1792-1803 - Séquestre, amnistie et main levée pour les de La Marche de Lezergué
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- | Cet inventaire de 1792 concerne bien la séquestre ou confiscation des meubles et effets du château stylez Louis XIII bâti en 1772-7" près de la métairie de Lezergué par François-Louis de La Marche (1720-1794), dit Lamarche père, sous les directives de l'architecte Charles Poullen, et tel que restitué ci-contre par l'artiste douarneniste Anne Cognard. En cette fin d'avrils 1792 les de La Marche sont « <i>émigrés et hors du royaume</i> » : Lamarche père vient de partir sur l'île de Jersey et son fils cadet Joseph-Louis-René en Guadeloupe, le dernier des fils étant resté à Quimper et le fils aîné décédé à Lezergué en 1774. | + | Cet inventaire de 1792 concerne bien la séquestre ou confiscation des meubles et effets du château style Louis XIII, bâti en 1772-73 près de la métairie de Lezergué par François-Louis de La Marche (1720-1794), dit Lamarche père, sous les directives de l'architecte Charles Poullen, et tel que restitué ci-contre par l'aquarelliste Anne Cognard. En cette fin d'avrils 1792 les de La Marche sont « <i>émigrés et hors du royaume</i> » : Lamarche père vient de partir sur l'île de Jersey et son fils cadet Joseph-Louis-René en Guadeloupe, le dernier des fils étant resté à Quimper et le fils aîné décédé à Lezergué en 1774. |
Suite à la désertion des propriétaires de Lezergué, les autorités révolutionnaires procèdent à l'adjudication des tenues agricoles et aux convenants de Lezergué, et au séquestre de leurs biens personnels, Pour les Lamarche père et fils cadet qui habitaient aussi dans un hôtel quimpérois, l'inventaire de séquestre de Lezergué est complété par un séquestre dit « <i>de la Quintin</i> » où sont listés également des habits, du linge et quelques meubles laissés sur place. | Suite à la désertion des propriétaires de Lezergué, les autorités révolutionnaires procèdent à l'adjudication des tenues agricoles et aux convenants de Lezergué, et au séquestre de leurs biens personnels, Pour les Lamarche père et fils cadet qui habitaient aussi dans un hôtel quimpérois, l'inventaire de séquestre de Lezergué est complété par un séquestre dit « <i>de la Quintin</i> » où sont listés également des habits, du linge et quelques meubles laissés sur place. |
Version du 15 juin ~ mezheven 2018 à 19:27
| Les documents de séquestres des biens de François-Louis de La Marche en 1792, le certificat d'amnistie du même et de son fils donnant lieu à main-levée de séquestre en 1803.
Document de séquestre inédit découvert par Grégory Floc'h lors de la rédaction d'un article pour la Société Archéologique du Finistère, accompagné des documents de main-levée conservés dans la même liasse des Archives départementales du Finistère. Autres lectures : « FLOC'H Grégory - Lézergué, château du XVIIIe siècle breton » ¤ « Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles » ¤ « 1794 - Inventaire des papiers de François-Louis de La Marche après son décès à Jersey » ¤ « 1789 - Cahier de doléances d'Ergué-Gabéric » ¤ « 1800 - Déclaration et inventaire de Lezergué » ¤ « 1808 - Saisie du château de Lezergué » ¤ « 1742 - Succession de Jean Floc'h métayer du manoir de Lezergué » ¤ |
1 Présentation
Cet inventaire de 1792 concerne bien la séquestre ou confiscation des meubles et effets du château style Louis XIII, bâti en 1772-73 près de la métairie de Lezergué par François-Louis de La Marche (1720-1794), dit Lamarche père, sous les directives de l'architecte Charles Poullen, et tel que restitué ci-contre par l'aquarelliste Anne Cognard. En cette fin d'avrils 1792 les de La Marche sont « émigrés et hors du royaume » : Lamarche père vient de partir sur l'île de Jersey et son fils cadet Joseph-Louis-René en Guadeloupe, le dernier des fils étant resté à Quimper et le fils aîné décédé à Lezergué en 1774. Suite à la désertion des propriétaires de Lezergué, les autorités révolutionnaires procèdent à l'adjudication des tenues agricoles et aux convenants de Lezergué, et au séquestre de leurs biens personnels, Pour les Lamarche père et fils cadet qui habitaient aussi dans un hôtel quimpérois, l'inventaire de séquestre de Lezergué est complété par un séquestre dit « de la Quintin » où sont listés également des habits, du linge et quelques meubles laissés sur place. L'inventaire de Lezergué est bien plus important, du fait des objets entreposées et du nombre de « chambres », désignées aussi sous le terme d'appartements. Hormis la cuisine, ces six grandes pièces de part et d'autre du grand escalier intérieur sont sous clefs, et le responsable de l'inventaire doit faire venir un serrurier pour les ouvrir. Deux métayers sont ses interlocuteurs locaux : Guénnolé Kergourlay, valet domestique résidant au manoir et Jean Leguiader ménager demeurant à la métairie. Deux officiels de la commune sont invités à rester présents pendant l'inventaire, le maire Jean Lenoach (ou Lozac'h ?) et l'officier municipal Jean Leday (alias Le Jour), mais ils « s'y sont refusés, de dire et de signer la cause de leur refus ». Sans doute voulaient-ils éviter de se prononcer contre les châtelains en fuite. Et par ailleurs on peut noter que la fonction de maire pendant les premières années révolutionnaires n'était pas recherchée à Ergué-Gabéric, car les deux premiers, l'un pour 1791, le deuxième ici mentionné pour 1792, étaient très discrets pour n'être mentionnés chacun que dans un document d'archives. Et le nom de celui de 1792 est incertain, car l'orthographe Le Noac'h ne correspondant à aucun actif de l'époque : seul Jean Lozac'h de Kervian (patronyme parfois transcrit en Lenoac'h) est l'un des signataires du cahier de doléances de 1789. Ce qui frappe dans le relevé patrimoine, c'est la richesse des habitants qu'on ne trouve pas dans les documents habituels de successions de roturiers : des dizaines d'assiettes ou de plats de faïence, des assiettes, gobelets ou théières de porcelaine, des couverts d'argent armoiriés. Le niveau de vie est aussi dans le lits à tombeau |
Au niveau des armes des occupants on note plusieurs fusils à deux canons, une épée à poignée d'argent. Ensuite le niveau culturel est relevé car on compte deux grandes bibliothèques dans les deux appartements à gauche de l'escalier, pour plus de 600 volumes au total. Était-ce un héritage des livres de Guy Autret, précédent occupant de Lezergué, avant la construction du château Louis XIII ? Plus surprenant, des affaires religieuses sont rangées dans la première chambre à gauche : des calices, des patennes Il est vraisemblable que tous ces effets resteront conservés à Lezergué pendant l'exil des maîtres des lieux. En 1803, le 13 floréal de l'an 11, les survivants peuvent se réjouir d'une amnistie du ministère de la justice : « exposent Joseph-Louis-René-Marie Delamarche ainé, et Joseph-Hiacinthe Delamarche cadet, qu'ils ont obtenû un certificat d'amnistie du grand juge ministre de la justice de deux floréal an onze pour François-Louis Lamarche leur père ». Ce dernier est décédé en exil à Jersey en octobre 1794. Les raisons de l'amnistie, et donc de main-levée des séquestres les concernant, sont certainement des preuves de bonne volonté de leur part, et aussi le fait que le dernier fils Joseph-Hyacinthe, celui qui signe Lamarche Kerfors (et non Lezergué car ce titte échoit à son aîné), n'est pas parti en exil. On notera par exemple que, parmi les papiers du défunt Lamarche père, des attestations de don patriotique lui avait délivré. La décision d'amnistie donne aussi l'explication du défaut d'adjudication du manoir de Lezergué en bien national. Les héritiers, la veuve et les deux enfants, se voient rétablir leurs droits de jouissance sur les convenants du domaine noble. Joseph-Louis-René détient la propriété de Lezergué, mais une dette contractée en Guadeloupe l'oblige à céder le lieu en 1808. |
2 Transcriptions
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Inventaire de séquestre
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Amnistie et main-levée
Etat des domaines de la préfecture
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3 Originaux
Lieu de conservation :
| Usage, droit d'image :
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Séquestre - Original L'argenton | |||||
Séquestre - Copie Duhaffond | |||||
Main-levée | |||||
4 Annotations
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- Lit à tombeau, g.n.m. : lit avec draperies de « ciel » tombant sous forme de rideaux. Dans un lit à simple tombeau (et non double) le ciel était plus élevé vers la tête que vers les pieds. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Landier, s.m. : grand chenet que l'on peut trouver aujourd'hui dans les cheminées d'agrément et qui autrefois, dans les grandes cheminées de cuisine, supportait des broches à rôtir et permettait de maintenir à la chaleur du charbon de bois des aliments dans les corbeilles de fer les surmontant (TLFi). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1]
- Patenne, patène, s.f. : petite assiette, généralement en métal doré, sur laquelle repose le pain (l'hostie principale) qui va être consacré par le prêtre au moment de la consécration, lors d'une cérémonie eucharistique (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Chasuble, s.f. : Vêtement sacerdotal en forme de manteau à deux pans, que le prêtre met par-dessus l'aube et l'étole pour célébrer la messe (Dictionnaire du Moyen Français). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1]
- Étoupe, s.f. : du latin "stupa,-ae", sous-produit fibreux non tissé issu essentiellement du travail du chanvre ou du lin. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Dame-jeanne, s.f. : grosse bouteille le plus souvent en verre, parfois en grès, protégée par de la mousse, de la paille ou de l'osier tressé (le clissage) à même la paroi et servant à la conservation et au transport d'aliments, de boissons et d'autres liquides (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1]
- Cabaret, s.m. : petite table à plateau creux ou coffret contenant un service à liqueurs (Larousse). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Mouchette, s.f. : instrument ancien ayant la forme d’une paire de ciseaux destiné à tailler la mèche brûlée d’une chandelle et pourvu sur sa lame d’un petit réceptacle destiné à la recueillir (Wiktionary). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Douaire, s.m. : droit d'usufruit sur ses biens qu'un mari assignait à sa femme par son mariage et dont elle jouissait si elle lui survivait ; source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Juin 2018 Dernière modification : 15.06.2018 Avancement : [Développé] |