Jérôme Salaun, agriculteur et mémoire de Kerzudal, Pont-Mein et Ste-Appoline
Un article de GrandTerrier.
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Dernier des Mohicans de sa génération, né en 1931, il est toujours en activité et il adore raconter le riche passé de son village de Kerzu(da)l, avec beaucoup de douceur et de discrétion qui étonnent ses auditeurs. Kerdudal/Kerzudal est un petit hameau au sud-ouest de la commune d'Ergué-Gabéric, avec un nom qu'il faut bien prononcer Kerzul, la syllabe intermédiaire « da » étant "mangée" par les habitués du lieu. Même Jean-Marie Déguignet ne dérogeait pas à cette orthographe : « ce chemin passait par Stang a Leur (Kerleur), grand pays de lutins, par Kerzudal, Lézébel pour aboutir à la route de Coray à Quimper ». L'endroit précis de passage vers Lezebel, à savoir le pont sur le ruisseau Patra, est décrit dans le document d'expropriation des propriétaires de La Marche en 1809, après leur émigration forcée en Guadeloupe, à savoir par la « garenne dite Goarem ar pontic donnant du midi sur Pont mein », c'est-à-dire le pont de pierre que Jérôme Salaun connaît très bien. | |||||
Autres lectures : « Plans du village de Kerdudal » ¤ « Toponymie Kerdudal/Kerzudal » ¤ « Kerdudal, matrice parcellaire de 1834 » ¤ « L'ancienne chapelle de Sainte-Appoline près de Sulvintin » ¤ « La statue de sainte Appolline de l'église paroissiale St-Guinal » ¤ « 1809 - Vente par expropriation forcée des deux tenues de Kerdudal » ¤ |
[modifier] 1 Des souvenirs à partager
Jérôme est intarissable quand il s'agit d'évoquer son manoir : « Voici le vieux manoir de Kerdudal tel qu'il était du temps des de La Marche. Peut-être que l'évêque de La Marche est né ici, et non pas à Lezergué Jérôme Salaun est né dans le petit pennty proche du manoir : « La maison était plus haute, avec un toit en chaume. Mon père l'a rabaissé. On vivait avec mes parents et 6 frères et sœurs dans deux pièces au rez-de-chaussée, une cuisine et une chambre. J'ai fait construire dans les années 1970, et depuis que je suis en retraite j'ai gardé les 7-8 hectares agricoles autorisés, et une dizaine de vaches et génisses. » Les chemins autour de Kerdudal n'ont non plus aucun secret pour lui : « Le village de Kerdudal était traversé par un chemin qui venait de Quélennec et Kerleur et qui allait jusqu'à Penanros, Lezebel et Quimper. Un jour une charrette attelée à un cheval venait chez nous, chargée de maerl |
Cadastre napoléonien de 1834 : Photo aérienne de 1948 : |
[modifier] 2 Fontaine Ste-Appoline
Michel Le Goff de Sulvintin avait déjà mentionné la fontaine dans son évocation de l'ancienne chapelle. Il la plaçait dans le coin sud de la prairie de la chapelle, en hauteur par rapport au ruisseau, le long du talus, et en avait gardé une ancienne photo Kodak. Jérôme Salaun évoque aussi la chapelle disparue de Sainte-Appoline : « La chapelle qui était dans ma prairie en pente en haut du ruisseau de Silvintin a été démolie avant la Révolution. Des pierres ont été utilisées pour rénover la maison voisine du village : une rosace, un bénitier et une grande pierre d'autel. Moi j'ai trouvé aussi une pierre d'angle dans la prairie. » Et également la fontaine qu'il place en bas de la prairie, mais du côté nord, non loin de l'entrée de champ : « Au bas du champ il y avait une fontaine dont l'eau se jette encore aujourd'hui dans le ruisseau. Quand j'ai drainé le champ j'ai vu le conduit de pierre sur 7 mètres entre le ruisseau et la source, les pierres de la fontaine ont dû être déplacées. Au bout du conduit, au bord du ruisseau, il y toujours un filet d’eau, même en été. Je peux vous montrer l'endroit. » |
[modifier] 3 Galeries de photos
À proximité du manoir de Kerdudal | |||||
Pont-Mein, Goarem Pontic et fontaine Ste-Appoline | |||||
[modifier] 4 Annotations
- Il n'est pas sûr que la famille de La Marche ait séjourné dans le manoir de Kerdudal. Ils en étaient propriétaires jusqu'à la Révolution (cf déclaration de 1692 et acte d'expropriation de 1809), mais c'était vraisemblablement des fermes tenues en domaine congéable. Précédemment la propriété était détenue par les seigneurs de Stang Bihan en Kerfeunteun (cf aveux de 1450-1540). [Ref.↑]
- Sous sa forme exploitée, le maerl est un amas de débris d'algues calcaires souvent mélangé avec du sable et des débris coquilliers et traditionnellement utilisé dans l'agriculture bretonne car il constitue un très bon amendement pour sa richesse en magnésium, ainsi qu'en fer et en oligo-éléments. [Ref.↑]
Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois. Date de création : décembre 2016 Dernière modification : 19.10.2016 Avancement : [Développé] |