François-Yves Le Roux (1788-1838), corsaire et organiste - GrandTerrier

François-Yves Le Roux (1788-1838), corsaire et organiste

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Catégorie : Biographies
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§ E.D.F.
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Pouvait-on imaginer que quelqu'un né à Ergué-Gabéric de milieu modeste et rural comme François-Yves Le Roux allait devenir organiste et titulaire d'un des plus bels orgues de Bretagne, à savoir celui de Guimiliau, et qu'il allait fonder une famille d'organistes sur plusieurs générations ?

Né à Kernaou en 1788, au-delà de son apprentissage musical à Quimper, sa vie commence comme un vrai roman d'aventure : il s'engage comme corsaire à Brest, capturé à Terre-Neuve, prisonnier à Portsmouth, s'évade et débarque à Roscoff.

Il s'établira ensuite à Guimiliau comme maitre d'école, tout en étant successivement organiste titulaire de Douarnenez, Plouré et Guimiliau. Une fille, deux fils, une belle-fille, deux petites-filles seront organistes à leur tour.

Autres lectures : « GUILLOT Pierre - Dictionnaire des organistes français des 19 et 20e siècles » ¤ « COCHERIL Michel - Les orgues de Bretagne » ¤ 

Guimiliau
Guimiliau

[modifier] 1 Biographie

D'après Pierre Guillot (« Dictionnaire des organistes français des 19 et 20e siècles ») :

Par rapport au texte ci-dessus on notera les éléments complémentaires suivants :

Sa naissance au manoir de Kernaou, ou plutôt dans la ferme ex-manoriale, est attestée par son acte de baptême le 17.02.1788, et également dans le recensement de la population en 1790. Son père, issu d'une famille originaire de Cre'ch-Ergué, est décédé début 1788 à Kernaon, quelques jours après la naissance de Fançois-Yves (sur l'acte il est déclaré absent et malade). Cette année-là le frère de François-Yves, de 3 ans son aîné, va également mourir. Sa mère, sans doute placée comme domestique à Kernaou pour subvenir à leurs besoins, se remariera avec l'agriculteur tenant l'exploitation.

François-Yves est décédé le 30.07.1838 au Bourg de Guimiliau à l'âge de 50 ans, et sous le prénom François-Marie et non François-Yves.

Dès son mariage à 33 ans en 1821 avec Marie Hélène Maguet (née à Guimiliau) il est déclaré organiste de profession.

L'orgue de Guimiliau a été construit dans les années 1675-80 par le facteur Thomas Dallam, tout comme celui de dimension plus modeste d'Ergué-Gabéric. En 1850 : l'orgue, muet depuis quelques temps, est remis en état par Loiselot et par l'organiste Maryvonne Le Roux qui avait pris la suite de son père.

 

Michel Cocheril précise dans ses notes biographiques (« Les Facteurs d'orgues en Bretagne 1600-1900 ») :

L'histoire de l'orgue de Guimiliau est encore mal connue, par manque d'archives. On pense qu'il a été construit dans les années 1675-80 par Thomas Dallam sieur de la Tout, facteur d'origine anglaise auteur de nombreux instruments dans l'ouest de la Bretagne, et fils du grans facteur anglais Robert Dallam. Une signature "Dallam" a été retrouvée dans le sommier du Positif, et les registres paroissiaux nous apprennent que Thomas Dallam est mort à Guimiliau le 14 juillet 1705. [...]

Depuis sa construction par Thomas Dallam, l'orgue a subi des vicissitudes. On pense que le Positif et le Grand Orgue étaient à l'origine deux instruments séparés, et qu'ils n'ont jamais vraiment fonctionné ensemble. C'est sans doute au XVIIIe siècle seulement qu'un facteur peu compétent aurait placé le tout sur une tribune mal étayée. Au début du XIXe siècle un personnage pittoresque, François-Yves Le Roux, s'installe à Guimiliau (après s'être enfui des pontons anglais où il était prisonnier) et devient organiste. Il répare son instrument, laissant sa signature sur un tuyau de façade.

Au milieu du XIXe siècle, on indique le l'orgue est muet depuis bien longtemps. Après une remise en état en 1850 par un certain Loiselot, l'orgue sert jusqu'en 1909, tenu par les descendants de Le Roux, puis devient injouable.

La biographie et les aventures maritimes de François-Yves ont été commentées par Pierre Guillot et Michel Cocheril. Leurs sources documentaires n'ont pas été rapportées : serait-ce les registres de la Royal Navy Britannique ou alors des archives familiales ?

Les pontons de Portsmouth étaient en fait des vieux navires sans mâture mouillés dans la rade et les prisonniers français y étaient enfermés dans l'entrepont.

Louis Garneray, artiste-peintre, et également corsaire et emprisonné à Portsmouth à cette même époque, a aussi décrit le quotidien des geôles anglaises dans un livre intitulé « Mes pontons » :


Les pontons de Portsmouth. Louis Garneray, vers 1814.
Les pontons de Portsmouth. Louis Garneray, vers 1814.

[modifier] 2 Généalogie

Kernaou
Kernaou

Témoignage d'un descendant Le Roux :

« C'est la musique qui lui a valu de rester en bonne santé car il donnait des cours de solfèges aux prisonniers des pontons anglais. Au-delà de la troisième année de captivité, les prisonniers étaient moins surveillés ; ce qui lui a permis de s'évader. Il rencontra les marchands d'oignons de Roscoff avec lesquels il débarqua dans le Léon. A la recherche d'un Orgue Dallam, il s'arrêta à Guimiliau où il fit souche. Son fils Alain fut également organiste et facteur d'orgue. Lorsque l'orgue fut restauré, le facteur d'orgue trouva sa signature sur un tuyau. La tombe de François–Yves et Alain était voisine de celle de Thomas Dallam au pied du calvaire de Guimiliau. Elles n'existent plus depuis qu'une pelouse remplace cette partie du cimetière. Cette histoire de corsaire fait partie du patrimoine de notre famille. »

[modifier] 3 Sources




Thème de l'article : Biographie d'une personnalité gabéricoise

Date de création : janvier 2009    Dernière modification : 29.10.2012    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]