1808 - Mesurage et description de la tenue noble à domaine congéable de Kerveady
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- | <center>Autres lectures : {{Tpg|Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles}}{{Tpg|1789 - Protestation de la Noblesse contre la suspension du Parlement de Bretagne *}}{{Tpg|Jean-François de La Marche (1729-1806), dernier évêque de Léon}}{{Tpg|1789 - Cahier de doléances d'Ergué-Gabéric}}{{Tpg2|RIHOUAY Gilles - Le domaine congéable et les communs de village|Le domaine congéable et les communs de village}}{{Tpg|1800 - Rente pour droits réparatoires par Jean Le Dorz de Kerveadi}}</center> | + | <center>Autres lectures : {{Tpg|Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles}}{{Tpg|1789 - Protestation de la Noblesse contre la suspension du Parlement de Bretagne *}}{{Tpg|Jean-François de La Marche (1729-1806), dernier évêque de Léon}}{{Tpg|1789 - Le cahier de doléances du Tiers-Etat d'Ergué-Gabéric}}{{Tpg2|RIHOUAY Gilles - Le domaine congéable et les communs de village|Le domaine congéable et les communs de village}}{{Tpg|1800 - Rente pour droits réparatoires par Jean Le Dorz de Kerveadi}}</center> |
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==Introduction== | ==Introduction== | ||
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Le 12 avril 1789 les gabéricois inscrivaient dans leur cahier de doléances un article 8 revendicatif : « <i>Que le ... domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> soit converti en censive</i> ». Ce système de location des propriétés agricoles en vigueur en Basse-Bretagne avait un inconvénient majeur pour le domanier locataire : le propriétaire foncier - généralement d'obédience noble - du domaine pouvait le congédier moyennant uniquement le remboursement de la valeur des édifices et des arbres qui étaient la propriété "temporaire" du domanier. | Le 12 avril 1789 les gabéricois inscrivaient dans leur cahier de doléances un article 8 revendicatif : « <i>Que le ... domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> soit converti en censive</i> ». Ce système de location des propriétés agricoles en vigueur en Basse-Bretagne avait un inconvénient majeur pour le domanier locataire : le propriétaire foncier - généralement d'obédience noble - du domaine pouvait le congédier moyennant uniquement le remboursement de la valeur des édifices et des arbres qui étaient la propriété "temporaire" du domanier. | ||
- | En 1808 le régime est toujours là, pour preuve ce document : « <i>lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche</i> ». Le propriétaire, de famille noble, est le fils et frère des résidants du chateau de Lezergué qui durent émigrer en Guadeloupe. Il sera « <i>officier de dragons</i> » et protestera en 1789 contre la suspension du Parlement de Bretagne. En 1792 il est déclaré « <i>citoyen absent et réputé émigré</i> ». | + | En 1808 le régime est toujours là, pour preuve ce document : « <i>lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche</i> ». Le propriétaire, de famille noble, est le fils et le frère des résidents du chateau de Lezergué qui durent émigrer en Guadeloupe. |
- | Le domaine de Kerveady, situé entre Lestonan-Keruel, Sulvintin et Quélennec, est décrit précisément dans ce document, les terres d'une part pour estimer la rente due, et les édifices d'autre part, cet inventaire servant à déterminer les droits réparatoires de congément. Les maisons sont au nombre de trois : Ty izela et Ty bihan (toutes deux en toit de chaume), Ty glas (en ardoises). On trouve aussi des crêches, granges, puits, jardins (courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref>) et cour à fumier (frambois <ref name=Framboy>{{K-Framboy}}</ref>). | + | Le domaine de Kerveady, situé entre Lestonan-Keruel, Sulvintin et Quélennec, est décrit précisément dans ce document, les terres d'une part pour estimer la rente due, et les édifices d'autre part, cet inventaire servant à déterminer les droits réparatoires de congément. Les maisons sont au nombre de trois : Ty izela et Ty bihan (toutes deux en toit de chaume : « <i>couverte en paille</i> »), Ty glas (en ardoises). On trouve aussi de nombreuses crêches (« <i>couvertes en paille</i> » également), granges, puits, jardins (courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref>) et cour à fumier (frambois <ref name=Framboy>{{K-Framboy}}</ref>). |
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+ | Les arbres plantés, chênes et chataigniers, sont décomptés, y compris mêmes les souches sans branches. Les terres sont soit labourables (terres chaudes <ref name=TerresChaudes>{{K-TerresChaudes}}</ref>), soit en jachère (terres froides <ref name=TerresFroides>{{K-TerresFroides}}</ref>), soit des prairies fauchables. | ||
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- | Les arbres plantés, chênes et chataigniers, sont décomptés, y compris mêmes les souches sans branches. Les terres sont soit labourables (terres chaudes <ref name=TerresChaudes>{{K-TerresChaudes}}</ref>), soit en jachère (terres froides <ref name=TerresFroides>{{K-TerresFroides}}</ref>), soit des prairies fauchables. | ||
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Le grand intérêt de ce document est d'inclure systématiquement une double indication des mesures, à savoir les dimensions en mètres et en pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref>, les surfaces en ares et en journaux <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref>, et les quantités de céréales en litres et en boisseaux <ref name=Boisseau>{{K-Boisseau}}</ref>. | Le grand intérêt de ce document est d'inclure systématiquement une double indication des mesures, à savoir les dimensions en mètres et en pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref>, les surfaces en ares et en journaux <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref>, et les quantités de céréales en litres et en boisseaux <ref name=Boisseau>{{K-Boisseau}}</ref>. | ||
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+ | Toutes les mesures ont été reportées dans un tableau Excel, afin de vérifier les règles de conversion : [[Media:KerveadyPiedJournalBoisseau.xls|[Fichier xls]]]. | ||
Pour l'équivalence du pied <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> en mètre, l'étalon connu de 3,09 mètres introduit à la Révolution est appliqué ici avec une valeur très légèrement inférieur, à savoir 3,07. | Pour l'équivalence du pied <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> en mètre, l'étalon connu de 3,09 mètres introduit à la Révolution est appliqué ici avec une valeur très légèrement inférieur, à savoir 3,07. | ||
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7 aug 1808. Déclaration à domaine congéable du lieu de Kerveady en Ergué-Gabéric par Jean Le Dorze. | 7 aug 1808. Déclaration à domaine congéable du lieu de Kerveady en Ergué-Gabéric par Jean Le Dorze. | ||
- | Par devant nous les notaires impériaux soussignés résidants séparement à Quimper commune et canton du même nom, département du finistère, a comparu Jean Le Dorse, cultivateur, demeurant au lieu de Kerveady en la comme d'Ergué-Gabéric, dit département du finistère, lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche demeurant à Quimper, une tenue au dit lieu de Kerveady nommée <i>ar parquer dalae</i> dont le mesurage et la description par tenans et aboutissans suivent. | + | Par devant nous les notaires impériaux soussignés résidants séparement à Quimper commune et canton du même nom, département du finistère, a comparu Jean Le Dorse, cultivateur, demeurant au lieu de Kerveady en la commune d'Ergué-Gabéric, dit département du finistère, lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche demeurant à Quimper, une tenue au dit lieu de Kerveady nommée <i>ar parquer dalae</i> dont le mesurage et la description par tenans et aboutissans suivent. |
Savoir. | Savoir. | ||
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Au midi de la crêche nommée <i>ar Craou izela</i> un courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé le jardin cerné de ses fossés fors en l'endroit de la ditte crêche, donnant du levant sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors an avalou douar</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, du midi sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors bras</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, du couchant sur chemin menant au dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors bras</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, lequel chemin se nomme <i>Caron liors bras</i> et du nord sur la crêche nommée <i>Craou izela</i> cy devant mentionnée, contient le dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> sous fond deux ares vingt centiares et a sur ses édifices une souche chataigner. | Au midi de la crêche nommée <i>ar Craou izela</i> un courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé le jardin cerné de ses fossés fors en l'endroit de la ditte crêche, donnant du levant sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors an avalou douar</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, du midi sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors bras</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, du couchant sur chemin menant au dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors bras</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, lequel chemin se nomme <i>Caron liors bras</i> et du nord sur la crêche nommée <i>Craou izela</i> cy devant mentionnée, contient le dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> sous fond deux ares vingt centiares et a sur ses édifices une souche chataigner. | ||
- | Au nord nout du couchant de la cour une maison nommée <i>an ty izela</i> construite de simple maçonne <ref name=Maconnage>{{K-Maçonnage}}</ref> et couverte en paille ayant de long à deux longères <ref name=Longere>{{K-Longère}}</ref> dix mètres quatre vingt centimètres ou trente trois pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> trois pouces, de franc à deux pignons quatre mètres soixante centimètres ou quatorze pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> deux pouces et de hauteur trois mètres ou neuf pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> deux pouces, la ditte maison à une cheminée à son pignon levant dont manteau <ref name=Manteau>{{K-Manteau}}</ref> en bois et corbeaux <ref name=Corbeau>{{K-Corbeau}}</ref> en taille, elle ouvre du midi d'une porte et d'une fenêtre en | + | Au nord bout du couchant de la cour une maison nommée <i>an ty izela</i> construite de simple maçonne <ref name=Maconnage>{{K-Maçonnage}}</ref> et couverte en paille ayant de long à deux longères <ref name=Longere>{{K-Longère}}</ref> dix mètres quatre vingt centimètres ou trente trois pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> trois pouces, de franc à deux pignons quatre mètres soixante centimètres ou quatorze pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> deux pouces et de hauteur trois mètres ou neuf pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> deux pouces, la ditte maison à une cheminée à son pignon levant dont manteau <ref name=Manteau>{{K-Manteau}}</ref> en bois et corbeaux <ref name=Corbeau>{{K-Corbeau}}</ref> en taille, elle ouvre du midi d'une porte et d'une fenêtre en |
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- | Au nord de la maison nommée <i>ty izela</i>, de celle nommée <i>ty bihen</i> et de la crêche nommée <i>Craou bihen</i> le courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> à paille entourant l'aire et la maison nommée <i>an ty glas</i>, lequel courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> est aussi cerné de ses fossés fors en l'endroit du courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar bod</i> des dittes <i>ty izela</i>, <i>ty bihen</i> et <i>craou bihen</i> et fors en l'endroit, de la grange nommée <i>ar bardy</i>, le dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> à paille donne du levant sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar bod</i> cy après mentionné et champ nommé <i>parc huela</i> dépendant de la tebue de Monsieur Dodua, du midi sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors an avalou douar</i> dépendant aussi de la tenue de Monsieur Dodua et sur la crêche nommée <i>Craou bihen</i> et les maisons <i>ty bihen</i> et <i>ty izela</i>, du couchant sur le placitre et la grange et du nord sur le dit placitre, contient le dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> à paille sous fond trois ares et a sur ses édifices onze chênes et six chataigners. | + | Au nord de la maison nommée <i>ty izela</i>, de celle nommée <i>ty bihen</i> et de la crêche nommée <i>Craou bihen</i> le courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> à paille entourant l'aire et la maison nommée <i>an ty glas</i>, lequel courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> est aussi cerné de ses fossés fors en l'endroit du courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar bod</i> des dittes <i>ty izela</i>, <i>ty bihen</i> et <i>craou bihen</i> et fors en l'endroit, de la grange nommée <i>ar bardy</i>, le dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> à paille donne du levant sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar bod</i> cy après mentionné et champ nommé <i>parc huela</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua, du midi sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors an avalou douar</i> dépendant aussi de la tenue de Monsieur Dodua et sur la crêche nommée <i>Craou bihen</i> et les maisons <i>ty bihen</i> et <i>ty izela</i>, du couchant sur le placitre et la grange et du nord sur le dit placitre, contient le dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> à paille sous fond trois ares et a sur ses édifices onze chênes et six chataigners. |
Dans la partie du couchant bout du midi du courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> à paille, le puits ayant neuf mètres quatre vingt six centimètres ou trente pieds cinq pouces de profondeur et de diamètre quatre vingt dix centimètres ou deux pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> neuf pouces. | Dans la partie du couchant bout du midi du courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> à paille, le puits ayant neuf mètres quatre vingt six centimètres ou trente pieds cinq pouces de profondeur et de diamètre quatre vingt dix centimètres ou deux pieds <ref name=Pied>{{K-Pied}}</ref> neuf pouces. | ||
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Au nord du courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar hoet</i> une montagne nommée <i>méné bihen</i> ayant son fossé du nord en l'endroit du courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors mene bihen</i> et en l'endroit de la montagne nommée <i>méné bihen</i> dépendants tous deux de la tenue de Monsieur Dodua, donne la ditte montagne du levant sur autre montagne nommée <i>méné Ster</i>, sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar Ster</i> et montagne nommée <i>Mené Reun</i> cy après mentionnés, du midi sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar béren</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua et sur le courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar hoet</i> cy devant mentionné, du couchant sur le placitre et du nord sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors mené bihen</i> et montagne nommée <i>méné bihen</i> dépendants de la tenue de Monsieur Dudua contient la ditte montagne sous fond soixante ares ou un journal vingt trois centièmes et sur fond et ses édifices quinze souches chêne et un chataigner. | Au nord du courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar hoet</i> une montagne nommée <i>méné bihen</i> ayant son fossé du nord en l'endroit du courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors mene bihen</i> et en l'endroit de la montagne nommée <i>méné bihen</i> dépendants tous deux de la tenue de Monsieur Dodua, donne la ditte montagne du levant sur autre montagne nommée <i>méné Ster</i>, sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar Ster</i> et montagne nommée <i>Mené Reun</i> cy après mentionnés, du midi sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar béren</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua et sur le courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar hoet</i> cy devant mentionné, du couchant sur le placitre et du nord sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors mené bihen</i> et montagne nommée <i>méné bihen</i> dépendants de la tenue de Monsieur Dudua contient la ditte montagne sous fond soixante ares ou un journal vingt trois centièmes et sur fond et ses édifices quinze souches chêne et un chataigner. | ||
- | Au levant de la montagne nommée <i>Méné bihen</i> un courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> terre chaude <ref name=TerresChaudes>{{K-TerresChaudes}}</ref> nommé <i>liors ar Ster</i> cerné de ses fossés, lequel courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> donne du levant sur <i>mémé Ster</i> cy après mentionnée, du midi sur <i>Méné Reun</i> cy après mentionnée, du couchant sur <i>Mené bihen</i> cy devant mentionnée et du nord aussi sur partie de la dite <i>méné bihen</i>, contient le dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> sous fond neuf ares trente six centièmes ou dix neuf centièmes de journal <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref> et a sur ses édifices huit chataigner et huit chênes. | + | Au levant de la montagne nommée <i>Méné bihen</i> un courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> terre chaude <ref name=TerresChaudes>{{K-TerresChaudes}}</ref> nommé <i>liors ar Ster</i> cerné de ses fossés, lequel courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> donne du levant sur <i>mémé Ster</i> cy après mentionnée, du midi sur <i>Méné Reun</i> cy après mentionnée, du couchant sur <i>Mené bihen</i> cy devant mentionnée et du nord aussi sur partie de la dite <i>méné bihen</i>, contient le dit courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> sous fond neuf ares trente six centièmes ou dix neuf centièmes de journal <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref> et a sur ses édifices huit chataigners et huit chênes. |
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et trois dixièmes de journées à faucheur <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref>. | et trois dixièmes de journées à faucheur <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref>. | ||
- | Au nord du pré nommé <i>Foennec parc an noen</i>, un champ terre chaude <ref name=TerresChaudes>{{K-TerresChaudes}}</ref>, nommé <i>parc an noen huela</i> cerné de ses fossés, donne le dit champ du levant sur le champ nommé <i>parc ar vingleu</i> cy devant mentionné, du midi sur le pré nommé <i>foennec parc an noen</i> cy devant mentionné, du couchant sur montagne nommée <i>Mén& Reun</i> cy après mentionnée et du nord sur le champ nommé <i>parc gorré Reun</i> cy devant mentionné et contient sous fond soixante dix sept ares ou un journal <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref> cinquante sept centièmes. | + | Au nord du pré nommé <i>Foennec parc an noen</i>, un champ terre chaude <ref name=TerresChaudes>{{K-TerresChaudes}}</ref>, nommé <i>parc an noen huela</i> cerné de ses fossés, donne le dit champ du levant sur le champ nommé <i>parc ar vingleu</i> cy devant mentionné, du midi sur le pré nommé <i>foennec parc an noen</i> cy devant mentionné, du couchant sur montagne nommée <i>Méné Reun</i> cy après mentionnée et du nord sur le champ nommé <i>parc gorré Reun</i> cy devant mentionné et contient sous fond soixante dix sept ares ou un journal <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref> cinquante sept centièmes. |
- | Au couchant du champ nommé <i>parc an noen huela</i>, une montagne nommée <i>Mene Reun</i> ayant fossé du couchant en l'endroit de la la montagne nommée <i>mené bihen</i> cy devant mentionnée et du nord en l'endroit de la montagne nommée <i>Méné Ster</i> aussi cy devant mentionnée donne la ditte montagne du levant sur champ nommé <i>parc gorre Reun</i>, sur autre champ nommé <i>parc an noen huela</io> et sur pré nommé <i>foennec parc an noen huela</i> et sur pré nommé <i>foennec parc an noen</i> tous cy devant mentionnés au midi sur terre du lieu de Sulvintin, sur petit pré nommé <i>prat névé</i> et sur autre pré nommé <i>foennec bras</i> cy après mentionnés, du couchant sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar beren</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua et sur la montagne nommée <i>méné bihen</i> cy devant mentionnée et du nord du | + | Au couchant du champ nommé <i>parc an noen huela</i>, une montagne nommée <i>Mene Reun</i> ayant fossé du couchant en l'endroit de la la montagne nommée <i>mené bihen</i> cy devant mentionnée et du nord en l'endroit de la montagne nommée <i>Méné Ster</i> aussi cy devant mentionnée donne la ditte montagne du levant sur champ nommé <i>parc gorre Reun</i>, sur autre champ nommé <i>parc an noen huela</i> et sur pré nommé <i>foennec parc an noen huela</i> et sur pré nommé <i>foennec parc an noen</i> tous cy devant mentionnés au midi sur terre du lieu de Sulvintin, sur petit pré nommé <i>prat névé</i> et sur autre pré nommé <i>foennec bras</i> cy après mentionnés, du couchant sur courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref> nommé <i>liors ar beren</i> dépendant de la tenue de Monsieur Dodua et sur la montagne nommée <i>méné bihen</i> cy devant mentionnée et du nord du |
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[modifier] 1 Introduction
Le 12 avril 1789 les gabéricois inscrivaient dans leur cahier de doléances un article 8 revendicatif : « Que le ... domaine congéable En 1808 le régime est toujours là, pour preuve ce document : « lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable Le domaine de Kerveady, situé entre Lestonan-Keruel, Sulvintin et Quélennec, est décrit précisément dans ce document, les terres d'une part pour estimer la rente due, et les édifices d'autre part, cet inventaire servant à déterminer les droits réparatoires de congément. Les maisons sont au nombre de trois : Ty izela et Ty bihan (toutes deux en toit de chaume : « couverte en paille »), Ty glas (en ardoises). On trouve aussi de nombreuses crêches (« couvertes en paille » également), granges, puits, jardins (courtil Les arbres plantés, chênes et chataigniers, sont décomptés, y compris mêmes les souches sans branches. Les terres sont soit labourables (terres chaudes |
Le grand intérêt de ce document est d'inclure systématiquement une double indication des mesures, à savoir les dimensions en mètres et en pieds Toutes les mesures ont été reportées dans un tableau Excel, afin de vérifier les règles de conversion : [Fichier xls]. Pour l'équivalence du pied Pour les surfaces des terres, l'ancienne mesure du journal Pour la rente due essentiellement en céréales, on a la chance de noter les valeurs locale du boisseau, libellées en « mesure de Quimper » : 67 litres pour le froment et le seigle, 82 litres pour l'avoine et 79 litres pour le blé noir. Le document est conservé aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 4E-215-266. |
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[modifier] 3 Originaux
ADF 4E-215-266 | |||||
[modifier] 4 Annotations
- Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 2,17 2,18 2,19 2,20 2,21 2,22 2,23 2,24 2,25 2,26 2,27 2,28 2,29 2,30 2,31 2,32 2,33 2,34 2,35 2,36 2,37 2,38 2,39]
- Framboy, fembroi, s.m. :débris végétaux pour fabriquer le fumier par le piétinement des bêtes ; la boue résultante était appelée le « framboy ». Le mot se disait au départ « fembroi » (latin fimarium, dérivé de fimum : fumier). Puis, par métathèse (déplace-ment du r), il est devenu « fremboi », puis « frembois ». Le lieu où se trouvait ce tas de fumier était généralement dénommé dans les actes la « cour à frambois » ou « pors à framboy ». [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
- Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 4,10]
- Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2 5,3]
- Pied, s.m. : unité de mesure de longueur divisée en 12 pouces, et d'environ 32-33 cm. En France, avant la réforme de Colbert en 1668, le pied de roi ancien avait une valeur de 326,596 mm. En 1668 une tentative de normalisation fut tentée avec la nouvelle toise dite de Chatelet pour une mesure de 324,839 mm. Cette valeur fut conservée en 1799 avec l'introduction du mètre estimé à environ 3,09 pieds [¤source : Wikipedia]. On note une valeur de 3,07 pieds dans un document GrandTerrier de 1808. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10 6,11 6,12 6,13 6,14 6,15 6,16 6,17 6,18 6,19 6,20 6,21 6,22 6,23]
- Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,00 7,01 7,02 7,03 7,04 7,05 7,06 7,07 7,08 7,09 7,10 7,11 7,12 7,13 7,14 7,15 7,16 7,17 7,18 7,19 7,20 7,21 7,22 7,23 7,24 7,25]
- Boisseau, s.m. : mesure de capacité pour les matières sèches, les grains surtout. Sa contenance varie beaucoup suivant les produits et les localités et aussi suivant que la mesure est rase ou comble [¤source : AD Finistère, glossaire des cahiers de doléances]. La précision « Mesure du Roi » indique la volonté d'uniformiser les disparités, avant que le poids en mesure décimale ne soit adopté à la Révolution. Avant uniformisation, chaque ville ou village avait ses poids et ses mesures particuliers. Dans certains cantons, et plus particulièrement en Bretagne on était obligé d'avoir jusqu'à six mesures différentes dans son grenier pour procéder aux pesées. Par exemple le boisseau ras pour le froment contenait 11,2 litres à Morlaix et 107,1 litres à Landevennec [¤source : Wikipedia]. La mesure de Quimper était établie comme suit : 67 litres pour le froment et le seigle, 82 pour l'avoine et 79 pour le blé noir [¤source : Document GT de 1808] ou alors 67 litres pour le froment, 82 pour le seigle, et 80 pour l'avoine [¤source : Document GT de 1807]. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4]
- Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Longère, s.f. : mur principal d'une bâtisse. Ce terme n'avait la même signification qu'aujourd'hui, il désignait, non pas un bâtiment de forme très allongée, mais dans un bâtiment donné, le mur de façade et le mur arrière. On parlait donc de la longère de devant et de la longère de derrière. Quant à l'appentis, comme il s'appuyait contre la maison, il n'avait évidemment qu'une longère. Source : Jean Le Tallec, La vie paysanne en Bretagne sous l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1 10,2 10,3 10,4 10,5 10,6]
- Maçonnage, s.m. : « en (simple) maçonnage » ou « simple maçonne », désigne un matériau de construction hétérogène, constitué seulement de schistes tout-venant, par opposition à la pierre de grain en granit, dite « pierre de taille » (Jean Le Tallec 1994), le terme « maçonné en brossage » désignant par contre les joints brossés autour des pierres taillés. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,0 11,1 11,2 11,3 11,4 11,5 11,6 11,7 11,8]
- Fendasse, s.f. , -asse, -ache : fente, ouverture crevasse. Source : Dictionnaire Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 12,0 12,1 12,2]
- Manteau, s.m. : partie de la cheminée, et plus généralement la hotte et le chambranle, qui fait saillie dans la pièce au-dessus du foyer. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 13,0 13,1 13,2]
- Corbeau, s.m. : grosse pierre, pièce de bois ou de fer mise en saillie sur un mur et servant à supporter une poutre, une corniche ou un encorbellement. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 14,0 14,1 14,2]
- Chapon, s.m. : jeune coq chatré. Source : Dictionnaire du Moyen Français. Utilisé comme moyen de paiement de rentes ou redevances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Février 2012 Dernière modification : 28.07.2018 Avancement : [Développé] |