1584 - Dixmes pour Kermorvan en Ergué-Gabellic
Un article de GrandTerrier.
Version du 27 avril ~ ebrel 2012 à 06:15 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version du 27 avril ~ ebrel 2012 à 06:27 (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) Différence suivante → |
||
Ligne 17: | Ligne 17: | ||
Le document intitulé « mémoire » résume une procédure instruite en 1584 au Présidial de Quimper, les arguments échangés entre les deux parties, les enquêtes respectives et les conclusions. A l'origine une requête de l’évêque de Cornouaille <ref name=Liscouet>-</ref> qui se plaint de ne pas recevoir la dîme <ref name=Dime>{{K-Dîme}}</ref> de la part du domanier gabéricois de Kermorvan (lieu-dit situé entre Lestonan et Stang-Venn). | Le document intitulé « mémoire » résume une procédure instruite en 1584 au Présidial de Quimper, les arguments échangés entre les deux parties, les enquêtes respectives et les conclusions. A l'origine une requête de l’évêque de Cornouaille <ref name=Liscouet>-</ref> qui se plaint de ne pas recevoir la dîme <ref name=Dime>{{K-Dîme}}</ref> de la part du domanier gabéricois de Kermorvan (lieu-dit situé entre Lestonan et Stang-Venn). | ||
+ | |||
+ | Noël Le Poupon, fermier de l’évêque, c'est-à-dire la personne chargée de recouvrer les impôts épiscopaux, a une première surprise lorsque qu'il se présente au champ vide où il devait prélever une gerbe de blé sur 15, car il y a eu « <i>transport fait à l'insue du dit Poupon et à son préjudice de tous les grains qui avaient été produits audit village de Kermorvant</i> ». Deuxième surprise : le domanier affirme que la dîme prélevée par Charles Le Poupon, fermier du recteur de la paroisse, était suffisante. | ||
|width=4% valign=top {{jtfy}}| | |width=4% valign=top {{jtfy}}| | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
- | Noël Le Poupon, fermier de l’évêque, c'est-à-dire la personne chargée de recouvrer les impôts épiscopaux, a une première surprise lorsque qu'il se présente au champ vide où il devait prélever une gerbe de blé sur 15, car il y a eu « <i>transport fait à l'insue du dit Poupon et à son préjudice de tous les grains qui avaient été produits audit village de Kermorvant</i> ». Deuxième surprise : le domanier affirme que la dîme prélevée par Charles Le Poupon, fermier du recteur de la paroisse, était suffisante. | + | Une enquête est organisée ... |
+ | |||
+ | En 1682 le document d'aveu <ref name=Aveu>{{K-Aveu}}</ref> de l'évêque confirme que la situation n'a pas changé à la fin du 17e siècle : « <i>Déclare le seigneur evesque avoir en la paroisse d'Ergué Gabéric la seigneurie de ligence, foy et hommage, chambellenage, lods ventes et rachapt , suite de fours et de moulins, obéissance à cour et juridiction, soubs autres droits et devoirs seigneuriaux, <u>droit de dixme sur tout bleds à la quinziesme gerbe</u> et cheffrente ainsi qu'il suit ... </i> », et la ferme de Kermorvan est la première de ses sept propriétés gabéricoises (+ trois villages sur la territoire sud-ouest rattaché à Lanniron). | ||
... | ... |
Version du 27 avril ~ ebrel 2012 à 06:27
|
| ||||||||
Autres lectures : « Ergué-Gabéric, an Erge-Vras » ¤ « 1682 - Possessions gabéricoises du seigneur de Coëtlogon, évêque de Quimper » ¤ « 1790 - Trois lettres d'Alain Dumoulin au Directoire du District de Quimper » ¤ |
1 Présentation
La première particularité de ce document conservé aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 1 G 138 est
l'orthographe retenue pour le nom de la commune : Ergué-Gabellic. Le suffixe Gabellic est sans doute la reprise du patronyme d'une famille fondatrice, les Cabellic seigneur de Lezergué. Cette orthographe, et non Gabéric comme aujourd'hui, est notée dans quelques rares autres aveux ou inventaires : « 1647 » ¤ « 1679-1681 » ¤ , et également citée par Bernard Tanguy pour un document de 1574 La seconde spécificité est son sujet, les dîmes Le document intitulé « mémoire » résume une procédure instruite en 1584 au Présidial de Quimper, les arguments échangés entre les deux parties, les enquêtes respectives et les conclusions. A l'origine une requête de l’évêque de Cornouaille Noël Le Poupon, fermier de l’évêque, c'est-à-dire la personne chargée de recouvrer les impôts épiscopaux, a une première surprise lorsque qu'il se présente au champ vide où il devait prélever une gerbe de blé sur 15, car il y a eu « transport fait à l'insue du dit Poupon et à son préjudice de tous les grains qui avaient été produits audit village de Kermorvant ». Deuxième surprise : le domanier affirme que la dîme prélevée par Charles Le Poupon, fermier du recteur de la paroisse, était suffisante. |
Une enquête est organisée ... En 1682 le document d'aveu ... Et qu'en advint-il au moment Révolution de 1789 du côté d'Ergué-Gabéric ? Les rédacteurs du cahier de doléances de cette commune rurale en bordure d'une ville épiscopale ne demandèrent pas l'abolition de la dîme, mais une meilleure répartition au profit des simples prêtres : « Qu’il soit fait une répartition proportionnelle de tous les biens ecclésiastiques, sans distinction, de manière que tous les membres du clergé y aient une part raisonnable et graduelle, depuis l’archevêque jusques aux simples prêtres habitués des paroisses, afin que ceux-ci soient affranchis de la honte de la quête, c’est -à -dire de celle de mendier ». |
2 Transcription
|
|
3 Originaux
Lieu de conservation :
Il est écrit en fin du présent document que l'original de la sentence a été porté sur un parchemin "velin" |
Usage, droit d'image :
|
Archives | |||||
4 Annotations
- Explications toponymiques sur l'origine du nom de commune Ergué-Gabéric, aka Cabellic : Ergué-Gabéric, an Erge-Vras [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Dîme, dixme, s.f. : impôt sur les récoltes, de fraction variable, parfois le dixième, devant revenir au Clergé, prélevé pour l'entretien des prêtres et des bâtiments et les œuvres d'assistance. Son taux, théoriquement d'1/10ème, est généralement inférieur ; il est fréquemment proche d'1/30ème dans notre région (source : glossaire des cahiers de doléances AD29), ou d'1/15ème ("à la quinzième gerbe") lorsque le prélèvement est dû aux Régaires de Quimper. La dîme ne doit pas être confondue avec le Dixième et les Décimes. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7]
- Charles du Liscouët fut évêque de Cornouaille de 1583 à 1614, date de sa mort. Pendant la ligue, Mgr du Liscouët, qui était partisan du roi, se retira à Concarneau. [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4]
- Aveu, s.m. : déclaration écrite fournie par le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief, à l'occasion d'un achat, d'une succession ou rachat. L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief. La description fourni dans l'aveu indique le détail des terres ou tenues possédées par le vassal : le village dans lequel se situe la tenue, le nom du fermier exploitant le domaine congéable, le montant de la rente annuelle (cens, chefrente, francfief) due par le fermier composée généralement de mesures de grains, d'un certain nombre de bêtes (chapons, moutons) et d'une somme d'argent, les autres devoirs attachées à la tenue : corvées, obligation de cuire au four seigneurial et de moudre son grain au moulin seigneurial, la superficie des terres froides et chaudes de la tenue. Source : histoiresdeserieb.free.fr. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1]
- Estage, s.m. : habitation, demeure, bâtiment destiné à divers buts (Dictionnaire Godefroy 1880). Dans les documents d'aveux ou d'inventaire de succession, le terme désigne un corps de ferme et ses dépendances, et par extension est synonyme de tenue ou de convenant. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Le manoir de la Forêt, fut construit vers 1540 au bord de l'Odet, à l'emplacement actuel de l'Espace associatif à Quimper (quartier de l'Hyppodrome) et rasé en 1943. Dans les années 1580-1620 c'est Vincent Rozerc'h, sieur de la Forest, qui en est le propriétaire. Des Rozerc'h se sont établis à Ergué-Gabéric au manoir de Pennarun où l'on peut encore leur blason : « Le manoir de Pennarun » ¤ . [Ref.↑]
- Gerbe, s.f. : unité de mesure du blé, composé de 7 à 8 javelles, pour le paiement de la dime (source : histoiresdeserieb.free.fr). Terme de féodalité ; Dîme sur les moissons ; lever la gerbe (source : Littré). Lorsque la Dîme est due aux Régaires de Quimper, le prélèvement "à la quinzième gerbe" indique un taux d'environ 1/15ème. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1 9,2]
- Velin, s.m. : parchemin dont l'usage est rendu obligatoire pour nombre d'actes à la fin de l'ancien régime, notamment pour tous les actes de vente. Source : AD Finistère, glossaire des cahiers de doléances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Juin 2009 Dernière modification : 27.04.2012 Avancement : [Développé] |