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Sommaire

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1 Édifiante soulographie électorale

Billet du 06.01.2018 - Merci à Pierrick Chuto de nous avoir communiqué ce rapport circonstancié décrivant avec un brin d'ironie les excès de consomma-tion d'alcool lors d'une réunion électorale tenue au bourg d'Ergué-Gabéric et sponsorisée par le candidat conservateur et les curés de la paroisse.

Cela se passe en plein climat d'interdiction des congrégations religieuses, juste avant la loi de séparation des églises et de l'état, une époque où, en Bretagne, les catholiques conservateurs et les républicains laïcs se disputent quotidiennement et de façon encore plus exacerbée lors des campagnes électorales.
En 1901 déjà, aux élections au conseil général, se présente le conservateur Henri de Beauchef de Servigny, « jeune avocat dynamique, ambitieux et riche » (cf le livre "IIIe République et Talennoù" de Pierrick Chuto) dans le canton de Quimper : à Ergué-Gabéric on vote massivement pour lui et, à la surprise générale, il gagne contre son opposant républicain Jules Soudry, proche d’Hémon.

En 1902 il se représente aux élections législatives contre Louis Hémon (lequel sera élu dès le premier tour avec 7519 voix contre 6959) dans la 1ère circonscription de Quimper. Le 11 avril 1902 le candidat Servigny est en visite au bourg d'Ergué-Gabéric pour une réunion électorale publique pendant laquelle sont distribués alcools et cigares.

Le compte-rendu, conservé dans le fonds Soudry des Archives Départementales, est dressé par « un passant attardé au bourg d'Ergué-Gabéric », un sympathisant républicain dénommé Nouille qui raconte à son conseiller général le « scandale de hier », à savoir comment la libation de la réunion publique s'est poursuivie dans tous les débits de boisson entourant l'église paroissiale.

La consommation de boissons est impressionnante : « Le vin rouge, le vin blanc, l'eau de vie coulèrent en abondance » ; « Les rafraichissements circulèrent de nouveau avec des paquets de cigarettes et de cigares » ; « Maintenant on dédaignait le vin et le cidre, c'était le cognac qui avait la   préfé-

 
rence » ; « quelques gosses de 15 à 16 ans qui, peu accoutumés à de pareilles ingurgitations de liqueurs rouler sur la route » ; « Le malheureux vint s'affaler sur une pierre du cimetière pour cuver son vin » ; « un mendiant qui avait fraternisé trop souvent avec la divine bouteille protestait de son dévouement à l'honorable candidat en criant d'une voix avinée : " Vive M. Servigny !! " ».

Et cela est bien dans la logique politique du candidat : « Pour atteindre son but M. de Servigny trouva que le plus sûr moyen était de s'adresser au ventre de ses invités : "Hémon, dit-il, a voté pour l'augmentation du prix des boissons, moi je suis absolument contre et je demanderai la suppression de cette loi". »

Les responsables gabéricois sont désignés par le dénommé Nouille : « ces messieurs, les curés », c'est-à-dire le recteur et le vicaire de la paroisse. Ce dernier est même désigné par un début de phrase rayé, l'auteur préférant finalement le pluriel. Le recteur est Jean Hascoet celui qui s'était opposé à la fermeture de l'école des sœurs, et le vicaire François Nicolas sera en 1904 accusé de prononcer en chaire des sermons bien marqués politiquement. En 1902 le témoin républicain dénonce « comment l'argent des curés s'évanouit en fumée et en boissons pour la cause sacrée ».

En conclusion, le rapporteur ironise encore une fois : « Ca a été une bonne soirée en l'honneur de Bachus  ».

En savoir plus : « 1902 - Le scandale arrosé de la réunion publique du candidat conservateur Henri de Servigny »

2 Les chroniques de début d'année

Billet du 01.01.2018 - « Annum novum faustum & felicem », « Bloavezh mad, laouen hag eurus », Une joyeuse et heureuse nouvelle année !

La formule consacrée est en latin cette année. Et ça tombe bien car le premier article du bulletin trimestriel porte sur un cartulaire rédigé en latin nous éclairant sur les fondateurs d’Ergué-Gabéric, alias Gabellic.

Ensuite, si nous remontons aux premiers siècles de notre ère, nous avons la fameuse voie romaine de Carhaix fréquentée par des attelages gallo-romains qui faisaient une pause à l’une des quatre pierres milliaires gabéricoises.

Toujours en latin cette notice qui authentifie un don de cire pour Kerdévot en 1439. Par contre à partir de 1448 les actes de Kerfors sont en français mais n’en restent pas moins difficiles à déchiffrer.

Les articles suivants évoquent des traces et reflets d’or au Stangala dès 1506, des terres confisquées aux hérétiques en 1592, un testament généreux pour une domestique en 1845, une escroquerie franc-maçonne au 18e siècle.

Et pour continuer ce sommaire à la Prévert, on signalera la très belle statue de granite de Sant Alar inaugurée début octobre, le livre des aventures d’Auguste Chuto qui se bat contre les Diables Rouges de la République, et aussi les cartes communales de 1860, 1920 et 1950. Et enfin, véritables cerises sur le gâteau, les bulles de cette bande dessinée mettant en scène l’enfance du paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet.

Et les annales promises pour 2018, me direz-vous ? Pas de panique, elles arrivent ! Leur contenu est arrêté, la rédaction des articles est bien avancée, et on a trouvé l’œuvre d’art de la page de couverture dans la hôte du père Noël. On va bientôt lancer les revues croisées et contacter un éditeur.

Et pour finir, encore une formule magique : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », un slogan de municipalité qu’on prendrait bien à notre compte. TOUS ENSEMBLE donc derrière le GrandTerrier !

 
Lecture en ligne du bulletin trimestriel, avec fichier pdf pour l'impression en recto-verso : « Kannadig n° 40 Janvier 2018 »