Un jeu à base d'énigmes pour une visite guidée de la chapelle de Kerdévot

Pour agrémenter la visite des lieux, nous vous proposons un questionnaire de huit détails d’œuvres à associer à leurs photos lettrées. À chaque étape inscrivez la lettre sur la grille finale, et à la fin vous obtiendrez le mot mystère.

Jouez en ligne ci-dessous et/ou venez sur place avec le dépliant du jeu : PDF version 2018 (A4 plié recto-verso). Ci-après il y a également un jeu de taquin inédit, sur ordinateur Windows ou sur tablette, qui vous permet aussi de deviner le mot-mystère breton. Versions précédentes légèrement différentes : 2016, 2017

1.1 UN ANIMAL DUCAL PASSANT

Avant d’entrer dans la chapelle de Kerdévot, avez-vous remarqué cette pierre sculptée en bas-relief entre le porche principal et le clocher (écroulé en 1701) ? Elle représente un animal dit « passant » avec une jarretière flottante emblématique des ducs de Bretagne depuis 1202.

La présence de cet insigne est remarquée aussi sur la cathédrale de Quimper construite dans la même période que Kerdévot. Le duc François II ou sa fille Anne ont-ils participé à l’érection de Kerdévot en 1475-1500 ou est-ce une marque d’allégeance plus ancienne ?

Photo mystère :

• Le mammifère à la célèbre devise bretonne « Ken-toc'h mervel eget bezan saotret » [1] ?

1.2 UNE MAESTÀ ITALIENNE

Face à l’entrée sud de la chapelle une imposante statue de Notre-Dame de Kerdévot accueille le visiteur. Elle est l’héroïne qui, d’après une légende locale, arrêta la peste dévastatrice d’Elliant en ce lieu et préserva la population du fléau.

Entourée de 7 angelots sautillants et portant son fils sur son genou, la maestà [2] dorée est vêtue d’un manteau aux plis amples. Les caractéristiques originales rattachent cette œuvre à la Renaissance italienne, en fin de 15e siècle (Gildas Durand, centre archéologique régional d’Alet).

Au-dessus du trône, une représentation naturaliste qui fait penser plus à un pèlerinage espagnol, mais qui est bien un thème italien développé par Bot-ticelli, Ercole de Roberti …

Photo mystère :

• Le grand coquillage naturel italien.

1.3 UNE VICTOIRE FOULANTE

Face à la Maestà, une autre statue de la Vierge, datée du 17e ou 18e siècle, intrigue les visiteurs qui autrefois la nommait « Intron-Varia an Nec’h » ou « an Erc’h » : dame de l’Angoisse ou des Neiges !

En tous cas, la posture n’est pas angoissée, mais plutôt sereine et victorieuse, et présentant fièrement son fils de front. En breton la victoire se dit Trec’h, ce qui lui vaudrait ce nouveau nom : « Intron-Varia an Trec’h ».

Sûre de sa force, elle foule une « bête écrasée sous son pied gauche », un « infecte ophioïde aux écailles puantes ». (Jean-Yves Cordier, blog lavieb-aile.com).

Photo mystère :

• Le monstre vert marin recouvert d'écailles.

1.4 DES SEIGNEURS CHASSEURS

Face au retable, jetez donc un coup d’œil à la maîtresse-vitre au-dessus des lancettes. Avec de bons yeux on peut déchiffrer les armoiries des nobles qui ont fondé la chapelle et disposé de prééminences.

Tout en haut, sur le côté septentrional (nord) du tympan, il y a la mâcle (losange) d’azur (bleue) des Tréanna d’Elliant, suivi de près par le fascé (barres) d'or (jaune) et de gueules (rouge) de six pièces qui est normalement Du Chastel et par la fleur de lys et colombe des du Fou, seigneur de Kerjestin, ancien manoir tout proche de Kerdévot. A droite on voit aussi des blasons des seigneurs de Botbodern en Elliant.

Plus bas, il y a un blason en double exemplaire portant un greslier [3] de couleur azur (bleu) des Kerfors, de l’ancienne seigneurie voisine de Kerfors. À la montre [4] de Carhaix de 1481, on remarquait un Casnevet de Kerfors, et nul doute qu’il y était venu avec son greslier [3].

Photo mystère :

• Le greslier [3] bleu, autrefois instrument de chasse.

1.5 RETABLE FLAMAND HORS NORME

Exposé derrière l’autel, le retable de Kerdévot, daté de la fin du 15e siècle, est une composition flamande de la Vierge, réalisée par les ateliers d’Anvers et de Malines. Il est fait de six tableaux avec certaines scènes et détails introuvables dans les évangiles officiels (scénographie comparable au retable de Ternant) : la Nativité (statues volées en 1973), la Dormition, les Funérailles, l’Adoration des Mages (idem vol 1973), le Couronnement et la Présentation au temple.

Et notamment, cet épisode des membres tranchés au passage du brancard mortuaire, tiré d’écrits apocryphes grecs ou nestoriens, où la légende introduit un seul (et non 3) prêtre ou soldat juif, commettant un sacrilège.

Photo mystère :

• Deux des membres sectionnés, collés et exposés.

1.6 UNE DATE EN CHIFFRES ROMAINS

Derrière le retable, en bas de la deuxième lancette sud de la mai-tresse-vitre, un fragment de vitrail porte une inscription fragmentaire en lettres gothiques qui permet de dater son élévation à l’an 1489.

Pour la lire ainsi, il faut faire l’hypothèse que les premières lettres M et I sont cachées dans la ferrure.

Photo mystère :

• L’inscription gothique sur fond noir.

1.7 INFLUENCE HISPANIQUE

Non loin du retable, côté sud, une statue placée dans un autel-retable, représentant une Vierge de pitié ou déploration solitaire. Cette œuvre d’inspiration hispanisante datant de la fin du 15e siècle ou début 16e est de toute beauté et très expressive

L’encadrement lui-même et l’autel, joliment décorés, sont plus récents que la statue enchâssée, et ont été attribués aux ateliers quimpérois de Pierre Le Déan vers 1670-1675. Il en de même de la statue du retable jumeau dont le Baptême du Christ a été volé en 1973 (seul le Père éternel a été retrouvé). Les deux autels ont été restaurés en mai 1776 par un peintre italien ambulant : « Marc-Antoine Baldini, peintre de profession ».

Photo mystère :

• La tête de Marie au foulard espagnol.

1.8 UNE DIVINITÉ CELTIQUE ?

Côté sud, près de l’entrée de la sacristie, un saint Télo en tenue d’archevêque anglais de Llandaff a enfourché son animal favori. Il a perdu son bâton épiscopal, mais il porte fièrement sa mitre et son habit brodé.

La légende rapporte qu’un seigneur de Landeau offrit à l’ermite le territoire qu’il pourrait enclore en une nuit, avant le chant du coq ; le saint se servit de cet animal comme monture.

On dit aussi que son choix de monture est une résurgence des croyances celtiques autour de Cernunnos, "Le Cornu", dieu de la virilité, des richesses, des régions boisées, des animaux, de la régénération de la vie et le gardien des portes de l'autre monde (Annwn), le roi des Dieux.

Photo mystère :

• La tête animale ornée de ses andouillers.

Ce qui forme un mot en langue bretonne en 8 lettres, représentant le toponyme breton de Kerdévot, proche de la prononciation locale, hormis le v qui est muet.

Un petit clic "sec", et non "glissé", sur une des vignettes près du carré noir pour faire glisser les pièces et réorganiser le tableau, en vous servant de l'image modèle qui bien sûr ne donne pas les lettres mystères.

Armez-vous de patience, n'abandonnez pas face à la difficulté de faire tourner les pièces sans casser le rangement précédent, et lorsque vous aurez fini, vous obtiendrez les fameuses lettres à la place des points d'interrogation.

Thème de l'article : Richesses du patrimoine communal.

Date de création : Juillet 2016    Dernière modification : 25.08.2018    Avancement : [Développé]