Présentation et historique du manoir de Lezergué
Un article de GrandTerrier.
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Un manoir datant des années 1770, en ruine depuis des dizaines d'années, et dont les photos témoignent encore d'un héritage de temps plus glorieux. Autres lectures : « Village et toponymie de Lezergué » ¤ « Histoire de Lezergué et de ses occupants » ¤ « Choses et gens de Basse-Bretagne, le chateau de Lezergué, l'Ouest-Eclair 1929 » ¤ « Rdv du ps 1 - La vie de château à Lezergué, OF-LQ 1985 » ¤ « Rdv du ps 2 - Jean Nédélec, le dernier châtelain de Lezergué, OF-LQ 1985 » ¤ |
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[modifier] 1 Présentation
Le manoir, complètement restauré à la fin du 18e siècle, a subi les outrages du temps au cours du 20e siècle, et aujourd'hui seule la façade sud est encore debout.
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À l'intérieur les murs sont aujourd'hui tombés, y compris la volée d'escalier.
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[modifier] 2 Situation géographique
Le chateau de Lezergué se trouve sur la route qui relie l'Hotel au bourg d'Ergué-Gabéric, près du croisement de Saint-Joachim. Sur cette route, à droite en venant de St-Joachim, on aperçoit une entrée de pierre et une allée droite de 300 qui mène à la ferme, et au-delà au manoir. Un autre chemin, à gauche sur la route de St-Joachim à Plac-an-Dans, permet également d'accéder au corps de ferme et aux ruines du château. |
[modifier] 3 Origine du nom
Lezergué: Du fait que Lez, "cour seigneuriale", est accolé au nom de la paroisse, on considère que le lieu a connu des racines nobles anciennes et fondatrices. Toponomie détaillée : « Lezergué, Lezerge ». |
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[modifier] 4 Archives
[modifier] 4.1 RévolutionCurieusement, à l'exception de la chapelle de Saint-Joachim, la propriété de Lézergué ne fut ni estimée, ni vendue dans le cadre des Biens nationaux contrairement aux manoirs de Pennarun, Kernaou, Kerfors, Cleuziou. En 1800, le manoir était occupé par Joseph Even, "lequel y demeurait en qualité de gardien seulement, sans bail authentique ni ferme annale" (cf document). Lezergué ne fut vendu qu'en novembre 1808, alors que Joseph-Louis De La Marche s'était installé à l'île Grand-Terre en Guadeloupe (cf transcription). En 1808 le manoir est saisi et vendu à un dénommé Charles Liot, originaire de Normandie, qui vient s'y établir avec sa famille. En 1830 l'agriculteur Jean-Marie Nédelec en fit l'acquisition. [modifier] 4.2 Plans d'architecte 1884L'édifice faisait 32 mètres de façade et à l'origine une profondeur de 13 mètres environ sur 2 pièces et un couloir. Extrait des planches d'atlas de l'architecte Joseph Bigot (1807-1894), établi en 1884, conservées aux Archives de l'Evèché de Quimper : Par contrat du 11 décembre 1751, François Louis de La Marche, époux de Marie Anne du Botmeur, fit marché avec Charles Poulin, architecte à Quimper, pour reconstruire les bâtiments de Lezergué moyennant 6000 livres Bibliographie et références : |
[modifier] 4.3 Etudes de mémorialisteVoici ce qu'écrivait en 1927 Louis Le Guennec (1878-1935), historien et journaliste à la Dépèche et à L'Ouest-Eclair :
Sur des papiers épars non publiés, il fait ses compte-rendus des visites de 1920 :
Sur l'escalier, il écrit par ailleurs :
[modifier] 4.4 Reportages journalistiquesEn 1985, Laurent Quevilly (1985) a consacré au château gabéricois deux articles d'Ouest-France dans la série intitulée "Les Rendez-vous du passé simple" : |
[modifier] 5 Habitants et propriétaires
[modifier] 5.1 Lignées noblesDans l’armorial breton de Guy Le Borgne p. 178 les armes de la famille de Lezergué est citée : « Lezergve’, de gueulle à la Croix potencée d’argent, cantonnée de quatre Croisettes de mesme. » Il s'agirait notamment de Raoult et Guillaume de Lezergué (Lusuzguen), ces deux étant mentionnés respectivement dans des actes de 1302 et 1334. A noter aussi que ces mêmes armoiries étaient réputées aussi détenues par la famille Cabellic, dont Yves, évêque de Cornouaille, décédé 1276. Cette famille aurait donner son patronyme à la deuxième partie du nom de la commune, Gabellic s'étant transformé en Gabéric. Sans pouvoir être en mesure de le prouver par les archives, on peut penser que Lezergué ait pu tomber en quenouille à l’issue d’une union de Lezergué (peut être Guillaume) avec Troheir et que cette terre fut apportée par mariage aux Coatanezre dans la seconde moitié des années 1300. Lezergué dut tomber en ruines à l’issue de la période confuse de la guerre de succession de Bretagne, ce qui expliquerait toute la difficulté rencontrée par Jehan de Coatanezre des Salles quand, à la fin des années 1400, après avoir rebâti le manoir, il voulut réunir les preuves lui permettant de restaurer à son profit, en qualité de seigneur de Lezergué, les droits et privilèges de seigneur prééminencier de la paroisse. Guy Autret ne cessera pas de vouloir consolider et revendiquer ces qualités.
Lezergué fut toujours reconnue comme une Terre « belle et bien bâtie, noble et des plus anciennes de l’Evêché de Cornouaille, qu’elle a été alliée par mariage en plusieurs maisons de Bacheliers et Chevaliers … ». Ce fut en ces termes que par lettre datée de Saint Germain en Laye le 12 janvier 1639, le roi Louis XIII reconnut et confirma les droits de ce fief antique de Bretagne, au profit de Messire Guy Autret de Missirien, Chevalier, Sieur de Lezergué. |
Ces mêmes droits avaient été précédemment confirmés en l’an 1500, par lettres patentes de Louis XII, Roi de France et Duc de Bretagne (par suite de son mariage avec Anne de Bretagne), au profit de Jehan de Coatanezre, Sieur des Salles, qui « possédoit en la paroisse d’Ergué Caberic un manoir et herittages de grands et somptueuses ediffices, plusieurs hommes es sujets, ledit mannoir appellé Lezergué qui veut dire en François la Cour d’Ergué, et que de temps immemorial ses autheurs avaient justices patibulaires en la paroisse d’Ergué, lesquelles estaient tombés et choits à terre, et que les dits faits estaient vrays, nottoires et manifestes et de publique renommée au païs … »
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[modifier] 5.2 Tableau récapitulatif
Tous les habitants nobles ou roturiers, référencés dans les documents d'archives publiques ou familiales, ou sur les registres B.M.S. (Baptêmes, Naissances, Sépultures).
Habitants de LEZERGUE | ||||||||
Années | Nb enfants | Noms | Prénoms | Noms | Prénoms | Unions | Professions | Notes |
1427-1481 | de COATANEZRE | Jean,Jean et Marie | trois générations au 15éme siécle | |||||
AUTRET | Claude | 1596 | ||||||
1618, 1623 | AUTRET | Yves | ||||||
1628, 1647 | AUTRET | Guy | Seigneur de Lezergué et de Missirien | |||||
1679 | 1 | le MARCH | Estienne | Costiou | Barbe | 1677 | ||
1706 | JOURDREN | hervé | MICHELET | Laurence | 1706 | o 1681 + 1721 | ||
1749 | 1 | SALOMON | Jean | Huitric | Marie | 1747 | ||
1750 | 1 | le LOUET | Allain | Daoudal | Marie | 1748 | ||
1751 | 1 | CHOALER | Sébastien | le Feunteun | Françoise | 1748 | o 1718 | |
1721+ | du FRENAY | Michel Corentin | de KERGARIOU | Gillette | 1684 | Escuyer | +Gillette 69a | |
1742+ | COURTAY | Daniel + | le DENVAL | Marie | 1732 | o 1708 Enterrée à l'église | ||
1755-1756 | 2 | de LA MARCHE | François louis | de Bourigan du pé d'orvault | Louise félicité | 1745 | Actif | veuf |
1790 | de LA MARCHE | Joseph Louis | Actif | Fils | ||||
1790 | LEUR | Jean | Domestique | o 1750 | ||||
1790 | KERGOURLE | Ghénolé | Journalier | o 1732 | ||||
1790 | le GUYADER | Jean | LAUNAY | Françoise | 1777 | Métayer actif | o 1745 | |
1790 | LAUNAY | Jean Corentin | Domestique | o 1766 | ||||
1790 | le BRAS | Pierre | Domestique | o 1772 | ||||
1790 | JACQ-JAGU | Laurence | Domestique | o 1760 | ||||
1790 | DENIEL | Louise Jeanne | Domestique | o 1750 | ||||
1790 | le MAGUER | Marie Anne | o 1733 Niéce | |||||
1790 | KERFER | Hervé + | le GUYADER | Marguerite | 1758 | Journaliére | o 1738 veuve | |
1790 | LAUNAY | Claude + | le DORZ | Françoise | 1755 | Mére ? Veuve | ||
1857-1870 | 4 | NEDELEC | Jean marie | Credou | Marie josephe ,32a | 1848 | Cultivateur | o 1826 |
1868 | 1 | BERTHOLOM | Alain | le BRONNEC | Marie Marguerite | 1845 | Journalier | o 1824 |
1875 | 1 | MOYSAN | René | LOUET | Marie Catherine | 1860 | Cultivateur | o 1828 |
1879 | 1 | CALLOCH | Michel | le VRAM | Marie Catherine | 1876 | Journalier Cultivateur | o 1849 |
1871-1874 | 2 | PENNANGUER | Michel | BERNARD | Catherine | 1869 | Journalier-Charretier | o 1845 |
[modifier] 6 Annotations
- L'information sur le document contractualisant la construction du château par l'architecte Charles Le Poullain (décédé en 1770) provient d'une note de Daniel Bernard, n° 14 page 6, dans l'article "Quelques lettres inédites de Guy Autret" du bulletin de la Société Archéologique du Finistère (1940). Ce document n'a pas été retrouvé à ce jour. [Ref.↑]
Thème de l'article : Monographie d'un lieu-dit de la commune d'Ergué-Gabéric Date de création : février 2007 Dernière modification : 8.04.2018 Avancement : [Développé] |