1808 - Mesurage et description de la tenue noble à domaine congéable de Kerveady
Un article de GrandTerrier.
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Le 12 avril 1789 les gabéricois inscrivaient dans leur cahier de doléances un article 8 : « <i>Que le ... domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> soit converti en censive</i> ». Ce système de location des propriétés agricoles en vigueur en Basse-Bretagne avait un inconvénient majeur pour le domanier locataire : le propriétaire foncier - généralement d'obédience noble - du domaine pouvait le congédier moyennant uniquement le remboursement de la valeur des édifices et des arbres qui étaient la propriété "temporaire" du domanier. | Le 12 avril 1789 les gabéricois inscrivaient dans leur cahier de doléances un article 8 : « <i>Que le ... domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> soit converti en censive</i> ». Ce système de location des propriétés agricoles en vigueur en Basse-Bretagne avait un inconvénient majeur pour le domanier locataire : le propriétaire foncier - généralement d'obédience noble - du domaine pouvait le congédier moyennant uniquement le remboursement de la valeur des édifices et des arbres qui étaient la propriété "temporaire" du domanier. | ||
- | En 1808 le régime est toujours là, pour preuve ce document : « <i>lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche</i> ». Le propriétaire, de famille noble, est le fils et frère des résidants du chateau de Lezergué qui durent émigrer en Guadeloupe. | + | En 1808 le régime est toujours là, pour preuve ce document : « <i>lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable <ref name=DomaineCongeable>{{K-DomaineCongéable}}</ref> de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche</i> ». Le propriétaire, de famille noble, est le fils et frère des résidants du chateau de Lezergué qui durent émigrer en Guadeloupe. Il sera « <i>officier de dragons</i> » et déclaré émigré en 1792-1795. |
Le domaine de Kerveady, situé entre Lestonan-Keruel, Sulvintin et Quélennec, est décrit précisément dans ce document, les terres d'une part pour estimer la rente due, et les édifices d'autre part, cet inventaire servant à déterminer les droits réparatoires de congément. Les maisons sont au nombre de trois : Ty izela et Ty bihan (toutes deux en toit de chaume), Ty glas (en ardoises). On trouve aussi des crêches, granges, puits, jardins (courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref>) et cour à fumier (frambois <ref name=Framboy>{{K-Framboy}}</ref>). Les terres sont soit labourables (terres chaudes <ref name=TerresChaudes>{{K-TerresChaudes}}</ref>), soit en jachère (terres froides <ref name=TerresFroides>{{K-TerresFroides}}</ref>), soit des prairies fauchables. | Le domaine de Kerveady, situé entre Lestonan-Keruel, Sulvintin et Quélennec, est décrit précisément dans ce document, les terres d'une part pour estimer la rente due, et les édifices d'autre part, cet inventaire servant à déterminer les droits réparatoires de congément. Les maisons sont au nombre de trois : Ty izela et Ty bihan (toutes deux en toit de chaume), Ty glas (en ardoises). On trouve aussi des crêches, granges, puits, jardins (courtil <ref name=Courtil>{{K-Courtil}}</ref>) et cour à fumier (frambois <ref name=Framboy>{{K-Framboy}}</ref>). Les terres sont soit labourables (terres chaudes <ref name=TerresChaudes>{{K-TerresChaudes}}</ref>), soit en jachère (terres froides <ref name=TerresFroides>{{K-TerresFroides}}</ref>), soit des prairies fauchables. |
Version du 18 février ~ c'hwevrer 2012 à 13:07
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1 Introduction
Le 12 avril 1789 les gabéricois inscrivaient dans leur cahier de doléances un article 8 : « Que le ... domaine congéable En 1808 le régime est toujours là, pour preuve ce document : « lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable Le domaine de Kerveady, situé entre Lestonan-Keruel, Sulvintin et Quélennec, est décrit précisément dans ce document, les terres d'une part pour estimer la rente due, et les édifices d'autre part, cet inventaire servant à déterminer les droits réparatoires de congément. Les maisons sont au nombre de trois : Ty izela et Ty bihan (toutes deux en toit de chaume), Ty glas (en ardoises). On trouve aussi des crêches, granges, puits, jardins (courtil |
Le grand intérêt de ce document est d'inclure systématiquement une double indication des mesures, à savoir les dimensions en mètres et en pieds Pour l'équivalence du pied Pour les surfaces des terres, l'ancienne mesure du journal Pour la rente due essentiellement en céréales, on a la chance de noter les valeurs locale du boisseau, libellées en « mesure de Quimper » : 67 litres pour le froment et le seigle, 82 litres pour l'avoine et 79 litres pour le blé noir. Le document est conservé aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 4E-215-266. |
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3 Originaux
ADF 4E-215-266 | |||||
4 Annotations
- Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 2,17 2,18 2,19 2,20 2,21 2,22 2,23 2,24 2,25 2,26 2,27 2,28 2,29 2,30 2,31 2,32 2,33 2,34 2,35 2,36 2,37 2,38 2,39]
- Framboy, fembroi, s.m. :débris végétaux pour fabriquer le fumier par le piétinement des bêtes ; la boue résultante était appelée le « framboy ». Le mot se disait au départ « fembroi » (latin fimarium, dérivé de fimum : fumier). Puis, par métathèse (déplace-ment du r), il est devenu « fremboi », puis « frembois ». Le lieu où se trouvait ce tas de fumier était généralement dénommé dans les actes la « cour à frambois » ou « pors à framboy ». [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
- Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 4,10]
- Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2 5,3]
- Pied, s.m. : unité de mesure de longueur divisée en 12 pouces, et d'environ 32-33 cm. En France, avant la réforme de Colbert en 1668, le pied de roi ancien avait une valeur de 326,596 mm. En 1668 une tentative de normalisation fut tentée avec la nouvelle toise dite de Chatelet pour une mesure de 324,839 mm. Cette valeur fut conservée en 1799 avec l'introduction du mètre estimé à environ 3,09 pieds [¤source : Wikipedia]. On note une valeur de 3,07 pieds dans un document GrandTerrier de 1808. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10 6,11 6,12 6,13 6,14 6,15 6,16 6,17 6,18 6,19 6,20 6,21 6,22 6,23]
- Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,00 7,01 7,02 7,03 7,04 7,05 7,06 7,07 7,08 7,09 7,10 7,11 7,12 7,13 7,14 7,15 7,16 7,17 7,18 7,19 7,20 7,21 7,22 7,23 7,24 7,25]
- Boisseau, s.m. : mesure de capacité pour les matières sèches, les grains surtout. Sa contenance varie beaucoup suivant les produits et les localités et aussi suivant que la mesure est rase ou comble [¤source : AD Finistère, glossaire des cahiers de doléances]. La précision « Mesure du Roi » indique la volonté d'uniformiser les disparités, avant que le poids en mesure décimale ne soit adopté à la Révolution. Avant uniformisation, chaque ville ou village avait ses poids et ses mesures particuliers. Dans certains cantons, et plus particulièrement en Bretagne on était obligé d'avoir jusqu'à six mesures différentes dans son grenier pour procéder aux pesées. Par exemple le boisseau ras pour le froment contenait 11,2 litres à Morlaix et 107,1 litres à Landevennec [¤source : Wikipedia]. La mesure de Quimper était établie comme suit : 67 litres pour le froment et le seigle, 82 pour l'avoine et 79 pour le blé noir [¤source : Document GT de 1808] ou alors 67 litres pour le froment, 82 pour le seigle, et 80 pour l'avoine [¤source : Document GT de 1807]. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4]
- Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Longère, s.f. : mur principal d'une bâtisse. Ce terme n'avait la même signification qu'aujourd'hui, il désignait, non pas un bâtiment de forme très allongée, mais dans un bâtiment donné, le mur de façade et le mur arrière. On parlait donc de la longère de devant et de la longère de derrière. Quant à l'appentis, comme il s'appuyait contre la maison, il n'avait évidemment qu'une longère. Source : Jean Le Tallec, La vie paysanne en Bretagne sous l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 10,0 10,1 10,2 10,3 10,4 10,5 10,6]
- Maçonnage, s.m. : « en (simple) maçonnage » ou « simple maçonne », désigne un matériau de construction hétérogène, constitué seulement de schistes tout-venant, par opposition à la pierre de grain en granit, dite « pierre de taille » (Jean Le Tallec 1994), le terme « maçonné en brossage » désignant par contre les joints brossés autour des pierres taillés. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,0 11,1 11,2 11,3 11,4 11,5 11,6 11,7 11,8]
- Fendasse, s.f. , -asse, -ache : fente, ouverture crevasse. Source : Dictionnaire Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 12,0 12,1 12,2]
- Manteau, s.m. : partie de la cheminée, et plus généralement la hotte et le chambranle, qui fait saillie dans la pièce au-dessus du foyer. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 13,0 13,1 13,2]
- Corbeau, s.m. : grosse pierre, pièce de bois ou de fer mise en saillie sur un mur et servant à supporter une poutre, une corniche ou un encorbellement. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 14,0 14,1 14,2]
- Chapon, s.m. : jeune coq chatré. Source : Dictionnaire du Moyen Français. Utilisé comme moyen de paiement de rentes ou redevances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Février 2012 Dernière modification : 18.02.2012 Avancement : [Développé] |