1913 - Grève des ouvriers employés aux mines d'antimoine de Kerdévot
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- | |width=75% valign=top {{jtfy}}|<i>Où il est question d'une grève ouvrière d'une journée, de l'intervention de la gendarmerie sur place, de l'obtention d'une petite augmentation de salaire, d'organisation de feux pour sécher les mineurs, et du licenciement des meneur quimpérois.</i> | + | |width=75% valign=top {{jtfy}}|<i>Où il est question d'une grève ouvrière d'une journée, de l'intervention de la gendarmerie sur place, de l'obtention d'une petite augmentation de salaire, d'organisation de feux pour réchauffer et sécher les mineurs, et du licenciement des deux meneurs quimpérois.</i> |
- | Autres lectures : {{Tpg|Antimoine à Kerdévot/Niverrot en Ergué- Gabéric}}{{Tpg|Yann-Reun Even, dindan an douar er vengleuz e Kerzevot}}{{Tpg|1915 - Groupe des mineurs à Kerdévot *}}{{Tpg|1927 - Dépôt d'explosifs à la mine d'antimoine de Kerdévot}}{{Tpg|CHAURIS Louis - Les conflits d'intérêt à la petite mine d'antimoine de Kerdévot}}{{Tpg|MAURIN Guillaume - Mission d'expertise en 2001 sur la concession des mines de Kerdévot}}{{Tpg|LE GRAND Alain - Quimper-Corentin en Cornouaille}}{{Tpg|Revendication des ouvriers de la mine d'antimoine de Kerdévot, L'Ouest-Eclair 1913}}{{Tpg|Accident et lockout à la mine de Kerdévot, Ouest-Eclair Finistère & Citoyen 1927}}{{Tpg|Rdv du ps 6 - Mine d'antimoine, OF-LQ 1986}}{{Tpg|Antimoine à Kerdévot, OF-LQ 1987}} | + | Autres lectures : {{Tpg|Revendication des ouvriers de la mine d'antimoine de Kerdévot, L'Ouest-Eclair 1913}}{{Tpg|La mine d'antimoine à Kerdévot/Niverrot en Ergué-Gabéric}}{{Tpg|Yann-Reun Even, dindan an douar er vengleuz e Kerzevot}}{{Tpg|1915 - Groupe des ouvriers de la mine d'antimoine de Kerdévot}}{{Tpg|1927 - Dépôt d'explosifs à la mine d'antimoine de Kerdévot}}{{Tpg|CHAURIS Louis - Les conflits d'intérêt à la petite mine d'antimoine de Kerdévot}}{{Tpg|MAURIN Guillaume - Mission d'expertise en 2001 sur la concession des mines de Kerdévot}}{{Tpg|LE GRAND Alain - Quimper-Corentin en Cornouaille}}{{Tpg|Revendication des ouvriers de la mine d'antimoine de Kerdévot, L'Ouest-Eclair 1913}}{{Tpg|Accident suite à éboulement à la mine de Kerdévot, Ouest-Eclair Citoyen 1927}}{{Tpg|Rdv du ps 6 - Mine d'antimoine, OF-LQ 1986}}{{Tpg|Antimoine à Kerdévot, OF-LQ 1987}} |
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La réquisition de 4 gendarmes et leur brigadier est organisée pour le lendemain matin, l'intervention ayant pour but de « <i>prêter le secours de quatre gendarmes et brigadier à Kerdévot commune d'Ergué-Gabéric à partir du 12 décembre à l'occasion d'un mouvement gréviste</i> ». | La réquisition de 4 gendarmes et leur brigadier est organisée pour le lendemain matin, l'intervention ayant pour but de « <i>prêter le secours de quatre gendarmes et brigadier à Kerdévot commune d'Ergué-Gabéric à partir du 12 décembre à l'occasion d'un mouvement gréviste</i> ». | ||
- | C'est le rapport d'un « <i>commissaire spécial</i> » qui nous permet de comprendre les motivations de ceux qui ont débrayé toute la journée et la nuit du 11 décembre : | + | Le rapport d'un « <i>commissaire spécial</i> » nous permet de comprendre les motivations de ceux qui ont débrayé toute la journée et la nuit du 11 décembre : |
- | * | + | * La première revendication est le niveau de salaire journalier : « <i>une augmentation de 0.25 centimes par jour a été accordée, qui a paru donner satisfaction, momentanément tout au moins</i> », la nouvelle grille passant de « <i>3 f 25 ... 4.25</i> » à « <i>3 f 50 ... 4.50</i> ». |
+ | * Ensuite ils réclament des feux pour se réchauffer et se sécher : « <i>qu'il leur soit fait du feu, aux heures des repas, et la nuit ... ils ont continuellement les pieds dans l'eau, et que celle-ci tombant de partout, leurs vêtements même sont vite mouillés</i> ». | ||
+ | * Enfin un peu de considération : « <i>ainsi ils auraient besoin de soins ou d'attention qu'ils n'ont pas eus jusque-là</i> ». | ||
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+ | La première revendication satisfaite immédiatement, le besoin de feu le sera aussi : « <i>sur lequel je le répète, ils peuvent compter dans un avenir très prochain, et dont ils auraient déjà joui ou bénéficié si les fournisseurs, tant d'anthracite que de bois, y avaient mis un peu plus de hâte</i> ». | ||
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+ | La contrepartie de ce règlement est la non reprise du travail par les deux meneurs quimpérois principaux, à savoir Villerm et Jean Riou, tous deux domiciliés à l'Eau Blanche. Quatre autres meneurs sont licenciés et « <i>réglés</i> » le 12 au matin, mais ils sont réintégrés le lendemain avec leur 36 autres collègues qui avaient déjà repris le travail. | ||
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+ | Il faut dire que la présence des 5 gendarmes avait été maintenue sur place à Kerdévot jusqu'au lundi 15 décembre, et une tournée de militaires est programmée pour le 24, jour de la paie (tous les 10 jours), pour éviter d'autres velléités de grève. | ||
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+ | L'évènement est relaté très brièvement dans les journaux locaux : « <i>Depuis quelques mois, la Société La Lucette exploite à Kerdévot, sur le territoire de la commune d'Ergué-Gabéric, des mines d'antimoine. Elle occupe à cet effet de 40 à 45 ouvriers payés à raison de 3 fr. 25 à 4 francs la journée, suivant leurs aptitudes. Certains d'entre eux viennent de revendiquer un tarif uniforme et le plus fort. Comme il règne dans ce milieu ouvrier une certaine effervescence, M. le préfet vient d'envoyer sur les lieux un brigadier et quatre gendarmes. </i> » (Ouest-Eclair <ref name="OuestEclair">{{OuestEclair}}</ref>) | ||
[[Image:OuvriersMineAntimoine.jpg|center|thumb|420px|Groupe des mineurs en 1915]] | [[Image:OuvriersMineAntimoine.jpg|center|thumb|420px|Groupe des mineurs en 1915]] | ||
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Le Genest, le 11 décembre 1913 | Le Genest, le 11 décembre 1913 | ||
- | <br>Monsieur le Préfer | + | <br>Monsieur le Préfet |
Nous avons l'honneur de solliciter de votre haute bienveillance, d'envoyer à notre exploitation de Kerdévot quelques gendarmes pour mettre l'ordre. | Nous avons l'honneur de solliciter de votre haute bienveillance, d'envoyer à notre exploitation de Kerdévot quelques gendarmes pour mettre l'ordre. | ||
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<big><b>Commissaire-Suite, 12 déc. 1913</b></big> | <big><b>Commissaire-Suite, 12 déc. 1913</b></big> | ||
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- | Les ouvriers demandent, au surplus, qu'il leur soit fait du feu, aux heures des repas, et la nuit. Satisfaction va leur être accordée. Il est vrai qu'ils ont continuellement les pieds dans l'eau, et que celle-ci tombant de partout leurs vêtements même sont vite mouillés, et qu'ainsi ils auraient besoin de soins au ... qu'ils n'ont pas eus jusque-là, mais sur lequel je le répète, ils peuvent compter dans un avenir très prochain, et dont ils avaient déjà joui ou bénéficié si les fournisseurs, tant d'anthracite que de bois, y avaient mis un peu plus de hâte. | + | Les ouvriers demandent, au surplus, qu'il leur soit fait du feu, aux heures des repas, et la nuit. Satisfaction va leur être accordée. Il est vrai qu'ils ont continuellement les pieds dans l'eau, et que celle-ci tombant de partout, leurs vêtements même sont vite mouillés, et qu'ainsi ils auraient besoin de soins ou d'attention qu'ils n'ont pas eus jusque-là, mais sur lequel je le répète, ils peuvent compter dans un avenir très prochain, et dont ils auraient déjà joui ou bénéficié si les fournisseurs, tant d'anthracite que de bois, y avaient mis un peu plus de hâte. |
En définitive, l'affaire est momentanément arrangée, grâce aux promptes mesures que vous avez bien voulu prendre. Il est certain que sans la présence des gendarmes, le travail n'aurait pas été repris ce matin. | En définitive, l'affaire est momentanément arrangée, grâce aux promptes mesures que vous avez bien voulu prendre. Il est certain que sans la présence des gendarmes, le travail n'aurait pas été repris ce matin. | ||
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Image:AR-10M47-Grève1913-1.jpg|Réquisition du Préfet, 11 déc. | Image:AR-10M47-Grève1913-1.jpg|Réquisition du Préfet, 11 déc. | ||
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Image:AR-10M47-Grève1913-3.jpg|Commissariat spécial, 12 déc. | Image:AR-10M47-Grève1913-3.jpg|Commissariat spécial, 12 déc. | ||
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Version actuelle
[modifier] 1 Présentation
Joseph Chaleil La réquisition de 4 gendarmes et leur brigadier est organisée pour le lendemain matin, l'intervention ayant pour but de « prêter le secours de quatre gendarmes et brigadier à Kerdévot commune d'Ergué-Gabéric à partir du 12 décembre à l'occasion d'un mouvement gréviste ». Le rapport d'un « commissaire spécial » nous permet de comprendre les motivations de ceux qui ont débrayé toute la journée et la nuit du 11 décembre :
La première revendication satisfaite immédiatement, le besoin de feu le sera aussi : « sur lequel je le répète, ils peuvent compter dans un avenir très prochain, et dont ils auraient déjà joui ou bénéficié si les fournisseurs, tant d'anthracite que de bois, y avaient mis un peu plus de hâte ». |
La contrepartie de ce règlement est la non reprise du travail par les deux meneurs quimpérois principaux, à savoir Villerm et Jean Riou, tous deux domiciliés à l'Eau Blanche. Quatre autres meneurs sont licenciés et « réglés » le 12 au matin, mais ils sont réintégrés le lendemain avec leur 36 autres collègues qui avaient déjà repris le travail. Il faut dire que la présence des 5 gendarmes avait été maintenue sur place à Kerdévot jusqu'au lundi 15 décembre, et une tournée de militaires est programmée pour le 24, jour de la paie (tous les 10 jours), pour éviter d'autres velléités de grève. L'évènement est relaté très brièvement dans les journaux locaux : « Depuis quelques mois, la Société La Lucette exploite à Kerdévot, sur le territoire de la commune d'Ergué-Gabéric, des mines d'antimoine. Elle occupe à cet effet de 40 à 45 ouvriers payés à raison de 3 fr. 25 à 4 francs la journée, suivant leurs aptitudes. Certains d'entre eux viennent de revendiquer un tarif uniforme et le plus fort. Comme il règne dans ce milieu ouvrier une certaine effervescence, M. le préfet vient d'envoyer sur les lieux un brigadier et quatre gendarmes. » (Ouest-Eclair |
[modifier] 2 Transcriptions
Société de la Lucette, 11 déc. 1913
Réquisition du préfet, 11 déc. 1913
Commissariat spécial, 12 déc. 1913
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Commissaire-Suite, 12 déc. 1913
Maintien du Préfet, 12 déc. 1913
Gendarmerie, 13 déc. 1913
Sûreté générale, 13 déc. 1913
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[modifier] 3 Originaux
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[modifier] 4 Annotations
- Joseph Chaleil, né en 1865 à Montpellier, décédé en 1920 à Versailles. Député de la Corse de 1904 à 1906. Nommé préfet de la Corse en 1906, il devint préfet de l'Allier en 1909, du Finistère en 1910, de la Dordogne en 1913, de la Saône-et-Loire en 1914 et de la Seine-et-Oise en 1919. [Ref.↑]
- L'Ouest-Éclair est un ancien quotidien régional français, créé par deux Bretons chrétiens d'une sensibilité républicaine et sociale, l'abbé Félix Trochu, prêtre en Ille-et-Vilaine, et Emmanuel Desgrées du Lou, natif de Vannes, commissaire de la Marine, puis avocat. Les ventes décollent après la Première Guerre mondiale et, en 1930, le patron embauche son gendre, Paul Hutin, un Lorrain de 42 ans qui deviendra son gendre. Le journal rayonnait, à ses débuts, sur cinq régions, la Bretagne, la Normandie, l'Anjou, le Maine et le Poitou, comme Journal républicain du matin. En 1940, Paul Hutin, militant antinazi comme sa femme, souhaite que L'Ouest-Eclair ne paraisse pas sous le joug allemand et s'engage dans la Résistance. L'Ouest-Éclair sera interdit à la Libération pour acte de collaboration. Paul Hutin revient à Rennes, à peine libérée, le 4 août 1944 pour créer le Ouest-France. [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Février 2017 Dernière modification : 18.04.2018 Avancement : [Développé] |