Un jeu à base d'énigmes pour une visite guidée de la chapelle de Kerdévot

Pour agrémenter la visite des lieux, nous vous proposons un questionnaire de sept détails d’œuvres à associer à sept photos "mystère" lettrées. À chaque étape inscrivez la lettre sur la grille finale, et à la fin vous obtiendrez le mot en langue bretonne qui constitue la légende fondatrice des lieux.

Jouez en ligne ci-dessous et/ou venez sur place avec le dépliant du jeu : PDF version 2017 (A4 plié recto-verso). Ci-après il y a également un jeu de taquin inédit, sur ordinateur Windows ou sur tablette, qui vous permet aussi de deviner le mot-mystère breton. Versions précédentes légèrement différentes : 2006, 2017

1.1 UN ANIMAL DUCAL PASSANT

Avant d’entrer dans la chapelle de Kerdévot, avez-vous remarqué au-dessus du porche principal, cette pierre sculptée en bas-relief ? Elle représente un animal dit « passant » avec une jarretière flottante emblématique des ducs de Bretagne depuis 1202.

La présence de cet insigne reste mystérieuse. Le duc François II ou sa fille Anne avaient-ils participé à l’érection de la chapelle en 1475-1500 ? Ou alors est-ce une marque d’allégeance plus ancienne par un représentant noble local à son duc ?

Photo mystère :

• Le mammifère à la célèbre devise bretonne « Ken-toc'h mervel eget bezan saotret » [1] ?

1.2 UNE MAESTÀ ITALIENNE

Face à l’entrée sud de la chapelle une imposante statue de Notre-Dame de Kerdévot accueille le visiteur. Elle est l’héroïne qui, d’après une légende locale. arrêta la peste dévastatrice d’Elliant en ce lieu et préserva la population du fléau.

Entourée de 7 angelots sautillants et portant son fils sur son genou, la maestà [2] dorée est vêtue d’un manteau aux plis amples.

Les caractéristiques originales rattachent cette œuvre à la Renaissance italienne, mais sa datation est un peu incertaine : fin 16e ou plus tardivement ?

Au-dessus du trône, une représentation naturaliste qui fait penser plus à un pèlerinage espagnol, mais qui est bien un thème italien développé par Bot-ticelli, Cosmé Tura, Ercole de Roberti …

Photo mystère :

• Le grand coquillage naturel d'origine italienne.

1.3 UNE VICTOIRE FOULANTE

Face à la Maestà, une autre statue de la Vierge, datée du 17e ou 18e siècle, intrigue les visiteurs qui autrefois la nommait « Intron-Varia an Nec’h » ou « an Erc’h » : dame de l’Angoisse ou des Neiges !

En tous cas, la posture n’est pas angoissée, mais plutôt sereine et victorieuse, et présentant fièrement son fils de front. En breton la victoire se dit Trec’h, ce qui lui vaudrait ce nouveau nom : « Intron-Varia an Trec’h ».

Sûre de sa force, elle foule une « bête écrasée sous son pied gauche. Pourtant, elle n'est pas morte, l'infecte ophioïde aux écailles puantes, l'anguipède à la queue entortillée par les spasmes du vice : elle vous fixe de ses yeux rouges. On en admire que mieux la splendide maîtrise avec laquelle Marie, regard fier et se-rein, tient son Fils préservé du vert maléfice. » (Jean-Yves Cordier, blog lavieb-aile.com).

Photo mystère :

• Le monstre vert marin, couvert d'écailles sculptées.

1.4 UN RETABLE DE VIOLENCE

Exposé derrière l’autel, le retable de Kerdévot du 16e siècle est une composition flamande de la Vie de Marie, mère de Jésus, réalisée par les ateliers d’Anvers et de Malines. Il est fait de six tableaux avec des scènes et des détails introuvables dans les évangiles canoniques : le bœuf de la nativité, la Dormition ...

Et plus étrange aussi, cet épisode des membres tranchés au passage du brancard mortuaire de la Vierge, tiré d’un écrit apocryphe grec, à savoir un ménologe [3] où, en fait, la légende introduit un personnage juif, alors qu’ici nous avons affaire à trois soldats casqués.

Photo mystère :

• Deux des cinq membres sectionnés, collés et exposés.

1.5 DES CHASSEURS NOBLES

Derrière le retable, la maîtresse-vitre est un peu cachée, mais au-dessus des lancettes, avec de bons yeux on peut déchiffrer les armoiries des nobles qui ont fondé la chapelle et disposé de prééminences.

Tout en haut, sur le côté septentrional (nord) du tympan, il y a la mâcle (losange) d’azur (bleue) des Tréanna d’Elliant, suivi de près par le fascé (barres) d'or (jaune) et de gueules (rouge) de six pièces qui est normalement Du Chastel et par la fleur de lys et colombe des du Fou, seigneur de Kerjestin, ancien manoir tout proche de Kerdévot.

Plus bas, il y a un blason en double exemplaire portant un greslier [4] de couleur azur (bleu) des Kerfors, de l’ancienne seigneurie voisine de Kerfors. À la montre [5] de Carhaix de 1481, on remarquait un Casnevet de Kerfors, et nul doute qu’il y était venu avec son greslier [4].

Photo mystère :

• Le greslier [4] bleu, autrefois instrument de chasse.

1.6 INFLUENCE HISPANISANTE

Non loin du saint Télo, une statue placée dans un retable, représentant une Vierge de pitié ou déploration solitaire. Cette œuvre d’inspiration hispanisante datant de la fin du 15e siècle est de toute beauté et très expressive.

L’autel lui-même, joliment décoré, est un peu plus récent, et a été attribué aux ateliers quimpérois des Le Déan, et donc situés vers 1670. Il a été restauré en 1776 par un peintre italien ambulant : « s’est présenté Marc-Antoine Baldini, peintre de profession, qui s'est proposé de peindre l'église paroissialle ... le Corre politique la auttorisé à peindre le grand autel de Kerdévot et ses deux autels collatéraux de lad. église ».

Photo mystère :

• La tête de Marie au foulard espagnol.

1.7 UNE DIVINITÉ CELTIQUE ?

Côté sud, près de l’entrée de la sacristie, un saint Télo en tenue d’archevêque anglais de Llandaff a enfourché son animal favori. Il a perdu son bâton épiscopal, mais il porte fièrement sa mitre et son habit brodé.

La légende rapporte qu’un seigneur de Châteaugal offrit à l’ermite le territoire qu’il pourrait enclore en une nuit, avant le chant du coq ; le saint se servit de cet animal comme monture.

On dit aussi que son choix de monture est une résurgence des croyances celtiques autour de Cernunnos, "Le Cornu", dieu de la virilité, des richesses, des régions boisées, des animaux, de la régénération de la vie et le gardien des portes de l'autre monde (Annwn), le roi des Dieux.

Photo mystère :

• La tête animale ornée de ses andouillers sur le front.

Ce qui forme un mot en langue bretonne en 7 lettres, en 2 parties, la 1ère étant l’article défini, représente le terme breton de la peste, qui fit des ravages à Elliant et qui fut arrêtée par ND de Kerdévot : « Aet eo  - -    - - - - - a Elliant » (la peste est partie d'Elliant), Villemarqué, Barzaz Breiz.

Un petit clic "sec", et non "glissé", sur une des vignettes près du carré noir pour faire glisser les pièces et réorganiser le tableau, en vous servant de l'image modèle qui bien sûr ne donne pas les lettres mystères.

Armez-vous de patience, n'abandonnez pas face à la difficulté de faire tourner les pièces sans casser le rangement précédent, et lorsque vous aurez fini, vous obtiendrez les fameuses lettres à la place des points d'interrogation.

Thème de l'article : Richesses du patrimoine communal.

Date de création : Juillet 2016    Dernière modification : 9.08.2018    Avancement : [Développé]