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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Sommaire


Modifications au jour le jour : [Journal des MàJs]
Anciennes pages de bienvenue : [Affiches]
Anciens billets : [Actualité, archives]

1 Catéchisme gallican raisonné

« Article 1 - Il est inséré au début du chapitre 1er du titre V du livre premier du code civil un article 143 ainsi rédigé : « Art. 143. - Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe », Assemblée nationale, février 2013.

Qu'aurait été l'opposition en 2013 à la loi du « mariage pour tous » si les théories de l'église gallicane - connue aujourd'hui pour sa tolérance vis-à-vis des homosexuels - l'avaient emporté contre l'infaillibilité du pape de l'église catholique, et si l'évêque Jean-François de La Marche, né à Ergué-Gabéric, avait vaincu ses adversaires constitutionnels et concordaires ?

Le gallicanisme était une doctrine religieuse cherchant à promouvoir l'organisation de l'Église catholique en France de façon largement autonome par rapport au pape. La théorie gallicane commença à se formuler après l'opposition entre Philippe le Bel et le pape Boniface VIII au début du 14e siècle. À la fin du XVIIe siècle, le gallicanisme s'implanta largement dans le clergé français, d'une part grâce aux théories de Bossuet, d'autre part grâce aux positions gallicanes des jansénistes qui reprochaient au pape son interventionnisme.

Au début de la Révolution française, l'adoption de la Constitution civile du clergé a été considérée par certains d'inspiration gallicane et contestée par d'autres comme une négation des pouvoirs épiscopaux.

Après la Révolution, Napoléon Bonaparte négocia le Concordat avec le pape Pie VII. À cette occasion, en 1801, le souverain pontife, à la demande du chef de l'État, déposa l'ensemble de l'épiscopat français : ce fut la fin des principes de l'Église gallicane, et la reconnaissance, implicite, de la primauté de juridiction du pape. En 1870 a lieu à Rome la proclamation du dogme de l'infaillibilité pontificale par le concile Vatican I qui sonna le glas du gallicanisme.

Jean-François de La Marche s'était fait remarqué avant, pendant et après la Révolution, par ses positions gallicanes. Après la découverte il y a 15 jour d'un reportage dans le journal anglais « The Gentleman's Magazine » de 1807, on a rassemblé sur GrandTerrier les écrits de l'évêque, les biographies publiées, dont celle de Louis Kerbiriou dont on s'est procuré en exemplaire et scanné quelques pages.

À la lecture de ce dernier, on découvre que son travail de recherches fut immense, il compulsa de nombreux documents, se déplaça en Angleterre, et analysa finement le contexte historique. Mais l'évêque était prolixe, et certaines archives et publications inédites sont encore à découvrir, notamment ce « Catéchisme nouveau et raisonné » ou les « Memoir and Letters » de la Marquise de Buckingham.

En savoir plus : « Espace "Évêque de Léon" : présentation, bibliographie, origines, écrits, in english, e brezhoneg ... » « LA MARCHE Jean-François (de) - Catéchisme nouveau et raisonné » , « KERBIRIOU Louis - Jean-François de la Marche Evêque-Comte de Léon‎ »

Billet du 10.02.2013


2 Transformation d'une manufacture

« Société commerciale, par opposition à Société civile : qui a pour objet l'accomplissement d'opérations commerciales, à but essentiellement lucratif, régie par les règles du droit civil et le code du commerce », Trésors de la Langue Française.

On peut dater de l'année 1904 le passage pour les Papeteries d'Odet du statut de manufacture du 19e siècle à celui d'une véritable société commerciale.

En effet le 13 juin, René Bolloré père et fils vont créer une société en commandite simple au capital social de 675000 francs, dans les conditions qui sont décrites dans la publication de cet acte dans le journal « L'Action Libérale de Quimper » du 2 juillet 1904.

L'objet de cette nouvelle société est « la fabrication de tous les papiers en général et plus spécialement des papiers à cigarettes, à copies de lettres et similaires et accessoirement l'exploitation des immeubles industriels et autres sis à Odet, commune d'Ergué-Gabéric ».

La création a lieu moins d'un mois avant le décès de René Bolloré père. Ce dernier passe la main à son fils, mineur et étudiant, qu'il « émancipe », et « habilite à faire le commerce », en prévoyant toutefois « qu'en cas de décès de M. René Bolloré père, ... les associés auront le droit de lui adjoindre un cogérant ».

Dans l'encart nécrologique du journal « Le Finistère » du 13 juillet 1904, les qualités de l'ancien manufacturier sont résumées ainsi : « En même temps qu'un industriel habile et travailleur, M. Bolloré était un homme à idées généreuses qui cherchait à faire le bien autour de lui ».

En mars 1905, dans un acte signé à Quimper, Odet et Sebdon (Algérie) et déposé à Paris, René-Joseph Bolloré fils change les statuts de la Société « René Bolloré fils et Compagnie » et, en mettant fin à la co-gérance d'Yves Charuel, ingénieur des Arts et Manufactures, reprend la direction pleine et entière « avec les pouvoirs attribués au gérant par l'acte constitutif de société ».

En savoir plus : « Statuts de la société en commandite "René Bolloré et Cie", Action Libérale 1904-05 » , « Nécrologie de René Bolloré, Le Finistère 1904 »

Billet du 03.02.2013


3 Tudchentil chez les Gentlemen

« I can no longer delay assuring you, Sir, of all the friendship and all the esteem with which you have inspired me », Hamm, 10 Feb 1793, Louis XVIII.

Quel est le personnage historique natif d'Ergué-Gabéric qui fut en correspondance avec le roi d'Angleterre George III, le futur roi de France Louis XVIII, les papes Pie VI et Pie VII, et bien d'autres célébrités ?

Il s'agit bien sûr de Jean-François de La Marche, né au manoir de Kerfors d'une famille noble locale qui héritera aussi du château de Lezergué, dernier évêque de St-Pol-de Léon, chassé par la Révolution française et émigré à Londres où il décèdera en 1806.

Il n'était pas apprécié du pouvoir Révolutionnaire français. Chateaubriand, dans ses « Mémoires d'Outre-tombe », l'a décrit comme « l’évêque de Saint-Pol de Léon, prélat sévère et borné qui contribuait à rendre le comte d’Artois de plus en plus étranger à son siècle ».

Par contre de l'autre côté de la Manche où il s'était réfugié en 1792, on louait ses qualités spirituelles de protecteur du clergé catholique français. Nous avons retrouvé les 15 pages inédites d'une biographie parue en 1807 dans la très célèbre revue « The Gentleman's Magazine and Historical Chronicle », le tout raconté par un témoin proche de l'évêque. Ces « mémoires biographiques » apportent un témoignage de première main sur le séjour de Jean-François de La Marche en Angleterre, présente un éclairage différent des biographies éditées en France du fait des positions anglaises, et inclut des documents d'archives très intéressants.

En 1798 le duc de Portland, secrétaire d'état, lui fit passer un message en français de la part du roi George III : « Je ne puis que me persuader, Monseigneur, qu'en recevant cet acte de sa Majesté comme une preuve des sentimens dont elle veut bien distinguer vos qualités personnelles et votre rang, vous y reconnaitrez également le témoignage que sa Majesté veut bien donner de la satisfaction avec laquelle elle a vu la conduite exemplaire du Clergé commis à vos soins ».

En savoir plus : « Biographical memoirs of the Bishop of Leon, The Gentleman's Magazine 1807 »

Billet du 27.01.2013


4 Chroniques hivernales 2013

« Memorioù ar re gozh hag istor ar barrez an Erge-Vras, e bro c’hlazig, e Breizh-Izel » : Histoire et mémoires d’une commune de Basse-Bretagne.

Avec quelques heures de retard, en raison des chutes de neige, voici les 26 pages habituelles du bulletin trimestriel « Kannadig an Erge-vras ». Et aussi diront certains, parce que, mine de rien, c'est un peu de boulot de reprendre les articles fraichement publiés, d'y ajouter un peu de liants, de textes et illustrations supplémentaires, de formatter tout ça pour une impression A4, et de publier le résultat sur le site Internet du GrandTerrier.

Après un rappel de la promotion du fest-noz au patrimoine de l'humanité fin 2012, et un premier article sur une carte postale Villard immortalisant les danses bretonnes de l'auberge de Lenhesq en 1909, les titres de ce numéro sont dans l'ordre :

  • Un saint Pierre très haut perché à Stang-Venn
  • Le Clairon, le Coq Français et l’OCB de René Bolloré
  • Les papetiers d’Odet et de Scaër à l’honneur
  • Les chauffeurs et la billig rouge au village de Kergoant
  • Grande Révolution de Jean-Marie Déguignet
  • Aveux du manoir de Pennarun aux 16e-18e siècles
  • Le manoir maçonnique de Pennarun
  • Conduite et guide des chevaux à gauche toute
  • Les chevaux agricoles gabéricois de 1930 à 1945
  • Petit chat Kenavo et nourrices du Grand-Terrier
  • Séjours à l’Hospice de Quimper en 1848 et 1902-05
  • Emprunts de la fabrique de Kerdévot en 1768-77
  • Les évènements d’Afrique en langue bretonne
  • Jeune appelé de Bohars mort en Algérie
  • Médaillé rescapé de l’enfer de Verdun en 1916
  • Match inter-usines Odet Cascadec Bolloré

Téléchargement et lecture en ligne du bulletin : « Kannadig n° 21 »

Billet du 20.01.2013

Nota: l'envoi à domicile des bulletins par voie postale se fera dans les prochains jours, le temps de déneiger l'accès aux rotatives ...


5 Conduite de chevaux à gauche

« Le cheval s'effraie, fait un écart et le conducteur à gauche, projeté sous les roues du terrible teuf-teuf ... se remue, s'agite comme un ver coupé ».

Billet du 13.01.2013 -  (Dessin de Laurent Quevilly, 1998)
Billet du 13.01.2013 - (Dessin de Laurent Quevilly, 1998)

Une lettre ouverte rédigée par le conseiller municipal Jean Mahé, publiée dans les colonnes du Progrès du Finistère de juillet 1907, est un bel exemple d'expression politique sur une initiative préfectorale incomprise du milieu rural de l'époque.

Cela commence par un arrêté : « Vu le rapport de M. le directeur du dépôt d'étalons de Lamballe ... Article premier. - Tout individu conduisant un cheval en main, attelé ou non, devra se placer à gauche de l'animal de façon à apercevoir les voitures ou animaux qui se croisent ».

Jean Mahé se moque gentiment du nouveau pouvoir républicain : « Je sais bien, l'exemple venant du haut, que le char de l'État a des tendances à marcher toujours plus à gauche et que la droite est un sujet d'aversion aiguë ».

Et pour appuyer son argumentation, il fait parler les plus âgés, paysans et chevaux : « J'entendais, l'autre jour, les plaintes d'un vétéran des champs, de 65 ans, dont le cheval s'en allait lentement, alourdi par le poids de 25 années de travail : "Comment veux-tu, mon pauvre ami, que je conduise à gauche, je n'ai toujours connu que ma droite ... Tout ça c'est des changements qui ne disent rien, ce sont des conchennou" ».

Une autre réaction dans le même hebdo catholique rebondit sur les propos de Jean Mahé et propose avec humour une réécriture de l'arrêté contesté : « Art. 1er. - Les chevaux qui ne pourraient être conduits à gauche et par la tête, pourront l'être par la queue ».

En savoir plus : « Arrêté préfectoral sur le guide des chevaux à gauche, journaux locaux 1907 » ¤ 

On en profite pour publier quelques photos de ces chevaux qui, au moins jusqu'en 1945, avaient un rôle essentiel dans les exploitations agricoles d'Ergué-Gabéric, n'ayant pas encore été remplacés par les tracteurs Mc Cormick.

En savoir plus : « 1930-1945 - Des chevaux dans les exploitations agricoles » ¤ 



6 Le clairon de René Bolloré

« Vous étiez né pour souffler à pleine bouche dans le clairon héroïque, ou pour évoquer les pâles fantômes des temps qui ne sont plus » T. Gautier.

Billet du 06.01.2013, le premier de l'année 2013
Billet du 06.01.2013, le premier de l'année 2013

Avant de mettre sa publicité sur les cahiers de papiers à rouler, l'entrepreneur papetier René Bolloré créa des boites métalliques pour conserver au sec son papier à rouler. Ces boites portaient une illustration colorée d'un soldat fantassin français au clairon : capote bleue, pantalon rouge garance, képi rouge et bleu, brodequins et jambières en cuir ...

Nous avons découvert deux exemplaires de ces boites qui mesurent exactement 75cm x 40cm x 8 mm, l'une en excellent état à Ergué-Gabéric, l'autre un peu plus usagée en provenance de Toulon, cette dernière contenant encore du papier non gommé de l'époque.

Il semble difficile de déterminer la période précise de diffusion de ces boites, l'uniforme français restant inchangé en 1870 et en 1914 (il deviendra entièrement « bleu horizon » fin 1915). Par contre au dos de la boite, les trois drapeaux de la triple entente (France, Angleterre et Russie) y étant représentés, ces boites devaient être distribuées aux soldats français en 1914.

En savoir plus : « La boite métallique du fumeur poilu en uniforme garance de 1914 » ¤ 

Dans le n° 30 de la très belle revue « Micheriou koz » sur les métiers d'antan de Bretagne, ce sont les papetiers d'Odet et de Scaër qui sont à l'honneur. Yvon Goulm a composé le texte, avec les fonds iconographique et documentaire des services de communication Bolloré, des archives d'Ergué-Gabéric et de l'association Arkae. On y trouve notamment une rétrospective historique des deux papeteries et de leurs fondateurs, la vie de la cité de Keranna, la création des écoles privées de Lestonan, les témoignages de Marjan Mao et de Marianne Saliou ... On peut néanmoins regretter certains choix éditoriaux :

  • Pour la fondation de la papeterie d'Odet en 1822, il est fait mention d'une plaque inaugurale mentionnant un R.G. Bolloré qui n'a jamais existé. Cet ajout de nom factice à celui du vrai fondateur Nicolas Le Marié est une falsification qui date de 1930 dans le Livre d'or de René Bolloré (le même que celui mentionné ci-dessus pour le fantassin au clairon).
  • L'origine des photos n'est généralement pas précisée, notamment celles de la revue Réalités de 1949 (par ex. la page de couverture où l'on voit Yves Le Gars et son dynamomètre) prises à Odet par le grand photographe du Front populaire Isaac Kitrosser. De plus de nombreuses illustrations ne sont ni datées, ni localisées, ceci pouvant introduire des confusions entre les deux sites d'Odet et de Cascadec.
  • Les témoignages collectés depuis 2007 sur les techniques de fabrication et le savoir-faire papetier à Odet et Cascadec pour la période 1925-1960 n'ont pas été exploités, ni certains documents d'archives antérieurs.

En savoir plus : « GOULM Yves - Micheriou koz : Les papetiers d'Odet et de Cascadec » ¤ 



7 Grand merci, Bonne année 2013

« Bloavez mad ha didrubuilh, Kalz a vleunioù da gutuilh, Bara da bep hini, Ha yec'hed e-leizh an ti !  » (bonne et paisible année, des fleurs à cueillir, du pain pour tous, et la santé au cœur de la maison).

Billet du 29.12.2012, le dernier de l'année 2012
Billet du 29.12.2012, le dernier de l'année 2012

« EN L'ANNÉE (1)551 BATIE LA PREMIÈRE FOIS, REBATIE EN L'ANNEE 1765 » : vous aurez reconnu l'épigraphe gravée en creux sur le linteau d'entrée du manoir de Pennarun ; elle résume à elle-seule l'histoire communale que le site GrandTerrier tente de reconstruire sans relâche, et toujours avec passion.

Nous venons de retrouver et publier six nouveaux documents d'archives sur ce domaine noble trop méconnu. Les trois premiers sont datés de 1540 et 1544, du temps où Charles Provost, fils de Jehan et de Louise de Kergoat, déclarait au Roi ses propriétés en ligence. Les trois suivants sont respectivement de 1731, 1752, 1782.

Les particularités du domaine de Pennarun au 16e siècle sont notamment : deux moulins, l'un pour moudre le froment, l'autre le seigle, sont déclarés, ce point étant confirmé dans l'aveu de 1544 où le premier est dit « moulin blanc à froment » ; un colombier ; une dépendance sur la seigneurie de ramage du manoir de Kern(a)ou « appartenant à noble messire Charles Kersulgar ».

Au 18e, on note que toutes les maisons et métairies du Bourg relèvent de Pennarun par une rente foncière payable annuellement : « le dit manoir de Penanrun duquel dépend tout le Bourg dudit Ergué ». Ensuite pour toute festivité locale, le manoir touche une redevance, autrement dit « le droit de lever la coutume audit bourg d'Ergué les jours, festes, et pardons de la dite parroisse ». Et enfin les prééminences de la seigneurie de Pennarun dans l'église St-Guinal consistent en un : « droit de deux tombes dans la dite église parroissialle, armoirées des armes dudit manoir, l'une auprès du maistre autel ; et l'autre plus bas bout à bout avec un escabeau ».

En savoir plus : « 1540 - Adveu de Penanrun extraict de l'inventaire de Kempercorentin » ¤ « 1731 - Aveu au Roy de l'écuyer Jean-Baptiste Geslin pour le manoir de Penanrun » ¤ « Archives de Pennarun » ¤ 

La fausse plaque ci-dessus, en imitation de la précédente, est relative à l'existence de notre site Internet GrandTerrier.net depuis 2007, et sa fréquentation toujours en hausse encore cette année 2012 : 2 millions de visiteurs. C'est un bel encouragement à continuer sur le même rythme : des mises à jour quotidiennes, des billets hebdomadaires, une revue trimestrielle Kannadig, la prochaine étant sous presse.



8 Le retour de la statue et du chat

« Le lendemain matin, il avait décampé. On en eut la première nouvelle par les appels et sanglots de l'enfant : " Kenavo ! Où est Kenavo ? " ».

Tout d'abord un petit conte de Noël, l'histoire d'un petit chat qui se prénomme Kenavo. Voilà qui est charmant, n'est-il pas ?

En cette fin de 19e siècle, ce petit chat était l'animal de compagnie chez une nourrice agréée d'Ergué-Gabéric. Les nourrices gabéricoises étaient d'ailleurs très réputées dans la région de Quimper, car l'air y était certainement moins pollué que dans la grande ville voisine. Et la présence d'un chaton rassurait les marmots qui y étaient placés.

C'était le cas d'un garçon ainsi que le relate l'entre-filet du journal « Le Finistère ». Or son séjour se finit le jour où sa mère « put le reprendre », et ce jour-là il fut nécessaire de donner le chat à l'enfant. L'animal fit le voyage aller en charaban, enfermé au fond d'un panier.

Et le lendemain le petit chat put s'enfuir de la maison de ville, et revint par ses propres moyens dans son coin de campagne. Un vrai miracle de la nature !

En savoir plus : « L'histoire de Kenavo le petit chat nourricier d'Ergué-Gabéric, Le Finistère 1888 »

La deuxième histoire est celle de la statue de l'énigme de l'été 2012. Il s'agissait econnaître et localiser une joviale statue photographiée au télé-objectif. Énigme pas si simple qu'il n'y paraissait. Il fallait vraiment être du lieu-même de Stang-Venn. Et même certains voisins et la famille d'origine avaient tous presque oublié l'anecdote, voire l'existence de la statue.

La réponse : lorsque le chauffeur de car ou « commissionnaire » de la papeterie d'Odet construisit sa maison dans les années 1920-30 il marqua sa dévotion en y plaçant une statue de sainte Anne en céramique. Lors de la tempête de 1987 la statue chuta, et le nouveau propriétaire dénommé Pierre eut l'heureuse initiative de placer un merveilleux saint Pierre de granit, qui en rit encore là-haut !

Lire les témoignages : « La petite statue surplombant la vallée de Stang-Venn »

Nota : le bulletin Kannadig de fin décembre/janvier se prépare, qu'on se le dise !

Billet du 22.12.2012


9 Séjours à l'hospice de Quimper

« On me montra mon lit, le seul vide qu’il y avait dans la salle et dont le voisin me dit que le précédant occupant de ce lit, était enterré le jour même ».

Dans ses mémoires, Jean-Marie Déguignet évoque au moins par deux fois ses séjours à l'Hospice de Quimper (situé dès 1801 sur la colline de Creac'h Euzen et appelé Hôpital Gourmelen au 20e siècle) : en 1848 alors qu'il a 14 ans, et lors de ses dernières années de vie en 1902-1905.

Le jeune mendiant Jean-Marie Déguignet, blessé à la tête en tombant, alors qu'il avait été poursuivi par des abeilles, se vit proposer en 1848, alors qu'il avait 14 ans, des soins à l'Hospice dit civil.

Dès son arrivée, il plante le décor d'un lieu sous l'emprise de l'église et où les enfants de tous milieux étaient abandonnés : « A l’entrée de cet hospice, il y avait un calvaire, et ma mère me montra un grand Christ dont la main gauche était fermé sur le clou. Elle me dit que cette main s’était fermée une nuit qu’une personne très riche avait envoyé dans le tourniquet un enfant ».

Les soins y sont dispensés par des « sœurs », des religieuses de la Congrégation des Filles du Saint-Esprit. On le conduit « dans une grande salle, pleine de monde, les uns dans leur lit, ... dans les lits de douleurs et d’ennui ... ». Dans cette salle il y a de nombreux patients cardiaques si l'on en croit l'expression bretonne « klañv e galon » traduite par le bretonnisme « malade de cœur ».

Dans les dernières pages de ses mémoires, il relate son séjour dans l'asile des vieux : « Ici, à Quimper, il y a déjà quatre établissements, et les plus beaux, pour l'entretien de tous les tarés et de tous les rebuts de cette malheureuse espèce humaine ». Il surenchérit : « Mais pendant ce temps, on laisse sans soins, sans soucis, se perdre les plus jeunes et les meilleurs sujets, sur lesquels devraient au contraire se porter tous les soins et les soucis ». A-t-il oublié qu'il y fut bien soigné 57 années plus tôt, à l'âge de 14 ans ?

Nous avons aussi ici l'occasion de rétablir une vérité historique : Jean-Marie Déguignet est décédé lors de son dernier séjour à l’Hôpital civil, et non « à la porte de l'Hospice » comme l'attestent certaines biographies. Pour preuves l'acte de décès, un article du Finistère de 1902 et le témoignage d'Anatole Le Braz.

En savoir plus : « Les séjours de Jean-Marie Déguignet à l'hospice de Quimper »

Billet du 16.12.2012



10 Des fêtes populaires bretonnes

« E memor an dud avad, e vo Loeiz Roparz da viken paotr ar festou-noz », Fanch Broudic, "Loeiz Roparz, le rénovateur du fest-noz", 2011.

Ce mercredi dernier, tout le monde a appris la nouvelle : le fest-noz, « rassemblement festif basé sur la pratique collective des danses traditionnelles de Bretagne accompagnées de chants ou musiques instrumentales », est désormais un élément constitutif du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Le dossier de candidature avait été préparé par l'association Dastum. Et le jury a été particulièrement sensible à la vidéo de présentation dans laquelle transpirent l'authenticité et la convivialité des festou-noz.

Cet évènement nous redonne l'occasion de saluer l’œuvre de rénovation de Loeiz Roparz : « Le Fest Noz, à L' UNESCO ! Qui aurait dit ça ? Loïez Roparz, le rénovateur des Festou noz doit jubiler au Paradis des sonneurs » (Reun Le Reste).

Et de publier une carte postale de la collection Villard représentant un « fest-deiz » [noz= "de nuit", deiz="de jour"] et une noce populaire devant l'auberge du village de Lenhesq au début du siècle.

Le titrage de la carte indique qu'on y danse la gavotte. Mais est-ce le cas ? Car les danseurs ne se tiennent-ils pas par le petit doigt ? Pour la gavotte, qu'elle soit de l'Aven ou des montagnes, on se donnerait la main, l'avant-bras droit couvrant l'avant-bras gauche du voisin de droite. Ne serait-ce pas plutôt un « an-dro » ou un « kas a-barh » ?

Plus tard, dans les années 1930, l'auberge Le Berre de Lenhesq organisait des grands bals musette. Les danses bretonnes furent remplacées par des « dansou Kof a Kof » (littéralement les danses ventre à ventre) : le passo, la valse ou le tango ...

Aujourd'hui, l'auberge est devenue un bureau de police, mais la maison avec ses lucarnes de toit caractéristiques a conservé son cachet.

En savoir plus : « Carte postale Villard - Noces et danses bretonnes à Lenhesk en 1909 - Le Fest-noz à l'Unesco en 2012 »

Billet du 08.12.2012



11 La Fiscalité de l'Ancien Régime

« Les finances s’appellent communement le nerf de la guerre et l’ornement de la paix. Autres tiennent que cela se doit plustost dire de la valeur et de la justice », Nicolas Rémond, 1622

À l'aube de la Révolution, la paroisse d'Ergué-Gabéric a signé par deux fois la Constitution sur le Clergé, et s'est engagée financièrement dans une rente annuelle de 40 livres et un emprunt de 1200 et de 1000 livres, le tout en contrepartie de l'exemption du paiement des impôts du Dixième et du Vingtième.

L'étude de ces documents a amené un enrichissement de notre lexique des termes anciens, car la fiscalité au cours des siècles est un sujet plutôt complexe :

Décimes, s.m.pl. : imposition sur les bénéfices ecclésiastique, levée au départ pour financer les croisades. Les décimes étaient fournies par les prêtres et fabriques de paroisse, pour être reversés dans les caisses du roi.

Denier (au), g.n.m., « au denier 20, 25 » : partie d'une somme, prélevée au profit de quelqu'un. Intérêt d'une somme principale. Placer au denier vingt : intérêt annuel d'un vingtième, à savoir à 5%.

Dîme, dixme, s.f.  : impôt sur les récoltes, de fraction variable, parfois le dixième, devant revenir au Clergé, prélevé pour l'entretien des prêtres.

Dixième, s.m. : impôt lancé par Desmaretz en 1710, à l'apogée de l'effort financier du royaume dans la guerre de Succession d'Espagne. Le Clergé rachète une exemption en 1711. Il fut remplacé en 1749 par le Vingtième du même principe.

Vingtième, s.m. : impôt établi par Machault d'Arnouville en 1749, à l'extinction du Dixième, à la paix d'Aix-la-Chapelle, dont les recettes doivent amortir la dette nationale créée par la guerre de Succession d'Autriche.

À la lecture de ce glossaire, pouvez-vous citer les différences entre la Dîme, les Décimes et le Dixième ?

En savoir plus : Billet du 02.12.2012


12 Inter-usines Cascadec 3, Odet 1

« Le coq comme symbole français remonte à la chute de l'Empire romain et tire son origine du jeu de mot entre gallus (coq) et Gallus (Gaulois) »

C'était le temps où la qualité de joueur de football était encore un argument d'embauche aux papeteries Bolloré. L'équipe locale des Paotred-Dispount était en majorité composée d'employés de l'usine d'Odet. Pour preuve, ce match inter-usines organisé pour la toute première fois en 1950 où ils affrontèrent l'usine sœur du groupe.

Les gars d'Odet, en déplacement à Cascadec en Scaër, essuyèrent une défaite de 3 à 1. La revanche eut sans doute lieu à Ergué-Gabéric l'année suivante.

Disposant de deux exemplaires de la photo, l'une un peu plus froissée, on publie l'une et l'autre. Et on a noté les noms et positions sur le terrain pour chacun de ces sympathiques joueurs et figurants « historiques ».

En savoir plus : « 1950 - Match inter-usines »

25 ans plus tôt le papier à cigarettes Bolloré n'était pas encore lié au sigle OCB, mais à la marque « Le Coq Français ». Le logo était décliné avec des jeux de couleurs vives : noir et crête rouge, bleu ou doré et crête blanche, et en arrière-plan un soleil levant et diffusant ses rayons.

Au recto du cahier, la « marque déposée » était constituée par un blason a priori fictif avec une épée et deux étoiles, surmontées d'un casque qui ressemble à un bonnet de fou du roi. Et la référence à l'entreprise de papeterie est « R. Bolloré Odet-Quimper France ».

En savoir plus : « Patrimoine local : la collection de cahiers de papier à cigarette à rouler Bolloré »

Question : Quel est le lien entre le coq, emblème de l'équipe de foot des Paotrd-Dispount, adopté en 1975, et celui du papier à rouler " Le Coq Français R.Bolloré " ? Vous trouverez cette information dans le livret du Centenaire, bourré d'anecdotes et de photos inédites, qui sera publié début 2013. Et n'oubliez pas : la grande fête du Centenaire des Paotred aura lieu le week-end de la Pentecôte, les 18 et 19 mai 2013. Billet du 23.11.2012


13 Manoir maçonnique de Pennarun

« Vinoc (Corentin), médecin très instruit exerçant avec désintéressement, ayant rendu des services pendant sa mairie », Préfet Miollis, 1809

Le manoir de Pennarun, proche du bourg d'Ergué-Gabéric, fut confisqué à un émigré noble d'obédience chouanne et vendu aux enchères au titre des Biens Nationaux. Le premier acquéreur en 1794, est l'imprimeur Jean-Louis Derrien de Quimper qui remporta la mise pour 42.000 livres. Le manoir est ensuite vendu aux époux Girbon qui le cèdent en novembre 1795 au citoyen Vinoc, conformément à un document retrouvé récemment.

Corentin Vinoc exerce comme « médecin de l'armée des côtes de Brest à l’hôpital militaire de Quimper », et est membre de la loge maçonnique « La Farfaite Union » de Quimper où il portera plus tard la charge et le titre de « Vénérable ». Il sera également nommé maire de Quimper de 1803 à 1808.

Il est certainement intéressé par la propriété de Pennarun, car il est aussi l'adjudicataire du moulin et de la métairie au titre des Domaines Nationaux. Est-ce un autre franc-maçon voisin qui lui a conseillé ces acquisitions en tant qu'expert avoué et acquéreur du presbytère et manoir de Mezanlez, à savoir Salomon Bréhier, futur maire d'Ergué-Gabéric ?

En tous cas, pour acheter le manoir, Vinoc débourse 260.000 livres en assignats. Certes cette monnaie fiduciaire a subi une forte inflation, encore faut-il en disposer ! Dans une biographie récente, Bruno Le Gall et Jean-Paul Péron concluent par « l'exigeante probité de Corentin Vinoc qui n'a pas profité de la Révolution pour s'enrichir ». À l'instar des affaires communales de Salomon Bréhier, on est tenté d'en douter.

Le document de vente de 1795, retrouvé aux Archives Départementales du Finistère, est classé avec neuf autres pièces relatives au manoir de Pennarun, datées de 1794 à 1829, qui viennent pour l'occasion enrichir les archives de Pennarun sur le site GrandTerrier.

En savoir plus : « 1795 - Vente du manoir de Pennanreun au citoyen Vinoc », « Le manoir de Pennarun‎‎ », « Archives de Pennarun‎‎ »

Appel à connaissance généalogique et héraldique : dans l'article sur le manoir de Pennarun on a retracé l'histoire de ses famille nobles, notamment les Rozerc'h. Actuellement, sur un linteau de la façade, on peut admirer leur blason, un "greslier accompagné de trois feuilles de houx", en mi-parti avec un autre blason représentant une main tenant des flèches. La famille noble Le Gac est doté d'un blason de ce type, mais nous n'avons pas connaissance d'une alliance avec les Rozerc'h. Qu'en pensez-vous ? Billet du 17.11.2012



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