1666 - Menu et aveu de Marguerite Autret pour Cutuillic-St-André - GrandTerrier

1666 - Menu et aveu de Marguerite Autret pour Cutuillic-St-André

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§ E.D.F.

Sommaire

1 Introduction

Le document est conservé des Archives Départementales de Quimper sous la côte 1G132 et a été étudié par Norbert Bernard alors qu'il préparait une thèse en 1997 à l'Université de Brest.

Il décrit précisément le dénombrement des propriétés du village de Cutuillic en chefrente [1] due à l'évêché par Marguerite Autret, veuve de Silvestre de Charmoy et filleule de Guy Autret de Lezergué par son frère (demi) Yves et son épouse Marguerite du Menez.

Ce document est intéressant car pendant longtemps le toponyme Cutuillic a été confondu avec celui de Coutilly, alors que le premier est manifestement l'ancienne dénomination du hameau St-André à l'est de la commune, alors que le second désigne le moulin du Charretier ou des Couteaux sur Ergué-Gabéric en limite de Quimper.

Norbert Bernard écrivit à ce sujet dans sa thèse sur les chemins au Moyen-Âge à Ergué-Gabéric : « on regrettera que souvent des chercheurs n'y recueillent que les formes anciennes sans toujours lire ce qui, dans le texte, fournit des données géographiques ».

Chapelle de St-André
Chapelle de St-André

Page 108 de "Chemins et structuration de l'espace ... Exemples autour de la commune d'Ergué-Gabéric" :

Il reste de très nombreuses transcriptions des sources à offrir à la toponymie. Cependant, on regrettera que souvent des chercheurs n'y recueillent que les formes anciennes sans toujours lire ce qui, dans le texte, fournit des données géographiques : orientations, confronts, etc. C'est ainsi que Bernard LE ROUX (1) donne Cutuillic comme forme ancienne pour Coutilly, forme qui se trouve être celle du lieu-dit Saint-André aujourd'hui, alors que Coutilly s'appelait le Moulin du Charretier (2).

(1) LE ROUX (Bernard, alias Bernez ROUZ), Anvioù-Lec'h an Erge Vras, p. 55.

(2) En 1540 le village de Saint-André/Cutuillic est mentionné comme confront sud des parcelles de Créac'h-Ergué nommées alors « parc an prat sech » / prad sech et « parcz an menez lan » / menez lann (ADLA, B 2013/4 l et B 2013/4 k). Et l'aveu du 6 octobre 1666 y mentionne la chapelle de Saint-André (ADF, 1 G 132) : « Un lieu et tenue du village de Cutuillic, sittué en la paroisse de Ergué Gaberic proffimlté (...), contenant ledict lieu soubz maison (...) y comprins la sittuation de la chapelle de monsieur sainct André (...) ». Alors qu'en 1562 le Moulin du Charretier est situé à la confluence du Jet et de l'Odet (situation actuelle de Coutilly) (ADF, 1 G 85/ l, fol. I) : « Item, oultre ung moulin, o son byé et chaussaye, o son parc et courtilz y adiaczantz, (...) ledict moulin appellé Le Parc du Moulin du Charretier (...) estantz en tout en mesme cerné et s'entretennantz, sittuez oultre, d'un costé, à la ripvière Set, et, d'aultre costé, à la ripviere d'Odet deffluantz à Kempercorentin ». La correspondance entre le Moulin du Charretier et Pont-Even est donnéé par les actes ultérieurs, dont celui du 17 juillet 1666 (ADF, 1 G 85/8, fol. I) : « icelluy moulin appellé le Moulin du Charretier, ou aultrement Pondeven [suivi de la même situation] ». }}

2 Transcriptions

Couverture

6 octobre 1666

Minu [2] fourny au Seigneur Evesque de Cornouaille du village de Cutullic paroisse d'Ergué Gaberic à devoir de rachat [3].

Ergué gaberic, Cuttuillic

Aveu [4]de dame Margueritte Autret dame douarière de messire Silvestre de Charmoy chevalier seigneur de Kerrarret La Coudraye Lesoualh Lesneuet et propriétaire de Kernaou prochement et ligement à foy homage et devoir de rachapt [3] [...]nente.

Un lieu et tenue audit village de Cuttuillic tenu à domain par [effacé] dans l'enclos duquel est scitué la chapelle de St-André.

Chefrente [1] trante six sols tournois [5]. La Dixme [6]à la 15e gerbe [7].

Luy escheu de dame Marie de Kernaou.

Document - page 1

[...]

Scavoir

Un lieu et tenue du village de Cutuillic, sittué en la paroisse de Ergué Gaberic proffimlté [...] à titre de domaine congéable [8] [...],
contenant ledict lieu soubz maison cours aire courtil [9] pourpris [10] [...] environ demy journau [11] de terres chaudes [12] y comprins la sittuation de la chapelle de monsieur sainct André [...] estant au bout occidental de la dicte chapelle.

[...]

Document - page 2

à compléter

3 Originaux

4 Annotations

  1. Chefrente, s.f. : rente perpétuelle payable en argent ou en nature au seigneur suzerain par le détenteur d'un héritage noble. La chefrente était en principe immuable (Yeurch, histoire-bretonne). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Minu, menu, s.m. : terme d'usage en Bretagne, pour exprimer la déclaration et le dénombrement que le nouveau possesseur à titre successif doit donner par le menu à son seigneur, des héritages, terres et rentes foncières qui lui sont échus à ce titre, et qui sont sujets à rachat, pour faire la liquidation de ce droit. Source: Dictionnaire Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  3. Rachapt, rachètement, s.m. : en terme de coutume droit du au seigneur à chaque mutation du fief (dictionnaire Godefroy 1880). Droit du au seigneur par un nouveau tenancier après une succession qui est appelé également relief ou rachat des rentes (Dict. de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
  4. Aveu, s.m. : déclaration écrite fournie par le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief, à l'occasion d'un achat, d'une succession ou rachat. L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief. La description fourni dans l'aveu indique le détail des terres ou tenues possédées par le vassal : le village dans lequel se situe la tenue, le nom du fermier exploitant le domaine congéable, le montant de la rente annuelle (cens, chefrente, francfief) due par le fermier composée généralement de mesures de grains, d'un certain nombre de bêtes (chapons, moutons) et d'une somme d'argent, les autres devoirs attachées à la tenue : corvées, obligation de cuire au four seigneurial et de moudre son grain au moulin seigneurial, la superficie des terres froides et chaudes de la tenue. Source : histoiresdeserieb.free.fr. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  5. Tournois, thournois, adj. : désigne la monnaie de l'Ancien Régime frappée en argent, un sol valant un vingtième de la livre tournois. Le sol est lui-même subdivisé en 12 deniers. La livre tournois fut d'abord utilisée avant le 13e siècle à l'abbaye de Saint-Martin de Tours où l'on frappait des deniers dits "tournois". Source : Wikipedia [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  6. Dîme, dixme, s.f. : impôt sur les récoltes, de fraction variable, parfois le dixième, devant revenir au Clergé, prélevé pour l'entretien des prêtres et des bâtiments et les œuvres d'assistance. Son taux, théoriquement d'1/10ème, est généralement inférieur ; il est fréquemment proche d'1/30ème dans notre région (source : glossaire des cahiers de doléances AD29), ou d'1/15ème ("à la quinzième gerbe") lorsque le prélèvement est dû aux Régaires de Quimper. La dîme ne doit pas être confondue avec le Dixième et les Décimes[Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  7. Gerbe, s.f. : unité de mesure du blé, composé de 7 à 8 javelles, pour le paiement de la dime (source : histoiresdeserieb.free.fr). Terme de féodalité ; Dîme sur les moissons ; lever la gerbe (source : Littré). Lorsque la Dîme est due aux Régaires de Quimper, le prélèvement "à la quinzième gerbe" indique un taux d'environ 1/15ème. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  8. Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  9. Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  10. Pourpris, s.m. : enceinte, un enclos et parfois une demeure, dans la France de l'ancien régime, et par métonymie l'espace ainsi entouré, c'est-à-dire le jardin. La réalité désignée dépasse celle d'un simple jardin en ce qu'elle recouvre les différents éléments d'un domaine physiquement bien délimité et fermé (mur, fossé, etc.). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  11. Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  12. Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]