En 1938, leurs papeteries étaient les plus grandes productrices de papier à cigarette du monde. La Seconde Guerre mondiale leur fit perdre la totalité de leurs débouchés axés sur les États-Unis.
À la Libération, un double problème se posa : reconquérir une bonne place dans la production traditionnelle, ou bien, alors, créer de nouveaux papiers.
Les papeteries Bolloré résolurent à la fois l'un et l'autre.
Elles se spécialisèrent dans la fabrication du papier mince. Ces papiers, dont le poids peut descendre jusqu'à quatre grammes au mètre carré, arrivent aussi à ne pas dépasser l'épaisseur de quatre millièmes de millimètre. Ceci constitue évidemment un record mondial.
Les papeteries Bolloré produisent environ quatre mille tonnes de papiers minces par an. En supposant, non plus la légèreté record mais le très honnête poids moyen de dix grammes au mètre carré, un pareil tonnage pourrait couvrir 40 000 hectares ! ... Selon leurs caractéristiques physiques ou chimiques, ces papiers minces deviennent papiers à cigarette, support de carbone, papier bible ou enfin papier condensateur.
Les papiers minces dans l'industrie électrique
Depuis un demi-siècle déjà, on avait remarqué que plusieurs couches de papier placées entre deux feuilles d'aluminium possédaient, après un traitement approprié, des qualités isolantes très remarquables. Ils avaient, en outre, l'avantage d'être peu onéreux. Aussi, l'emploi des condensateurs utilisant des papiers comme isolants s'est-il généralisé. Aujourd'hui, les papiers isolants entrent dans la fabrication des appareils électriques et électroniques. Ils servent à l'installation des récepteurs de radio et de TV, des appareils ménagers, des réglettes de tubes fluorescents, à l'électricité automobile, aux flashes électroniques, etc.
La dureté et la solidité de ce papier mince lui donnent des propriétés électriques qui surprennent les non-inités. En service normal, le papier condensateur est soumis à une tension alternative de 150 000 volts par centimètre d'épaisseur et il faut atteindre 2 millions de volts pour obtenir l eclaquage en courant continu.
La tendance actuelle de réduire de plus en plus les dimensions des condensateurs conduit les fabricants à mettre au point des papiers de plus en plus minces. Cette technique est extrêmement délicate. Ne peuvent s'y livrer que des chimistes et des ingénieurs hautement qualifiés, disposant d'appareils de contrôle très complexes et très précis.
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