1794-1795 - Estimation et adjudication du manoir de Kernaou - GrandTerrier

1794-1795 - Estimation et adjudication du manoir de Kernaou

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__NUMBERHEADINGS____NOTOC__<i>La gestion des propriétés séquestrées au titre des biens nationaux pendant la période révolutionnaire.</i> __NUMBERHEADINGS____NOTOC__<i>La gestion des propriétés séquestrées au titre des biens nationaux pendant la période révolutionnaire.</i>
-Archives privées et documents conservés aux Archives Départementales du Finistère.+Document d'estimation de 1794 par deux experts habilités, sommier des comptes l'émigré noble François Louis de La Marche, et vente par adjudication en 1795 à l'avoué Jean-Marie Le Roux.
-Autres lectures : {{Tpg2|:Category:Biens Nationaux|Espace Biens Nationaux}}{{Tpg|1796-1799 - Estimation et adjudication du moulin de Kernaou}}{{Tpg|1793-1805 - Sommier des comptes ouverts avec chaque émigré pour les biens nationaux}}{{Tpg|Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles}}+Archives privées et documents conservés aux Archives Départementales du Finistère.
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 +Autres lectures : {{Tpg2|:Category:Biens Nationaux|Espace Biens Nationaux}}{{Tpg|1796 - Estimation et adjudication du moulin de Kernaou}}{{Tpg|1793-1805 - Sommier des comptes ouverts avec chaque émigré pour les biens nationaux}}{{Tpg|Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles}}{{Tpg|François-Yves Le Roux (1788-1838), corsaire et organiste}}{{Tpg|Les Mermet, propriétaires du manoir du Cleuyou et de Kervreyen}}{{Tpg|François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon}}
==Présentation== ==Présentation==
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 +La métairie de Kernaou, exploitée par René Le Maguer, est une propriété foncière de François-Louis (orthographié "Jean Louis" dans le document d'estimation) de La Marche, seigneur de Lezergué, réfugié sur l'île de Jersey où il décède en 1794, alors que son fils aîné Joseph-Louis est exilé en Guadeloupe. En 1803 ils sont tous les deux amnistiés avec une main-levée de séquestre. Mais les biens déjà vendus en bien nationaux, à l'instar de Kernaou, ne seront pas restitués aux héritiers nobles.
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 +L'estimation des biens des 21-25 brumaire de l'an 3 (11.11.1794) se fait sur 5 jours en présence des experts Salomon Bréhier et Jean-Marie Le Roux, de l'officier municipal Jean Le Jour, et du domanier René Le Maguer.
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 +La maison principale (<font color=red><b>MM</b></font> sur le plan ci-contre) est en « <i>grosse taille couverte d'ardoise et manquant de grosse réparation</i> » et qualifiée de « <i>maison manalle</i> » (à l'allure d'un manoir). Elle est dotée de « <i>deux grandes fenêtres à son rez-de-chaussée, une grande cuisine et large vestibule</i> » et « <i>un grenier en toute course de la maison</i> » de 45 pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de long, soit 14,50 mètres. La belle porte ouvragée n'est pas mentionnée, ce qui semble indiquer un ajout plus tardif, les pierres maçonnées tranchant sur les pierres de "grosse taille" (cette porte arrondie à pinacles ayant pu être transférée d'une maison manalle voisine comme Kervreyen, après la Révolution).
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 +La suite des bâtiments, « <i>vis-à-vis la dite maison à son bout du levant</i> », est le Pavillon (lettre <font color=red><b>P</b></font> sur le plan), « <i>en moëlon couvert d'ardoises</i> », lequel était, encore au 20e siècle dernier, désigné sous le nom de « <i>Maner kozh</i> » (vieux manoir). En 1794 il est composé à son rez-de-chaussée d'un « <i>appartement sans feu et servant de crèche</i> » et au-dessus d'une « <i>chambre à feu pratiquée par un perron en dehors en pierre</i> ».
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 +La maison principale étant occupée par les tenanciers, l'appartement et la chambre étaient vraisemblablement réservé aux propriétaires fonciers, nobles avant la Révolution, lorsqu'ils venaient se mettre au vert ou chasser. Cette pratique s'est maintenue au 19e siècle comme en atteste un bail daté de 1824 : « <i>Les propriétaires se réservent la maison dite "Le Pavillon" qu'ils pourront fréquenter quand et par où bon leur semblera.</i> »
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 +La suite de la description des lieux mentionne deux crèches (<font color=red><b>cr1</b></font> et <font color=red><b>cr2</b></font> sur le plan) à l'ouest du pavillon, « <i>en moëlon et couvert de gleds <ref name="Glé">{{K-Glé}}</ref></i> » (chaume). On notera la présence de « <i>fendasses</i> » (ouverture en "fente") <ref name="Fendasse">{{K-Fendasse}}</ref> et d'un mur intérieur de soutien dit « <i>arras</i> » <ref name="Arras">{{K-Arras}}</ref>.
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 +Une grange (<font color=red><b>gr</b></font> sur le plan) est signalée au nord de la maison principale, séparée de cette dernière par l'aire à battre (<font color=darkblue><b>ab</b></font> sur le plan). Au sud de la maison manalle, dans la cour ou placitre intérieur, on trouve le puits et le « <i>pors à frambois</i> » <ref name="Framboy">{{K-Framboy}}</ref> (code <font color=darkblue><b>pf</b></font> sur le plan), c'est-à-dire l'endroit où était entassé le fumier des bêtes.
 +
 +L'estimation porte sur l'ensemble des terres dépendant du manoir de Kernaou, en excluant la deuxième division constituée de la petite ferme Ty-Plouz au nord et aujourd'hui disparue. La surface totale de la première division est de 34,5 journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>, c'est-à-dire 17 hectares.
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 +Le montant estimé pour une mise en vente du lot tient compte des réparations à effectuer sur la maison principale et se monte à 4100 livres. Lors de la vente aux enchères du 19 floréal de l'an 3 (08.05.1795) la mise à prix démarre à 10.000 livres. Il s'en suit quelques propositions de surenchères, dont celle de Kernafflen, le vice-président du directoire du district de Quimper. In fine le citoyen Jean Marie Le Roux fait son unique offre à 38000 livres et emporte la mise.
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 +[[Image:CadastreKernaou1794-1834.jpg|400px|center|thumb|Les batiments de 1794 sur le plan cadastral de 1834]]
 +<gallery caption="Iconographie">
 +Image:PavillonKernaou.jpg|Pavillon du "maner kozh"
 +Image:KernaouPorte.jpg|Porte ouvragée de la maison manalle
 +Image:MémoireSdeKerlivioPlanKernaou.jpg|Plan 19e, mémoire S. de Kerlivio <ref>Mémoire de diplôme d'Université "Langues et Cultures de la Bretagne", U.B.O. 2007, Solange de KERLIVIO.</ref>
 +</gallery>
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 +Jean-Marie Le Roux, est avoué à Quimper, beau-frère de Salomon Bréhier, et tous deux éteient cosignataires du rapport d'expertise de Kernaou. En devenant adjudicataire, il pourrait être soupçonné de conflit d’intérêts, mais ce genre de situation est très fréquente à l'époque.
 +
 +Kernaou est resté la propriété jusqu'aujourd’hui des descendants des Le Roux, ce par le biais des femmes. En commençant par Julie Le Roux, fille de Jean Marie, et qui se marie à un Jean Le Bastard dont hériteront les Lunven, les Kerselec, et enfin la famille de Kerlivio. Pour preuve l'arbre familial établi en 1983 par Jean de Kerlivio : [[:Image:GénéalogieMaternelleKerlivio.jpg]]
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 +|[[Image:ExtraitLeRouxGénéalogieKerlivio.jpg|400px|left]]
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Première Division de Kernaou Première Division de Kernaou
-Une maison en grosse taille couverte d'ardoise et manquant de grosse réparation, ouvrant au midi sur une cour ou <i>Pors à frambois</i> <ref name="Framboy">{{K-Framboy}}</ref>, à deux grandes fenêtres à son rez-de-chaussée, une grande cuisine et large vestibule, au-dessus un grenier en toute course de la maison pratiqué par un large et grand escalier, le grenier éclairé de deux fenêtres au midi sur la cour, ayant la dite maison de longueur à deux longères <ref name="Longère">{{K-Longère}}</ref> quarante cinq pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref>, de franc <ref name="Franc">{{K-Franc}}</ref> à deux pignons vingt, seize de hauteur.+Une maison en grosse taille couverte d'ardoise et manquant de grosse réparation, ouvrant au midi sur une cour ou Pors à frambois <ref name="Framboy">{{K-Framboy}}</ref>, à deux grandes fenêtres à son rez-de-chaussée, une grande cuisine et large vestibule, au-dessus un grenier en toute course de la maison pratiqué par un large et grand escalier, le grenier éclairé de deux fenêtres au midi sur la cour, ayant la dite maison de longueur à deux longères <ref name="Longère">{{K-Longère}}</ref> quarante cinq pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref>, de franc <ref name="Franc">{{K-Franc}}</ref> à deux pignons vingt, seize de hauteur.
-Vis-à-vis la dite maison à son bout du levant un Pavillon en moëlon couvert d'ardoises ouvrant au nord sur le dit <i>pors à frambois</i> <ref name="Framboy">{{K-Framboy}}</ref>, à son rez-de-chaussée un appartement sans feu et servant de crèche, au-dessus une chambre à feu pratiquée par un+Vis-à-vis la dite maison à son bout du levant un Pavillon en moëlon couvert d'ardoises ouvrant au nord sur le dit pors à frambois <ref name="Framboy">{{K-Framboy}}</ref>, à son rez-de-chaussée un appartement sans feu et servant de crèche, au-dessus une chambre à feu pratiquée par un
<spoiler id="991" text="Suite du document ...">perron en dehors en pierre et ouvrant aussi à une porte au nord et une fenêtre au midi et donnant sur courtil <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> ou jardin ci-après, ayant de longueur dix huit pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref>, de franc <ref name="Franc">{{K-Franc}}</ref> à deux pignons seize, sur vingt deux de hauteur. <spoiler id="991" text="Suite du document ...">perron en dehors en pierre et ouvrant aussi à une porte au nord et une fenêtre au midi et donnant sur courtil <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> ou jardin ci-après, ayant de longueur dix huit pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref>, de franc <ref name="Franc">{{K-Franc}}</ref> à deux pignons seize, sur vingt deux de hauteur.
 +
 +Deux crêches s'entrejoignant bout du couchant du pavillon, en moëlon et couvert de gleds <ref name="Glé">{{K-Glé}}</ref>, ouvrant à deux portes au nord sur la cour, et trois ouvertures ou fendasses <ref name="Fendasse">{{K-Fendasse}}</ref>, une porte au nord sur courtil <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> ou jardin ayant de longueur soixante huit pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref>, de franc <ref name="Franc">{{K-Franc}}</ref> à deux pignons et un arras <ref name="Arras">{{K-Arras}}</ref> seize, sur huit de hauteur.
 +
 +Un puits au milieu de la cour ayant de diamètre en taille trois pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> et demi.
 +
 +La cour ou pors à frambois <ref name="Framboy">{{K-Framboy}}</ref> séparant touts édifices de la métairie et ayant [?] à son bout du levant, sous fonds de cour six cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>.
 +
 +Un emplacement d'édifices du bout oriental
 +<hr>
 +de la cour sans maisons et ayant sept pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de diamètre.
 +
 +L'aire à battre et l'issüe à paille y joignant derrière la maison manalle, et au nord de la dite maison, ayant ses édifices au cerne <ref name="Cerne">{{K-Cerne}}</ref> fors <ref name="Fors">{{K-Fors}}</ref> vers la maison et emplacement contenant sous fonds trente cinq cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>.
 +
 +Un grange en brossage et couverte de gleds <ref name="Glé">{{K-Glé}}</ref>, ouvrant à son pignon du levant bout du nord sur l'aire.
 +
 +Le placitre <ref name="Placitre">{{K-Placitre}}</ref> attenant à la cour et pors à frambois planté en allée en futaye de jeunes chateigniers donnant de tout endroit sur terres du présent fors <ref name="Fors">{{K-Fors}}</ref> du couchant, sur terres de Kervreÿen, sous fonds 50 cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>.
 +
 +Un petit jardinet au midi du pavillon cerné en mi-cercle de fossés, sous fonds deux cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>.
 +
 +Deux courtils <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> s'entrejoignant au levant du pavillon, du placitre et de la cour, ayant ses édifices au cerne <ref name="Cerne">{{K-Cerne}}</ref> partagé par un
 +<hr>
 +talus en terrasse donnant de toutes parts sur terres du présent, et contenant sous fonds trois quarts de journal <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +Un courtil <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> à chanvre ayant ses édifices au cerne fors du nord donnant des midi et levant sur le placitre <ref name="Placitre">{{K-Placitre}}</ref>, et des autres endroits sur terre du présent contenant sous fonds un quart journal <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +Un courtil <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> à herbe nommé <i>liors guéot</i> ayant ses édifices au cerne fors du levant, donnant du levant sur prairie à Kervreÿen et de touts autres endroits sur terres du présent contenant sous fonds douze cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>.
 +
 +Autre courtil <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> à herbe au nord du précédent ayant ses édifices au cerne fors du levant, donnant du couchant su terre de Kervreÿen et de touts autres endroits su terre du présent, sous fonds dix cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>.
 +
 +Un courtil <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> ou jardinet au couchant de l'aire et de la grange ayant édifice au cerne fors vers l'aire.
 +<hr>
 +Un placitre <ref name="Placitre">{{K-Placitre}}</ref> traversé du levant au couchant bout du midi par chemin menant de Kernaou à <i>Parc anty Plouz</i>, et du midi au nord par chemin de Kernaou à Coray et donnant de touts endroits sur terre du présent fors du midi su terre de la seconde division sous fonds quinze cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>.
 +
 +<i>Parc ar Rouet huellaf</i> terre chaude <ref name="Terreschaudes">{{K-Terreschaudes}}</ref> donnant des midi et levant sur terre du présent, du nord sur terre de Kerdohal, du couchant sur chemin menant à celui de Coray, édifices du couchant, sous fonds quatre journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +<i>Parc ar Rouët Bihan</i> ayant ses édifices au cerne fors du levant, donnant du nord sur le précédent et de touts autres endroits sur terre du présent et chemin menant à celui de Corau sous fonds deux journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +<i>Parc ar Rouët izelaff</i> ayant ses édifices au cerne fors du levant donnant des nord et couchant sur les deux autres ci-dessus et des
 +<hr>
 +autres endroits sur terre du présent, sous fonds un journal <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref> et demi.
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 +<i>Parc nevez</i> ayant ses édifices nord et en partie du midi vers Kernaou, donnant des couchant et nord sur chemin de Kernaou aux garennes de la seconde division, et de touts autres endroits sur terre du présent fors du couchant vers Kervreyen sous fonds trois journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +<i>Parc ar leur</i> ayant ses édifices nord et couchant donnant du couchant sur l'aire, et d'autres endroits sur terre du présent sous fonds deux journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +<i>Parc ar march</i> dont deux journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref> de terre chaude et une journée à faucher <ref name="Terreschaudes">{{K-Terreschaudes}}</ref> donnant du midi sur terre Pennaménez, du nord sur chemin de Kernaou à Quimper, du couchant sur terre de Kervreyen et du levant su terres ci-après.
 +
 +<i>Parc ar scaven</i> ayant ses édifices au cerne fors vers le précédent, donnant du midi sur taille de Pennaménez, du nord sur chemin
 +<hr>
 +de Kernaou à Quimper sous fonds six journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +Un pré fauchable nommé <i>foënnec ar scaven</i> régnant du nord le long du chemin de Kernaou à Quimper et d'autres endroits sur terre du précédent fors du midi vers PennaMénez, sous fonds quatre journées à faucher <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +Autre pré fauchable nommé <i>foënnec bras</i> ayant ses édifices en partie du nord, levant et couchant, donnant du nord sur les courtils <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> derrière le pavillon, du levant sur le moulin, du couchant sur le placitre <ref name="Placitre">{{K-Placitre}}</ref> de Kernaou, et midi sur eau venant du moulin, contenant sous fonds six journées à faucher <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +Un bois taillis âgé de cinq ans, joignant du couchant les <i>parcs izellaf</i> et <i>huellaf</i> dite <i>ar rouët</i> donnant du midi sur le moulin, levant et nord sur terre de Kerdohal, édifices au couchant, contenant sous fonds juit journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +<i>Goarem ar Veil</i> terres froides <ref name="Terresfroides">{{K-Terresfroides}}</ref> vis-à-vis du moulin et de la grande prairie et courtil <ref name="Courtil">{{K-Courtil}}</ref> donnant des nord et couchant sur iceux, et des levant et
 +<hr>
 +midi sur terre de Kerdollas sans édifices sous fonds deux journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref>.
 +
 +<i>Goarëm ar Roz</i> terre froide <ref name="Terresfroides">{{K-Terresfroides}}</ref> sans édifice donnant des levant et nord sur <i>Parc ar Rouët izellaf</i>, et de touts autres endroits sur terre du présent et chemin menant au moulin, contenant sous fonds deux journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref> et quart sans veillons et brandons.
 +
 +Le dit manoir de Kernaou et ses terres en dépendant contenant sous fonds vingt un journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref> et demi de terre chaude <ref name="Terreschaudes">{{K-Terreschaudes}}</ref>, cinq journaux et quart de terre froide <ref name="Terresfroides">{{K-Terresfroides}}</ref>, huit journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref> sous bois tailles et cinq journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref> et demi sous prairies, donne du levant sur terre de Kerdollas et le moulin de Kernaou, du midi sur terre de Penaménez, du couchant sur terre de Kervreyen, et du nord sur terre de la seconde division.
 +
 +D'après les renseignements qui nous ont été fournis par le fermier, et d'après
 +<hr>
 +un état exact de notre part, nous avons estimé que cette première Division peut produire, déduction faite des réparations et de la contribution foncière un revenu de cent quatre vingt livres, lequel d'après le prix commun des biens de cette nature dans la dite comune d'Ergué-Gabéric donne une somme principale de trois mille six cent livres et les bois qui s'y trouvent, taille comprise, celle de cinq cent livres, auxquelles sommes faisant ensemble celle de quatre mille cent livres avons estimé cette première Division.
 +
 +De tout quoi nous avons dressé le présent procès verbal d'estimation, pour valoir et servir ainsi qu'il appartiendra sous nos seings, les dits jour, mois et an que devant, signé en la minutte, Bréhier, Le Roux, experts, Lejour officier municipal. Enregistré à Quimper le 21 germinal an 3e. Signé Brindejonc qui a reçu quarante sols.
 +
 +Signatures : Le Roux, expert ; Bréhier, expert.
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Version actuelle

Catégorie : Archives   + fonds Biens Nationaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.

La gestion des propriétés séquestrées au titre des biens nationaux pendant la période révolutionnaire.

Document d'estimation de 1794 par deux experts habilités, sommier des comptes l'émigré noble François Louis de La Marche, et vente par adjudication en 1795 à l'avoué Jean-Marie Le Roux.

Archives privées et documents conservés aux Archives Départementales du Finistère.

Autres lectures : « Espace Biens Nationaux » ¤ « 1796 - Estimation et adjudication du moulin de Kernaou » ¤ « 1793-1805 - Sommier des comptes ouverts avec chaque émigré pour les biens nationaux » ¤ « Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles » ¤ « François-Yves Le Roux (1788-1838), corsaire et organiste » ¤ « Les Mermet, propriétaires du manoir du Cleuyou et de Kervreyen » ¤ « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon » ¤ 

[modifier] 1 Présentation

La métairie de Kernaou, exploitée par René Le Maguer, est une propriété foncière de François-Louis (orthographié "Jean Louis" dans le document d'estimation) de La Marche, seigneur de Lezergué, réfugié sur l'île de Jersey où il décède en 1794, alors que son fils aîné Joseph-Louis est exilé en Guadeloupe. En 1803 ils sont tous les deux amnistiés avec une main-levée de séquestre. Mais les biens déjà vendus en bien nationaux, à l'instar de Kernaou, ne seront pas restitués aux héritiers nobles.

L'estimation des biens des 21-25 brumaire de l'an 3 (11.11.1794) se fait sur 5 jours en présence des experts Salomon Bréhier et Jean-Marie Le Roux, de l'officier municipal Jean Le Jour, et du domanier René Le Maguer.

La maison principale (MM sur le plan ci-contre) est en « grosse taille couverte d'ardoise et manquant de grosse réparation » et qualifiée de « maison manalle » (à l'allure d'un manoir). Elle est dotée de « deux grandes fenêtres à son rez-de-chaussée, une grande cuisine et large vestibule » et « un grenier en toute course de la maison » de 45 pieds [1] de long, soit 14,50 mètres. La belle porte ouvragée n'est pas mentionnée, ce qui semble indiquer un ajout plus tardif, les pierres maçonnées tranchant sur les pierres de "grosse taille" (cette porte arrondie à pinacles ayant pu être transférée d'une maison manalle voisine comme Kervreyen, après la Révolution).

La suite des bâtiments, « vis-à-vis la dite maison à son bout du levant », est le Pavillon (lettre P sur le plan), « en moëlon couvert d'ardoises », lequel était, encore au 20e siècle dernier, désigné sous le nom de « Maner kozh » (vieux manoir). En 1794 il est composé à son rez-de-chaussée d'un « appartement sans feu et servant de crèche » et au-dessus d'une « chambre à feu pratiquée par un perron en dehors en pierre ».

La maison principale étant occupée par les tenanciers, l'appartement et la chambre étaient vraisemblablement réservé aux propriétaires fonciers, nobles avant la Révolution, lorsqu'ils venaient se mettre au vert ou chasser. Cette pratique s'est maintenue au 19e siècle comme en atteste un bail daté de 1824 : « Les propriétaires se réservent la maison dite "Le Pavillon" qu'ils pourront fréquenter quand et par où bon leur semblera. »

La suite de la description des lieux mentionne deux crèches (cr1 et cr2 sur le plan) à l'ouest du pavillon, « en moëlon et couvert de gleds [2] » (chaume). On notera la présence de « fendasses » (ouverture en "fente") [3] et d'un mur intérieur de soutien dit « arras » [4].

Une grange (gr sur le plan) est signalée au nord de la maison principale, séparée de cette dernière par l'aire à battre (ab sur le plan). Au sud de la maison manalle, dans la cour ou placitre intérieur, on trouve le puits et le « pors à frambois » [5] (code pf sur le plan), c'est-à-dire l'endroit où était entassé le fumier des bêtes.

L'estimation porte sur l'ensemble des terres dépendant du manoir de Kernaou, en excluant la deuxième division constituée de la petite ferme Ty-Plouz au nord et aujourd'hui disparue. La surface totale de la première division est de 34,5 journaux [6], c'est-à-dire 17 hectares.

Le montant estimé pour une mise en vente du lot tient compte des réparations à effectuer sur la maison principale et se monte à 4100 livres. Lors de la vente aux enchères du 19 floréal de l'an 3 (08.05.1795) la mise à prix démarre à 10.000 livres. Il s'en suit quelques propositions de surenchères, dont celle de Kernafflen, le vice-président du directoire du district de Quimper. In fine le citoyen Jean Marie Le Roux fait son unique offre à 38000 livres et emporte la mise.

 
Les batiments de 1794 sur le plan cadastral de 1834
Les batiments de 1794 sur le plan cadastral de 1834

Jean-Marie Le Roux, est avoué à Quimper, beau-frère de Salomon Bréhier, et tous deux éteient cosignataires du rapport d'expertise de Kernaou. En devenant adjudicataire, il pourrait être soupçonné de conflit d’intérêts, mais ce genre de situation est très fréquente à l'époque.

Kernaou est resté la propriété jusqu'aujourd’hui des descendants des Le Roux, ce par le biais des femmes. En commençant par Julie Le Roux, fille de Jean Marie, et qui se marie à un Jean Le Bastard dont hériteront les Lunven, les Kerselec, et enfin la famille de Kerlivio. Pour preuve l'arbre familial établi en 1983 par Jean de Kerlivio : Image:GénéalogieMaternelleKerlivio.jpg


[modifier] 2 Transcriptions

Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher

Estimation, 21-25 brumaire an 3 (11.11.1794)

Des 21, 22, 23, 24 et 25 Brumaire an 3e. Manoir de Kernaou. 1ère Division.

Département du finistère. District de Quimper. Commune d'Ergué-Gabéric. Biens provenant de l'émigré Jean Louis Lamarche Père [8].

L'an trois de la République française, une et indivisible, les vingt un, vingt deux, vingt trois, vingt quatre et vingt cinquième jour de Brumaire, nous François Salomon Bréhier demeurant à Quimper rue Neuve, et Jean Marie Le Roux demeurant au dit Quimper place de la République, experts nommés par arrêté du Directoire du District de Quimper du 23 septembre 1793 (vieux style), pour procéder à l'estimation des domaines nationaux et des biens des


émigrés de son arrondissement, nous sommes transportés de nos susdites demeures en compagnie du citoyen Jean Le Jour officier municipal et commissaire nommé par la commune d'Ergué-Gabéric et demeurant au Boden sur la même commune, jusques et au manoir de Kernaou situé sur la dite commune où étaient rendus et parlant à René Le Maguer et femme fermiers, lesquels nous ont représenté sur le champ un bail à ferme en datte du 23 janvier 1790 et duquel il résulte que le dit manoir et dépendances appartenait à l'émigré Jean Louis Lamarche Père [8], et qu'il en payent annuellement pour prix de ferme la somme de trois cent trente livres, ils nous ont en outre déclaré ne point connaitre positivement l'échéance fixe de leur baïl attendu qu'il est stipulé par le dit baïl susdatté qu'il ne commercera à avoir cours qu'à partir de l'ancienne ferme qu'ils n'ont


pu nous représenter, mais qu'ils présument avoir encore sept à huit ans de jouissance dans le susdit baïl du 23 janvier 1790. Ils nous ont en outre déclaré avoir payé au citoyen Lesné receveur du séquestre et ce à valoir au terme échû de la Saint Michel dernière la somme de cent soixante livres dix sols sept deniers et devoir l'année courante.

Désirant procéder à l'estimation du dit manoir et terres en dépendant, l'avons parcouru avec le dit René Le Maguer et après avoir reçu de lui les renseignements nécessaires, nous avons déterminé de conçert avec le dit Jean Lejour officier municipal, que le dit bien est dans le cas d'être divisé, à l'effet d'en former deux lots d'adjudication, en conséquence procédant à la formation de la 1ère Division, nous avons opéré par désignation, mesurage et arpentage à son estimation comme suit :

Première Division de Kernaou

Une maison en grosse taille couverte d'ardoise et manquant de grosse réparation, ouvrant au midi sur une cour ou Pors à frambois [5], à deux grandes fenêtres à son rez-de-chaussée, une grande cuisine et large vestibule, au-dessus un grenier en toute course de la maison pratiqué par un large et grand escalier, le grenier éclairé de deux fenêtres au midi sur la cour, ayant la dite maison de longueur à deux longères [9] quarante cinq pieds [1], de franc [10] à deux pignons vingt, seize de hauteur.

Vis-à-vis la dite maison à son bout du levant un Pavillon en moëlon couvert d'ardoises ouvrant au nord sur le dit pors à frambois [5], à son rez-de-chaussée un appartement sans feu et servant de crèche, au-dessus une chambre à feu pratiquée par un

§ Suite du document ...

Sommier des comptes des émigrés

Ergué-Gabéric. Lamarche, Père.

Kernaou. Tenue à domaine / ferme par René Le Maguer, moyenant une rente de trois cent trente livres ... 330 #

N° 95. Le 25 avril 1793, reçu pour arrérages compris 1792. Recette : 468

Payé pour contribution suivant quittance du 18 aout 1793. Dépense : 110 .17.4.

N° 404. Le 20 brumaire reçu pour 1793, et pour dime de 1792 et 93. Recette : 360

Payé pour contribution article 99 du rolle de 1794. Dépense : 93.17.3.

N° 26. Le 20 germinal an 3, reçu pour 1794. Recette : 345

Fait raison au redevable pour contribution, suivant quittance du 1er thermidor an 2, signé Le Gall, de la somme de. Dépense : 116.13.3.

N° 235 et 238. Les 25 floréal et 11 prairial an 4, reçu pour prorata de 1795. Recette : 130

Payé pour contribution de 1795 article 97 du rolle, pour 8 mois de jouissance et les 2/3 d'un boisseau seigle. Dépense : 1055.17.2.

Payé de plus. Dépense : 4.10.

Donné à la vente pour douaire suivant arrêté du département du 9 vendémiaire an 5. Vendu le 7 prairial an 3.

 

Vente, 19 floréal an 3 (08.05.1799)

Procès-verbal


De Première Enchère & d'adjudication définitive
10eme Vente de Biens nationaux provenans d'Émigrés


Département du Finistère
District de Quimper
Canton rural
Municipalité d'Ergué-Gabéric


Manoir de Kernaou, 1ère division


Lamarche, émigré



Le dix neuf du mois de floréal de l'an 3eme de la République Française une & indivisible, à neuf du matin nous Alain Jacques Kernafflen, vice-président, Louis Marie Bouet, j. L B. Capitaine et Barazer

Administrateurs du Directoire du District de Quimper, Département du Finistère, nous sommes transportés, accompagnés de l'agent national, dans la salle d'audience dudit Directoire, où étant, ledit l'agent national a annoncé qu'il alloit être procédé à la réception des premières enchères pour la vente des biens ci-après désignés, indiqués par l'affiche du 11 du mois de Floreal dont il a donné lecture, laquelle affiche a été bien & duement publiée et apposée dans les lieux prescrits par la loi, suivant les certificats ci-annexés des Officiers Municipaux des communes où sont situés les biens, & des chefs-lieux des Districts du Département, 1ère Division du manoir de Kernaou, la maison principale, couverte d'ardoises, à son bout du levant une rangée de crêches, une issue-à-vis [18] des maisons, un puits, un four, l'aire à battre, courtils [11], vergers, terres chaudes [16], froides [17] et prairies à ne former qu'un lot ; ayant pour débornements généraux et particuliers ceux consignés au procès-verbal de Bréhier et de Le Roux experts des 21, 22, 23, 24 et 25 brumaire an 3 de la république, enregistré à Quimper le 21 germinal l'an 3 de la République une et indivisible, estimé suivant ledit procès-verbal dont il sera délivré copie à l'adjudicataire à lui valoir et servir de titre avec le présent la somme de quatre mille cents livres.




Lesquels biens seront adjugés définitivement à une seconde publication qui sera faite dans la quinzaine, au plus offrant et dernier enchérisseur, sous les conditions ci-après.

ARTICLE PREMIER


L'adjucataire paiera dans huitaine du jour de l'adjudication définitive, au Receveur de la régie du chef-lieu du District, les frais de division, estimation, affiches, publications & autres légitimement faits, pour parvenir à la vente, suivant le règlement du Directoire du District, confirmé ou réformé, s'il y a lieu, par le Directoire du Département.

I I


Dans le mois, à compter dudit jour de l'adjudication, il paiera au même Reveveur le quart du prix total de l'adjudication, sans intérêts.

I I I


Chaque année, à partir dudit jour de l'adjudication, il paiera un dixième du surplus, avec les intérêts à cinq pour cent du capital qu'il restoit devoir lors du dernier paiement.

I V


Il n'entrera en possession réelle qu'après avoir effectué les paiemens prescrits par les articles I & II ci-dessus. Les loyers des maisons ne lui seront acquis que du jour de son adjudication, il aura droit à la totalité des fruits pendant par racines au jour de son adjudication et aux fermages qui les représentent à quelque époque que soient fixés les termes de payement déterminés par les baux, si les biens ne sont ni loués ni affermés. Les fruits qui n'auront pas été coupés, arrachés ou détachés de la terre ou de leurs racines, que postérieurement à la date de l'adjudication, lui appartiendront.

V I


L'adjudicataire aura contre le fermier l'action en résiliation que les lois et notamment celle du 15 frimaire, document aux acquéreurs.

V I I


Il prendra le bien en l'état où il se trouvera à l'époque de son adjudication, & il sera tenu de souffrir & consentir toutes les servitudes auxquelles il pourra être assujetti, sans espoir d'aucune indemnités ni dommages-intérêts.

§ Articles VIII à XI ...

§ suite et fin ...


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  1. Pied, s.m. : unité de mesure de longueur divisée en 12 pouces, et d'environ 32-33 cm. En France, avant la réforme de Colbert en 1668, le pied de roi ancien avait une valeur de 326,596 mm. En 1668 une tentative de normalisation fut tentée avec la nouvelle toise dite de Chatelet pour une mesure de 324,839 mm. Cette valeur fut conservée en 1799 avec l'introduction du mètre estimé à environ 3,09 pieds [¤source : Wikipedia]. On note une valeur de 3,07 pieds dans un document GrandTerrier de 1808[Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5]
  2. Glé, s.m. : chaume ; en Bretagne, glé se dit encore pour signifier chaume de paille ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. Le mot "gled" est issu du latin gladiolus (épée courte) et aussi gladius (glaïeul) à cause de sa forme lancéolée des feuilles de cette plante. Ce glaïeul n'est autre que l'iris jaune des marais. A la fin du XIe siècle, en ancien français, il se nomme "glaid" et vers 1160, "glai", en Bretagne c'est le "gled". Il désigne le glaïeul (iris des marais) jusqu'au XVIIIe s., plus tard au XIXe s. le "gled" est à la fois: iris des marais, carex (laîche), roseaux et joncs, c'est à dire, les végétaux de zones humides, servant à couvrir, maisons et dépendances. Le mot évolue en "glé" au XIXe s. et les maisons couvertes de végétaux deviennent des chaumières. Le chaume était bien connu autrefois, c'était le chaume du seigle, matière noble réservée à la toiture des petits manoirs et aux habitations. Source : Michel Mauguin. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]
  3. Fendasse, s.f. , -asse, -ache : fente, ouverture crevasse. Source : Dictionnaire Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
  4. Arras, s.m. : mur intérieur de séparation d'un bâtiment, en pierres ou maçonnerie. Dans les descriptions d'aveux : à deux pignons et un arras ». Source : site Internet de C. Duic (doc 1, doc2). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1]
  5. Framboy, fembroi, s.m. :débris végétaux pour fabriquer le fumier par le piétinement des bêtes ; la boue résultante était appelée le « framboy ». Le mot se disait au départ « fembroi » (latin fimarium, dérivé de fimum : fumier). Puis, par métathèse (déplace-ment du r), il est devenu « fremboi », puis « frembois ». Le lieu où se trouvait ce tas de fumier était généralement dénommé dans les actes la « cour à frambois » ou « pors à framboy ». [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2 5,3]
  6. Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10 6,11 6,12 6,13 6,14 6,15 6,16 6,17]
  7. Mémoire de diplôme d'Université "Langues et Cultures de la Bretagne", U.B.O. 2007, Solange de KERLIVIO. [Ref.↑]
  8. Dans ce document l'émigré Lamarche père est prénommé Jean Louis, mais il s'agit en fait de François Louis de La Marche (1720-1794), lequel fait construire un nouveau manoir à Lezergué en 1771-1772, et qui à la Révolution s'exile sur l'île de Jersey où il décède en 1794. [Ref.↑ 8,0 8,1]
  9. Longère, s.f. : mur principal d'une bâtisse. Ce terme n'avait la même signification qu'aujourd'hui, il désignait, non pas un bâtiment de forme très allongée, mais dans un bâtiment donné, le mur de façade et le mur arrière. On parlait donc de la longère de devant et de la longère de derrière. Quant à l'appentis, comme il s'appuyait contre la maison, il n'avait évidemment qu'une longère. Source : Jean Le Tallec, La vie paysanne en Bretagne sous l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  10. Franc, s.m. : terme utilisé dans l'expression "de franc" pour désigner dans les aveux les largeurs des bâtiments en pieds . Au 17e siècle on trouve les expressions "de franc par le dehors" ou alors "de franc par le dedans", les mesures pouvant être prises entre deux longères (murs extérieurs). Source : site de C. Duic (doc).  [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1 10,2]
  11. Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,0 11,1 11,2 11,3 11,4 11,5 11,6 11,7 11,8 11,9]
  12. Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 12,0 12,1 12,2 12,3 12,4 12,5 12,6]
  13. Cerne, s.m. : entourage ; dans l'expression « au cerne » : entouré. Quand il est indiqué qu'un terrain a « ses fossés au cerne », cela signifie qu'il possède tous ses talus. De même « ses édifices au cerne » indique que les bâtis sont répartis sur les 4 côtés du terrain. Lorsque l'expression est suivie de « fors », par exemple «  fors du Levant », un des côtés fait exception. Source : Forum du CGF. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 13,0 13,1]
  14. Fors, p. : excepté, hormis, sauf, en dehors. Expression attribuée à François 1er après la défaite de Pavie : « Tout est perdu, fors l'honneur » ; source : Trésor Langue Française. Dans l'expression « ses fossés au cerne fors du levant », trois côtés seulement entourent le terrain. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 14,0 14,1]
  15. Placitre, placistre, s.m. : parcelle entourant une église, ou un autre bâtiment, une fontaine, etc. (dict. Goddefroy 1880). Le placitre est un terrain souvent herbeux, délimité par une clôture, fréquemment un mur, entourant les chapelles, églises ou fontaines bretonnes ; c'est l'un des éléments de l'enclos paroissial, désignant l'espace non bâti à l'intérieur de celui-ci (Wikipedia). Dans un village ou un corps de ferme le placitre désigne la place commune ou la cour devant les bâtiments. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 15,0 15,1 15,2 15,3]
  16. Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 16,0 16,1 16,2 16,3]
  17. Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 17,0 17,1 17,2 17,3]
  18. Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]


Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Juin 2009    Dernière modification : 20.02.2020    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]