Le testament de 1837
[p. 1] 21 février 1845. N° 66. Dépôt du testament de Mr Bréhier.
L'an mil huit cent quarante cinq, le vingt et un du mois de février, devant Toussaint-Marie Guignard et son collègue, notaires à Quimper, chef-lieu du département du finistère
A comparu Monsieur Jean-François-Marie Cloarec, greffier du tribunal civil de l'arrondissement de Quimper, demeurant en cette dite ville de Quimper ;
Lequel a déposé aux mains dudit maître Guignard, pour être compris au nombre de ses minutes et en être par lui délivré des expéditions à qui il appartiendra,
1° L'original du testament olographe [2] de monsieur François-Salomon Bréhier, propriétaire, demeurant à Mézanlez commune d'Ergué-Gabéric, décédé le quatorze de ce mois : ce testament, écrit sur une feuille de papier timbré d'un franc vingt-cinq centimes, est daté du seize juin mil huit cent trente sept et a été soumis à l'enregistrement en même temps que la minute des présentes ;
[p. 2] 2° L'expédition en forme, enregistrée le jour d'hier, du procès-verbal de présentation de ce testament à monsieur le président du tribunal de cet arrondissement, en date du dix-sept de ce mois, enregistré le vingt.
Duquel dépôt il a requis acte que nous lui avons octroyé.
Dont acte en minute, fait et passé à Quimper en l'étude et au rapport dudit maître Guignard, collègue présent, sous leurs seings et celui de monsieur Cloarec, après lecture, signé Cloarec, greffier ; G. Delaroque, notaire et Guignard, notaire. Enregistré à Quimper, le vingt quatre février mil huit cent quarante cinq, folio 1762 cy: reçu deux francs, décime vingt centimes, signé Despiès.
Suivent les annexes : Testament olographe [2] .
Après avoir consulté mes enfants avant nos partages et notre séparation, attendu la modicité et le peu de valeur de mon vieux mobilier de Mésanlez, de leur avis et consentement unanime, et enfin de ma propre volonté et sans le conseil de personne, je soussigné
[p. 3] François-Salomon Bréhier, propriétaire, demeurant à Mésanlez, commune d'Ergué-Gabéric, je donne et lègue à ma domestique Eliza ou Isabelle Marzin, jardinière, demeurant à Quimper, tous les objets mobiliers et le ménagé que j'ai à ma résidence de Mésanlez, les vêtements à mon usage, ainsi que mon linge de corps, la table et lit, les légumes et fruits de mon jardin, à l'exception de mon mobilier de Quimper, de mon argenterie, de mes livres, de mes armes que je réserve expressément au profit de mes enfants. Les quelques meubles et effets mobiliers ont été par moi détaillés et inventoriés, comme suit :
Dans ma chambre à coucher : deux lits complets de peu de valeur, une grande armoire, une petite sans pieds, un vieux buffet avec son vaisselier garni, une bibliothèque ornée de vieux livres sans valeur, placés sur deux planches ou tablettes, une table à manger, deux de nuit, un petit coffre sans serrure, un mauvais fauteuil et six vielles chaises.
Dans la cuisine : un lit de domestique de nulle valeur, un vieux buffet à six tiroirs, une petite ..., une petite
[p. 4] armoire, un vieux coffre, une table ronde, une batterie de cuisine en fer et potterie de nulle valeur et cinq vieilles chaises.
Dans le salon rez de chaussée : un baillot à buée [3] , une demi barrique défoncée, un grand fût ou pipe à cidre chez Constant et appartenant à monsieur Le Gay, cinq demi futailles et une barrique vides ou pleines de cidre, enfin ma vieille jument avec son harnachement, compris crochets et mannequins, volant, cordes, ainsi que mes outils de jardin et environ deux cordes de bois et quelques fatras au grenier.
Comme je désire aussi lui faciliter les moyens d'entreprendre après mon décès un petit commerce et de procurer une étape à ses enfants, je lui donne et lègue en outre une somme de cent cinquante francs une fois payée, à prendre sur les intérêts ou arrérages des sommes qui me sont dûes ou pourraient m'être
[p. 5] dûes au jour de mon décès, soit par le gouvernement, soit par mes débiteurs aux termes et conditions stipulés dans mes contrats de vente.
Je prie enfin monsieur Le Bastard, mon neveu, d'accorder à ma domestique après mon décès un temps et délai convenable pour déguerpir et pour vendre une partie de son mobilier ou le transporter en ville ou ailleurs.
Je nomme enfin pour exécuteur testamentaire mon fils aîné, Julien Bréhier, percepteur à la résidence de Poullan.
Fait et rédigé à ma résidence de Mésanlez, ce jour seize juin mil huit cent trente sept. Signé François-Salomon Bréhier.
Le présent testament olographe [2] nous ayant été présenté ouvert par la veuve Mahé, nous nous sommes chargé de le présenter à monsieur le président et avons signé avec le greffier,
[p. 6] la dite veuve Mahé ayant déclaré ne signer, signé Le Nouël, Grisard, greffier, le présent testament a été signé en vertu de procès-verbal de monsieur le président du tribunal civil de Quimper, en date de ce jour dix sept février mil huit cent quarante cinq, signé Le Nouël, Grisard, Victor Journée et Cloarec, greffier.
Enregistré à Quimper, le vingt quatre février mil huit cent quarante cinq, fo n° c5 & c6. Reçu cinq francs, décime cinquante centimes, signé Despiès.
Extrait des minutes du greffier du tribunal de première instance, séant à Quimper, département du finistère, l'an mil huit cent quarante cinq, ce jour dix sept février, à dix heures du matin, au greffe du tribunal de première instance. Séant à Quimper, département du finistère, et pardevant nous Victor Journée, chevalier de la légion d'honneur,
[p. 7] président dudit tribunal, assisté de maître Jean-François Marie Cloarec, greffier, s'est présenté monsieur Frédérec Michel-Tremeur Nouël, juge de paix au canton de Quimper, accompagné de maître François-Marie Grisard, ... greffier ; lesquels nous ont présenté une feuille de papier marquée au timbre d'un franc vingt-cinq centimes, qu'il nous ont dit contenir le testament olographe [2] de monsieur François-Salomon Bréhier, propriétaire, demeurant à Mésanlez, commune d'Ergué-Gabéric, décédé le quatorze de ce mois, lequel testament a été présenté ouvert par la veuve Mahé, à qui le testateur l'avait confié.
En conséquence, les sieurs comparants ont requis de présentement constater l'état dudit testament et d'en dresser procès-verbal, pour être ensuite par nous ordonné ce que de droit, et ont signé. Signé F. Nouël, Grisard,
[p.8] nous avons donné acte aux sieurs comparants de leurs comparutions, présentation, dires et réquisitions, et en conséquence, nous avons de suite procédé, en leur présence et de la manière suivante, à la description dudit acte testamentaire.
Cet acte est écrit sur une feuille de papier marquée au timbre de un franc vingt cinq centimes et aux côtés recto et verso de chaque feuille. Le côté recto du premier feuillet contient vingt cinq lignes d'écriture ; il commence par ces mots : testament olographe - après avoir consulté mes enfants avant nos partages et notre séparation, et finit par ceux-ci : lesquels meubles et effets mobiliers ont été par nous détaillés.
Le côté verso du même feuillet contient vingt six lignes d'écriture ; il commence par ces mots : et inventoriés comme suit, et finit par ceux-ci : enfin ma vieille
§ Suite ... pages 9 à 11
[p. 9] jument avec son harnachement complet.
Le côté recto du second feuillet contient vingt sept lignes d'écriture ; il commence par ces mots : crochets et manequin volant, cordes ainsi que mes outils de jardin, et finit par ceux-ci : je nomme enfin pour exécuteur.
Le côté verso du même feuillet contient seulement six lignes d'écriture plus la signature du testateur ; il commence par ces mots : testamentaire mon fils aîné Julien Bréhier, et finit par ceux-ci : fait et rédigé à ma résidence de Mésanlez, ce jour seize juin mil huit cent trente sept. François Salomon Bréhier
À la suite du testament se trouve écrit ce qui suit : « Le présent testament olographe [2] nous ayant été présenté ouvert par la veuve Mahé, nous nous sommes chargé de le présenter à monsieur le président et avons signé avec le greffier, la dite veuve Mahé ayant déclaré ne signer, signé Le Nouël, Grisard, greffier,
[p. 10] Dans tout le corps dudit testament il n'existe ni ratures, surcharges, renvois, ni interlignes.
Après avoir donné lecture de l'acte ci-dessus décrit aux sieurs comparants, nous avons de suite bâtonné tous les blancs qui s'y trouvent et nous l'avons signé avec les dits sieurs comparants et le greffier, en y mentionnant le présent procès-verbal, et nous avons laissé entre les mains du greffier ledit testament pour être déposé en l'étude de maître Guignard, notaire à Quimper, qui pourra en délivrer tous extraits ou expédition.
De tout ce que dessus nous avons dressé le présent procès-verbal qui a été signé par les sieurs comparants, par nous et le greffier, après lecture.
La minute est signée : F. Nouël ; Grisard ; V. Journée ; Cloarec, greffier. Enregistré à Quimper, le vingt février mil huit cent quarante cinq, folio cent quatre, case quatre : reçu trois francs, décime trente centimes, signé Despiès.
[p. 11] pour expédition : signé Cloarec, greffier.
La dite expédition enregistrée à Quimper, le vingt février mil huit cent quarante cinq, folio cent quatre, case cinq : reçu deux francs, quatre vingts centimes, décime, quarante centimes. Remise du greffier un franc vingt centimes. Signer Despiès. Pour expédition, signature F. Noël ; Guignard, notaire.
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Héritage parental en 1805
Entre nous soussignés Jean-Marie Le Nouy, négociant et dame Marie-Madeleine Bréhier mon épouse, de moi dit Le Nouy autorisée, demeurant à Quimper place de la République, Marie Vincente Bréhier fille mjeure, demeurant aussi à Quimper rue Franklin, François-Salomon Bréhier, avoué près le tribunal civil de l'arrondissement de Quimper, demeurant au dit Quimper rue Obscure ; en privé et comme porteur de procuration générale et spéciale de Julien Bréhier son frère, en date du 26 floréal an douze, au rapport de Rey, notaire à Montauban, y enregistrée le 27, et légalisée le même jour vingt sept par le sieur Poncet-Delpoche président du tribunal civil de première instance de l'arrondissement de Montauban département du Lot, et encore comme porteur de procuration générale et spéciale d'Auguste, son autre frère, en date du trois prairial aussi an douze au rapport de Sauvage notaire, enregistrée à Nantes le quatre, et aussi légalisée le cinq, par le sieur Gand président du tribunal civil de première instance séant à Nantes, et Louis Bréhier, chirurgien major à la suite de l'armée d'Italie, demeurant aussi à Quimper rue des Arts.
Après qu'il a été reconnu que nous sommes tous enfants et héritiers de feue dame Julienne Vincent veuve donataire du feu sieur Claude Bréhier notre père et beau-père, et que de sa succession dépendent une maison, cours, jardin, boutiques, appartenances et dépendances situées rue Obscure à Quimper, bien patrimonial, le manoir de Quilli-houarn, en Ergué-Gabéric, circonstances et dépendances aussi bien patrimonial, la métairie de Kernadoret, en Trégunc, bien national provenant de l'ex communauté des ursulines de Quimper, la métairie Basse de Kerguinou, en Saint-Yvy, aussi bien national acquis par l'émigration de Guernizac, le moulin de Kerguinou aussi en Sainct Yvy, bien national provenant aussi de l'émigration du dit Guernizac, et de la métairie de Stang-Lévénez en Langolen, encore bien national provenant de l'émigration de Kergus-Kerstang.
§ Que désirant procéder au partage ...
Que désirant procéder au partage par égale portion nous aurions le 20 nivose dernier consenti un compromis ...
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Inventaires des ventes
Propres à notre père, provenant de la succession de ses père et mère.
1° Moitié de la maison rue Royale
2° Le 6eme du per Killy-houarn.
Biens acquis de communauté sur lesquels il a la moitié
3° Moitié de la maison rue Royale
4° La maison St-Corentin
5° Les 5/6 du per Quillihouarn
6° Le 2d Quillihouarn
Sur lesquels il dit supporter
1° Toutes les dettes contractées par lui depuis la mort de notre mère sans notre autorisation.
2° La moitié des dettes de la communauté de notre mère.
3° Nos reprises sur les propres cy-après de notre mère, vendues pendant la communauté sans remploy.
- 1° Le presbytère du petit Ergué.
- 2° le domaine de Lessadous
- 3° Maison du Pichery
- 4° 1/2 du prix de l'étude et du cautionnement loi de 1816 dont le prix des bénéfices, charges ou offices. X X
Nota. L'Etude a été vendue après la mort de notre mère et le prix ainsi que le cautionnement touchés à la même époque.
§ Propres de notre mère ...
Propres de notre mère provenant de la succession de ses père et mère.
1° Le manoir de Pennamennez et Mézanlès.
2° Le presbytère du Petit Ergué.
3° Le domaine de Lessadous.
4° Maison di Fiébines.
Les nos 2, 3, 4 ont été vendus pendant la communauté dans remploy.
Biens acquis de communauté sur lesquels elle a la moitié.
1° Moitié de la maison rue Royale
2° Les 5/6 du domaine du per Quilly-houatn
3° Le 2ner Quilly houarn
4° La maison St-Corentin
Reprises à exercer par elle sur les propres vendus dans remploi
1° Le presbytère du Petit Ergué
2° Le domaine de Lessadous
3° Maison de Pichery.
4° Moitié du prix de l'étude et du cautionnement loi des ... en 1816
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Certificat de vente en 1834
Je certifie et atteste que si j'ai vendu ma maison rue Royale au sieur Camet aux prix avantageux de 16500 francs c'est que j'y ai été déterminé par trois motifs ou considérations puissantes.
Le premier, ma fille Arsenne Bertron n'en offrait que 14.000 et prétendait sur cette somme faire une retenue de 1000 francs pour se remplir d'une créance de pareille somme sur son frère Salomon, retenue qui a été d'un commun accord repoussée par ses frères et sœurs qui n'entendaient nullement éprouver un préjudice aussi notable.
Le second motif est le refus de ma fille de m'accorder la jouissance durant ma vie des appartements que j'occupais, refus auquel j'ai été longtemps sensible.
Sur la troisième considération, j'ai ... consulter que l'intérêt de mes enfants en général ayant acquis la certitude que je vendais ma maison très avantageusement et même au delà de la valeur réelle.
Je déclare en outre que je n'ai agi dans cette affaire que de ma propre et libre volonté et sans ... de personne, et que n'ai envisagé que le propre intérêt de mes enfants, que je n'ai été nullement influencé par Mr Guignard, ni par qui ce soit.
En foi de quoi je lui ai délivré le présent pour lui valoir et servir ce que de raison. (Signature Bréhier). Quimper 4 mai 1834.
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Lettre à sa fille en 1835
Quimper 2 décembre 1835
Ma chère Arsenne,
Tu m'as sans doute oublié depuis longtemps, me trouvant privé de tes nouvelles. Tes frères et sœurs me pressent de terminer, mais comment faire, puisque tu t'y opposes. J'ai trouvé un moyen dont je vais te faire part mais il faut me promettre le plus grand secret ; c'est de réduire ta créance de 1000 francs sur Salomon à 500 francs et je t'offre toutes les garanties désirable, voir en être remboursé à ma mort par privilège préférence, hors part et avant tout partage. § Je te laisse la maitresse de faire rédiger ...
Je te laisse la maitresse de faire rédiger l'obligation dans les termes ou expressions que tu jugeras à propos d'emploier pour la garantie. Con... ton mari, je me confie d'avance à sa prudence et à son désintéressement. J'avance en âge tous les jours et je confesse que ta créance est plutôt une dette de communauté que particulière à ton frère Salomon, enfin avant de fermer les yeux, je désire me réconcilier avec toi et mettre ma confiance à l'abri de tout reproche.
Si je sollicite cette réduction, c'est que je la crois fondée sur la raison et l'équité. Tu pourras en juger par les deux notes cy jointes portant à 2050 francs. Et dont je puis justifier la sincérité par la représentation de mes registres, lettres, correspondances, mandats acquittés et autres titres.
Les dépenses et pensions de Salomon ont dû entrer en grande partie dans l'emploi de ces 2050 francs. Comme tu vois, cette réduction me paraît juste fondée et raisonnable, et tu dois y adhérer et m'adresser personnellement ta procuration? Si contre mon attente tu t'y refusais, je supporterais mes chagrins avec résignation. Et sans me plaindre, je pourrai même me glorifier de t'avoir prouvé mes bonnes intentions.
Une personne m'a assuré hier avoir vû Marianne en ville. Aurait-elle quitté ton service ?
Je te prie de présenter mes respects à ton mari et de compter toujours sur la tendresse et l'affection de ton père et ami.
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Inventaires des biens à Quilihouarn et Mezanlez
Inventaire de Kilihouarn
Au dessus de la cuisine
un bureau - deux lardiers en fer
très vieux fusils ...
§ Au dessus du salon ...
Au dessus du salon
Une commode ...
§ Dans la maison du fermier ...
"Dans la maison du fermier
une barrique à buée [3]
Mézanlez
Chambre de devant
Deux lits composés de deux paillasses, cinq côtes de balle, quatre traversins de balle, deux draps, deux couvertures en laine et une contrepointe.
Un buffer avec son vésellier contenant 12 assiettes et quelques plats, deux draps, 4 serviettes, deux souilles d'éveiller et une nappe - 22 bouteilles
Un coffre contenant deux sacs, deux hâches, une ..., et d'autres férailles
Trois tables, une table de nuit, et un petit buffet contenant quelques livres
Un moulin à café. - une glace de 10 ... de haut et de largeur.
Un vieux fusil.
Une croix en caisse - six chaises
§ Chambre de derrière ...
Chambre de derrière
Une table à tiroirs
Un buffet idem
...
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