) friche, parfois clair, desserré, & brut, grossier (dictionnaire Favereau). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 14,0 14,1 14,2 14,3]
  15. Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 15,0 15,1 15,2 15,3 15,4 15,5 15,6]
  16. Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 16,0 16,1 16,2 16,3]
  17. Comble, s.f. et adj. : mesure de capacité pour les grains, probablement la mine comble, c'est-à-dire 6 boisseaux ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. En région quimpéroise le terme comble est plutôt donné comme équivalent d'un grand boisseau comble, par opposition à un simple boisseau ras. Soit précisément 67 litres pour le froment, 82 pour le seigle, et 80 pour l'avoine [¤source : Document GT de 1807]. La comble se distincte de la raze ; le terme est utilisé aussi comme adjectif pour préciser que la hauteur en son milieu dépasse le bord de récipient de mesure, par opposition à l'adjectif "rase". [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 17,0 17,1 17,2 17,3 17,4 17,5]
  18. Champart, s.m. : redevance seigneuriale, proportionnelle à la récolte. Droit féodal qu'a le seigneur de lever une partie de la récolte de ses tenanciers ; [¤source : Dictionnaire du Moyen Français].  [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  19. Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  20. Brossage, s.m. : « maçonne en simple brossage », « maçonné en brossage », ou « construite en brossage », désigne des murs faits de pierres de taille dont les joints sont brossés, par opposition aux maisons « de simple maçonne » qui sont faites de pierres plus petites en schistes tout-venant, non jointées. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 20,0 20,1]
  21. Framboy, fembroi, s.m. :débris végétaux pour fabriquer le fumier par le piétinement des bêtes ; la boue résultante était appelée le « framboy ». Le mot se disait au départ « fembroi » (latin fimarium, dérivé de fimum : fumier). Puis, par métathèse (déplace-ment du r), il est devenu « fremboi », puis « frembois ». Le lieu où se trouvait ce tas de fumier était généralement dénommé dans les actes la « cour à frambois » ou « pors à framboy ». [Terme] [Lexique] [Ref.↑]


Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Août 2016    Dernière modification : 18.08.2017    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]