1617 - Minu et déclarations des terres de Pennarun par Marie Coznoual veuve Rozerc'h
Un article de GrandTerrier.
| « Minu et déclaration des terres, rentes et chefrentes et droits héritaliers que tient à foy, hommages et droits de rachats quand le cas advient de souz le Roy nostre sire, damoiselle Marie Coznoual dame douairière de la Forest et de Penanrun tant en son nom que négociant pour nobles gens Vincent, Augustin, et Caterine Rozerch »
Autres lectures : « Archives de Pennarun » ¤ « Le manoir de Pennarun » ¤ « 1680 - Papier terrier et dénombrement du manoir noble de Penanrun » ¤ « 1454-1646 - Tous les adveus d'Ergue-Caberyc dans l'inventaire ADF-A85 de Kempercorantin » ¤ « 1584 - Dixmes pour Kermorvan en Ergué-Gabellic » ¤ « CORNOU Jakez - Manoir de la Forêt » ¤ |
1 Présentation
Le document ci-dessous, conservé aux Archives départementales du Finistère, est un rapport préparatoire à la réformation Du fait que la déclarante Marie Coznoual détient également le manoir de la Forest, il existe un document similaire daté de 1604 signalé par Jakez Cornou dans son historique du manoir de Kerfeunteun : « Aveu de damoiselle Marie Coznoual dame douairière de la Forêt Penanrun femme tutrice des enfants aux dits mineurs de la succession de feu noble homme Vincent Rozerc'h leur père ». Le domaine de Pennarun en 1617 est constitué du manoir, « avec toutes ses issues, largesses et apartenances », colombier et moulins, et des tenues ou terres affermées au bourg d'Ergué-Gabéric et dans les villages de Kerellou, Boden, Quilly-bihan, Pennanec'h, Quélennec, Mélennec, Bosuzic, Loqueltas, Le Lec. Les informations les plus intéressantes de ce document sont généalogiques, car elle permettent de dresser sur plusieurs générations les membres de la famille noble des Rozer'ch. La déclarante est dite « dame douairière |
Grâce à un autre document daté de 1680 qui détaille la succession de Penanrun par Françoise, la dernière descendante des Rozerc'h, on peut compléter l'arbre des 3 générations gabéricoises comme suit : Bertrand Rozerc'h (1539) x Marguerite Marion └> Vincent Rozerc'h, sieur de la Forest et de Penanrun ├ x Marie Coznoual, douairière de Penanrun en 1617 ├ ├> Vincent Rozerc'h, escuyer, le vieil (+~1629) ├ ├ └> Françoise Rozerc'h (+ 1658) ├ ├ x Alain Glemarec, sieur de Trevaras ├ ├> Augustin Rozerc'h, seigneur de Penanrun (1618-1620) ├ ├ └> Vincent Rozerc'h, escuyer, s.p. ├ └> Caterine Rozerc'h (1617) ├ x Pierre du Cleuziou └> ? Jean Rozerc'h, sieur de Penanrun (1594) On apprend que la succession du mari défunt était « eschu à cause de la succession de feue damoiselle Marion sa mère ». Et effectivement en 1539, le rôle de la Reformation de Quimper L'aveu de Marie Coznoual en 1617 précise également une « fondation faite par nobles gens Hervé de Coatanezre et Marguerite Marion sa femme vivant sieur et dame du dit lieu », ce qui semble indiquer que Marguerite Marion s'est remarié avec un Hervé de Coatanezre, de la même famille qui détenait aussi Lezergué avant les Autret. Sans doute est-ce la raison pour laquelle les détenteurs de Pennarun déclareront plus tard leurs prééminences nobles via les armoiries des Coatanezre. |
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3 Sources
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4 Annotations
- Réformation, s.f. - A. du domaine royal : opérations de réformation lancées en Bretagne en 1537 par François Ier et en 1660 par Colbert. Il s'agit de vérifier l'ensemble des déclarations de propriété (les aveux) des sujets du roi, depuis le paysan ou roturier relevant directement du domaine royal jusqu'au puissant seigneur. Les commissaires de la Cour des Comptes de Bretagne siégeant à Nantes, chargés de défendre les intérêts du Domaine Royal, vont vérifier le contenu des aveux fournis pour l'occasion, en le rapprochant des actes similaires produits antérieurement : validité du titre de propriété, montant de la chefrente en nature et/ou argent versée annuellement au roi, droits attachés à la propriété (justice, ...). Source : histoiresdeserieb.free.fr.
B. des fouages : contrôle permettant de vérifier qui est bien "Noble". Par exemple la Réformation des fouages en Bretagne en 1426 où les nobles doivent prouver leur noblesse, titre leur permettant d'échapper à l'impôt des fouages. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑] - Douaire, s.m. : droit d'usufruit sur ses biens qu'un mari assignait à sa femme par son mariage et dont elle jouissait si elle lui survivait ; source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1]
- Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 rédigé par MM. Le Men et Luzel, séries A & B. Document A3, 1539. — Rôle de la Reformation de Quimper, folio 52 [Ref.↑]
- Chefrente, s.f. : rente perpétuelle payable en argent ou en nature au seigneur suzerain par le détenteur d'un héritage noble. La chefrente était en principe immuable (Yeurch, histoire-bretonne). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Foi et hommage, s.f. et s.m. : le vassal devait la foi et l'hommage, lorsqu'il entrait en possession de la terre, et lorsque le seigneur le demandait. La foi traduisait un lien personnel ; l'hommage, une reconnaissance du fief (Dict. de l'Ancien Régime). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Rachapt, rachètement, s.m. : en terme de coutume droit du au seigneur à chaque mutation du fief (dictionnaire Godefroy 1880). Droit du au seigneur par un nouveau tenancier après une succession qui est appelé également relief ou rachat des rentes (Dict. de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Tournois, thournois, adj. : désigne la monnaie de l'Ancien Régime frappée en argent, un sol valant un vingtième de la livre tournois. Le sol est lui-même subdivisé en 12 deniers. La livre tournois fut d'abord utilisée avant le 13e siècle à l'abbaye de Saint-Martin de Tours où l'on frappait des deniers dits "tournois". Source : Wikipedia [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Monoie, Monnoye, adj : un sol monoie désigne une petite pièce de monnaie faite de billons, c'est-à-dire de cuivre, tenant un peu d'argent, mais plus ou moins, suivant les lieux (Encyclopédie Diderot). Existence de « livres monnoie » et de « deniers monnoye » à signaler également, en complément des livres tournois qui deviendront l'unique monnaie de compte en 1667. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Pourpris, s.m. : enceinte, un enclos et parfois une demeure, dans la France de l'ancien régime, et par métonymie l'espace ainsi entouré, c'est-à-dire le jardin. La réalité désignée dépasse celle d'un simple jardin en ce qu'elle recouvre les différents éléments d'un domaine physiquement bien délimité et fermé (mur, fossé, etc.). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 12,0 12,1]
- Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Frostages, s.f.pl. : terres incultes, friches, terres vaines et vagues ou terres froides. En breton le terme existe : Fraost , ad. g. -où (en) friche, parfois clair, desserré, & brut, grossier (dictionnaire Favereau). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Estage, s.m. : habitation, demeure, bâtiment destiné à divers buts (Dictionnaire Godefroy 1880). Dans les documents d'aveux ou d'inventaire de succession, le terme désigne un corps de ferme et ses dépendances, et par extension est synonyme de tenue ou de convenant. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Convenant, s.m. : qualifie un bail dans lequel le preneur acquiert la propriété des bâtiments qu'il a construits et des plantations qu'il a faites. Synonyme de bail à domaine congéable. Convenancier (ère), adj. : qui est relatif au bail à convenant ou congéable. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Comble, s.f. et adj. : mesure de capacité pour les grains, probablement la mine comble, c'est-à-dire 6 boisseaux ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. En région quimpéroise le terme comble est plutôt donné comme équivalent d'un grand boisseau comble, par opposition à un simple boisseau ras. Soit précisément 67 litres pour le froment, 82 pour le seigle, et 80 pour l'avoine [¤source : Document GT de 1807]. La comble se distincte de la raze ; le terme est utilisé aussi comme adjectif pour préciser que la hauteur en son milieu dépasse le bord de récipient de mesure, par opposition à l'adjectif "rase". [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Champart, s.m. : redevance seigneuriale, proportionnelle à la récolte. Droit féodal qu'a le seigneur de lever une partie de la récolte de ses tenanciers ; [¤source : Dictionnaire du Moyen Français]. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Chapon, s.m. : jeune coq chatré. Source : Dictionnaire du Moyen Français. Utilisé comme moyen de paiement de rentes ou redevances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Décembre 2018 Dernière modification : 15.12.2018 Avancement : |