Vente de façade de vieux château, Ouest-Eclair et autres journaux 1924-1930
Un article de GrandTerrier.
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Où il est question de l'émotion créée par le projet de démolition de la belle façade du château de Lezergué. |
Autres lectures : « Choses et gens de Basse-Bretagne, le chateau de Lezergué, l'Ouest-Eclair 1929 » ¤ « Présentation et historique du manoir de Lezergué » ¤ « Histoire de Lezergué et de ses occupants » ¤ « Rdv du ps 2 - Jean Nédélec, le dernier châtelain de Lezergué, OF-LQ 1985 » ¤ « 1911 - Les mariés Jean Le Dé de Boden et Josephe Nédélec de Lezergué » ¤ « 1910-1935 Notes et coupures gabéricoises de Louis Le Guennec » ¤ « Eléments classés et inscrits du patrimoine de la commune d'Ergué-Gabéric » ¤ http://www.chateau-lezergue.com/
[modifier] 1 Présentation
Que ce soit dans les journaux locaux finistériens, « L'Ouest-Eclair » Le premier article sur le sujet date de 1924 et est signé des initiales L.G. de Louis Le Guennec En 1924-1930 le propriétaire-fermier est Jean-Marie Nédélec, marié à Marie-Renée Laurent, représentant la 3e et avant-dernière génération des propriétaires-fermiers de Lezergué, son grand père ayant acquis le manoir dans les années 1855-60 - Christophe Crédou (1797-1873) x Marie-Barbe Le Roux ├ └> Marie-Joseph Crédou x Jean-Marie Nédélec (1826-1886) de Kergoant ├ └> Pierre-Marie Nédélec (1859-/1921) x Marie-Anne Le Roux ├ ├> Jean-Marie-François Nédélec (1889-?) ├ x Marie-Renée Laurent ├ ├ ├ └> Jean-Marie Nédélec (1922-?) dit Jean Lezergué ├ x Jeanne Jourdren ├ └> Marie-Josephe Nédélec (1891-?) x Jean Le Dé L'état de ruine du manoir, rebâti et remplaçant un plus ancien en 1771, est bien avancé dès 1924 : « Intérieurement, Lezergué est dans un triste état, bien qu'on y admire toujours le grand escalier d'honneur et sa voûte plate d'une surprenante hardiesse. Les salles basses, aux cheminées et aux lambris élégamment moulurés, sont seules habitées par le fermier-propriétaire ; tout le reste du château n'offre qu'abandon et ruine. » D'où le projet de démolition : « Le possesseur de ce vieux manoir serait disposé à le vendre ; mais, inspiré par un sentiment respectable, quoiqu'un peu exclusif, et surtout fâcheux par les conséquences qui fatalement en découleront, il ne veut aliéner que les pierres, laissant à l'acquéreur, s'il lui plaît, la faculté de les rassembler ailleurs ». Il faudra attendre la fin août 1929 pour que de petites annonces laconiques soient publiées dans les journaux locaux quimpérois : « A VENDRE. Façade de vieux Château avec Escalier en pierres. Prendre adresse au journal ». |
Un périodique national, « Le Journal des Débats » Signées L., de la plume de Louis Le Guennec et avec son très beau croquis de la façade en question, les chroniques locales dans l'Ouest-Eclair vont prendre la relève pour tenter de réveiller les consciences collectives et pour faire en sorte que Lezergué soit inscrit dans la liste des Monuments Historiques : « Tout porte à espérer que ces démarches aboutiront et que ce monument, d'un style assez rare dans le Finistère, ne quittera pas de sitôt la Cornouaille pour les bords du Potomac ou de la Rivière-Rouge ». L'inscription aux monuments historiques sera effective le 9 décembre 1929. Depuis cette date la façade du château n'a pas été transplantée, mais on peut regretter que les pierres intérieures ont continué à tomber, notamment l'escalier central monumental. Aujourd'hui le domaine de Lezergué a connu une belle reconversion par l'installation et le développement d'une cidrerie réputée. Gageons que la marque du cidre de Lezergué est une assurance contre toute tentative d'elginisme |
[modifier] 2 Transcriptions
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La Dépêche de Brest, 24.11.1924
Journal des Débats, 01.04.1929
Ouest-Eclair, 30.08.1929
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Progrès du Finistère, 24.08.1929
Ouest-Eclair, 27.09.1929
Ouest-Eclair, 02.02.1930
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[modifier] 3 Coupures de presse
Articles et annonce | |||||
[modifier] 4 Annotations
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- L'Ouest-Éclair est un ancien quotidien régional français, créé par deux Bretons chrétiens d'une sensibilité républicaine et sociale, l'abbé Félix Trochu, prêtre en Ille-et-Vilaine, et Emmanuel Desgrées du Lou, natif de Vannes, commissaire de la Marine, puis avocat. Les ventes décollent après la Première Guerre mondiale et, en 1930, le patron embauche son gendre, Paul Hutin, un Lorrain de 42 ans qui deviendra son gendre. Le journal rayonnait, à ses débuts, sur cinq régions, la Bretagne, la Normandie, l'Anjou, le Maine et le Poitou, comme Journal républicain du matin. En 1940, Paul Hutin, militant antinazi comme sa femme, souhaite que L'Ouest-Eclair ne paraisse pas sous le joug allemand et s'engage dans la Résistance. L'Ouest-Éclair sera interdit à la Libération pour acte de collaboration. Paul Hutin revient à Rennes, à peine libérée, le 4 août 1944 pour créer le Ouest-France. [Ref.↑]
- L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑]
- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
- La Dépêche de Brest est lancée le 18 novembre 1886 avec des moyens très limités et succède à l’Union Républicaine du Finistère créée 10 ans plus tôt. Quotidien, il sera même biquotidien durant des périodes d’actualité forte, comme lors de la première guerre mondiale, avec une édition du matin et une édition du soir. Installé rue Jean Macé à Brest (à l’époque rue de la rampe), à l’emplacement des locaux actuels du Télégramme, La Dépêche de Brest poursuivit son évolution jusqu’au 17 août 1944. Ce jour là, en application de la nouvelle réglementation de la Libération, les biens de la Dépêche furent mis sous séquestre. L’ensemble du matériel est alors loué au Télégramme, nouveau titre autorisé par le Comité régional de l’information. [Ref.↑]
- Créé en 1789 par Gaultier de Biauzat, sous le titre de « Journal des débats et des décrets », il est sous l'Empire assez opposé à Napoléon Ier, qui lui impose un nouveau titre, « Journal de l'Empire ». Au moment de la Première Restauration, le journal prend le titre de « Journal des débats politiques et littéraires ». Redevenu « Journal de l'Empire » pendant les Cent-Jours, il est de nouveau appelé « Journal des débats politiques et littéraires » de 1815 à 1944. [Ref.↑ 5,0 5,1]
- Louis Le Guennec (1878-1935) est un archéologue, mémorialiste et historien breton. Dès 1902, il adhère à la Société archéologique du Finistère; il écrivit de nombreux articles pour le bulletin de cette société, dont il devint le trésorier en 1919, ainsi que les comptes-rendus de son activité pour le journal La Dépêche de Brest. En 1919 il s'installe à Quimper, reprenant une librairie du centre ville à l'angle des rues Keréon et de la Halle. En 1924, il succède à Frédéric Le Guyader comme archiviste, puis comme conservateur de la bibliothèque de Quimper, consacrant désormais une bonne partie de son temps à l'écriture et à l'inventaire des chapelles, manoirs et châteaux bretons, en illustrant ses chroniques de ses propres croquis. Il se lie d'amitié avec le chanoine Abgrall, Anatole Le Braz, Charles Le Goffic. [Ref.↑]
- La date d'acquisition par les Nédélec était réputée être 1830 (cf article Ouest-France de Laurent Quevilly), mais a été certainement plus tardive, la première naissance de ses enfants à Lezergué étant de 1859. Jean-Marie Nédélec, né en 1826, époux de Marie-Joseph Crédou, a succédé aux fermiers-métayers Crédou, et a du se déplacer jusqu'à Nantes pour signer l'acte notarié. Dans les années 1840-50 Jean-Marie Déguignet évoque la présence à Lezergué du fermier Christophe Crédou, dit « Christoc'h Du ». Le précédent propriétaire connu, Charles Liot, étant décédé en 1831, il est vraisemblable que le propriétaire foncier dans les années 1831-55 était un investisseur demeurant en dehors de la région, à l'instar du comte de Dampierre propriétaire du village de Kerdudal. [Ref.↑]
- Elginisme, s.m. : forme de vandalisme consistant à extraire des œuvres d'art de leur contexte ou région d'origine pour les exposer ailleurs. Cette pratique tire son nom du titre de lord Elgin porté par Thomas Bruce, ambassadeur britannique à Constantinople qui fut responsable du transfert à Londres des marbres du Parthénon (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2 8,3]
- Rabine, s.f. : allée de grands arbres plantés sur l'avenue d'une maison de noblesse et de quelque monastère ; source : Dom Pelletier. Ce mot existe en breton avec la même prononciation ; source : dictionnaire gallo de cc-duguesclin. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- L'association « La Sauvegarde de l'Art Français » œuvre toujours dans le domaine du mécénat, notamment pour la sauvegarde des églises et chapelles : Site Internet. [Ref.↑]
- Le Potomac est un fleuve de 665 km de long qui se jette dans la Baie de Chesapeake, située sur la côte Est des États-Unis. La rivière Rouge est une rivière d'Amérique du Nord qui marque la frontière des États du Minnesota et du Dakota du Nord. [Ref.↑]
- Le blason est décrit par Louis Le Guennec dans ses notes ainsi : « Dans le talus d'un champ à droite de l'avenue de Lezergué, on a encastré une pierre de granit portant un écusson carré mi-parti coupé au 1 de 3 fasces ondées, qui est Autret - au 2 de 3 épées en bande, qui est Coatanezre - au 2 d'une mâcle, qui est
TréannaLohéac ».Guy Autret de Missirien, de Lezergué, de Kernaou à Ergué-Gabéric épousa Blanche de Lohéac fille de Mathieu de Lohéac seigneur de Pencleuz et de Marguerite le Baud. Ils n'auront pas d'enfants. Le blason des Lohéac est supposé être « Vairé contre-vairé d'argent & d'azur » et non une mâcle, ce qui semble contredire la mention manuscrite et l'article de l'auteur dans l'Ouest-Eclair en 1929. Les Tréanna par contre avaient bien comme armoiries « d’argent à une mâcle d’azur ». [Ref.↑] - La transcription de la lettre inédite de Guy Autret est incluse dans le fonds Daniel Bernard conservé aux archives départementales du Finistère (cote 110J75), dans une petite liasse "sans date", avec seulement cette référence au jeudi de l’ascension sans en préciser l'année. [Ref.↑]
Thème de l'article : Revue de presse Date de création : Janvier 2017 Dernière modification : 7.01.2017 Avancement : [Développé] |