Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG - GrandTerrier

Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG

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Catégorie : Personnalités
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Jeune résistant, écrivain et poète, Gwenn-Aël Bolloré a été vice-président des Papeteries Bolloré de 1952 à 1974, et P.-D. G. des Éditions de la Table Ronde.

Ami des artistes, il a entretenu des relations étroites avec le monde littéraire et cinématographique. Amoureux de la mer et correspondant du Musée d'Histoire naturelle de Paris, il a également créé le Musée Océanographique de l'Odet dont il fut le conservateur.

Autres lectures : « BOLLORÉ Jean-René - Voyages en Chine et autres lieux » ¤ « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Né gosse de riche » ¤ « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Nous étions 177, Commando de la France Libre, 6 juin 1944 » ¤ « Gwenn-Aël Bolloré, 25 ans après, sur la plage du débarquement du 6 juin 1944 » ¤ « Vente à Paris : Bibliothèque Littéraire Gwenn-Aël Bolloré » ¤ « GUILLAMOT Loeiz - Gwenn-Aël Bolloré » ¤ « En parlant un peu de papier, Le Pèlerin 1963‎ » ¤ « L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949 » ¤ « ESPERN André - Gwenn-Aël Bolloré, l'homme crabe‎ » ¤ « CHANTREL Maette - Les crabes de l'Odet, un musée pas comme les autres » ¤ « O.C.B. et papetiers Bolloré en Caroline du Nord, The Echo et Time Magazine 1940-50 » ¤ « LE QUINTREC Charles - Littératures de Bretagne » ¤ « QUEFFÉLEC Yann - Dictionnaire amoureux de la Bretagne » ¤ 

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[modifier] 1 Hommages posthumes

Article nécrologique du Monde daté du 17 juillet 2001 :

« GWENN-AEL BOLLORÉ, ancien président des éditions de La Table ronde, est mort jeudi 12 juillet à l'hôpital de Cornouaille à Quimper, à l'âge de soixante-seize ans. Né le 4 septembre 1925 à Ergué-Gaberic (Finistère), ce grand résistant avait rejoint l'Angleterre à seize ans et avait été un des premiers Français à débarquer avec les Alliés, le 6 juin 1944 à Ouistreham. Compagnon de la Libération [1], chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre, médaillé de la Résistance, il était aussi un explorateur passionné des fonds marins et avait été le premier à remonter une coelacanthe, poisson des grands fonds que l'on croyait disparu. Après avoir dirigé la célèbre marque de papier OCB (Odet-Cascadec-Bolloré), il avait été, de 1953 à 1988, le président des éditions de La Table ronde avec son ami inséparable Roland Laudenbach mais aussi, le conservateur du Musée océanographique de l'Odet. Il avait également créé le Salon du livre maritime de Concarneau. Il avait vendu la maison que dirige aujourd'hui Denis Tillinac en 1990. Gwenn-Aël Bolloré est l'auteur de très nombreux livres consacrés à sa passion des mers et de l'océanologie, comme Moïra la naufrageuse, Destins tragiques du fond des mers, Le Dîner bleu (aux éditions de La Table ronde), Célébration de la bernique (Gallimard Jeunesse), mais aussi Commando de la France libre, Né gosse de riche (éd. Ouest-France) ou encore J'ai débarqué le 6 juin 1944 (le cherche midi éditeur). »

 

Vente aux enchères de sa bibliothèque le 12 février 2002 :

Né en 1925, Gwenn-Aël Bolloré est le dernier fils d’une famille de quatre enfants. René, Jacqueline et Michel le précèdent. Les Bolloré sont installés depuis 1822 non loin de Quimper. Le manoir ancien, niché au fond d’un cratère végétal baigné par un Odet encore torrentueux, est entouré de moulins à papier, de logements ouvriers et d’une jolie chapelle bretonne. Les Papeteries Bolloré y inventèrent le papier fin qui eut des emplois célèbres dans les publications religieuses des éditions Mame, dans la Bibliothèque de la Pléiade, dans l’industrie des isolants électriques ou auprès des rouleurs de cigarettes du monde entier. Gwenn-Aël Bolloré en fut le vice-président.

Sa vie fut guidée par le courage et l’intrépidité. En mars 1943, âgé de dix-sept ans, il quitte à la voile, dans des conditions héroïques, sa Bretagne natale occupée par les Allemands pour gagner l’Angleterre où il retrouve son frère René. Il s’engagera dans un régiment britannique de commandos et fera partie du bataillon de 177 Français sous les ordres du commandant Kieffer [2], les premiers Français à débarquer sur le sol de la patrie, à Ouistreham, le 6 juin 1944.


[modifier] 2 Bibliographie, publications

Voici la bibliographie complète des écrits de Gwenn-Aël Bolloré.

A. Romans

  • Moïra La naufrageuse, édition La Table Ronde, 1958. Novélisation du film "Les Naufrageurs".
Il y a bien peu de temps que les derniers naufrageurs ont vécu...


Et à Blaz-Moor, où maintenant règne la famine, on se souvient encore de l'abondance d'antan.
Moïra (la fille de l'ancien chef du village pendu sur les lieux de ses crimes) essaie de renouer avec le passé.
Un soir de tempête, un bateau, sans doute chargé de vivres, s'approche de Blaz-Moor ; il suffit d'allumer des feux pour que celui-ci, trompé, aille à la côte. Et Moïra devient Moïra la Naufrageuse.
Qu'y gagnera-t-elle? C'est cette histoire de violence et d'amour que raconte, ici, Gwenn-Aël Bolloré dans un récit fidèle au mystère des légendes celtiques.

  • Contes-fiction, édition du Scorpion, 1961.
190 pages, jaquette avec illustration photo, "Les éditions du Scorpion", Jean d'Hallun, éditeur - 1 rue Lobineau - Paris 6ème. - D.L = 2ème trimestre 1961.


Cinq nouvelles au sommaire :

  1. Pour l'amour de Moïra
  2. Une première au Paradis
  3. La mort d'un monde
  4. Portrait d'un jeune Démon
  5. Histoires de bidons
  • Le Dîner bleu, édition La Table Ronde, 1979.

Le Dîner Bleu ou les sept dîners du duc de Caste, roman culinaire, préface de Gault et Millau, éditions de la Table Ronde 1979 broché 20x14.

  • Les Amants de l'espace, édition Le Cherche Midi, 1985.

« Ce livre est un passionnant roman d'aventures, d'amour et d'anticipation, ayant pour cadre les espaces inter-sidéraux. Nous sommes en l'an 2015.

À bord d'une sphère spatiale, le lieutenant Peter Brock erre de planète en planète et redécouvre tous les stades d'évolution de l'espèce humaine. Ce roman philosophique où seul l'amour peut triompher de la matière et de notre civilisation technicienne.

Dans Les Amants de l'Espace, la vie, l'énergie et le lyrisme de l'instant sont présents par la sexualité ardente de la splendide héroïne aux yeux mauves et aux cheveux d'argent. »

  • Histoires troubles, éditions Jean Picollec, 1993.

La photo de couverture est de Gwen-Aël Bolloré et représente la cheminée de l'île du Loc'h avec au premier plan un champ de salicornes. L'effet trouble est dû à une forte pluie qu'il y avait ce jour-là

« Cette île possède en son centre un étang qui est dit-on, habité par une groach, c'est-à-dire par une fée ou, plutôt, une sorcière » (page 85).

B. Histoire

  • Voyage en Chine et autres lieux, préface de Gwenn-Aël Bolloré, éd. SFHA,Quimper, 1979.

Le journal de bord de 1839 à 1846 de son arrière grand-père édité et préfacé par Gwenn-Aël.

Ce chirurgien-major, orphelin de père et de mère, reçoit l'ordre le 23 janvier 1839 d'embarquer sur la frégate l'Amazone, de 52 canons. La grande aventure commence ... consignée dans son journal.

Après la Méditerranée, le Brésil et la Chine, elle se termine à Rochefort le 13 mai 1846. Par la suite, en 1861, le docteur Bolloré sera appelé à reprendre les rênes de l'entreprise familiale d'Odet.

« Chirurgien de marine, médecin civil, administrateur, grand industriel, le docteur Bolloré laissa partout sur son passage le souvenir d'un homme de bien. »

Pour plus de détails => Fiche bibliographique

  • Nous étions 177, éd. France Empire, 1964.

177 Français des Forces françaises libres (FFL) vont participer physiquement au débarquement: ce sont les fameux "bérets verts" du commando Kieffer (du nom de leur chef Philippe Kieffer) qui arrivent avec les Britanniques sur Sword Beach. Ils sont regroupés au sein du 4e Royal Marine commando de la 1ere brigade de Lord Lovat. "Nous étions Français et formions le commando le plus mordant qu'on pût voir. Et nous étions fiers d'être les premiers à revenir en France", écrit Philippe Kieffer.

Gwenn-Aël, encore adolescent, partira de Bretagne en mars 1943 pour l'Angleterre sur un bateau de 6,70m, sans moteur, avec des voiles en lambeaux, et baptisé "S'ils te mordent". Il prendra l'identité de Bollinger pendant son entrainement parmi les bérets verts. Dans ce livre, il raconte, à l'âge de 38 ans, ses souvenirs de rescapé du débarquement le 6 juin 1944 sur les plages d'Ouistreham, en Normandie.

Pour plus de détails => Fiche bibliographique

Autres éditions :

  • Commando de la France Libre. 6 juin 1944, éd. France Empire, 1983.
  • J'ai débarqué le 6 juin 1944. Commando de la France Libre, éd. Le Cherche Midi, 1994.
 

C. Océanographie

  • Guide du pêcheur à pied, Paris La Table Ronde, 1960.

Des conseils pratiques sur tout ce que vous pêchez sur nos cotes, sans bateau, ni canne à pêche et 200 recettes pour accommoder vos prises.

  • Destins tragiques du fond des mers, Paris, La Table Ronde, 1963. Collection "L'Ordre du Jour". Dessins de René Olichon.

"Dans ce livre passionnant où il inventorie les mystères du monde aquatique, Gwenn-Aël Bolloré a voulu conter l'angoisse de ces animaux marins, menacés par toutes sortes de dangers fantastiques, en prenant notamment l"exemple saisissant des huitres : il faut 10 millions d'œufs d'huitres pour qu"un seul d"entre eux arrive au stade adulte. Qu"arrive t-il aux 9.999.999 autres ?".

  • Du mimétisme à l'utilisation de l'outil par les animaux marins,Musée Océanographique de l'Odet, Ergué-Gabéric, 1968.
  • Évolution et pêche au coelacanthe, éd. de la Palatine, 1974.
Livre en pleine reliure cartonnage illustré, 91 pages, 14cm x 20cm. Avec neuf photos hors texte et deux dessins en noir et blanc et en pleine page dans le texte.

Dernière de couverture : « Pour la première fois, un cœlacanthe - le plus vieux poisson du monde - a pu être capturé vivant et remis dans cet état aux spécialistes, apprend on aujourd'hui à Paris par l'un des responsables de l'expédition ... »

En savoir plus => « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Evolution et pêche au coelacanthe » ¤ 

  • Un musée océanographique à la recherche d'une muséologie, Thèse, La Table Ronde, 1976.

Avec un 2e sujet "La pêche au requin pèlerin sur les côtes bretonnes, Gwenn-Aël Bolloré a présenté le 20 mai 1974 deux thèses pour l'obtention du titre de Docteur de l'Université de Paris VI (mention Sciences).

  • Célébration de la bernique, Gallimard, 1982.
  • Suivez le Crabe, de l'océan à votre assiette, Gallimard, 1984.
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C'est sans doute ce livre qui lui valut le surnom d'homme crabe dans une vidéo rétrospective d'André Espern.
  • La Saga de l'anguille : vie, pêche, cuisine, Gallimard, 1986.
  • Les îles suisses du Lac Léman, ed. L'âge d'homme, Lausanne, 1997.
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Préface de Jacques Piccard (1933-2008), océanographe et océanaute suisse. Nombreuses photographies et citations littéraires.

« Pourquoi les îles du Lac Léman ? Parce que rien n'a été écrit sur ce sujet. Mais aussi parce qu'elles sont belles. Il y avait là comme un vide à combler. Et parce que j'ai beaucoup navigué sur les côtes suisses du lac. »

  • Le Coelacanthe, fossile vivant, Historama, 1975.
Un article de 1975 de deux pages expliquant les origines et la spécificité de cet animal fascinant, publié dans un magazine historique, écrit par un passionné de la mer.

Pour plus de détails => « Le coelacanthe, fossile vivant, expliqué par G.-A. Bolloré, Historama 1975 » ¤ 

D. Poèmes

  • Nerfs à fleur de larmes, éd. Saint-Germain-des-Prés, 1982.
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Préface de Charles Le Quintrec :

« La guerre et l'amour d'un hussard de l'Odet. Il n’y a pas hiatus, il n’y a pas rupture entre un poème de Villon et un poème de Gwenn-Aël Bolloré même si, apparemment, l’un et l’autre poètes n’habitent pas la même galaxie ... le poète qui s’exprime ici est jeune. Il ne sait rien de Valéry et de Claudel, rien d'André Breton et des ballonnets gonflables et multicolores du Surréalisme. Il revient de la guerre, et l’amour lui fait signe. »

  • Propos interrompus, Gallimard, 1958.

Gallimard, Paris, 1958. Couverture rempliée. 16,5 x 11. Broché. Couverture rempliée. Petit format 16,5x11 cm. 93 pp. 1100 ex. numérotés sur Alfa Libert.

Recueil de maximes, de poèmes, et même de prières : « Seuls Dieu et diable ont le sentiment de l'univers. Car "ils" sont l'univers. »

  • Anatomie descriptive, Seghers, 1955.
  • L'Oiseau, éd. La Groac'h du loc'h, 1994.
  • Morbide, éd. Jean Picollec, 2001.

E. Essais et mémoires

  • Mémoires parallèles, éd. Jean Picollec, 1996.

Des confidences sur ses multiples relations littéraires : Henri Quéffelec, Léon Blum, Henri Michaux, Jean Anouilh, Rogier Nimier, Boris Vian, Léo Ferré, Jean-Pierre Melville, Louis-Ferninand Céline, Paul Léautaud, Jean Cocteau, Salvador Dali, André Breton, Antoine Blondin, le docteut Schweitzer ...

En savoir plus => « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Mémoires parallèles » ¤ 

  • Né gosse de riche, Ouest-France, 2000.
Souvenirs de son enfance et adolescence, de sa famille entre 1914 et 1942.

Pour plus de détails sur les souvenirs gabéricois => « Fiche bibliographique » ¤ 


[modifier] 3 Amitiés littéraires

A. Bibliothèque personnelle

La bibliothèque de Gwenn-Aël témoigne des multiples activités et talents de Gwenn-Aël Bolloré, et porte la trace de ses liens directs avec de fécondes mouvances littéraires des années 1950. Citons quelques pièces majeures :
  • Parmi un ensemble considérable d’œuvres de Henri Michaux, quinze pages exceptionnelles d’écriture autographe dite ‘mescalinienne’ ; l’imposant manuscrit autographe du roman de Céline, « Nord ».
  • Un carnet de poèmes autographes d’André Breton.
  • Les Chants de Maldoror illustrés par Salvador Dali et accompagnés de 27 dessins originaux de l’artiste.
  • Et de rares manuscrits autographes de Roger Nimier.

Dès 1949, Gwenn-Aël Bolloré commença à faire exécuter des reliures d’art par des créateurs parisiens. Le plus remarquable fut Henri Mercher qui réalisa pour lui près de 60 reliures. C’était le plus inventif des praticiens alors en activité, à la fois pour la création des décors et pour leur facture. Aux côtés de quelques reliures importantes, on trouve surtout des reliures plus simples Dali-Lautréamont, Les Chants de Maldoror pour lesquelles Mercher avait conçu une technique particulière lui permettant de monter des plats de matériaux nouveaux, comme le plexiglas. Certains ouvrages, reliés en peau de saumon de l’Odet traitée par les soins du collectionneur ajoutent une touche d’originalité.

Après son décès, en 2002, la bibliothèque fit l'objet d'une vente aux enchères à Paris par la célèbre maison Sotheby. La collection comprenait cinq parties : La littérature d’avant 1945 ; Henri Michaux ; Rencontres de l’après-guerre ; Le manuscrit de Céline : Nord ; Le groupe des Hussards. Un catalogue fut édité par Sotheby.

La plaquette d'invitation présentait ainsi l'évènement : « Vente à Paris : Bibliothèque Littéraire Gwenn-Aël Bolloré » ¤ 

B. Accueil de Léon Blum

L'accueil à la Libération du dirigeant socialiste Léon Blum (et ancien Président du Conseil) par la famille Bolloré est relaté par Gwenn-Aël dans son livre "Mémoires Parallèles" publié en 1996 aux éditions Picollec. Cette anecdote a été mise en doute par la famille de Léon Blum, mais le séjour de Léon Blum à Beg-Meil et à Ergué-Gabéric au cours de l'été 1946 - et non immédiatement après sa libération de Buchenwald en mai 1945 - est attesté :

Léon Blum (1872-1950) " Après son retour de déportation, sa santé restant précaire, son médecin, le Professeur Laporte, décida de l'envoyer se reposer un mois hors de tout contact politique, chez des gens qui n'étaient pas des salopards. L'expression était de lui ; cela voulait dire chez des citoyens qui avaient les mains propres.

C'est ainsi que Léon Blum, que nous ne connaissions pas, débarqua chez ma soeur, Jacqueline Cloteaux, à Beg-Meil, avec sa femme et que nous partageâmes sa convalescence. Physiquement fatigué, son esprit avait superbement supporté l'épreuve et sa conversation ne manquait ni de charme ni d'enseignement.

L'évènement fit grand bruit dans le pays et mit le comité d'entreprise de l'usine que je présidais à l'époque, dans l'embarras : "Le leader du Front Populaire était en résidence chez le patron". Mais la guerre et l'Occupation étaient passées par là et après tout, nous avions lutté côte à côte contre l'occupant.

La cohabitation, mot qui n'existait pas encore, fut des plus agréables et des plus enrichissantes pour moi... Je garde un souvenir précieux des longues conversations informelles que nous avons eues en ces temps d'exception. Plus tard il m'invita à continuer ce dialogue à Jouy-en-Josas dans son havre de paix."

"Mémoires Parallèles", p. 57.

Pour remercier Gwenn-Aël Bolloré de son hospitalité, léon Blum lui adressa en 1947 un exemplaire de la troisième édition de son ouvrage « Stendhal et le beylisme » chez Albin Michel. Cet ouvrage publié pour la première fois en 1914 témoigne de l'intérêt de Léon Blum pour la littérature. L'ouvrage faisait partie de la bibliothèque de Gwenn-Aël qui a été dispersée en 2002, il apparait avec sa dédicace sur le catalogue Sotheby de la vente du 12/02/2002 à la galerie Charpentier à Paris.

 
Dédicace sur le livre "Stendhal et le beylisme"
Dédicace sur le livre "Stendhal et le beylisme"
Note inscrite dans le livre d'or de la famille Bolloré
Note inscrite dans le livre d'or de la famille Bolloré
1946 - Léon Blum et Gwenn-Aël Bolloré sur le perron du manoir d'Odet en Ergué-Gabéric
1946 - Léon Blum et Gwenn-Aël Bolloré sur le perron du manoir d'Odet en Ergué-Gabéric
Même perron photographié en 1922 (qu'on peut aussi comparer avec la photo ci-dessous d'Henri Michaux)
Même perron photographié en 1922 (qu'on peut aussi comparer avec la photo ci-dessous d'Henri Michaux)

C. Séjour d'Henri Michaux

Henri Michaux séjourna au manoir d'Odet et écrivit à propos de ses frondaisons de rhododendrons : « c'est la première fois que je prends la végétation européenne en considération ». Il visita l'archipel de Glénan à bord du voilier de Gwenn-Aël Bolloré et le décrivit comme « un paysage de commencement du monde ».

Source : « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Mémoires parallèles » ¤ 

La bibliothèque de Gwenn-Aël Bolloré qui édita un des recueils du poète, Veille, contenaient 64 ouvrages de Michaux, l'auteur le mieux représenté.

Source : « Vente de la bibliothèque littéraire Gwenn-Aël Bolloré par Sotheby » ¤ 


L'ouvrage « Veille » d'Henri Michaux fut édité par les soins de Gwenaël Bolloré :

VENTE BINOCHE, RENAUD GIQUELLO - PARIS - HÔTEL DROUOT - JEUDI 22 NOVEMBRE 2007
VENTE BINOCHE, RENAUD GIQUELLO - PARIS - HÔTEL DROUOT - JEUDI 22 NOVEMBRE 2007

MICHAUX Henri. « VEILLE ». Paris, Gwenn-Aël Bolloré, 1951 ; petit in-4°, en feuilles non ébarbées, chemise titrée, étui de l’édition.

Édition originale très rare limitée à 65 exemplaires numérotés sur papier pur chiffon à la main des moulins de l'Odet.


[modifier] 4 Filmographie

La photographie et le film font partie des passions de Gwenn-Aël Bolloré. Il a produit avec Véga-film, un long métrage inspiré de son roman Moïra, la naufrageuse, ou sa femme Renée Cosima, jouait le premier rôle féminin. Il a laissé également des courts métrages produits par lui même sous le nom de "Finistère films", certains d'entre eux sont conservés à la Cinémathèque de Bretagne à Brest.

A. Production

  • Les Naufrageurs, 1959, 92 mn. Tourné en 35 mm en cinémascope dans le Pays Bigouden à Kerity-Penmarc'h et à Tronoën. Il a été réalisé par Charles Brabant avec Danny Carrel, Charles Vanel, Henri Vidal, Carl Schell et Renée Cosima. Sorti en DVD en septembre par StudioCanal et Universal Pictures.

Présentation : « BRABANT Charles - Le film Les Naufrageurs » ¤ « BLANCHARD Nolwenn et Maria - La Bretagne au cinéma » ¤ « 1958 - Première mondiale du film Les Naufrageurs à Quimper » ¤ 

Si la famine sévit à Blaz-Mor, c'est Moira qui en est la cause. Louise Kermelen et les femmes de l'île décident de la chasser. La seule autorité du village, Marnez, essaiera de les raisonner et de leur faire comprendre que devant la famine, il n'y a que la patience. Malgré l'intervention de Yann qui l'adjure de partir un soir de brume, Moira brise le fanal qui indique les récifs dangereux de Blaz-Mor, provoquant ainsi le naufrage d'un navire. Les hommes de l'île arrivent sur les lieux et devant les richesses du bateau et le parti qu'ils peuvent en tirer, achèvent les blessés. Au moment du partage, Moira qui attendait en leur annonçant la vérité beaucoup de reconnaissance, réalise que seuls la crainte et le respect existent et qu'on la déteste. Puisque personne ne l'aime et malgré le danger présenté, elle sauve Gilles, un des matelots qui a échappé au carnage.

Dans le village dressé contre Marnez par Yann qui est pour les naufragés, Louise à son tour découvre Gilles, se tait et se laisse aimer par lui à l'insu de Moira. L'époque du Pardon arrivée, les prédictions de Marnez se réalisent, le curé, des marchands et un commissaire suivis de quelques autres débarquent dans l'île. Le commissaire découvre la vérité.

 

Mais il faut un responsable. Marnez se présente. Marnez qui n'a plus rien à perdre dans l'île puisqu'il vient de perdre Louise, partie avec Gilles pour la Grande Terre. Mais Moira ne veut pas que Marnez se sacrifie. Elle crie à tous qu'elle est la coupable. Le commissaire s'arrête, attend car il a compris qu'il emmène un innocent. mais les îliens entourent Moira pour l'empêcher de parler. Le commissaire emmène son prisonnier et tandis qu'il embarque avec lui, Yann retourne vers le village en emportant le corps de Moira, morte étouffée.

© Les fiches du cinéma 2001

B. Réalisations

  • Le Vire-Cailloux, 1954, 12 mn ; pêche et vie aquatique durant le jusant.
  • Requins sur nos plages, 1955, 11 mn ; la pêche au harpon à main des requins-pélerins.
  • La Transhumance des lapons et des rennes.
  • Abîme. Une promenade dans les entrailles de la terre.
  • Derniers voiliers, 1958, 8mn46. La course Brest-Ténérife avec les derniers grands bâteaux à voile.
  • Sur la route de Key West. La pêche au gros au large de la Floride.
  • La vie d'une rivière : L'Odet, 1955, 12mn. De la source à la mer, la rivière qui borde le manoir familial en Ergué-Gabéric et ses habitants.
  • cf. « Films de reportages aquatiques réalisés par Gwenn-Aël Bolloré » ¤ 
  • Persistance du rêve, essai d'art abstrait à partir de la mer.

C. Interviews


[modifier] 5 Océanographie, mer

Ce texte ci-dessous est extrait de la revue « ArMen » n°125 de Novembre 2001 et est signé Loeiz Guillamot (cf fiche blibliographique).

Tout au long de sa vie, Gwenn-Aël Bolloré a collectionné les minéraux, les poissons, les crustacés. A cette passion, il a même consacré un musée privé, le musée océanographique de l’Odet, une étonnante bâtisse à l’entrée bordée d’os de baleines et surmontée d’une dent de narval. Un musée voué à la mer construit au fond d’une prairie, entourée d’arbres, au bord de l’Odet, original !

C’est ici que Gwenn-Aël préparait la plupart de ses expéditions, qui le menaient de Mauritanie à l’île Maurice en passant par les îles suisses du lac Léman ou encore les Glénan, paradis des narcisses et des salicornes. C’est là aussi qu’étaient programmées, avec Yves Marot, son cuisinier-régisseur, les chasses aux fossiles et aux traces de dinosaures.

Dans ce musée, Gwenn-Aël accueillait ses amis mais aussi des groupes d’enfants qui retrouvaient sans aucun doute leur propre regard, celui de l’enfance, dans cet univers habité de tortues marines et de poissons dont on ne savait plus lesquels étaient vivants ou morts. Parmi les fidèles compagnons de Gwenn-Aël, l’otarie, l’ours polaire, et d’innombrables crabes, du plus grand, un japonais de plus de 3 m d’envergure, au plus minuscule, caché dans sa maison de verre. Parmi les perles du musée, un cœlacanthe, remonté des grands fonds de l’Océan indien dans les années soixante avec le professeur Anthony : un archaïsme vivant dont on pensait qu’il avait disparu depuis des siècles, jusqu’à sa capture fortuite par un pêcheur, en 1938, au large de l’Afrique du Sud. Plus qu’un poisson, c’est un souvenir à écailles qui nous ramène à l’époque où nous avions encore des branchies.

 

Les initiés savaient se retrouver dans une autre pièce, discrète, un peu à l’écart, un petit havre de paix : c’est sans doute le seul musée au monde doté d’un vrai bar. A ses amis, Gwenn-Aël demandait invariablement :

« Whisky ou Porto, des bulles ou de l’eau plate ? » Les bulles, c’était à Londres, avant le débarquement, quand il s’appelait Bolinger, comme son frère René, pour conserver un anonymat jugé nécessaire par le recruteur local. Au premier étage du musée, deux chambres, baptisée Yves Kernaléguen pour l’une, et Eugène Kernaléguen pour l’autre, un clin d’œil à l’aventure douarneniste de France Langouste.

Ci-dessus, à gauche, la façade du musée océanographique de l'Odet, dont l'entrée s'orne de deux dents de narval, s'ouvrait quelques jours par an au public; à droite, Gwenn-Aël Bolloré présente sa collection de diodons ou poissons porc-épic ramenée des mers chaudes.

En bas, le "gentleman aventurier" dans le bar de son musée, où nombre de ses amis profitèrent de ses récits, de voyage ou autres. Né comme Roger Nimier (qu'il édita) en 1925, il aurait pu lui aussi se dire de cette "génération heureuse qui aura eu vingt ans pour la fin du monde civilisé".

Les vidéos traitant de sa passion de la mer :


[modifier] 6 Entrepreneur

En collaboration avec ses frères Michel et René, Gwenn-Aël Bolloré occupe le poste de vice-président des Papeteries Bolloré de 1952 à 1974. Il restera codirigeant de l'entreprise jusqu'en 1981 date à laquelle l'entreprise sera cédée à leur neveu Vincent.

Reportages et coupures de presse sur son rôle dans l'entreprise  :

Avant guerre il fera plusieurs voyages aux Etats-Unis sur le site de l'usine d'Ecusta (Caroline du Nord) qui fabriquait de l'O.C.B., et en 1947 il était en photo dans le bulletin « The Echo » : « Gwennael Bollore a déjà passé quelques mois à Educta quand il étudiait les méthodes modernes de fabrication de papier à cigarettes. La famille de M. Bolloré a fabriqué du papier à cigarettes et autres papiers minces en Bretagne (France) pendant plus de 100 ans. »

Proche du personnel, il assistera notamment aux cérémonies de remise de médailles du travail, aux côtés du directeur de l'usine d'Odet, Louis Garin, et des autres cadres. Soit par exemple la photo ci-contre détaillée dans l'article : « 1963 - Médaillés du travail à la papeterie Bolloré ».

 
médaillés en 1963, GB: dernier rang, deuxième à droite
médaillés en 1963, GB: dernier rang, deuxième à droite

[modifier] 7 Annotations

  1. Bien que vétéran du 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos du Commandant Kieffer, Gwenn-Aêl ne fit pas partie des 1048 Compagnons de la Libération. [Ref.↑]
  2. Philippe Kieffer (1899-1962) est un officier de la Marine nationale française et Compagnon de la Libération. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a créé et dirigé les premiers commandos de la marine française, connus sous le nom des Commandos Kieffer, qui ont combattu lors du débarquement de Normandie. [Ref.↑]


Thème de l'article : Biographie d'une personnalité gabéricoise.

Date de création : novembre 2006    Dernière modification : 13.02.2022    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]