Crêche au toit de chaume et linteau de pierre du 16e au village de Kerveady - GrandTerrier

Crêche au toit de chaume et linteau de pierre du 16e au village de Kerveady

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Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

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§ E.D.F.

Cette crêche et son toit de chaume, certes une propriété privée, est néanmoins une fierté patrimoniale d'Ergué-Gabéric, car sa présence agrémente joliment un placître [1] arboisé au bord d'une belle route de compagne.

Merci à Claire et Yann Le Guillou pour leur magnifique restauration représentative du domaine de Kerveady du début du 19e siècle quand le toit en ardoise de sa maison manale voisinait avec les « crêches couvertes de paille », et aussi pour nous avoir signalé un linteau de pierre gravée de sa maison, et daté de 1569.

Autres lectures : « 1808 - Mesurage et description de la tenue noble à domaine congéable de Kerveady » ¤ « Une épigraphe gothique sur une pierre de calvaire au Cleuyou ?‎ » ¤ 

[modifier] 1 Les chaumières de Kerveady

La couverture en chaume a été réalisée en mai 2014 par Claire et Yann Le Guillou, propriétaires des lieux, et a remplacé un toit de tôle dont l'état se dégradait. Aujourd'hui cette crêche ou petite grange, ouverte à l'est par une grande porte et dotée de deux minuscules fenêtres, trône comme une chapelle au milieu d'un placître [1] d'herbe tondue et bordée d'imposants chênes et châtaigniers.

Originaires de St-Brieuc et Bourbriac et gabéricois d'adoption, ils justifient leur décision ainsi : « C'est simplement du bon sens. D'abord le cout, il est inférieur à une couverture en ardoises, ensuite d'un point de vue patrimonial, les bâtiments à usage d'exploitation, étaient très souvent couvert en paille jusqu'au début du XX s. Et ensuite, on redécouvre aujourd'hui les vertus du chaume en terme d'isolation écologique ... ».

Il est aussi indéniable que le domaine de Kerveady au début du 19e siècle était formé de bâtiments en toits de chaume, on disait « couverts de paille ». En fait en 1808, seule la maison d'habitation principale, aux allures de petit manoir, était en ardoise car elle était dénommée « Ty-glas », le mot "glaz" attestant de la couleur bleue des ardoises.

On dénombrait à Kerveady pas moins de cinq chaumières (maisons, crêches et grange) : « une crêche nommée ar Craou izela construite de simple maconne [2] et couverte en paille » ; « une maison nommée an ty izela construite de simple maçonne [2] et couverte en paille » ;

 

« autre maison nommée an ty bihen construite de simple maçonne [2] et couverte en paille » ; « une crêche nommée an Craou bihen construite simple maçonne [2] et couverte en paille » ; « une grange nommée ar bardy construite de simple maçonne [2] et couverte en paille ».


[modifier] 2 Le linteau du 16e siècle

Yann Le Guillou, amoureux des vieilles pierres, décrit cette épigraphe [3] gravée en creux : « En 1998, l'ancien propriétaire l'a démonté pour créer une fenêtre supplémentaire, et l'a placé dans la maison, comme manteau de cheminée. Il est très ancien, et difficilement déchiffrable.

  • En haut à gauche, apparait une date : 1569.
  • Puis, deux noms (peut être ceux des propriétaires bâtisseurs) G : GUEFFER : ET : SAFA.
  • En dessous; M???CC (sans certitude car très usé) (un blason au milieu du linteau) et QVERE (a priori du latin).
  • De chaque coté du linteau, des rosaces, et on retrouve en bas à droite la date : 1569. »

 


[modifier] 3 Annotations

  1. Placitre, placistre, s.m. : parcelle entourant une église, ou un autre bâtiment, une fontaine, etc. (dict. Goddefroy 1880). Le placitre est un terrain souvent herbeux, délimité par une clôture, fréquemment un mur, entourant les chapelles, églises ou fontaines bretonnes ; c'est l'un des éléments de l'enclos paroissial, désignant l'espace non bâti à l'intérieur de celui-ci (Wikipedia). Dans un village ou un corps de ferme le placitre désigne la place commune ou la cour devant les bâtiments. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Maçonnage, s.m. : « en (simple) maçonnage » ou « simple maçonne », désigne un matériau de construction hétérogène, constitué seulement de schistes tout-venant, par opposition à la pierre de grain en granit, dite « pierre de taille » (Jean Le Tallec 1994), le terme « maçonné en brossage » désignant par contre les joints brossés autour des pierres taillés. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4]
  3. Epigraphe, s.f. : inscription sur un édifice qui indique en particulier la date de sa construction, sa destination (Trésor de la Langue Française). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]


Thème de l'article : Patrimoine communal d'Ergué-Gabéric

Date de création : Juillet 2015    Dernière modification : 7.10.2015    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]