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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Sommaire

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Modifications au jour le jour : [Journal des MàJs]
Anciennes pages de bienvenue : [Affiches]
Anciens billets : [Actualité, archives]

1 Souvenirs de la guerre des écoles

Ayant eu ses 90 ans en 2014, Henriette a toujours son oeil vif, sa parole enjouée et son humanité, surtout quand elle se remémore ses aventures de gamine entre l'usine d'Odet, les chemins de Stang-Venn et les deux écoles laïque et confessionnelle de Lestonan.

Henriette Francès, née Briand, a vécu une enfance digne d'un scénario de film tourné dans les années 1935-38 : son père sympathisant communiste, ouvrier à l'usine d'Odet, obligé de mettre sa fille à l'école privée que le patron Bolloré a fait construire, des amies à l'école publique dirigée par un couple d'instituteurs communistes, l'envie d'avoir son certificat et de faire partie des « croisées », mais aussi de s'amuser avec ses copines le long des « vinojenn ».

Les premiers souvenirs sont terribles, celui par exemple de Marjan Riou qui vient frapper à la porte de la classe pour protester en breton parce que sa fille Bernadette n'avait pas le droit de rentrer à la maison avec la fille de la DDAS qu'elle garde, cette dernière devant par contrat fréquenter l'école publique : « Nous on était toutes complètement "strouillées" de voir et entendre ça ».

Ensuite les ouvriers carrément virés parce qu'ils avaient dérogé aux impératifs patronaux : « Quand on a ouvert l'école privée en 1927-28, il y a des gens qui travaillaient à l'usine et qui avaient leurs gosses à l'école publique, mais qui ne voulaient pas les mettre à l'école privée. Le père a été viré de l'usine, je ne sais plus quel poste il avait à l'usine. Il ne voulait pas contrarier ses gosses, et je me rappelle qu'il était sourd-muet ... »

Et la toute dernière anecdote se passe du côté de l'école publique : « Madame Laziou nous avait demandé à ceux qu'elle sentait capable s'ils ne voulaient pas jouer une pièce de théâtre ... C'était "Miss Arabella fait ses confitures" ... Moi je jouais la bonne, j'étais habillée à la bretonne, et je devais dire "Eureka !", et à ce moment-là j'ai perdu ma coiffe, tout le monde a ri. Mais j'ai continué à jouer, la coiffe sous le bras ».

Voici donc ses souvenirs racontés d'une traite un après-midi d'août 2015, illustrés de photos de classes, dont l'une où, à côté de ses copines, elle pose fièrement avec son insigne de « croisée » de l'école Sainte-Marie.

En savoir plus : « Les souvenirs des écoles privée et publique de Lestonan par Henriette Briand-Francès »

2 Le pardon de Kerdévot en 1915

« Le samedi, à 4 h. du soir, premières vêpres ; procession et bénédiction du T. Saint-Sacrement. Avant et après les vêpres, jusqu'à 6 h. 1/2, les confesseurs se tiendront à la disposition des pèlerins. Le dimanche, à partir de 5h du matin, les messes se succèderont jusqu'à la grand'messe ... »

Au programme de ce week-end de rentrée 2015, il y a bien sûr le fameux pardon de Kerdévot. À cette occasion on se devait de compléter la collection des 6 cartes postales du photographe Joseph-Marie Villard présentant ce lieu saint au début du siècle dernier.

La toute dernière trouvée est la n° 6733 avec un affranchissement et une « circulation » en juin 1916. Le destinataire est un dénommé P. Luyss, demeurant à St-Donnat sur l'Herbasse, président de la « Ste Cécile ». Était-ce une association locale de la Drôme, ou une institution nationale ou régionale ? On peut penser soit à une association de protection d'une chapelle dédiée à la sainte, soit à une chorale ou ensemble instrumental, car sainte Cécile est la patronne des musiciens et des musiciennes.

En tous cas, en ces années-là, pendant la Grande Guerre, l'assistance au pardon était sans doute très clairsemée, car les hommes étaient au front. Dans les journaux d'époque on sent bien que l'esprit n'était pas vraiment à la fête. En 1915 on note seulement la présence annoncée d'un chanoine et de l'économe du Grand Séminaire pour assister les prêtres en charge des confessions, et en 1916 aucune autorité diocésaine n'est présente.

Par contre les pèlerins sont quand même invités à venir faire pénitence lors des nombreux offices : pas moins d'une dizaine de messes (dont six le dimanche de 5 heures du matin à 10h), deux vêpres (dont une solennelle), trois processions, deux « bénédictions du Très Saint-Sacrement », et bien sûr les confessions individuelles pour le pardon des pêchés. Et le summum du pardon est donc ce cadeau fait aux pèlerins : « Une indulgence plénière, applicable aux âmes du purgatoire, peut être gagnée (aux conditions ordinaires) ». Nous avons enquêté sur le sens de cette formulation mystérieuse et sur la signification de cette pratique d'indulgences ...

En savoir plus : « Chapelle et pardon de Kerdévot, cartes postales Villard, 1880-1910 » et « L'indulgence plénière du pardon de Kerdévot, Le Progrès du Finistère 1915-16 »

3 La bombarde de Matilin an dall

« Me eo Matilin an dall, Ar Bombarder laouen [...] Bet on e Pariz un devez O seni dirag an Roue [...] », chanson du joyeux bombardier, abbé Quéré.

Dans un livre récent publié en juillet dernier par les « Éditions Mémoires vives », Louis Caradec qui était matelot électricien sur la base de Lann-Bihoué en 1952 nous raconte l'histoire du bagad créé par son patron de l'époque, le gabéricois Pierre Roumégou, grâce à ses anecdotes et photos inédites.

Et notamment le premier jour de la formation : « Le patron électricien de la base à cette époque est Pierre Roumégou d'Ergué-Gabéric. Son accent breton est célèbre dans la base. Sa mission principale est de faire l'inventaire de l'éclairage des pistes ... Nous savions tous qu'il était un peu farceur et qu'il aimait beaucoup la musique. "Je suis bombardier depuis mes treize ans" disait-il avec son sourire dont il ne se départissait jamais ... C'est au bar du poste des maîtres que notre patron découvre dans la poche d'un visiteur une bombarde, dont il n'a pas joué depuis des lustres ... Il monte sur table, à défaut de barrique, et se met à jouer de son instrument préféré, entraînant du même coup toute la salle à manger dans une gavotte effrénée. "Comme Matilin an Dall" nous dira-t-il le lendemain à la centrale électrique. »

Matilin an Dall, Mathurin l'aveugle en français, Mathurin François Furic à l'État-civil, est un sonneur de bombarde, né à Quimperlé en 1789 et mort en cette même ville en 1859. Sonneur d'exception, devenu aveugle très jeune, il a connu un destin hors du commun, jusqu'à entrer dans la légende de la musique bretonne. Il sera même invité pour jouer aux Tuileries devant le roi Louis-Philippe Ier, et par la suite également devant Napoléon III en visite à Quimper en 1858.

L'auteur évoque ensuite les grands voyages de « l'époque Roumégou », avec de nombreuses photos amateurs incroyables du bagad en représentation : 1953, grande tournée aux Etats-Unis, New York, défilé dans Rockefeller Center, Norfolk Virginie, Fort-de-France, Casablanca, Genève. 1958-1959, Monsieur Chaban-Delmas félicite le maître principal Roumégou à l'école de Santé navale de Bordeaux. s'ensuit une tournée dans les pays nordiques. 1961, Plymouth en Grande-Bretagne et concert à la salle Pleyel à Paris. « C'étaient les premiers pas du bagad de Lann-Bihoué ! Pierre Roumégou venait de donner le signe de départ d'une longue et belle histoire ... »

En savoir plus : « CARADEC Louis - Le bagad de Lann-Bihoué »

4 Instits de Lestonan en 1945-55

« L'espace des Instits » : de nouveaux articles, mémoires d'écoliers, photos de classe qui attendent votre visite, participation et peut-être contribution.

Tout d'abord qui ne connait pas Madame Jeanine : « Au départ, quand je suis arrivée à l'école en 1955, en même temps que Renée Bataille, on aurait du m'appeler "Mademoiselle Floc'h" de mon nom de jeune fille. Mais Renée a eu peur qu'on se moque d'elle et a proposé qu'on soit "Mademoiselle Renée" et "Mademoiselle Jeanine", ce qui m'allait très bien. Et quand je me suis mariée, pourquoi changer en "Madame Huitric" ? Et ainsi on m'a appelée "Madame Jeanine" toutes ces années, et encore aujourd'hui. »

Voici sa classe de 1956 de la maternelle Ste-Marie : 41 bambins aux bras croisés, très sages, qui ont entre 3 ans et 6 ans, ce qui veut dire qu'ils sont nés entre 1950 et 1953. Et Jeanine se souvient de ses collègues, religieuses ou non, qu'elle a côtoyées pendant 36 ans, et ressort ses photos kodak avec grande émotion.

En savoir plus : « Jeanine Huitric, née Floc'h, institutrice de 1955 à 1991 »

Ensuite le témoignage d'un prof de lettre, fils d'instituteurs, qui fit un passage à l'école publique de Lestonan de 1945 à 1947 : « une école à trois classes, avec deux cours et deux jardins derrière la maison de la directrice (ndlr: Francine Lazou) qui avait un piano dans son salon ... Mon père eut la classe des "grands" qu'il devait préparer un peu à l'examen d'entrée en Sixième et surtout, bien sûr, au Certificat d'Études. À grand renfort de dictées et de problèmes, il le faisait résolument, sans état d'âme. Pendant les récréations, il menait avec la même fougue les matches de foot de ses élèves, tandis que ma mère veillait sur les petits dans l'autre cour. »

Et l'écolier évoque ses souvenirs papetiers et bucoliques : « J'eus dans la cour de récréation et les préaux déserts du jeudi des camarades de jeu ou de lecture dont les pères travaillaient à l'usine Bolloré ("O.C.B.") nichée un peu plus bas, au bord de la rivière. Cette rivière c'était l'Odet, où je vois encore toute une école, instituteurs en tête, descendre par un bel après-midi d'été jouer dans la prairie et barboter dans les eaux fraîches. »

En savoir plus : « LE COZ Jacques - Mes années quarante », « M. Le Coz et son épouse, instituteurs à Lestonan en 1945 »

5 Partition et paroles de cantique

« Diskan : Mamm Doue, o Gwerhez Gwelit hor harantez ... I. Kanom a vouez uhel Mari, Mamm Doue Ni oll e Breiz-Izel Zo he Bugale.  »

Le cantique de Kerdévot, tel qu'il est toujours chanté avec ferveur à Ergué-Gabéric, n'a pas l'ancienneté de son prédécesseur, celui composé en 1712 ; mais, comme support de la tradition de nos anciens, le cantique actuel mérite assurément de figurer au registre du patrimoine communal.

L'air du cantique de Kerdévot est une reprise d'un grand classique des chants dédiés à la Vierge Marie, composé par l'abbé Hippolyte Boutin (1849-1946) en fin du 19e siècle. Le refrain de ce cantique de l'église française était en langue latine : « Laudate, laudate, laudate Mariam. (bis) ». Et le premier couplet : « O Vierge Marie, Entends près de Dieu. Ton peuple qui prie : Exauce ses vœux ». Au début du 20e siècle, le cantique était connu dans la France entière par tous les catholiques qui l'utilisaient systématiquement pour le culte marial.

À la même époque, Jean-Marie Salaün (1831-1885), éditeur de musique à Quimper, proposa une version bretonne de la Laudate Mariam, qui devint un succès des pardons bretons dédiés à la Vierge Marie mère de Dieu (« Mamm Doue, o Gwerhez »).

Le texte breton de la version « Intron Varia Kerdevot » est différent, car très localisé :
Image:Right.gif « Kerdevot zo brudet / Dre oll vro Gerne » (Kerdévot est célèbre dans toute la Cornouaille).
Image:Right.gif « Kristenien an Ergue / Ho pedo bepred / Da vired o ene / O Gwerhez karet. » (Les chrétiens d'Ergué ...).

Une tentative de traduction en français du refrain et des six complets est proposée dans l'article détaillé. Ainsi que trois enregistrements sonores à écouter (si vous en disposez d'autres, n'hésitez pas à nous les envoyer, et toutes les anecdotes sur les circonstances de son interprétation seront les bienvenues) :

Au sommaire :

Image:Right.gif A. Version chantée accompagnée à l'orgue historique Dallam (02:02)

Image:Right.gif B. Air chanté uniquement joué à la flute traversière (00:28)

Image:Right.gif C. Partition complète toutes voix à la flute traversière (00:28)

 
En savoir plus : « Le cantique populaire "Itroun Varia Kerdevot" de Jean Salaun en 1881 » Billet du 22.08.2015

6 Tombe enlevée, arche et voûte

« Enfeu, s.m. : ancien substantif déverbal de enfouir ; niche à fond plat, pratiquée dans un édifice religieux et destinée à recevoir, avant la Révolution française, la sépulture d'un seigneur du pays », Dictionnaire des Trésors de la Langue Française

Il y a quelques jours, une gabéricoise - elle se reconnaitra en tant que lectrice assidue du billet ! - se désolait de ne pas savoir qui était enterré dans son église paroissiale dans une tombe placée dans le mur de l'édifice religieux.

En fait, rien d'étonnant, car cet élément très ancien du patrimoine communal n'a jamais été présenté comme il se doit par les mémorialistes. Seul Norbert Bernard (historien-paléographe qui a apporté beaucoup au patrimoine et à l'histoire communale) a recherché les mentions de ses origines dans les archives locales, départementales et ducales.

Et pourtant cette tombe est mentionnée dès l'an 1504 et atteste des prééminences d'une seigneurie locale. La famille noble des Kerfors, en l’occurrence Caznevet et son fils Charles, disposait d'une « tombe enlevée (=surélevée), arche et voûte, en l'ayle de l'endroict du cueur », ceci à proximité de la « tombe basse et placée sur terre ayant une pierre tombale au dessus » des Liziart.

Et sur cette tombe il y a six blasons familiaux, dont deux ont des motifs conservés, avec en partie « senestre » (gauche) le mi-parti du fameux cor de chasse ou « greslier » de couleur azur des Kerfors du 15e au 17e siècle, et en partie « dextre » (droite) des armes de familles en alliance non encore identifiées.

Le premier document officiel mentionnant l'enfeu des Kerfors est un acte prônal du 15 décembre 1503 établissant le droit au seigneur de Kerfors à disposer d'une tombe « du cotté de l'eppittre » (c'est-à-dire à droite face à l'autel)) à l'église Saint-Guinal. Cet acte est mentionné à la succession du recteur Jean Edy en 1748 en ces termes : « Deux autres pronneaux de pareil idiome portant confection de tombe en l'église paroissialle du cotté de l'eppittre à François Liziart François de Kergonan et à Charles Kerfors sieur dudit lieu datté des 16 septembre 1496 et 15 décembre 1504. »

Cette interrogation nous permet aujourd'hui de compléter le travail de Norbert (en publiant notamment l'inventaire des documents d'archives, lettres et contrat de Jean Edy), et en replongeant dans la généalogie des Kerfors et les conditions de transmission du domaine de Kerfors à la famille de La Marche.

En savoir plus : « Le tombeau enfeu noble des Kerfors à l'église St-Guinal », « 1748 - Inventaire des documents anciens détenus par le recteur Jean Edy », « Les Kerfors, dudit lieu, nobles du 15e au 17e siècle », « Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles » Billet du 16.08.2015

7 Brèche en Chaussée du Cleuyou

« Chaussée, s.f. : barrage, ouvrage maçonné submersible en travers du cours d’eau, avec une partie supérieure appelée déversoir. Il permet l’amenée de l’eau de la rivière vers le moulin », Association des Riverains des rivières et cours d’eau de France

En ce début d'été 2015, une brèche a changé le cours de la rivière du Jet, asséchant le bief d'amenée du Cleuyou, et privant de son eau le moulin magnifiquement restauré. Les voisins du barrage et du début du bief sont unanimes : « C'est la première année que le bief est à sec et que l'eau de la rivière se détourne de son cours à cet endroit ».

En effet, sur la berge sud, l'eau a profité qu'un arbre tombe, pour s’engouffrer en creusant une dérivation dans une prairie d'Ergué-Armel, et en laissant un fort courant suivre le lit naturel du Jet. Par conséquent le cours parallèle, sur la rive nord, côté Ergué-Gabéric, à l'entrée du bief du Cleuyou, est à sec.

En terme de législation, de tout temps, les propriétaires de moulin ont bénéficié d'un « droit d’eau » pour exploiter la force motrice de l’eau et conserver l'eau dans leurs biefs. On distingue deux catégories de moulins pour instruire les dossiers litigieux : le droit fondé « en titre », quand l’ouvrage est antérieur à la Révolution de 1789, et le droit fondé « sur titre », établi après 1790 (loi du 20 août 1790 qui abolit les droits féodaux) selon la circulaire ministérielle du 23 octobre 1851.

Le manoir du Cleuyou rentre dans la première catégorie car la preuve de l’existence du moulin et de son droit d’eau associé est établie depuis au moins 1566. Dans l'« aveu » de Guillaume de Rubiern, sieur du Cleuziou, et tous les documents similaires du 17e siècle, la description du moulin englobe même le barrage, appelée « chaussée », sur la rivière : « Item, le moulin noble, o son destroit, byé, chaussé ». Cette chaussée est également mentionnée en 1794 en pleine période révolutionnaire.

Aujourd'hui le barrage n'est plus une propriété privée, mais publique et en ligne de partage entre deux communes. Cela devrait encourager tous les élus à faire preuve d'initiative pour le réparer et rendre son eau au moulin. Rappelons aussi que le Petit et le Grand Ergué était une grande paroisse unie il y a quelques siècles, et d'autre part le lieu du Cleuyou aujourd'hui sur Ergué-Gabéric, dépendait précédemment d'Ergué-Armel.

En savoir plus : « La chaussée, le bief et l'eau du moulin du Cleuyou » Billet du 09.08.2015

8 ND de Kerdévot à la Grande Vigne

« La Maison d'artiste de la Grande Vigne également nommé Musée Yvonne Jean-Haffen est la maison de l'artiste, qu'elle offrit à la Ville de Dinan en 1987, avec son mobilier et son fond d'atelier pour en faire une maison d'artiste et y présenter son œuvre », Wikipedia

Née parisienne, Yvonne Jean-Haffen (1895-1993) est une artiste peintre, dessinatrice, graveuse et céramiste renommée. Installée à Dinan elle épouse en 1920 l'ingénieur Edouard Jean, rencontre en 1925 son voisin de la rue Falguière, Mathurin Méheut, et devient sa collaboratrice et disciple. Grâce à lui, elle entre à la faïencerie Henriot de Quimper et participe à de nombreux chantiers de décoration et d'exposition.

Sa passion pour la terre bretonne conduit les époux Jean à acquérir une grande propriété au bord de la Rance, la « Grande Vigne », qui devient le pivôt de l'activité artistique de la région. Elle transforme cette maison en musée qui aujourd'hui est le lieu de conservation de son œuvre.

Y sont conservés notamment les quatre croquis de la fontaine de la chapelle de Kerdévot. En complément nous avons rassemblé les notices descriptives de la Base Joconde et les reproductions de chacun de ces dessins mettant en relief la richesse de cet élément de notre patrimoine.

Le premier croquis un projet de céramique pour une faïence de Rivière-Letort (St-Méen). Les deux suivants ont été faits dans le cadre de la préparation d'un livre d'Yves Millon sur les fontaines de Bretagne. Le dernier, où l'on entrevoit la chapelle visible derrière la fontaine a été finalisé pour le livre d'Yvonne Jean-Haffen sur les fontaines bretonnes.

Et pour conclure, cette description évocatrice de Pierre-Yves Castel : « Il faut, à Kerdévot, chercher loin l'antique fontaine de dévotion, vers la bordure extrême du champ à l'Est de la chapelle. Là, une source captée dans un bassin carré alimente deux petits bassins circulaires destinés aux rites des ablutions. Le monument qui coiffe le bassin d'un toit en batière est flanqué d'épais pinacles à crochets. L'arc en plein cintre s'encadre dans un gâble triangulaire assorti de quatre choux frustes. A l'angle de droite une figure de marmouset rieur. L'arcade abrite une petite statue de pierre représentant une Vierge à l'enfant qui paraît veiller sur les lentilles d'eau du bassin. La pointe du monument est constitué d'un blason écartelé de forme carrée et bien érodé par les siècles. »

En savoir plus : « Croquis de la fontaine de Kerdévot par Yvonne Jean-Haffen » Billet du 02.08.2015

9 Contremaitresse de chiffonnerie

« Ergué-Gabéric. Une octogénaire tombe dans l'Odet et se noie. Samedi, vers 18h30, Mme veuve Guéguen, née Léonus, 79 ans, demeurant à Odet, avait quitté son domicile pour se rendre à l'épicerie Rannou ... », Le Finistère, 17 décembre 1938.

Cette femme eut un destin extraordinaire et une fin tragique signalée par les journaux « Le Citoyen », « Le Finistère » et « Le Courrier du Finistère » dans des termes assez similaires.

En effet, Marie Léonus, veuve Guéguen, ancienne contremaitresse, qui était venue faire des courses à l'épicerie de la papeterie d'Odet, tenue par les Rannou à Ty-Ru, s'en était retournée chez elle à Stang-Luzigou en prenant le chemin qui longe le canal d'amenée, et, la nuit étant tombée, elle trébucha et tomba à l'eau.

Sa sœur, ne la voyant pas rentrer, signala sa disparition et les ouvriers la cherchèrent et trouvent son corps sans vie dans l'eau dans un entassement de feuilles avant les conduites menant aux machines à papier. Son panier de provision était resté sur le chemin.

Le journaliste signale que le courant était important du fait des gros orages. On peut penser aussi que l'obscurité et l'absence d'éclairage expliquent aussi la chute dans l'eau.

Bien que d'origine modeste, la veuve était respectée par tout le monde, sans doute pour avoir travaillé à la papeterie depuis l'âge de 9 ans, et avoir été exercé la fonction de contremaitresse.

Marie Françoise Elise Léonus est née au village de Gougastel en Briec, à proximité de l'usine à papier d'Odet, en octobre 1859. Son père Yves, surnommé « Kergoat », était catalogué d'homme des bois (« coat » = bois, futaie). Marie hérita de se surnom et, toute sa vie, fut appelée « Mae Kergoat », Mae étant une transcription phonétique de la prononciation locale du prénom Marie en breton. La mère de Mae Kergoat, Marie Josèphe Heydon, quand elle se maria en 1856, travaillait déjà à l'usine d'Odet comme papetière.

Comme indiqué sur le registre des employés de 1927, Mae Kergoat est embauchée en 1868 à l'âge de 9 ans. En 1927, elle est celle qui a la plus grande ancienneté, elle est inscrite comme « maitresse » (contremaitresse), « âgée de 68 ans », et a « 59 ans de service ». En janvier 1901, elle reçoit la médaille d'honneur pour 30 ans de service avec comme fonction de « maitresse de chiffonerie ».

Elle se marie deux fois : la première avec Yves Le Torrec en 1879, et avec François Guéguen, le cocher de l'usine, en 1900. Elle décède le 10.12.1938 en revenant chez elle en soirée avec son sac de course, tombant et se noyant dans le canal d'Odet.

En savoir plus : « Mae Kergoat-Guéguen (1859-1938), née Léonus, contremaitresse de papeterie »,
« La noyade à Odet de Mae Kergoat-Guéguen née Léonus, journaux 1938 »
Billet du 26.07.2015

10 Émotion rue de Croas-ar-Gac

« Je vous remercie pour l'amour que chacun m'a démontré ! Maintenant, il est temps pour moi de voyager seule. Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine. La confiance vous apportera réconfort et consolation.  », Charlotte Newashish-Flamand, amérindienne de la tribu Atikamekw.

Pas de billet habituel cette semaine, car le décès de notre maman a chamboulé notre train-train quotidien sur le GrandTerrier. Avec émotion on a retrouvé cette photo Kodak des années 60, un peu floue, on la voit près de sa nouvelle maison neuve gabéricoise. Elle est partie le 6 juillet.

Dans le même registre on déplore aussi le décès d'un natif de Sulvintin, un militaire avec une immense culture d'autodidacte, Michel Le Goff, décédé brutalement le 28 mai à Bois-d'Arcy où il habitait. Vendredi 10 juillet une cérémonie religieuse à sa mémoire a été organisée à Ergué-Gabéric en présence de sa famille.

Sinon, de notre côté, ce week-end, les bulletins Kannadig de juillet ont été imprimés, pliés, agrafés, timbrés et déposés dans la boite à lettres de quartier.

Ce bulletin a la particularité de montrer l’interactivité et les réactions des lecteurs suite à la publication hebdo des billets, car on y a glissé des remerciements pour les modifications et compléments apportés aux articles initiaux.

Ainsi, par exemple, entre le premier article sur les moulins blanc et roux et le texte finalisé et inclus dans le bulletin, il a l'apport de Mann Kerouredan qui a étudié le positionnement des deux roues en fin de bief et non en son milieu. Et pour l'appel de Per Roumegou à la tête du bagad de Lann-Bihoué, comme nous n'avions pas compris les différentes formules style HAKA, heureusement que René Le Reste était là également : « Bed war zonj ; Prest omp ; Dioual war raok ; Kuit ».

En savoir plus : « Kannadig n° 30 Juillet 2015 », « Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff » et à la semaine prochaine pour un nouveau billet complet. Billet du 19.07.2015

11 Une chaumière en son placitre

«  Les dieux étaient d'argile quand poussèrent ces temples d'or et une chaumière rustique n'était pas un objet de honte », Elégies IV-1-1, Properce

Cette crêche et son toit de chaume, certes une propriété privée, sont néanmoins une fierté patrimoniale d'Ergué-Gabéric, car leur présence agrémente joliment un placître arboisé au bord d'une belle route de compagne.

La couverture en question a été réalisée en mai 2014 par Claire et Yann Le Guillou, propriétaires des lieux, et a remplacé un toit de tôle dont l'état se dégradait. Aujourd'hui cette crêche ou petite grange, ouverte à l'est par une grande porte et dotée de deux minuscules fenêtres, trône comme une chapelle au milieu d'un placitre d'herbe tondue et bordée d'imposants chênes et châtaigniers.

Originaires de St-Brieuc et Bourbriac et gabéricois d'adoption, ils justifient leurs décision ainsi : « C'est simplement du bon sens. D'abord le cout, il est inférieur à une couverture en ardoises, ensuite d'un point de vue patrimonial, les bâtiments à usage d'exploitation, étaient très souvent couverts en paille jusqu'au début du XX s. Et ensuite, on redécouvre aujourd'hui les vertus du chaume en terme d'isolation écologique ... ».

Il est aussi indéniable que le domaine de Kerveady au début du 19e siècle était formé de bâtiments en toits de chaume, on disait à l'époque « couverts de paille ». En fait en 1808, seule la maison d'habitation principale, aux allures de petit manoir, était en ardoise car elle était dénommée « Ty-glas », le mot "glaz" attestant de la couleur bleue des ardoises.

On dénombrait à Kerveady pas moins de cinq chaumières (maisons, crêches et grange) : « une crêche nommée ar Craou izela construite de simple maconne et couverte en paille » ; « une maison nommée an ty izela construite de simple maçonne et couverte en paille » ; « autre maison nommée an ty bihen construite de simple maçonne et couverte en paille » ; « une crêche nommée an Craou bihen construite simple maçonne et couverte en paille » ; « une grange nommée ar bardy construite de simple maçonne et couverte en paille ».

Un grand merci collectif aux sympathiques propriétaires de Kerveady pour leur magnifique restauration de 2014, et aussi pour nous avoir signalé un linteau de pierre gravée dans leur maison ancestrale et daté de 1569 !

En savoir plus : « Crêche au toit de chaume et linteau de pierre du 16e au village de Kerveady » Billet du 11.07.2015

12 Kannadig "jeune" de l'été 2015

«  Memorioù ar re gozh hag istor ar barrez an Erge-Vras, e bro c’hlazig, e Breizh-Izel», Histoire et mémoires d’Ergué-Gabéric, en pays glazik.

Honneur à la jeunesse ce trimestre : pour commencer cette belle lithographie de 1844 représentant trois jeunes gens de « Fouesnant et le Grand-Ergué (finistère) ».

Ils sont trois, l’un(e) est de Fouesnant, les deux autres sont gabéricois(es). Avez-vous deviné qui est qui ? Pour vous aider, le commentaire d’un connaisseur : «  la fouesnantaise a la taille fine et le buste généreux ! ». La vraie réponse, sur la base des explications d’un passionné des costumes anciens, est dans le premier article du présent bulletin.

Un autre jeune homme est le futur châtelain du manoir du Cleuyou, garde national de Paris en 1794 dès l’âge de 16 ans. On l’a suivi dans les rangs de l’armée républicaine, prisonnier en Irlande, blessé à Granville, jusqu’à cette porte hypothétiquement maçonnique ...

Quant aux autres sujets, on notera une chanson en breton sur les montgolfières, la recherche de la machine à papier anglaise d’Annonay, les moulins blanc et roux de Coat-Piriou, le musée industriel scolaire de l’école du bourg et ses instituteurs, le mariage breton du républicain « Dour Klouar », le 33T de Per Roumégou penn-bagad de Lann-Bihoué …

Dans la période on notera deux décès d’anciens : Odette Coustans, la secrétaire municipale qui connut six maires, et Emile Herry, barman, coiffeur et confident des ouvriers papetiers.


Lire et imprimer le bulletin : « Kannadig n° 30 Juillet 2015 »


Grande nouveauté : on a investi dans une imprimante laser couleur pas chère qui propose des cartouches à prix raisonnable, ceci dans le but d'imprimer le bulletin en toute liberté sans dépendre d'un service extérieur. Et aussi de réimprimer d'anciens exemplaires des Kannadigs au besoin, et toutes idées de communication et édition en tous genres ... Notez aussi que le présent numéro contient 4 pages A5 supplémentaires (34 p. et non 30).

Billet du 05.07.2015

13 Les machines à papier Le Marié

« Une machine à fabriquer le papier par un mouvement de rotation continu dans des dimensions déterminées sans qu'on soit obligé pour cela d'employer des toiles métalliques ou des moules à articulation », Jean-Baptiste de Montgolfier, 1823

Saluons tout d'abord l'initiative de deux associations : écrire l'histoire de 150 fabriques bretonnes de papier via les familles qui les ont créées et fait vivre. La papeterie d'Odet y est étudiée en pages 166 à 171 avec quelques informations empruntées au site GrandTerrier comme l'indique bien l'encart « Références ».

Outre l'historique de la fondation par Nicolas Le Marié en 1822 et du développement de l'activité par plusieurs générations de Bolloré, l'intérêt de l'article est de :
Image:Right.gif rappeler l'origine anglaise du mécanicien Thomas Pharoal Doidge de Mevagissey en Cornouailles britanniques (avec son épouse Mary Williams, ils auront deux naissances déclarées à l'état civil d'Ergué-Gabéric).
Image:Right.gif repérer les trajets familiaux des émigrés normands : le père de Nicolas Le Marié, né à Tessé-Foulay, fut directeur d'une manufacture de tabac à Morlaix et d'une fabrique de faïence à Quimper ; le père de Jean-Marie Le Pontois, manufacturier à Odet en 1860, est né à Agon-Coutainville et commerçant à Lorient ; par contre une erreur est à signaler pour Salomon Bréhier qui ne fut pas papetier ...
Image:Right.gif détailler les pédigrées des premiers papetiers : des ouvriers, des employés expérimentés (comme les descendants des exploitants du moulin à papier de Kervennou en Briec-Edern), des contremaitres et proches des familles Le Marié et Bolloré ...
Image:Right.gif citer la description de la fabrique dans les années 1897-98 par l'impertinent paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet : « Un individu me disait que la veille on avait encore coupé les bras à dix ouvriers d'un coup ».

Cette parution nous a inciter à mener une investigation supplémentaire sur l'arrivée des premières machines de papier en continu à Odet. Au début de cette enquête, il y a cette phrase prononcée par l'abbé André-Fouet dans son discours lors du centenaire des usines Bolloré en 1922 : « La force motrice obtenue, c'étaient ... les procédés de fabrication à perfectionner, par exemple, en 1834, l'achat à Annonay de machines permettait de supprimer le travail à la cuve et de ne plus étendre le papier sur des perches pour le sécher. Le Marié suffisait à tout ... Il était regardé comme l'un des plus fins papetiers de France, presque l'égal de ses amis, les Montgolfier. »

Comment Nicolas Le Marié était lié aux Montgolfier et quelles machines exactement furent transplantées à la papeterie bretonne d'Odet, nous ne le savons pas précisément. Mais les explications historiques et documentaires du musée de la Papeterie Canson-Montgolfier nous donnent des indices. Jean-Baptiste de Montgolfier et Barthélemy de Canson (gendre du cadet Etienne de Montgolfier) tenaient à cette époque des fabriques différentes près d'Annonay, à Saint-Marcel et à Vidalon, et ils eurent des difficultés à s'équiper en machines car le brevet de fabrication enregistré en 1799 avait fait l'objet d'un gros conflit d'intérêts entre un ingénieur français (Louis-Nicolas Robert) et son directeur à la papeterie de Corbeil-Essonnes (Léger-Didot). Ce dernier racheta sa part du brevet, s'exila en Angleterre d'où il organisa sa filière d'importation pour les entrepreneurs français.

Canson fut le premier à négocier avec Léger-Didot, et réussit même à signer un contrat d'importation en exclusivité à Annonay. Il équipa sa papeterie en 1822 d'une première « machine à table plate », et par la suite son fils inventa les « caisses d'aspiration » placées en dessous de la toile métallique. Son cousin par alliance, Jean-Baptiste de Montgolfier, négocia avec Cameron, autre fabricant anglais, et introduisit en 1827 dans sa papeterie une « machine à forme ronde et cylindre aspirant ».

À qui Nicolas Le Marié fit appel pour l'achat de ses machines en 1834 ? À l'héritier de Vidalon-les-Annonay, Barthélemy Barou de Canson ? Ou à Jean-Baptiste de Montgolfier et son beau-frère Elie de Montgolfier (frère de l'épouse de Jean-Baptiste, une Montgolfier également). Nous pensons plutôt à ces Montgolfier et à leur filière d'importation de machines anglaises. Mais ceci mérite confirmation, par l'étude des livres des comptes des papeteries respectives.

En savoir plus : « CGF et AFQP - Moulins à papier et familles papetières de Bretagne »
et « L'importation des premières machines de fabrication du papier en continu à Odet »
Billet du 27.06.2015

AVIS À LA POPULATION : Le Kannadig numéro 30 de juillet est presque prêt, il aura 4 pages additionnelles au format A5 pour couvrir tous les sujets du trimestre, et il sera mis en ligne le week-end prochain, et imprimé-posté avant dans la foulée, si tout se passe comme prévu naturellement !

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