Les marques de fabrique des ateliers flamands du 15e siècle sur le retable de Kerdévot - GrandTerrier

Les marques de fabrique des ateliers flamands du 15e siècle sur le retable de Kerdévot

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Catégorie : Patrimoine
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§ E.D.F.
Pendant la restauration du retable [1] en 2012-13, lors du démontage des pièces, l'atelier régional de restauration du patrimoine de Kerguehennec, a inventorié les marques apposées par les artisans flamands d'Anvers ou de Malines.

Sources : un panneau d'exposition réalisé par le service municipal d'Ergué-Gabéric en charge du patrimoine et les publications de Gildas Durand [2].

Autres lectures : « DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot » ¤ « Retable flamand de Kerdévot » ¤ « La nativité du retable de Kerdévot » ¤ « FATY Bruno - Le retable de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « ABGRALL Jean-Marie - Le Retable de Kerdévot » ¤ « DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot » ¤ « MUSÉE BRETON (Quimper) - Relations Bretagne-Flandres aux 14-16 siècles » ¤ « Espace Chapelle de Kerdévot » ¤ « Un concours de peinture pour le retable de Kerdévot » ¤ 

[modifier] 1 Présentation

Il y a dans la chapelle un retable [1] doré très ancien et restauré à plusieurs occasions. Ses quatre scènes d'origine en T inversé sont passées par les mains d’ateliers flamands du 15e siècle : « Le retable de Kerdévot n'est pas une œuvre exclusivement anversoise et du XVIe siècle comme on l'a souvent dit, mais un travail mixte de la fin du siècle précédent » (Gildas Durand).

À cette époque-là, la production des retables flamands représente en fait une véritable industrie qui intéresse des régions aussi éloignées que la basse-Bretagne quimpéroise.

La concurrence entre les centres de production de Bruxelles, Anvers, Malines poussa chaque atelier à utiliser des marques spécifiques pour authentifier leur travail aux différentes étapes : sculpture, polychromie, dorure.

Sur le retable, les restaurateurs l'atelier régional de restauration du patrimoine de Kerguehennec, lors de la dernière réhabilitation de l’œuvre sacrée en 2012-13, ont inventorié les repères suivants :

  • 1 marque sous forme d'une lettre qui n'a pas été identifiée dans la scène du Couronnement.
  • Une empreinte à étudier sur le sol de la scène des Funérailles.
  • Un style attribué aux ateliers de Malines [3] sur les statues frontales entre les scènes inférieures du retable.
  • 8 marques représentant les fameuses mains coupées des ateliers d'Anvers dans trois scènes du retable.
 

[modifier] 2 Les mains coupées d'Anvers

À l'origine de ces célèbres mains d'Anvers [4], il y a cette légende : « Un géant dénommé Druon Antigon semait la terreur en imposant un important péage à tous les marins qui voulaient remonter le cours de l'Escaut et coupait les mains des personnes qui refusait de payer. Un guerrier romain, Silvius Brabo (neveu de César), mit un terme à cette pratique, coupa la main de ce géant trop intéressé par l’argent et la jeta dans le fleuve ».

La ville « Hantwerpen » (jeter la main) a gardé ce nom jusqu’au 17ème siècle. En lien avec cette légende, le motif de la main coupée se retrouve dans les armoiries de la ville.

Si l’on reporte sur chacune des quatre scènes du retable les marques de l’atelier d’Anvers, cela donne ceci :

[1] Scène du Couronnement

Cinq marques de mains simples réalisées sur la tête des personnages.

 

[2] Scène de la Nativité

Motif de la double main relevé sur le sol.

[3] Scènes de la Dormition

Deux empreintes de main relevées.


[modifier] 3 Malines et autres marques

Les marques de l’atelier de Malines et les autres marques se retrouvent soit dans les scènes du Couronnement et des Funérailles, soit surtout sur les séparations des scènes inférieures :

[1] Scène du Couronnement

Empreinte d'une lettre non identifiée au revers de l'aile droite de l'ange à la harpe.

[2] Inter-scènes inférieures

Suite à inspection minutieuse, les 3 statues situées sur les colonnes inter-scènes inférieures, à savoir Ste-Agnès, Ste-Cécile et une 3e non-identifiée, au style des productions des ateliers de Malines, ne portent aucune marque visible.

 

[3] Scène des Funérailles

Empreinte probable d'une marque non identifiée sur le sol.

[modifier] 4 Annotations

  1. Retable, s.m. : panneau ou ensemble de panneaux en marbre, pierre, stuc ou bois, généralement peint ou orné de motifs décoratifs, placé verticalement derrière l'autel dans les églises chrétiennes. Source : TLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Gildas Durand, spécialiste des origines de la statuaire bretonne, a publié de nombreuses études dans les dossiers du Centre Régional Archéologique d'Alet. [Ref.↑]
  3. Malines (en néerlandais Mechelen) est une ville de Belgique située en Région flamande dans la province d'Anvers. Les ateliers de Malines ont produit au 15e siècle de très beaux retables, en concurrence avec ceux d'Anvers et de Bruxelles. [Ref.↑]
  4. Les mains d'Anvers sont aussi une pâtisserie d'origine belge flamande. Ce produit régional de la ville d'Anvers est reconnu par l'Union européenne comme spécialité traditionnelle garantie. Ce sont des sortes de cookies découpés en forme de main, allusion à la légende sur l'origine d'Anvers. [Ref.↑]


Thème de l'article : Richesses du patrimoine communal.

Date de création : Avril 2013    Dernière modification : 4.05.2018    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]