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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Sommaire


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Anciens billets : [Actualité, archives]

1 Enquête sur Cascadec 1/2

« Cette papeterie est fondée vers 1830 sur les bords de l'Isole. En 1874 M. Faugeroux dirige l'entreprise. Louée par Bolloré en 1893 », Skol Vreizh

Billet du 27.10.2013
Billet du 27.10.2013

Enquête sur le plus grand conflit social constaté dans les papeteries Bolloré au 20e siècle qui eut lieu en 1924 à Cascadec, deuxième usine du groupe industriel, et les rebondissements de l'affaire relatés par deux journaux locaux, l'« Union Agricole » et l'« Écho de Bretagne ».

Les personnes impliquées, aux opinions politiques et sociales très divergentes, sont les suivantes :

Henri Jégou, ouvrier bobineur depuis 3 ans, âgé de 32 ans, est considéré comme le meneur de la grève et revendique l'augmentation du salaire journalier (jusqu'alors de 14 francs pour 12 heures travaillées). Il avait été licencié 6 mois plus tôt, puis « repris par charité ». Suite à son « entrave à la liberté du travail », il est arrêté « menottes aux mains, entre deux gendarmes », puis condamné à « 15 jours de prison avec sursis pour violences légères » à l'encontre du contremaître.

C'est « l'équipe de nuit qui cessa le travail et arrêta « les machines sans ordre ». Ces ouvriers chargèrent ensuite Henri Jégou d'exprimer leur revendication collective. Lorsque ce dernièr voulut frapper le contremaître, ses collègues Jean Rouat, Louis Diamant et Henri Gaillard l'en empêchèrent. Lorsque le lendemain le patron « pria ceux qui n'étaient pas contents de s'en aller. Dix obtempérèrent » (10 sur les 32 ouvriers de l'usine de Cascadec).

René Rannou, le contremaître de Cascadec âgé de 58 ans, né le 13/4/1866 à Keranguéo en Ergué-Gabéric, a commencé sa carrière à l'usine mère d'Odet. Ce 14 janvier 1924 il est réveillé à 2 heures du matin, se rend sur le lieu de rassemblement des ouvriers, subit les violences verbales d'Henri Jégou, et prévient son patron en déplacement dans les Cotes du Nord.

René Bolloré, le patron des papeteries d'Odet et de Cascadec depuis 1905, accourant très tôt sur place ....
Léon Le Berre, rédacteur en chef de l'« Union Agricole », natif d'Ergué-Armel (il précise « étant de la région d'Ergué »), ...
M. Coffrant, du journal républicain « Écho de Bretagne », défendant la cause des ouvriers et invectivant son confrère ...
La rédaction du « Cri du peuple », organe hebdomadaire de la SFIO dans le Finistère jusqu'en 1929, faisant son mea-culpa ...

En savoir plus : « Grève avortée à la papeterie de Cascadec, Union Agricole & Echo de Bretagne 1924

Nous avons voulu aussi savoir dans quelles circonstances le papetier d'Odet loua l'usine en 1893, en quel état de fonctionnement les prédécesseurs historiques avaient laissé leur « belle papeterie mécanique de Cascadec », et qui était Laure-Georgette veuve Faugeyroux la dernière industrielle « fabricante de papier ».

En savoir plus : « Succession des Faugeyroux papetiers à Cascadec, Revue Papeterie & Union Agricole 1886 »

La semaine prochaine nous complèterons notre enquête en publiant l'historique complet du moulin à papier de Cascadec jusqu'à la reprise par l'américain Glatfelter, avec entre autres la panne en 1899 de la ligne téléphonique privée entre Odet et Cascadec.

2 Le moulin à tan du Cleuyou

« Tan, s.m. : écorce de chêne moulue, avec laquelle on prépare les gros cuirs. Peler de jeunes chênes pour en faire du tan », Dict. de l'Académie.

« Moulin du Cleuyou sur le Jet en Ergué-Gabéric », Jean Istin 2002
« Moulin du Cleuyou sur le Jet en Ergué-Gabéric », Jean Istin 2002

Un article de l'Union Agricole du 26 mars 1893 nous apprend l'existence du moulin à tan du Cleuyou. Il y est relaté qu'un incendie s'est déclaré dans « un moulin à tan situé sur le bord de la rivière du Jet, à environ 200 mètres de l'habitation » (le manoir d'Albert Le Guay). Le moulin était loué à un « M. Le Page, tanneur à Quimper, pour une somme de 600 francs ». Il s'agissait sans doute d'Auguste Le Page, tanneur domicilié rue Neuve à Quimper

Moins nombreux que les moulins à farine, les moulins à tan se présentaient de l'extérieur de façon très similaire, avec un système de roue tournant grâce à un conduit de bief ; seule la taille du bâti pouvait être plus modeste du fait que le tan était moins encombrant que les sacs de blés et de farine.

Le mouvement circulaire de la roue du moulin à tan était transformé en mouvement alternatif (va et vient) d'un arbre à cames horizontal avec ses ergots tranchants qui broyait les écorces séchées afin d’en extraire le tan (ou tanin).

Il ne faut donc pas confondre le moulin à tan avec le moulin à foulon, ou encore à peaux, dont la fonction est de traiter les peaux elles-mêmes. Dans un moulin à tan l'on broyait l’écorce de chêne pour produire de la poudre de tan qui servait au tannage des peaux. Le tannage consistait à transformer une peau raide et putrescible en un cuir et fourrure souple et imputrescible, par un empilement des peaux entre des couches de tan dans des cuves hermétiques.

Aujourd'hui on peut admirer dans le parc arboré du Cleuyou, à 200 mètres du manoir, un joli moulin restauré. La roue hydraulique et le système d'engrenages ont été reconstitués dans les années 2000 par leurs propriétaires de l'époque, avec les conseils éclairés de Jean Istin. Werner Preissing, propriétaire actuel du manoir et moulin du Cleuyou, a rassemblé dans son livre les documents d'archives qui décrivent le bâti du meunier au cours des siècles, dont l'activité principale était la production de farine. Et un doute s'est installé sur l'existence d'un seul moulin.

En effet, ses dimensions, son orientation, le nombre et le type de roues hydrauliques ne collent pas avec ses caractéristiques actuelles. Et s'il y en avait eu deux moulins pour deux types d'activité ?

En savoir plus : « Les moulins du manoir du Cleuyou » Billet du 19.10.2013

3 Jean-Marie au pays des eBooks

« Les pages qui sui­vent, extraites de ses Mémoires, sont l’autobiographie authentique d’un obscur paysan bas-breton », Anatole Le Bras, octobre 1904.

« La vente aux enchères après la messe », Olivier Perrin, Galerie Bretonne page 81 - Billet du 12.10.2013
« La vente aux enchères après la messe », Olivier Perrin, Galerie Bretonne page 81 - Billet du 12.10.2013

Les Editions Vassade ont mis à disposition les Mémoires de Jean-Marie Déguignet sous forme d'ebooks (livres électroniques) pour liseuses et tablettes. La version azw3 pour liseuses Kindle peut être notamment commandée sur le site d'Amazon, avec un prix fixé à 4 euros et une protection contre la duplication (DRM).

Ce choix de distribution nous semble très contestable pour plusieurs raisons :

  • La version ebook est présentée sur le site d'Amazon comme un format alternatif à la version papier en poche Pocket,
    • or cette dernière est une publication d'une 2e série de cahiers manuscrits éditée en 1998 par l'association Arkae,
    • alors que l'ebook contient la 1ère série de cahiers publiée en 1904 dans la Revue de Paris.
  • Sur le site d'Amazon le lien des commentaires sur l'ebook est celui de la version papier, ce qui peut constituer une tromperie commerciale sur la valeur d'une marchandise vendue.
  • Une fois téléchargé, la présentation du livre ne mentionne nullement la source et la date de sa première publication.
  • La version de la Revue de Paris (préfacée par Anatole Le Bras) de 1904-05 est depuis longtemps tombée dans le domaine public et non soumise à droits d'auteurs.
  • Cette version est disponible en fac-similé sur le site Gallica de la Bibliothèque Nationale de France et en version texte sur Wikisource (travail coordonné par Ewan ar Born).

Pour ces diverses raisons, le site GrandTerrier publie désormais les différentes formats ebooks de ces Mémoires sans protection DRM et de façon libre et gratuite. Qu'on se le dise !

Signalons aussi une autre initiative heureuse : la publication des 16 chapitres de cette même version des Mémoires sous forme d'une bibliothèque sonore de plus de 5 heures publiée sur le site internet http://www.litteratureaudio.com. C'est André Rannou qui a prêté sa belle voix empreinte d'humanité pour nous lire le texte du paysan bas-breton. Et ceci sous la coupe de l'association « Des Livres à Lire et à Entendre » qui est très active dans la facilitation de l’accès de tous et en particulier des non-voyants et malvoyants aux joies de la littérature.

En savoir plus : « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un paysan bas-breton (eBook) » et « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un paysan bas-breton (Audio) »

4 Enfants exposés, gardés et placés

« Entre son ouverture officielle en 1811 et sa fermeture le 30 avril 1861, 3674 enfants, depuis le nouvellement né jusqu'à celui de 8 ans, délaissés par leurs mères, y ont été exposés par tous les temps », Pierrick Chuto, page 128.

« La soupe à la salle d'asile » d'Emma Herland, Musée des Beaux-Arts de Quimper - Billet du 05.10.2013
« La soupe à la salle d'asile » d'Emma Herland, Musée des Beaux-Arts de Quimper - Billet du 05.10.2013

Quand il travaillait sur ses sources documentaires lors de la préparation de ses deux premiers livres sur les communes de Guengat et de Plonéis, Pierrick Chuto s'étonnait déjà du nombre important d'enfants trouvés, exposés, gardés, placés au cours du 19e siècle. Et c'est donc naturellement qu'il a étendu ses recherches pour son 3e ouvrage, son champ d'observations étant devenu l'ensemble des communes de Cornouaille.

Avec un point de convergence à « l'hospice dépositaire » de Quimper situé sur la colline de Creac'h Euzen, où l'on recevait les enfants abandonnés, déclarés de père et de mère inconnus, en provenance de la ville-même, mais surtout des campagnes rurales avoisinantes où la pauvreté régnait.

L'anonymat de la mère ou de la personne qui venait déposer l'enfant était assuré par le système du « tour », sorte de boite pivotante installée dans le mur de l'hospice, et la personne de garde, prévenue par une cloche, pouvait la faire tourner pour recueillir le nouveau né « exposé » et les effets que la mère y avait laissés.

Les religieuses et le personnel de l'hospice organisaient ensuite la garde de l'enfant jusqu'à ses 12 ans dans les familles nourricières des communes rurales autour de Quimper. De 12 ans à 21 ans ils étaient soit directement placés chez un employeur, soit revenaient à l'hospice quimpérois.

Le livre de Pierrick Chuto est une très belle composition historique agrémentée d'archives inédites, de découvertes sur l'histoire de l'hospice et de son personnel, d'anecdotes sur la vie difficile et parfois étrange de ces enfants trouvés, de fiches récapitulatives par période, et d'une liste ordonnée et complétée des 3816 enfants inscrits sur les registres de 1803 à 1861.

Pour notre plaisir, nous avons pioché dans le livre quelques parcours d'enfants exposés (bien que souvent l'origine communale était inconnue du fait de l'anonymat du « tour »), de familles nourricières et de patrons placiers, tous gabéricois.

En savoir plus : « CHUTO Pierrick - Les exposés de Créac'h-Euzen » et le site www.chuto.fr où vous pouvez acheter facilement l'ouvrage (disponible aussi en librarie)

5 Mort du métayer de Lezergué

« Pour l'intérêt des mineurs qu'ils continueront la ferme et le manoir en métairie de Lesergué. Ne pouront que leur être avantageux par rapport aux avances considérables faites par leur deffunt père pour améliorer le grand pré et ouvrir leurs terres ... »

Le lit à tombeau de la métairie de Lezergué - Billet du 28.09.2013
Le lit à tombeau de la métairie de Lezergué - Billet du 28.09.2013

Jean Le Floc'h ne demeure pas au manoir qui sera bientôt restauré (en 1771-72), mais il en a la garde et occupe la métairie en tant que « Receveur de la terre de Lezergué » et personnalité influente locale en ce début du 18e siècle.

Quand il se marie avec Marie Ropars en 1725 de nombreuses signatures sont apposées sur l'acte, dont la sienne et trois membres de la famille noble des Geslin de Pennarun. Il est vraisemblable que son beau-père Hervé Ropars ait été au service des Gélin. En 1719 le parrain d'un frère de Marie n'est autre que l'écuyer Jean-Baptiste Gélin.

Quand Jean Le Floc'h décède en novembre 1741 à l'age de 50 ans, on procède traditionnellement tout d'abord à la pose des scellés, puis à l'inventaire de ses biens pendant trois jours en présence d'un greffier, d'un notaire et de deux experts.

Les éléments suivants contenus dans l'acte d'inventaire sont de nature à confirmer son rang :

  • La table pour les repas de type « coulante » , avec un rangement sous un plateau glissant latéralement, donnant accès à ces casiers à victuailles dans le corps du meuble. Des lits clos, mais surtout un « lit à tombeau ». Ce n'est certes pas un lit à baldaquin, mais ça y ressemble et ses rideaux « tombants » dénotent d'une famille cossue.
  • De quoi recevoir dignement : « assiettes de fayance blanche », des « assietes de terre de Locmaria avec trois plats », un « beurrier de terre de Locmaria », une « tasse d'argent avec ance », « une demy douzaine de chaises de paille » (rares par rapport aux bancs ou « escabeaux »), une « armoire figurée à quatre ouvertures et deux tiroirs estimés quarante et deux livres »
  • Des habits de notables : « une paire de cullote de panne violette doublée de peau toute neuve estimée neuf livres  », « une culotte de berlinge avec une paire de souliers et leurs boucles estimées vingt sols  »
  • Du très beau bétail : quatre « beufs à labeur hors d'age » valorisés chacun à plus de soixante livres, des vaches bigarrées ancêtres de nos pie-noirs, à savoir une « gare-jaunne » et quatre « gare-noires ».
  • Des papiers conservés précieusement : les quittances annuelles de rentes payées depuis 1737 aux propriétaires successives du manoir Jacques du Bot, François-Louis de la Marche et sa veuve Marie-Anne de Botmeur), le « bail à ferme du manoir et métairie de Lesergué » de 1740, et des billets « papiers monoyes » contractés par les Gélin auprès du défunt (l'un d'entre eux se montant à quatre cents livres est « payé sur le champ » à la veuve le dernier jour de l'inventaire) ..

En savoir plus : « 1742 - Succession de Jean Floc'h métayer du manoir de Lezergué » et « Archives de Lezergué »

6 Bleu Kerdevot, couleur d'antan

« Un bleu particulier au catalogue des 20 couleurs de base d'une société spécialisée dans la confection de peintures à l'huile pour le patrimoine »

Issue du temps où les cathédrales arboraient leurs façades polychromes, l’architecture civile et religieuse a poursuivi pendant des siècles cette tradition de la peinture naturelle à l’huile de lin introduite par la Marine Française et du commerce dès le 17e siècle.

En effet, privés de la richesse des nuances innombrables d’aujourd’hui, les fabriques de chapelles rurales et les propriétaires d'immeubles urbains ou de gentilhommières n’avaient que peu de choix du fait de la rareté d’éléments naturels qui permettaient la réalisation de ces couleurs. Les armateurs se sont appropriés ce marché jusqu’au milieu du 19e siècle. Le vermillon, le noir de fumée, le bleu de Prusse, le jaune de Naples… ont ainsi sillonné les cinq océans.

À Kerdévot, où la légende dit que le retable est arrivé par mer, peut-on avancer que le bleu de ses boiseries est venu d'ailleurs ?

Interrogées sur les raisons de ce bleu dans leur catalogue, les Peintures Malouinières répondent : « À la demande des bâtiments de France nous avons fabriqué ce bleu retrouvé sur la porte de cette chapelle et elle a été appliquée sur deux ossuaires d'un même lieu. Nous devrions avoir les photos de la réalisation dès la fin du chantier, elles seront sur le site www.malouinieres.com très prochainement. En espérant avoir répondu à vos attentes ».

En savoir plus : « Le bleu Kerdevot, couleur des marines nationale et marchande d'autrefois »


Qu'on se le dise : le 6e concours de peinture organisé par l'APPEK (Association pour la Protection du Patrimoine et de l'Environnement de Kerdévot), cette année sur le thème du retour du retable flamand, a récompensé deux lauréates : Yolaine Rousset pour le prix du jury, et Cécile-Blanche Decourchelle pour le prix du public.

En savoir plus : « Un concours de peinture pour le retable de Kerdévot »


Pendant la restauration du retable en 2012-13, lors du démontage des pièces, l'atelier régional de restauration du patrimoine de Kerguehennec, a inventorié les marques apposées par les artisans flamands d'Anvers ou de Malines. Un panneau d'exposition réalisé par le service municipal d'Ergué-Gabéric en charge du patrimoine en présente une iconographie et les conclusions, notamment le repérage de 8 empreintes des célèbres mains d'Anvers.

En savoir plus : « Les marques de fabrique des ateliers flamands du 15e siècle sur le retable de Kerdévot »


Billet du 21.09.2013

7 Des cabanes et des penn-ti

(*) « Penn-ti, s.m. : littéralement "bout de maison", désignant les bâtisses, composées généralement d'une seule pièce, où s'entassaient avec leur famille les ouvriers agricoles et journaliers de Basse-Bretagne. Le penn-ty désigne par extension un journalier à qui un propriétaire loue, ou bien à qui un fermier sous-loue une petite maison et quelques terres. L'appellation est donc synonyme d'une origine très modeste ».

Billet du 15.09.2013
Billet du 15.09.2013

Au menu un dossier composé de 3 lettres au préfet, d'une pétition (110 signataires) et d'une liste de souscriptions (196 donateurs), et conservé aux Archives Départementales du Finistère, en série O. Nous publions également une lettre écrite à l'évêque, conservée aux Archives de l’Évêché de Quimper, qui mentionne la lettre-pétition au préfet.

La première lettre est écrite en 1840 par le maire René Laurent, à une époque où il croit encore au projet de déplacement du bourg sur les terres de Lestonan. Il en défend le confort des fontaines en vantant leurs eaux très potables et jamais taries. Pour appuyer sa démonstration il annonce précisément les débits à l'heure et à la journée : « seize litres par minute ou 23.040 litres par vingt quatre heures » et « par minute huit livres d'eau très potable ».

La seconde lettre écrite par son adjoint Hervé Lozac'h, tout en critiquant les détails du projet, déplore les violences et les « rixes »  : « si le projet seul dont il s'agit a soulevé tant de haines et de divisions parmi nous, jadis si unis et si paisibles, qu'arrivera-t-il lorsque la majorité des habitants verra porter la main sur tout ce qui est vénéré par elle depuis temps immémoriaux ».

Hervé Lozac'h et ses amis font éditer un tract contre le projet (cf article « 1840 - Un tract d'opposition au déplacement du Bourg Chef-lieu  »), et une pétition (cf texte transcrit ici) qu'il adresse au préfet. Au total 43 personnes signent la pétition et 67 forment une croix face à leur nom.

Du côté des partisans du projet, il y a une collecte de fonds qui est organisée pour supporter les frais du déplacement du bourg, et également 196 personnes signent la souscription (nous n'avons repéré aucun nom qui serait aussi parmi les pétitionnaires) avec le montant de leur paiement : en moyenne 50 francs, avec un record de 2000 francs pour Nicolas Le Marié, le patron des papeteries d'Odet-Lestonan.

Tout oppose les deux populations. Plus qu'un conflit ancestral de voisinage entre le bourg et le quartier de Lestonan, qu'on pourrait qualifier de « guerre des boutons », il s'avère que la scission avait des origines sociales, conformément à ce que nous révèle le texte central de la pétition : « Eh ! bien, Monsieur le Préfet, que l'on interroge consciencieusement un à un, ceux qui sont chefs d'exploitation, ceux qui paient l'impôt, c'est-à-dire les vrais cultivateurs et contribuables qui sont portés pour charrettes et attelages au rôle de prestation en nature, et l'on verra où se trouve loyalement le vœu de la majorité qui certainement ne peut ni ne doit être exprimé sincèrement par les habitants de ces nombreuses cabanes ou pentys (*), qui ne paient aucun impôt, n'ont aucune arrache au sol, ceux à qui l'on fait dire tout ce que l'on veut ».

Le projet social sera finalement abandonné.

En savoir plus : « 1842 - Lettres et pétition pour et contre la translation du Bourg »

8 Memorie di un Contadino

« La seconda guerra di indipendenza italiana o campagna d’Italia del 1859 secondo la terminologia francese è un episodio del Risorgimento »

La campagne ou guerre d'Italie de 1859, correspondant à la deuxième guerre d'indépendance italienne, voit s’affronter l’armée franco-piémontaise et celle de l’empire d'Autriche, le tout dans un contexte global de Rigorgimento (mouvement idéologique et politique italien qui, dans la première moitié du 19e siècle, renversa l'absolutisme et réalisa l'unité nationale).

La conclusion du conflit en 1860 permettra la réunion de la Lombardie au royaume de Piémont-Sardaigne et pose la base de la constitution du royaume d’Italie.

En fait la France et son empereur Napoléon III se devaient d’intervenir en faveur du Piémont, leur allié, car ce dernier avait prêté main forte à la coalition franco-britannique lors du conflit en Crimée contre les Russes.

Jean-Marie Déguignet a très bien raconté sa campagne d'Italie, ce dans les deux éditions de ses mémoires : en 1905 les premiers cahiers manuscrits publiés par Anatole Le Braz dans la Revue de Paris, et en 2001 un deuxième jeu des cahiers complètement réécrits. Ces récits de ces deux éditions se recoupent souvent, et se complètent aussi pour certains détails.

Ainsi on peut lire dans les deux textes, ainsi que sur la carte et dans le résumé daté de l'itinéraire :

  • A. L'entrée en guerre du 26e régiment d'Infanterie, en train et à pied depuis le fort d'Ivry jusqu'au port de Toulon.
  • B. L'arrivée en Italie à Livourne, et l'accueil chaleureux du peuple toscan.
  • C. L'arrivée à Florence en même temps que le prince « Plomb-Plomb », avec des échos de la bataille de Magenta.
  • D. La traversée de la montagne des Apennins, et le campement non loin du lieu de la bataille de Solferino.
  • E. Les quartiers d'hiver en garnison à Bergame, et médaille militaire de la campagne d'Italie.
  • F. Retour en France en passant par Suze et le Mont-Cenis.

Jean-Marie Déguignet se sent solidaire de ses alliés : « C'était un véritable délire patriotique et de liberté qui était au cœur de ces gens. Victor-Emmanuel venait d'adresser aux Toscans un chaleureux appel aux armes pour chasser de chez eux les étrangers, les Autrichiens, qui les spoliaient et les tyrannisaient de si longtemps. Il les conviait à la grande union de tous les peuples italiens ; il les invitait à unir leurs efforts aux soldats piémontais, et aux braves et invincibles soldats de la grande nation unie, la France, l'émancipatrice des peuples opprimés ».

En savoir plus : « La campagne pour l'indépendance italienne en 1859 par Jean-Marie Déguignet » et « DÉGUIGNET Jean-Marie - Memorie di un contadino » Billet du 08.09.2013


9 Chroniques estivales 2013

« Memorioù ar re gozh hag istor ar barrez an Erge-Vras, e bro c’hlazig, e Breizh-Izel » : Histoire et mémoires d’une commune de Basse-Bretagne.

La page de couverture du nouveau Kannadig est consacrée à la mise en valeur de certaines pièces méconnues de notre patrimoine, et qu'on pouvait visiter les dimanches des mois de juillet et août :

  • La chapelle de St-Guénolé, avec ses magnifiques sablières, qui mériteraient bien d’être restaurées comme l’ont été les 6 statues de ses saints protecteurs.
  • La chapelle de St-André, avec sa cloche unique de 1854 et son parrainage par le papetier Nicolas Le Marié.

Et bien entendu ce ne sont là que les deux premiers articles de ce bulletin.

Comme à l’accoutumée, les 26 pages rassemblent la diversité des articles publiés sur le site Internet depuis juin dernier :

  • Des sablières sculptées Renaissance
  • La cloche de St-André parrainée par Nicolas Le Marié
  • Une cité ouvrière d’un architecte du 20ème siècle
  • Les premiers occupants de Keranna-Odet
  • Souvenirs de 1912 au Maroc par Fanch Ster Kozh
  • La pétition de Mme Veuve Le Ster de Stang-Venn
  • Jacquette commerçante et buraliste au Bourg
  • Croquis et photo de deux calvaires mis à l’encan
  • Les ballades gabéricoises de Louis Le Guennec
  • La fontaine du salaisonnier de Coutilly
  • Abattage de l’ancienne rabine du Cleuyou
  • Cinq anciens moulins du quartier d’Odet
  • Marc-Antoine Baldini peintre à Kerdévot
  • Le cantique de l’Enfer d’Alain Dumoulin
  • Une carte communale au 1/10.000
Téléchargement et lecture en ligne du bulletin : « Kannadig n° 23 » Billet du 31.08.2013

Nota:
  • L'envoi à domicile des bulletins Kannadig par voie postale se fera dans les prochains jours.
  • Et annonçons aussi la sortie imminente à la mi-octobre prochain du nouveau livre d'histoire et de mémoires de notre ami Pierrick Chuto. Jusqu'à présent il avait consacré ses deux premiers ouvrages aux communes de Guengat et de Plonéis. Dans le 3e il nous propose une institution quimpéroise sous le titre « Les exposés de Creac'h-Euzen - Les enfants trouvés de l'hospice de Quimper au 19e siècle ». Allez vite réserver votre exemplaire sur le site Internet http://www.chuto.fr (réduction substantielle avant le 30 septembre).


10 Une cloche nommée Louise-Marie

« Dans le cadre de la découverte estivale du patrimoine gabéricois, la chapelle de St-André est ouverte dimanche 25 août 2013 de 14H30 à 18H15 ».

Allez voir cette petite chapelle rurale dont il faut préserver les richesses. Vous y verrez notamment une très belle cloche, finement ciselée, réalisée par un fondeur quimpérois, et parrainée par Nicolas Le Marié, fondateur papetier de la future société Bolloré.

L'instrument, daté de 1854 et réalisé par le fondeur Jean de Quimper, porte l'inscription : « LOUISE-MARIE. Parrain et marraine : Nicolas LE MARIE , Louise LE CORRE. Recteur : Monsieur PALUD. Trésorier : Michel FEUNTEUN. JEAN, Fondeur à Quimper. 1854 ».

Cette cloche d'airain est vraiment de très belle facture :

  • Le joug de bois et les anses sont toujours accrochés à son sommet, et moyennant un nouveau battant elle pourrait sonner de nouveau.
  • Les motifs ciselés sont d'une part une sainte aux bras écartés et en tunique ample, et d'autre part une croix forgée avec des motifs en cercles.
  • Les cerclages en bosse et les inscriptions de l'épigraphe sont pleinement marqués et lisibles.

Les personnes citées sur l'épigraphe sont :

  • Louise Le Corre, la marraine ; Laurent Palud, le recteur ; Michel Feunteun, le trésorier de la fabrique de St-André et futur maire ; Jean, le fondeur maître saintier de Quimper.
  • Et bien sûr Nicolas Le Marié, le fondateur de la papeterie voisine d'Odet. L'abbé André-Fouet disait de lui : « C'était un chef d'intelligence, un chrétien austère, un homme bon ». Théodore Botrel le glorifie aussi dans son poème de 1922 : « Chantez, d'abord, l'Ancêtre vénérable, Le fier Penn-Ti, cœur d'or et front d'airain ». Sa simplicité lui a fait choisir une petite chapelle rurale pour être le parrain de son unique cloche.

En savoir plus : « La cloche Louise-Marie de la chapelle de St-André parrainée par Nicolas Le Marié »


À la chapelle de St-André il y a aussi cet oculus en forme de quadriskell restauré l'année dernière. Sur GrandTerrier, nous avons complété cet été l'enquête sur les autres ornements de ce style dans les chapelles voisines ou plus éloignés, avec en prime le motif celtique sur un lit-clos ancestral du Musée Breton de Quimper.

En savoir plus : « Le quadriskell ou hevoud de la chapelle de St-André » Billet du 24.08.2013


11 Occupants de la cité de Keranna

« Mme Rannou étant veuve sera mutée en 1954 au foyer n° 1 du n° 72 Nord et remplacée par ma belle-mère veuve d'Henri Gourmelen ».

La cité d'ingénieurs et d'ouvriers de Keranna est constituée de 18 logements construits en 1917-18 par le papetier René Bolloré, avec l'aide de son ami l'architecte nantais René Ménard, ce type d'habitat étant généralement désigné par les architectes comme des « habitations individuelles regroupées en bandes », chaque bande étant une rangée de maisons mitoyennes, ici au nombre de 3 autour du U central.

Quand on a demandé à Henri Le Gars s'il se souvenait des premiers habitants des « bandes nord, est et sud », il a très vite pris son stylo et des feuilles de classeurs pour dresser la liste de ces familles, mais aussi de leurs successeurs jusqu'à nos jours.

Il nous a appris au passage que, lorsque les logements étaient gérées par la société Bolloré, on désignait chaque logement par le nom de famille des occupants et par la couleur des boiseries extérieures des portes et volets qui était différente d'une maison à l'autre. Ainsi sur la « bande nord » on avait successivement, d'ouest en est, les maisons rouge (Cartel, Castric), jaune (Provost-Le Gars), bleu (Bonjour-Le Grall), vert (Niger-Rannou), rouge (Gourmelen-Le Dé), rose (Le Page-Léonus).

Pour faciliter le travail d'Henri Le Gars nous lui avons proposé d'identifier les logements par leurs n° de parcelles au cadastre (cf plan d'ensemble). À la lecture de sa rétrospective retranscrite dans l'article, on note :

  • Au total 150 personnes (98 au nord, 50 à l'est, 96 au sud) ayant habité ces lieux entre 1917 et 1980 sont citées nommément, si l'on inclut les enfants mentionnés. Si les maisons étaient bien au nombre de 18, elles étaient en majorité découpées en deux parties, soit à gauche et droite d'un escalier, soit en bas au rez-de-chaussée et en haut au 1er étage, ce qui fait qu'au total 28 foyers familiaux y étaient hébergés.
  • Les noms de jeune fille des épouses sont importants car plusieurs foyers de Keranna étaient liés par des mariages. Les habitants pratiquaient la solidarité vis-à-vis des anciens, car il n'était pas rare que plusieurs générations soient obligées de cohabiter dans une partie de logement, souvent à l'étroit.
  • La plupart des occupants occupaient une place de direction, d'encadrement ou de confiance dans l'entreprise ; ils étaient directeurs, chefs électricien ou d'entretien, cadre administratif, chauffeur, cuisinière, sténo-traductrice, sage-femme ... Le mot « mutations » est utilisé pour désigner les mouvements d'un logement à l'autre, car elles étaient validées par le propriétaire de la cité, à savoir le patron de la papeterie Bolloré . . .

En savoir plus : « La généalogie de la cité de Keranna par Henri Le Gars »


Profitons pour signaler une annonce inédite de 1937 publiée par le boulanger du village d'à-côté, à savoir le vieux Fanch Ster, lequel y évoque des souvenirs de sa participation en 1912 à la « guerre oubliée » du Maroc où il est atteint de paludisme et de bronchite.

En savoir plus : « Souvenirs du Maroc de Fanch Ster Koz, boulanger à Stang-Venn, Ouest-Eclair 1937 »

Billet du 18.08.2013


12 Des sablières fantastiques

« La chapelle de St-Guénolé est ouverte les 3 premiers dimanches en juillet et août 2013 de 14H30 à 18H15, et donc les 11 et 18 août prochains ».

Allez rendre une visite à cette chapelle, aujourd'hui dimanche et/ou dimanche prochain. Vous y verrez le travail de rénovation effectué cette année sur les six statues, et redécouvrir les quatre magnifiques sablières de plus de 3 mètres chacune, avec au total 50 figures sculptées et peintes de profils animaliers et humains.

Les chanoines Paul Peyron et Jean-Marie Abgrall les décrivent ainsi : « Dans la partie est de la nef et des bas-cotés, sont des sablières sculptées avec beaucoup d'art, dans le genre de la Renaissance, présentant des animaux fantastiques agrémentées de feuillages et d'arabesques, puis des profils de soudards, lansquenets, mousquetaires et autres ».

Pour apprécier leur beauté il faut lever la tête, avoir de bons yeux ou un bon appareil photographique. Lorsqu'on en voit les détails, on remarque nettement la dégradation de certaines figures, le bois étant piqué ou même ébréché par endroits : une restauration s'imposerait.

En 1974 les boiseries et peintures ont déjà fait l'objet d'un entretien complet, sous le pinceau de l’Abbé Dilasser, membre de la Commission d’Art sacré. Un sculpteur local, Laouic Saliou, a aussi contribué à la rénovation de certaines pièces.

Néanmoins, la beauté de l'ensemble est aujourd'hui encore remarquable. Les animaux sont diaboliques, des corps de chiens allongés ou de dragons, ou alors des oiseaux aux ailes déployées. Comme dans une scène de l'enfer, certains monstres engloutissent dans leur gueule les bras d'hommes.

L'allure générale des humains fait penser à des soldats. Les chapeaux à plume de certains semblent indiquer des mousquetaires ou des lansquenets. D'autres personnages, aux bras nus, portent des toges amples. Côté sud, on note une sorte de tête d'ange triste avec un col bouffant. À l'intersection de chaque entrait ou poutre transversale de la nef, il y a un engoulant, une gueule dentée rouge de monstre qui avale la poutre. Aux extrémités où il n'y a pas de poutre, et sur les sablières des bas-côtés, une gueule ouverte proéminente est également présente.

De quand datent les sablières ? Du 16e siècle lors de la fondation de la chapelle ? De 1679 à l'occasion de la rénovation du lambris ainsi que l'indique l'inscription au plafond du bas-côté sud : « Faict par Laurens Balbous et Yvon Iaovhen 1679 » ? Ou alors bien plus tard, voire même au 19e siècle avec une inspiration de style Renaissance, lors de travaux ultérieurs ? Avec peut-être le soutien de l'évêque Charles Nouvel de la Flèche (1814-1887), surnommé « An Eskop du », qui fit apposer son blason « PAX » entre les sablières ?

En savoir plus : « Les sablières  » et « Les statues de la chapelle de Saint-Guénolé » (avec photos de 2007 et 2013)

Billet du 11.08.2013


13 Jacquette, buraliste au bourg

« Les bureaux de tabac sont aujourd'hui signalés par une carotte de tabac, un enseigne rouge allongée qui ressemble à une carotte. Cette forme a été choisie en référence au fait qu'autrefois, le tabac était vendu en petits rouleaux qui, comme des carottes, étaient râpés aux extrémités ».

Cette semaine un document présentant le fonds de commerce de Jacquette Porchet, modeste débitante de tabac, textiles et beurre au bourg d'Ergué-Gabéric, après son décès en 1766.

Cet inventaire unique faisant partie d'une liasse de 95 documents avait été repéré par les archivistes René-François Le Men et François-Marie Luzel dans leur « inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1789 », et relevé également par le mémorialiste Louis Le Guennec.

A la lecture du document, on constate effectivement que son fonds de commerce diversifié est intéressant à plus d'un titre :

  • Les différents conditionnements du tabac : en rouleau (« un rolle de tabac ou bougie ») ou en carotte, ou en poudre (tabac à priser). La carotte était un petit rouleau écorné à chaque bout.
La livre de tabac en poudre est conservée dans un « pot de terre de Locmaria », et pour peser la marchande de servait de « mesures de fer blanc pour le tabac ». L'acquéreur du gros rouleau est invité à « faire sa déclaration au bureau de tabac ». Par ailleurs on dénombre aussi « seize pippes ».
  • Les types de textiles. Les vêtements les plus courants sont les chemises et coiffes de chanvre, et les « jupes de berlinge », ce tissage de chanvre et de laine étant spécifique à la Cornouaille du 18e siècle. Le chanvre est vendu aussi sous forme d'écheveau.
On trouve des tabliers en « étoupe », lequel tissu n'était pas tissé, mais constitué de fibres grossières de chanvre. On dénombre également des tissus dépareillés dénommés « pillots », nom dérivé du mot breton « pilhoù » désignant les chiffons. Et aussi, pour garnir les lits clos ou « à clisses », des couettes et traversins.
  • La nourriture. L'épicerie n'est constituée que de beurre, de noix et d'eau de vie. Le beurre est conservé en pots ou en « écuellée ». Les noix stockées dans une « pannerez » sont au nombre de 200 environ.
  • Les ustensiles. Le « baillot » ou « baye » qui servait à conserver le lard ou faire la lessive (« faire buée ») est l'élément domestique le plus présent. On trouve aussi des « tasses de fayance », des « bassins d'airain », des écuelles, des « terreries », des chaudrons ...

En savoir plus : « 1766 - Scellés et vente des biens de Jacquette Le Porchet, marchande du bourg »

Billet du 03.08.2013



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