Les retrouvailles du souvenir des Barreau à Odet en août 2011 - GrandTerrier

Les retrouvailles du souvenir des Barreau à Odet en août 2011

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Catégorie : Mémoires  
Site : GrandTerrier

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Les huit enfants de Louis Barreau, responsable du laboratoire de la papeterie d'Odet, ont gardé des souvenirs vivaces de leur enfance à Ergué-Gabéric, et c'est en 2011 que la plus jeune sœur s'est interrogée sur la présence sur le site GrandTerrier d'une photo de classe où l'on voit son frère Gildas.

La prise de contact faite sur Internet, René Le Reste, qui était à Lestonan dans la même école St-Joseph [1] que Gildas, fut l'organisateur des retrouvailles et des échanges de souvenirs sur place. Et c'est ainsi qu'également les cahiers mémoires de Louis Barreau furent communiqués et publiés sur le site Internet.

Autres lectures : « Les souvenirs d'ar Pellgent ou nuits de Noël du siècle dernier » ¤ « 1946-1950 - Ecole St-Joseph de Lestonan » ¤ « L'année 1939-40 de Magdeleine Gloaguen à l'école communale de Lestonan » ¤ « La fabrication du papier à cigarette expliquée et illustrée par Louis Barreau » ¤ « Blog du 20.08.2011 » ¤ « Louis Barreau, ingénieur papetier » ¤ « L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949 » ¤ « Jean Guéguen, laborantin à la papeterie d'Odet » ¤ 

1 Photo d'école

Voici comment René nous raconte cette belle histoire :

« Comment un point d'interrogation peut aussi changer le cours des choses.

En 2011, Marie-Noëlle Barreau, habitant la Charente Maritime, découvre par pur hasard en surfant sur le site du Grand'Terrier, Ergué-Gabéric lui rappelant son enfance, elle voit le nom de son frère Gildas sur une photo de classe d'école 1947-1948. Après le nom et prénom de son frère, le n° 26, un point d'interrogation, alors que pour tous les autres écoliers il était noté la date de naissance et le lieudit de leur habitation à cette époque précise. Très intriguée elle avise son frère qui se trouve en Normandie, et qui confirme que c'est bien lui, elle prend alors contact avec Jean Cognard, créateur du site Grand Terrier, qui m'alerte car j'avais identifié la plupart de mes petits camarades, pour les 80 ans de l'école St-Joseph d'Odet [1]. Mais si l'on se rappelait bien du petit Gildas Barreau, personne ne savait ni son âge, ni son lieudit d'habitation. L'occasion était belle de compléter cette photo.

J'acceptais de servir d'intermédiaire : la famille Barreau (8 enfants) dont le père Louis était ingénieur chimiste chez Bolloré étant très désireuse de revoir ces lieux. Rendez-vous fut pris pour une une rencontre qui eut lieu le 16 août 2011 à l'Orée du bois à Stang-Venn,

 

avec Marie-Noëlle, Gildas et le frère aîné Joël, Jean Cognard et Jean Guéguen, ancien papetier (et aussi Henri Le Gars à l'école St-Joseph). Ainsi ce simple point d'interrogation a-t-il permis de retisser des liens forts intéressants avec le passé encore assez proche.

C'est d'ailleurs René Bolloré (ou son frère Gwen-Aël ?) qui proposa à Louis Barreau d'inscrire son fils Gildas à l'école des frères de Lestonan pour l'année scolaire, car les religieux étaient réputés pour leurs qualités d'enseignants et d'éducateurs. Après cette année scolaire Gildas reprendra son cycle scolaire à Quimper.

En 2011 après avoir bien vérifié que c'était bien son frère qui était sur la photo, appelle Gildas et lui propose de venir voir cette école qu'il n'avait pas revue depuis 1948. Chose fut faite en août 2011, accompagnés de Joël, leur frère aîné.

Gildas, 72 ans en janvier 2011, était bien sûr ému. Il se rappelait des lieux, du directeur, des frères religieux, et de Jean Jamet, un écolier de sa classe avec qui il s'était lié d'amitié et qu'il aurait bien aimé revoir. Malheureusement, suite à investigations de René, on a appris que ce dernier était décédé il y a quelques années.


2 Souvenirs d'Odet


Jean Guéguen était présent lors de cette visite de 2011, car c'est un des rares anciens papetiers à se rappeler de Louis Barreau, car Jean a fait toute sa carrière comme laborantin à l'usine d'Odet, et, pendant ses premières années, sous les ordres de Louis Barreau.

Le souvenir du père est évoqué par les trois enfants dont ils se rappellent par exemple les tournées de vente de papiers O.C.B. pendant les années du guerre. Et une petite pensée pour leur mère qui, lorsque la revue « Réalités » publia un reportage avec une photo de son mari, s'écria : « La honte sur moi, tout le monde va voir qu'il lui manque un bouton de bretelles ».
 

Et de rappeler dans quelles circonstances Louis Barreau avait été embauché en 1925 par René Bolloré le père (mort en 1935). Alors qu'il travaillait aux chemins de fer, il est légèrement brûlé par la chaudière d'une locomotive. Il part pour une semaine de repos faire une retraite de l'institution St-François Xavier, et c'est là que l'industriel lui propose de venir dans son usine à papier de Cascadec.

Les frères et sœur Barreau ont également raconté les souvenirs très agréables qu'ils gardaient de leur séjour familial au moulin de Mouguéric, près du Manoir Bolloré, pendant l'été 1944, juste avant la Libération : les Bolloré leur avait proposé ce rapprochement pour leur faciliter leur vie de famille pendant ces mois d'agitation.

Et René Le Reste d'évoquer aussi ses souvenirs personnels de jeune gabéricois observateur de la papeterie des années d'après-guerre : « Le Manoir de l'Usine et ses abords ont tant "hanté" mon adolescence. Surtout la chapelle avec ses messes dominicales et les communions chaque 1er vendredi du mois (il fallait alors être à jeun), précédées des séances à-confesse du jeudi matin, et puis les messes de minuit du Pellgent [2], après la séance théâtrale au Patro. Le cantique "Minuit Chrétien" résonne encore dans mes oreilles.

Mes parents n'y travaillaient pas et il faut savoir que les papetiers étaient enviés à cette époque. Comme s'ils avaient le statut de fonctionnaires nantis, avec des privilèges certains : comme par exemple, les œuvres sociales intéressantes telles que livres gratuits et cantine gratuite pour les écoliers, gratuité aussi du car scolaire pour aller au collège, et, parait-il, le cercueil gratuit ! Cela peut paraître désuet de nos jours et pourtant ! ».


3 Annotations

  1. L'école St-Joseph de Lestonan a été construite par René Bolloré (1885-1935) père et inaugurée en septembre 1929. La direction de l'école St-Joseph fut assurée par la congrégation des frères de l’Instruction chrétienne, dits de Ploërmel, ou Frères de La Mennais. « Ecoles privées Saint-Joseph et Sainte-Marie de Lestonan » ¤  [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Pellgent, s.m. breton : aurore, évoquant la nuit de Noël, et par réduction la messe basse de minuit. « Oferenn ar Pellgent » : messe de Minuit ; « Nozvezh ar Pellgent » : nuit de Noël ; « Tad Kozh ar Pellgent » : grand père de l'aurore, ou Père Noël. En pays glazik prononcé « Peillient », les lettres ll et g étant "mouillées". [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑]


Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois.

Date de création : Février 2014    Dernière modification : 22.12.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]