DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot - GrandTerrier

DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot

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Image:LivresB.jpgCatégorie : Media & Biblios  

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DURAND (Gildas), « La statuaire à Kerdévot et présence de l'art renaissant italien », dans Livre d'or du cinquième centenaire 1489-1989 & Dossier 17 du Centre régional archéologique d'Alet, Association Kerdévot 89 & Ce.R.A. d'Alet, Spézet, Alet, 49-78
Titre : La statuaire à Kerdévot et présence de l'art renaissant italien
Auteur : DURAND Gildas Type : Article
Edition : Association Kerdévot 89 & Ce.R.A. d'Alet Publication : Livre d'or du cinquième centenaire 1489-1989 & Dossier 17 du Centre régional archéologique d'Alet
Impression : Spézet, Alet Année : 1989
Pages : 49-78 Référence : 2-9503741-7

[modifier] Notice bibliographique

Kerdévot 89

Dossier d'Alet

L'article complet sur la statuaire de Kerdévot est publié en 1989 dans le cadre du cinquième centenaire de la chapelle de Kerdévot. Il est complété par une étude parue en parallèle dans les dossiers du Centre régional archéologique d'Alet et portant sur la « présence de l'art gothique et renaissant italien dans le patrimoine statuaire de Bretagne ».

Dans un premier temps, Gildas Durand fait le point sur les origines du retable majeur flamand : « Le retable de Kerdévot n'est pas une œuvre exclusivement anversoise et du XVIe siècle comme on l'a souvent dit, mais un travail mixte de la fin du siècle précédent ».

Contrairement au chanoine Abgrall qui y voyait une création exclusive des ateliers d'Anvers, Gildas Durand décèle des détails qui indiqueraient que la huche et certaines statuettes proviennent des ateliers de Malines [1] :

  • « Ce sont les statuettes supportées par les colonnettes de la partie inférieure et frontale de la caisse qui signent l'origine malinoise de la structure ».
  • « Sainte Cécile et sainte Agnès, ainsi que la troisième sainte (au livre, à gauche), sont typiquement malinoises par les traits de leur visage. ».
  • « La technique de construction des sols des scènes inférieures à Kerdévot, confirme aussi l'origine malinoise de la caisse ».

Quant à la statue de la Maestà [2] de Kerdévot : « Toutes les références nordiques que l’on pourrait trouver à An Intron Varia Kerdevot sont des œuvres italianisantes. C’est bien en Italie qu’il faut chercher des répondants à l’œuvre d’Ergué-Gabéric ». Les visages de la Vierge et des angelots ne sont ni bretons, ni nordiques. Le drapé, nullement flamand, est lui aussi italien dans son rejet des cassures trop marquées. Le voûtement du trône par une grande valve de coquille saint Jacques se retrouve notamment dans Botticelli et Cosmé Tura. La comparaison à d’autres réalisations italiennes apporte des éléments pour déterminer la date de la statue de Kerdévot. Sa conclusion : « La Maestà de Kerdévot date probablement de la seconde moitié du 15e siècle, et semble-t-il plus précisément du dernier tiers de ce siècle. Cela coïncide trop avec la période de construction de la chapelle pour ne pas proposer une importation contemporaine, ou de peu postérieure ».

Dans le dossier du du Ce.R.A.A. il est question d'une « grande oeuvre importée d'Italie et conservée à la chapelle Notre-Dame de Kerdévot (Cornouailles, Finistère) connue sous le vocable « An Intron Varia Kerdevot » » et des « arguments développés pour en attribuer la paternité à un atelier du Nord de l'Italie ».

Autres lectures : « KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire » ¤ « Retable flamand de Kerdévot » ¤ « La nativité du retable de Kerdévot » ¤ « FATY Bruno - Le retable de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « ABGRALL Jean-Marie - Le Retable de Kerdévot » ¤ « MUSÉE BRETON (Quimper) - Relations Bretagne-Flandres aux 14-16 siècles » ¤ « Espace Chapelle de Kerdévot » ¤ « Les marques de fabrique des ateliers flamands du 15e siècle sur le retable de Kerdévot » ¤ « Un concours de peinture pour le retable de Kerdévot » ¤ 

[modifier] Extraits

Page 75. Chapitre I. Importations. Dossier N° 17 de 1989 du Ce.R.A. d'Alet.

Une Vierge trônant.

Nous avons eu récemment l'occasion de signaler une grande oeuvre importée d'Italie et conservée à la chapelle Notre-Dame de Kerdévot (Cornouailles, Finistère) connue sous le vocable « An Intron Varia Kerdevot ». Son intérêt justifie qu'on la présente à nouveau ici (ill. 1 à 3). S'il n'y a pas lieu de reprendre les arguments développés pour en attribuer la paternité à un atelier du Nord de l'Italie, dans le dernier quart du XVe siècle, il est toujours possible de les conforter. En 1488, Lorenzo Costa peint pour la famille Bentivoglio de Bologne une Vierge entourée des donateurs, conservée à l'église San Giacomo Maggiore [3]. L'intérêt de cette comparaison supplémentaire réside dans les allégories qui ornent l'architecture du trône, les angelots musiciens et les motifs all'antica, comme à Kerdévot. Cette comparaison nous indique une fois encore le dernier quart du XVe siècle et plus précisément les années 1480 comme période où ces madones étaient à la mode, entourés de riches et puissantes architectures renaissantes, aux décors parfois symboliques, et auréolées de putti.

 

Par sa majesté, la Maestà de Kerdévot mérite un renom autrement plus grand que celui dont elle aura bénéficié jusqu'alors. Avec une rénovation d'un « brio » un peu trop dur, de récentes manifestations l'ont fait entrer dans son deuxième demi-millénaire sous un jour plus favorable. Observons que son impact ne fut toutefois pas nul antérieurement, puisqu'elle suscita une copie miniaturisée et simplifiée, conservée à présent à l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric.

On ne connaît pas l'ancienneté de sa présence dans cette chapelle cornouaillaise, mais il est autorisé de penser qu'elle aura pu être importée peu de temps après la construction de l'édifice.


[modifier] Annotations

  1. Malines (en néerlandais Mechelen) est une ville de Belgique située en Région flamande dans la province d'Anvers. Les ateliers de Malines ont produit au 15e siècle de très beaux retables, en concurrence avec ceux d'Anvers et de Bruxelles. [Ref.↑]
  2. La Maestà est un terme italien désignant la Vierge Marie en majesté et de face, dans une attitude hiératique, assise sur un trône, entourée d'anges, et portant éventuellement son enfant Jésus. La représentation du trône y est matériellement importante et imposante. [Ref.↑]
  3. Louis HOURTICQ, La peinture des origines au XVIème siècle, Paris, H. Laurens, 1926, illustration p. 340. [Ref.↑]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : novembre 2006    Dernière modification : 4.05.2018    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]