1845 - Testament de François-Salomon Bréhier au profit d'Eliza Marzin, domestique
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En fait dans les années 1835, soit 8 ans après le décès de son épouse en 1827, Salomon Bréhier a procédé à la vente et partage de ses biens immobiliers, en discussion avec ses enfants, et avec comme contrepartie la possibilité pour lui de disposer d'une rente pour vivre retiré à Mezanlez jusqu'à la fin de ses jours. Sa domestique Eliza a ses faveurs, avec en outre le souhait de « <i>lui faciliter les moyens d'entreprendre après mon décès un petit commerce et de procurer une étape à ses enfants</i> » en lui léguant une somme de 150 francs. | En fait dans les années 1835, soit 8 ans après le décès de son épouse en 1827, Salomon Bréhier a procédé à la vente et partage de ses biens immobiliers, en discussion avec ses enfants, et avec comme contrepartie la possibilité pour lui de disposer d'une rente pour vivre retiré à Mezanlez jusqu'à la fin de ses jours. Sa domestique Eliza a ses faveurs, avec en outre le souhait de « <i>lui faciliter les moyens d'entreprendre après mon décès un petit commerce et de procurer une étape à ses enfants</i> » en lui léguant une somme de 150 francs. | ||
- | Les biens mobiliers de Mezanlez font l'objet d"un inventaire dans le testament daté de 1837, et on y remarque une « <i>pipe à cidre</i> », c'est-à-dire un grand fût, qui appartient à un dénommé Le Gay, qui n'est autre très certainement que Guillaume Le Guay, châtelain du manoir du Cleuyou. | + | Les biens mobiliers de Mezanlez font l'objet d'un inventaire dans le testament daté de 1837, et on y remarque une « <i>pipe à cidre</i> », c'est-à-dire un grand fût, qui appartient à un dénommé Le Gay, qui n'est autre très certainement que Guillaume Le Guay, châtelain du manoir du Cleuyou. |
L'ensemble de l'immobilier des époux Bréhier fut par contre l'objet de ventes et de partage entre les enfants. Les biens concernés sont d'abord un héritage de la génération précédente, que ce soit la métairie et manoir de Quillihouarn en Ergué-Gabéric, ou Kermadoret en Trégunc. | L'ensemble de l'immobilier des époux Bréhier fut par contre l'objet de ventes et de partage entre les enfants. Les biens concernés sont d'abord un héritage de la génération précédente, que ce soit la métairie et manoir de Quillihouarn en Ergué-Gabéric, ou Kermadoret en Trégunc. | ||
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Pour Mezanlez, c'est probablement en tant qu'ancien avoué-expert des biens nationaux confisqués à la Révolution que Salomon Bréhier put l'acheter. De même le presbytère du Grand Ergué, dit à tort du Petit Ergué dans l'inventaire établi après décès, fut acquis par l'avoué et maire d'Ergué-Gabéric. | Pour Mezanlez, c'est probablement en tant qu'ancien avoué-expert des biens nationaux confisqués à la Révolution que Salomon Bréhier put l'acheter. De même le presbytère du Grand Ergué, dit à tort du Petit Ergué dans l'inventaire établi après décès, fut acquis par l'avoué et maire d'Ergué-Gabéric. | ||
- | L'ensemble des ventes est achevé en 1835 par Salomon Bréhier après le décès de son épouse, et très discuté par leurs nombreux enfants. C'est sa fille Arsenne qui conteste le plus les options prises, mais Salomon lui envoiea une lettre très habile pour obtenir sa procuration : « <i>Tes frères et sœurs me pressent de terminer, mais comment faire, puisque tu t'y opposes. J'ai trouvé un moyen dont je vais te faire part mais il faut me promettre le plus grand secret ... </i> » et il signe « <i>ton père et ami</i> ». | + | L'ensemble des ventes est achevé en 1835 par Salomon Bréhier après le décès de son épouse, et très discuté par leurs nombreux enfants. C'est sa fille Arsenne qui conteste le plus les options prises, mais Salomon lui envoya une lettre très habile pour obtenir sa procuration : « <i>Tes frères et sœurs me pressent de terminer, mais comment faire, puisque tu t'y opposes. J'ai trouvé un moyen dont je vais te faire part mais il faut me promettre le plus grand secret ... </i> » et il signe « <i>ton père et ami</i> ». |
Certes les revenus immobiliers restent dans la famille, mais le contenu du testament n'indiquant que les legs à la domestique n'a pas, a priori, été communiqué à la famille car aucun papier du dossier notarial ne le mentionne. La volonté du défunt étant marquée sans doute par des convictions humanistes franc-maçonnes, on imagine néanmoins la surprise générale le jour d'ouverture du document, dans un milieu où la moralité est de rigueur. | Certes les revenus immobiliers restent dans la famille, mais le contenu du testament n'indiquant que les legs à la domestique n'a pas, a priori, été communiqué à la famille car aucun papier du dossier notarial ne le mentionne. La volonté du défunt étant marquée sans doute par des convictions humanistes franc-maçonnes, on imagine néanmoins la surprise générale le jour d'ouverture du document, dans un milieu où la moralité est de rigueur. |
Version du 25 décembre ~ kerzu 2017 à 11:49
| Par le biais de ce testament, on découvre la personnalité d'un ancien maire et avoué franc-maçon, ainsi que ses nombreux biens patrimoniaux à Quimper et Ergué-Gabéric.
Le testament et autres documents (courriers familiaux, inventaires, comptes ...) sont conservés aux Archives Départementales du Finistère, fonds de l'étude Kervella, notaire à Quimper, série 95 J. Autres lectures : « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon » ¤ « 1795 - Vente du manoir et des propriétés de Mezanlez et Pennanmenez » ¤ « 1796 - Vente du presbytère des domaines nationaux » ¤ « Les Le Guay (1804-1917), châtelains du Cleuyou au 19e siècle » ¤ |
1 Présentation
François-Salomon Bréhier La formulation principale de ses dernières volontés est la suivante : « je donne et lègue à ma domestique Eliza ou Isabelle Marzin, jardinière, demeurant à Quimper, tous les objets mobiliers et le ménagé que j'ai à ma résidence de Mésanlez, les vêtements à mon usage, ainsi que mon linge de corps, la table et lit, les légumes et fruits de mon jardin, à l'exception de mon mobilier de Quimper, de mon argenterie, de mes livres, de mes armes que je réserve expressément au profit de mes enfants. » En fait dans les années 1835, soit 8 ans après le décès de son épouse en 1827, Salomon Bréhier a procédé à la vente et partage de ses biens immobiliers, en discussion avec ses enfants, et avec comme contrepartie la possibilité pour lui de disposer d'une rente pour vivre retiré à Mezanlez jusqu'à la fin de ses jours. Sa domestique Eliza a ses faveurs, avec en outre le souhait de « lui faciliter les moyens d'entreprendre après mon décès un petit commerce et de procurer une étape à ses enfants » en lui léguant une somme de 150 francs. Les biens mobiliers de Mezanlez font l'objet d'un inventaire dans le testament daté de 1837, et on y remarque une « pipe à cidre », c'est-à-dire un grand fût, qui appartient à un dénommé Le Gay, qui n'est autre très certainement que Guillaume Le Guay, châtelain du manoir du Cleuyou. L'ensemble de l'immobilier des époux Bréhier fut par contre l'objet de ventes et de partage entre les enfants. Les biens concernés sont d'abord un héritage de la génération précédente, que ce soit la métairie et manoir de Quillihouarn en Ergué-Gabéric, ou Kermadoret en Trégunc. Par contre la maison familiale de la rue Royale (alias Obscure, et aujourd'hui Elie Fréron) de Quimper et le manoir de Mezanlez-Pennanmenez sont des acquisitions plus récentes. |
Pour Mezanlez, c'est probablement en tant qu'ancien avoué-expert des biens nationaux confisqués à la Révolution que Salomon Bréhier put l'acheter. De même le presbytère du Grand Ergué, dit à tort du Petit Ergué dans l'inventaire établi après décès, fut acquis par l'avoué et maire d'Ergué-Gabéric. L'ensemble des ventes est achevé en 1835 par Salomon Bréhier après le décès de son épouse, et très discuté par leurs nombreux enfants. C'est sa fille Arsenne qui conteste le plus les options prises, mais Salomon lui envoya une lettre très habile pour obtenir sa procuration : « Tes frères et sœurs me pressent de terminer, mais comment faire, puisque tu t'y opposes. J'ai trouvé un moyen dont je vais te faire part mais il faut me promettre le plus grand secret ... » et il signe « ton père et ami ». Certes les revenus immobiliers restent dans la famille, mais le contenu du testament n'indiquant que les legs à la domestique n'a pas, a priori, été communiqué à la famille car aucun papier du dossier notarial ne le mentionne. La volonté du défunt étant marquée sans doute par des convictions humanistes franc-maçonnes, on imagine néanmoins la surprise générale le jour d'ouverture du document, dans un milieu où la moralité est de rigueur. |
2 Transcriptions
Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher
Le testament de 1837
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Héritage parental en 1805
Inventaires des ventes
Lettre à sa fille en 1835
Inventaires des Quilihouarn et Mezanlez
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3 Originaux
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Les 11 pages du testament | |||||
Autres pièces | |||||
4 Annotations
- François Salomon Bréhier est né le 20 octobre 1760 à St-Ronan, Quimper. Sa famille est originaire de la Manche. Son père Claude Bréhier (dit le jeune), négociant en draps et franc-maçon, né en 1729 à St Laurent de Cuves, s'est établi à Quimper. Salomon Bréhier se marie le 8 février 1796 à Quimper avec Marie Frédérique Pottier née à Quimper. Ils auront sept enfants. Il exerce la profession de procureur au présidial de Quimper et d'avoué-expert. Il est initié à la loge maçonnique de La Parfaite Union. Il décède à Mézanlez en Ergué-Gabéric le 14 février 1845. [Ref.↑]
- Olographe, adj. : se dit d'un testament entièrement écrit de la main de son auteur, établi sans l'intervention d'un notaire. Source : TTLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Novembre 2017 Dernière modification : 25.12.2017 Avancement : [Développé] |