1796 - Estimation et vente du presbytère comme bien national
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- | __NOTOC____NUMBERHEADINGS____NOEDITSECTION__<i>Un document dans lequel le nouveau propriétaire, un avoué de Quimper, emporte la vente privée du presbytère.</i> | + | __NOTOC____NOEDITSECTION__<i>L'estimation en revenu et capital de la maison presbitériale et ses dépendances, déclarées comme bien national, car acquises à la République comme provenant du clergé, et l'acquisition de ce bien immobilier par un avoué de Quimper, les lieux n'étant plus occupés par les prêtres réfractaires à la Révolution.</i> |
- | À cette date tous les prêtres réfractaires à la Révolution ont quitté ce lieu situé à proximité de l'église paroissiale. | + | Sources : liasses 1Q431 et 1Q675 conservées aux Archives départementales du Finistère. |
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- | [[Image:CoinPresbytère.jpg|right|150px]] | + | [[Image:AffPresbytère.jpg|right|150px]] |
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- | Autres lectures : {{Tpg|François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon}}{{Tpg|1804 - Affermage et conservation provisoire du presbytère}}{{Tpg|1814-1824 - Héritage du presbytère et transfert de propriété à la commune}}<br><br> | + | Autres lectures : {{Tpg|1794-1809 - Aliénation des biens du clergé mis à disposition de la Nation}}{{Tpg|François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon}}{{Tpg|Alain Dumoulin (1748-1811), prêtre et écrivain}}{{Tpg|1804-1811 - Location, quête et tentative d'acquisition du presbytère par la commune}}{{Tpg|1814-1824 - Achat du presbytère par le recteur et legs de propriété à la fabrique}}<br><br> |
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- | La vente des presbytères n'a pas été systématique pendant la Révolution française. En effet le 20 décembre 1790, un décret soustraie de la vente des biens de l'Église, chaque fois que cela est possible, un logis convenable servant de presbytère au prêtre de chaque paroisse ainsi qu'un demi arpent de terre utilisé comme jardin. | + | La vente de presbytère n'est pas systématique pendant la Révolution française. En effet le 20 décembre 1790, un décret soustrait de la vente des biens de l'Église, chaque fois que cela est possible, un logis convenable servant de presbytère au prêtre de chaque paroisse ainsi qu'un demi-arpent de terre utilisé comme jardin. |
- | Sans doute qu'au départ du recteur réfractaire Alain Dumoulin, le logis presbytéral gabéricois est resté vide et pour cette raison l’aliénation est exécutée. | + | Mais, au départ du recteur en exil à Prague, le logis presbytéral gabéricois reste vide et pour cette raison l’aliénation est mise en exécution le 25 prairial de l'an 4, c'est à dire le 13 juin 1796 : « <i>l'estimation par experts est ordonnée pour fixer le prix auquel il doit être aliéné, tant en revenu qu'en capital sur le pied <ref name="Surlepiedde">{{K-Surlepiedde}}</ref> de la valeur de 1790 </i> » (sur le pied de : "d'après des ressources évaluables à cette date", c'est-à-dire hors inflation et dépréciations ultérieures). |
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+ | Le document d'estimation donne des précisions sur la valeur patrimoniale non négligeable du bien confisqué : | ||
+ | * « <i>couverte en ardoises, elle a cinquante six pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de longueur dans sa longère du midi laquelle est percée d'une porte et huit fenêtres </i> » : des ardoises plus cossues qu'un toit de chaume, et une bâtisse de plus de 15 mètres. | ||
+ | * « <i>À l'ouest de la maison principale, intérieurement à la même cour, est construite une écurie en mêmes matériaux que la maison</i> » : à l'endroit du garage actuel. | ||
+ | * « <i>Au midi de la cour est un jardin de quinze cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref> d'étendue</i> » : un petit verger de moins de 1000 m2. | ||
+ | * « <i>Sur la limitte vers Quimper de la commune d'Ergué Gabéric et bordant la rivière d'Odet, entre Tréodet et Keranroux est une prairie de deux journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref></i> » : une prairie d'un hectare (laquelle hébergeait une statue de saint Gwenaël qui sera rapatriée au presbytère bien plus tard). | ||
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- | Conditions de la vente : | + | Après le calcul à partir des revenus annuels de la valeur du capital, sur la base des taux de conversion de l'époque (x18 et x22), Vincent Leblond de St-Aubin, expert nommé par le directoire de Quimper, aboutit à un chiffre de 1790 livres, arrondies à 1790 francs au moment de la vente (normalement un franc vaut 1 livre et 3 deniers). |
- | * Ancien propriétaire : fabrique <ref name=Fabrique>{{K-Fabrique}}</ref>, clergé | + | |
- | * Nouveau propriétaire : Salomon Bréhier <ref name=n1>{{1Q-Bréhier}}</ref> avoué franc-maçon de Quimper et futur maire d'Ergué-Gabéric. | + | Ce qui surprend c'est la précipitation dans laquelle la cession du presbytère est opérée : l'autorisation administrative le 13 juin, l'estimation sur place une semaine après, et la vente entérinée le 25 juin, sans enchères publiques comme lors des autres attributions de biens nationaux communaux. Le soumissionnaire de l'autorisation administrative est l'acquéreur lui-même, et ce dernier, Salomon Bréhier, contresigne lui-même le document d'estimation de son collègue avoué expert Vincent Leblond. |
- | * Prix de vente : 1790 francs | + | |
- | * Date d'enregistrement : 7 messidor an 4 (25 juin 1796) | + | François Salomon Bréhier est né le 20 octobre 1760 à St-Ronan, Quimper, d'une famille originaire de la Manche, a l'habitude des aliénations de biens, ayant lui-même rédigé des documents d'expertise pour la plupart des chapelles et des biens nobles de la commune. C'est un notable quimpérois influent, initié à la loge maçonnique de La Parfaite Union, qui exerce les professions de procureur au présidial <ref name="Présidial">{{K-Présidial}}</ref> de Quimper et d'avoué (avocat expert des tribunaux). |
- | En 1804 Salomon Bréhier affermera le presbytère à la commune qui paie ainsi un loyer annuel pour loger son prêtre desservant <ref name="Desservant">{{K-Desservant}}</ref> jusqu'en 1811. | + | Dès 1804 le presbytère d'Ergué-Gabéric sera affermé à la commune par Salomon Bréhier pour y loger le prêtre de la paroisse, ce qui va poser un conflit d'intérêt lorsque Bréhier sera nommé maire de 1808 à 1812. Plusieurs tentatives de transfert de propriété seront tentées avant que l'intégration au patrimoine communal puisse être officialisée en 1826. |
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- | ==Transcription== | + | ==Transcriptions== |
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+ | <big>Autorisation administrative du 25 prairial an 4 (13 juin 1796)</big> | ||
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+ | Séance du 25e prairial l'an 4e de la République française, une et in,divisible. N° 143 des ventes. | ||
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+ | L'administration du Département du Finistère, présent le Citoyen Dufeigna [...] de l'enregistrement, s'étant fait représenter la soumission faite par le Citoyen Salomon Bréhier ce jour an quatre, N° 357 d'acquérir conformément à la Loi du 28 ventôse dernier, un Domaine situé en la Commune d'Erguégabéric vû les titres, recueillis par l'Administration, desquels il résulte : | ||
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+ | 1.° Que les biens soumissionnés par ledit Citoyen, consistent en le Presbytère d'Ergué Gabéric. | ||
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+ | 2.° Que ces biens appartiennent à la République, comme provenant du Clergé. | ||
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+ | [...] | ||
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+ | Considérant que ce domaine est de la nature de ceux désignés en l'article VI de la Loi du 28 ventôse dernier, pour lesquels, à défaut de baux, l'estimation par experts est ordonnée pour fixer le prix auquel il doit être aliéné, nomme pour son expert le citoyen Detaille, lequel avec le citoyen St Aubin expert nommé par le soumissionnaire, procèdera sur l'indication qui lui sera donnée par le Commissaire du Pouvoir exécutif près l'administration municipale de Quimper à l'estimation en revenu et en capital du domaine ci-devant désigné, tant en revenu qu'en capital sur le pied <ref name="Surlepiedde">{{K-Surlepiedde}}</ref> de la valeur de 1790 [...] | ||
+ | {{FinCitation}} | ||
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+ | <big>Estimation du 3 messidor an 4 (21 juin 1796)</big> | ||
+ | {{Citation}} | ||
+ | Presbytère d'Ergué-Gabéric. N° 143 des Ventes | ||
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+ | L'an quatrième de la République française une et indivisible le troisième jour du mois de Messidor, nous Estienne Armand Detaille expert nommé par délibération de l'administration du département du finistère en date du ___ et Vincent Le Blond St Aubin expert nommé par sa soumission d'acquérir le bien national ci-après désigné, en date du __, à l'effet de procéder à l'estimation en revenu et capital sur le pied <ref name="Surlepiedde">{{K-Surlepiedde}}</ref> de 1790 du domaine national ci-après désigné, nous sommes en conséquence de la commission à nous donnée le 25 du mois de prairial transportés en la commune de Ergué-Gabéric chez le citoyen Charles Barrou commissaire du directoire exécutif, près l'administration municipale d'Ergué-Gabéric, qui nous a accompagné sur les lieux ci-après désignés, et aussi en présence du citoyen Brayer soumissionnaire où après avoir examiné l'objet de la soumission nous avons reconnu qu'il consiste en une maison presbytérale et ses dépendances, de la ci-devant paroisse d'Ergué-Gabéric, que la maison principale, placée dans une cour cernée de murs, est construite en moilon avec mortier d'argile, enduite en chaux et sable et couverte en ardoises, qu'elle a cinquante six pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de longueur dans sa longère du midi laquelle est percée d'une porte et huit fenêtres ; cinquante pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> dans sa longère de l'est, vingt et un pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> à son pignon de l'ouest et trente pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> aussi de largeur dans sa partie du nord adjacente au mur de la cour ; que la dite maison est divisée en son rez-de-chaussée en une cuisine et un salon séparé entre eux par un passage commun à l'escalier en pierre, en une cave au nord et un office derrière le salon ; trois chambres séparées de trois cabinets par un coridor composent le premier étage, le comble divisé en deux pièces regue à la même hauteur sur toute la maison, dont la hauteur est de vingt pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref>. Nous avons arrêté la dite maison la somme de trente six livres ci ... 36 l. | ||
+ | |||
+ | À l'ouest de la maison principale, intérieurement à la même cour, est construite une écurie en mêmes matériaux que la maison, ayant vingt huit pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de largeur et dix pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de hauteur sous son comble brisé, la dite écurie et le grenier au dessus sont arrêté la somme de dix livres ci ... 10 l. | ||
+ | |||
+ | À l'est de la maison principale, intérieurement à la cour, sont des ruines de hangar et appentis pour buée, construite en charpente seulement et couverte en chaume, l'état des dits objets nous porte à confondre leur acroutrement dans celui de la cour laquelle contient sous fond la quantité de huit cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref> superficielles, est cernée de ses murs de huit pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de hauteur, renferme un puits et une auge en pierre, le tout arrêté la somme de deux livres ci ... 2l. | ||
+ | |||
+ | Au midi de la cour est un jardin de quinze cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref> d'étendue, cerné d'un mur de sept pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> réduits de hauteur, garni de quelques fruitiers en mauvais état, nous avons arrêté le dit jardin la somme cinq livres ci ... 5l. | ||
+ | |||
+ | Revenu ... 53 l. | ||
+ | |||
+ | Lequel revenu multiplié dix huit fois d'après la loi donne en capital la somme de neuf cent cinquante quatre livres ci ... 954 l/ | ||
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+ | Au bas de Stang ar feunteun est un verger dépendant du presbytère d'Ergué Gabéric donnant de trois côtés sur terres de Pennarun et au nord sur terre de François Dagorne, ayant ses édifices aux trois côtés est, midi et couchant, garni de bois courant, contenant sous fond vingt cinq cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>, arrêt avec ses fruitiers la somme de quatorze livres ... 14 l. | ||
+ | |||
+ | Sur la limitte vers Quimper, de la commune d'Ergué Gabéric et bordant la rivière d'Odet, entre Tréodet et Keranroux est une prairie de deux journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref> d'étendue cernée de ses talus couvert de bois courant, que nous avons arrêté la somme de vingt quatre livres ... 24 l. | ||
+ | |||
+ | Renenu ... 38 l. | ||
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+ | Lequel revenu multiplié vingt deux fois d'après la loi donne en capital la somme de huit cent trente six livres ci ... 836 l. | ||
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+ | Revenu au denier 18 .. 53 l. | ||
+ | <br>Id au denier 22 ... 38 l. | ||
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+ | Total du revenu ... 91 l. | ||
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+ | Lesquels revenus multipliés respectivement par 18 et 22 ont produit pour capital général une somme de dix sept cent quatre vingt dix livres ci ... 1790 l. | ||
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+ | Et de tout ce que dessus nous avons fait et rédigé notre présent procès-verbal, que nous affirmons sincère et véritable en notre âme et conscience après avoir opéré pendant deux jours et le commissaire du directoire exécutif et le citoyen Brayer soumissionnaire signé avec nous après lecture faite. | ||
+ | |||
+ | Signatures : Detaille ; Salomon Bréhier ; Le Blond Saintaubain ; Le Baron, commissaire du directoire exécutif. | ||
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+ | Enregistré à Quimper le 4 messidor l'an 4. Reçu dix lignes assignats. Brindejonc. | ||
+ | {{FinCitation}} | ||
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+ | <big>Déclaration foncière du 4 messidor an 4 (22 juin 1796)</big> | ||
+ | {{Citation}} | ||
+ | Nous administrateurs municipaux du canton d'Ergué Armel certifions qu'après vérification faite du rôle de la contribution foncière d'Ergué-Gabéric pour l'an 1793, le presbitère de la dite agence étoit imposé pour la dite année la somme de dix huit francs treize sous quatre deniers pour un revenu de quatre vingt dix francs en administration municipale d'Ergué-Armel le quatre messidor l'année républicaine. (signatures) | ||
+ | {{FinCitation}} | ||
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+ | <big>Vente du 7 messidor an 4 (25 juin 1796)</big> | ||
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| date = sept messidor | | date = sept messidor | ||
| an = quatre | | an = quatre | ||
- | | citoyen = Salomon Bréhier <ref name=n1>-</ref>avoué demeurant à Quimper | + | | citoyen = Salomon Bréhier avoué demeurant à Quimper |
}} | }} | ||
<i>Le Presbytère d'Ergué-Gabéric situé en la ditte commune, Canton rural de Quimper, consistant en une maison principale couverte d'ardoises ; écurie ; hangard et appentis ; cour ; puits ; lavoir ; jardin cerné de murs ; verger contenant vingt cinq cordes <ref>{{K-Corde}}</ref>; prairie contenant deux journaux <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref> ; les arbres existants pour les dits héritages, appartenant et dépendant. | <i>Le Presbytère d'Ergué-Gabéric situé en la ditte commune, Canton rural de Quimper, consistant en une maison principale couverte d'ardoises ; écurie ; hangard et appentis ; cour ; puits ; lavoir ; jardin cerné de murs ; verger contenant vingt cinq cordes <ref>{{K-Corde}}</ref>; prairie contenant deux journaux <ref name=Journal>{{K-Journal}}</ref> ; les arbres existants pour les dits héritages, appartenant et dépendant. | ||
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Les dits biens dépendants de l'ancienne fabrique <ref name=Fabrique>{{K-Fabrique}}</ref> de la Commune d'Ergué-Gabéric, acquis à la République comme provenant du ci-devant clergé non affermés présentement. | Les dits biens dépendants de l'ancienne fabrique <ref name=Fabrique>{{K-Fabrique}}</ref> de la Commune d'Ergué-Gabéric, acquis à la République comme provenant du ci-devant clergé non affermés présentement. | ||
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- | Les mêmes biens exploités en 1790 par l'ex curé d'Ergué-Gabéric imposés au rôle de la contribution foncière pour l'année 1793 à la somme de dix huit francs treize sols quatre deniers, évalués conformément aux articles cinq et six de la Loi du vingt huit Ventôse dernier par le procès-verbal d'estimation du trois de ce mois du citoyen Le Blond Saint aubier expert nommé par l'acquéreur par sa soumission du vingt cinq prairial dernier et Detaille expert nommé par délibération du département, en revenu net quatre vingt onze francs, 91 Fr. | + | Les mêmes biens exploités en 1790 par l'ex curé d'Ergué-Gabéric imposés au rôle de la contribution foncière pour l'année 1793 à la somme de dix huit francs treize sols quatre deniers, évalués conformément aux articles cinq et six de la Loi du vingt huit Ventôse dernier par le procès-verbal d'estimation du trois de ce mois du citoyen Le Blond Saint Aubin expert nommé par l'acquéreur par sa soumission du vingt cinq prairial dernier et Detaille expert nommé par délibération du département, en revenu net quatre vingt onze francs, 91 Fr. |
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Et en capital dix sept cent quatre vingt dix francs, 1790 Fr</i> | Et en capital dix sept cent quatre vingt dix francs, 1790 Fr</i> | ||
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L'estimation en revenu et capital de la maison presbitériale et ses dépendances, déclarées comme bien national, car acquises à la République comme provenant du clergé, et l'acquisition de ce bien immobilier par un avoué de Quimper, les lieux n'étant plus occupés par les prêtres réfractaires à la Révolution. Sources : liasses 1Q431 et 1Q675 conservées aux Archives départementales du Finistère. | |||||||
Autres lectures : « 1794-1809 - Aliénation des biens du clergé mis à disposition de la Nation » ¤ « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon » ¤ « Alain Dumoulin (1748-1811), prêtre et écrivain » ¤ « 1804-1811 - Location, quête et tentative d'acquisition du presbytère par la commune » ¤ « 1814-1824 - Achat du presbytère par le recteur et legs de propriété à la fabrique » ¤ |
Introduction
La vente de presbytère n'est pas systématique pendant la Révolution française. En effet le 20 décembre 1790, un décret soustrait de la vente des biens de l'Église, chaque fois que cela est possible, un logis convenable servant de presbytère au prêtre de chaque paroisse ainsi qu'un demi-arpent de terre utilisé comme jardin. Mais, au départ du recteur en exil à Prague, le logis presbytéral gabéricois reste vide et pour cette raison l’aliénation est mise en exécution le 25 prairial de l'an 4, c'est à dire le 13 juin 1796 : « l'estimation par experts est ordonnée pour fixer le prix auquel il doit être aliéné, tant en revenu qu'en capital sur le pied Le document d'estimation donne des précisions sur la valeur patrimoniale non négligeable du bien confisqué :
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Après le calcul à partir des revenus annuels de la valeur du capital, sur la base des taux de conversion de l'époque (x18 et x22), Vincent Leblond de St-Aubin, expert nommé par le directoire de Quimper, aboutit à un chiffre de 1790 livres, arrondies à 1790 francs au moment de la vente (normalement un franc vaut 1 livre et 3 deniers). Ce qui surprend c'est la précipitation dans laquelle la cession du presbytère est opérée : l'autorisation administrative le 13 juin, l'estimation sur place une semaine après, et la vente entérinée le 25 juin, sans enchères publiques comme lors des autres attributions de biens nationaux communaux. Le soumissionnaire de l'autorisation administrative est l'acquéreur lui-même, et ce dernier, Salomon Bréhier, contresigne lui-même le document d'estimation de son collègue avoué expert Vincent Leblond. François Salomon Bréhier est né le 20 octobre 1760 à St-Ronan, Quimper, d'une famille originaire de la Manche, a l'habitude des aliénations de biens, ayant lui-même rédigé des documents d'expertise pour la plupart des chapelles et des biens nobles de la commune. C'est un notable quimpérois influent, initié à la loge maçonnique de La Parfaite Union, qui exerce les professions de procureur au présidial Dès 1804 le presbytère d'Ergué-Gabéric sera affermé à la commune par Salomon Bréhier pour y loger le prêtre de la paroisse, ce qui va poser un conflit d'intérêt lorsque Bréhier sera nommé maire de 1808 à 1812. Plusieurs tentatives de transfert de propriété seront tentées avant que l'intégration au patrimoine communal puisse être officialisée en 1826. |
Transcriptions
Autorisation administrative du 25 prairial an 4 (13 juin 1796)
Estimation du 3 messidor an 4 (21 juin 1796)
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Déclaration foncière du 4 messidor an 4 (22 juin 1796)
Vente du 7 messidor an 4 (25 juin 1796)
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Originaux
Estimation 1Q431 | |||||
Vente 1Q675 | |||||
Annotations
- Sur le pied de, expr. : à raison de, à proportion de. Se dit particulièrement en parlant de ressources, de train de vie et signifie « d'après des ressources évaluables à » (dict. de l'Académie). Exemples : il vit sur le pied de cent mille livres de rente ; estimation en revenu sur le pied de la valeur de 1790. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Pied, s.m. : unité de mesure de longueur divisée en 12 pouces, et d'environ 32-33 cm. En France, avant la réforme de Colbert en 1668, le pied de roi ancien avait une valeur de 326,596 mm. En 1668 une tentative de normalisation fut tentée avec la nouvelle toise dite de Chatelet pour une mesure de 324,839 mm. Cette valeur fut conservée en 1799 avec l'introduction du mètre estimé à environ 3,09 pieds [¤source : Wikipedia]. On note une valeur de 3,07 pieds dans un document GrandTerrier de 1808. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9]
- Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2 3,3]
- Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2]
- Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Fabrique, s.f. : désigne, avant la loi de séparation de l'église et de l'état, tantôt l'ensemble des biens affectés à l'entretien du culte catholique, tantôt le corps politique spécial chargé de l'administration de ces biens, ce au niveau de l'église paroissiale ou d'une chapelle. Les paroissiens trésoriers membres de ce corps étaient les « fabriciens », les « marguilliers » ou plus simplement jusqu'au 18e siècle les « fabriques » (s.m.). Les fabriques sont supprimées par la loi du 9 décembre 1905 et remplacées par des associations de fidèles. Source : site Internet restarhorniou. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Juin 2009 Dernière modification : 7.07.2022 Avancement : [Développé] |