LE GRAND Albert - La vie de Guen-Ael ou Guenaut - GrandTerrier

LE GRAND Albert - La vie de Guen-Ael ou Guenaut

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<spoiler text="VI. Aussi-tost qu'il fut arrivé à Land-Tevenec ...">VI. Aussi-tost qu'il fut arrivé à Land-Tevenec, ses Religieux le suplierent de reprendre sa charge d'Abbé ; à quoy il ne voulut consentir du commencement, mais ils l'en importuneront tellement, qu'il fut contraint de le leur accorder, & il exerça la charge trois ans, jusqu'à l'an 462 qu'il s'en démit de rechef & fit élire un autre en sa place, &, si-tost qu'il eut esté beny, il luy demanda congé de se retirer en quelque lieu solitaire & desert, pour faire penitence & se disposer à la mort ; mais l'Abbé le refusa tout court, ne voulant se priver du secours & assistance qu'il esperoit avoir de luy en la conduite & direction de son Monastere. Tous les autres Religieux se joignirent à l'Abbé, s'opposans à la retraite du Saint ; mais il les importuna tant, qu'enfin, vaincus de ses instantes suplications, ils luy donnerent congé pour un an, & non plus. Le saint Homme, ayant receu la benediction de son Abbé, prit congé de ses Confreres & sortit, avec deux compagnons, touchez aussi d'un mesme desir de vivre en solitude ; &, d'autant qu'il estoit trop connu dans tout le Comté de Cornouaille, il entra dans le Vennetois, où, ayant rencontré un lien fort écarté & desert, il y édifia un petit Oratoire & trois petites Cellules & s'y habitua. II n'y eut gueres demeuré, que ses deux Confreres commencerent à se plaindre de la sterilité de ce lieu nommément de l'incommodité qu'ils avoient faute d'eau potable, laquelle il falloit aller querir fort loin ; saint Guen-tel les consola & exhorta d'avoir recours à Dieu en leurs necessitez, lequel jamais ne delaisse ceux qui esperent en luy & les mena à la Chapelle, où ayant fait Oraison, en commun, il sortit dehors, & imprima le signe de la Croix en terre, laquelle ayant frappé de son baston, elle jetta une grosse source d'eau, qui n'a cessé de couler jusques aujourd'huy. <spoiler text="VI. Aussi-tost qu'il fut arrivé à Land-Tevenec ...">VI. Aussi-tost qu'il fut arrivé à Land-Tevenec, ses Religieux le suplierent de reprendre sa charge d'Abbé ; à quoy il ne voulut consentir du commencement, mais ils l'en importuneront tellement, qu'il fut contraint de le leur accorder, & il exerça la charge trois ans, jusqu'à l'an 462 qu'il s'en démit de rechef & fit élire un autre en sa place, &, si-tost qu'il eut esté beny, il luy demanda congé de se retirer en quelque lieu solitaire & desert, pour faire penitence & se disposer à la mort ; mais l'Abbé le refusa tout court, ne voulant se priver du secours & assistance qu'il esperoit avoir de luy en la conduite & direction de son Monastere. Tous les autres Religieux se joignirent à l'Abbé, s'opposans à la retraite du Saint ; mais il les importuna tant, qu'enfin, vaincus de ses instantes suplications, ils luy donnerent congé pour un an, & non plus. Le saint Homme, ayant receu la benediction de son Abbé, prit congé de ses Confreres & sortit, avec deux compagnons, touchez aussi d'un mesme desir de vivre en solitude ; &, d'autant qu'il estoit trop connu dans tout le Comté de Cornouaille, il entra dans le Vennetois, où, ayant rencontré un lien fort écarté & desert, il y édifia un petit Oratoire & trois petites Cellules & s'y habitua. II n'y eut gueres demeuré, que ses deux Confreres commencerent à se plaindre de la sterilité de ce lieu nommément de l'incommodité qu'ils avoient faute d'eau potable, laquelle il falloit aller querir fort loin ; saint Guen-tel les consola & exhorta d'avoir recours à Dieu en leurs necessitez, lequel jamais ne delaisse ceux qui esperent en luy & les mena à la Chapelle, où ayant fait Oraison, en commun, il sortit dehors, & imprima le signe de la Croix en terre, laquelle ayant frappé de son baston, elle jetta une grosse source d'eau, qui n'a cessé de couler jusques aujourd'huy.
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-<spoiler text="VII. Ce saint Personnage n'acheva pas son année ...">VII. Ce saint Personnage n'acheva pas son année dans la solitude ; car Dieu, se voulant servir de luy pour le salut de plusieurs, le manifesta au Comte de Venues Guerec, lequel, chassant, un jour, en ces quartiers, leva une biche, qui, fuyant la meutte des chiens, entra dans la solitude de saint Guen-œl & se coucha sous son Aumusse ; les chiens suivirent leur beste, mais, arrivez au lieu, ils n'oserent approcher vingt pas prés du Saint. Le venneur, estonné de cela, en donna avis au Comte & à sa compagnie, qui s'y rendit incontinent & trouva la biche couchée sous l'Aumusse du Saint (1). Guerec, voyant cela, le salua fort affectueusement & l'emmena avec luy à Venues, & l'y retint, quelque temps, pour jouir plus à plein de ses bonnes instructions Sc avis salutaires ; puis, ayant pris congé du Comte, il s'en retourna en son Hermitage, où ayant passé 9. mois, il fut mandé de son Abbé de revenir au Monastere, ce qu'il fit, comme enfant d'obedience, encore qu'il regretast sa chere solitude. +<spoiler text="VII. Ce saint Personnage n'acheva pas son année ...">VII. Ce saint Personnage n'acheva pas son année dans la solitude ; car Dieu, se voulant servir de luy pour le salut de plusieurs, le manifesta au Comte de Venues Guerec, lequel, chassant, un jour, en ces quartiers, leva une biche, qui, fuyant la meutte des chiens, entra dans la solitude de saint Guen-ael & se coucha sous son Aumusse ; les chiens suivirent leur beste, mais, arrivez au lieu, ils n'oserent approcher vingt pas prés du Saint. Le venneur, estonné de cela, en donna avis au Comte & à sa compagnie, qui s'y rendit incontinent & trouva la biche couchée sous l'Aumusse du Saint <ref>Voyez chose semblable en la vie de sainte Nennoc, p. 272, article VIII. Note A.</ref>. Guerec, voyant cela, le salua fort affectueusement & l'emmena avec luy à Vennes, & l'y retint, quelque temps, pour jouir plus à plein de ses bonnes instructions & avis salutaires ; puis, ayant pris congé du Comte, il s'en retourna en son Hermitage, où ayant passé 9 mois, il fut mandé de son Abbé de revenir au Monastere, ce qu'il fit, comme enfant d'obedience, encore qu'il regretast sa chere solitude.
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-<spoiler text="VIII. Il seroit difficile d'exprimer avec quelle joye ...">VIII. Il seroit difficile d'exprimer avec quelle joye & contentement il fut receu de ses Religieux ; mais cette allegresse finit bientost ; car ayant passé 4. années avec eux, estant déjà vieil & cassé, rompu de penitences & austeritez, Dieu le voulant recompenser de ses travaux, il tomba malade, &, en peu de jours, il fut reduit à l'extremité ; il se confessa generalement à son Abbé, receut le S. Sacrement en Viatique, puis demanda l'Extrême-Onction, qu'il receut le mesme jour, le reste duquel il passa en meditation, ayant les yeux arrestez sur un Crucifix qu'il tenait en sa main; enfin, ayant agonisé toute la nuit, sur le point du troisième jour de novembre, l'an 467. & de son âge le 70. il rendit son Ame à Dieu. Son Corps fut incontinent lavé & revêtu de ses Ornemens Abbatiaux & porté en l'Eglise, où il fut reveré Sc baisé d'une multitude de peuple, qui, de toutes parts, s'y rendit pour honorer ses obseques. Le Roy de Bretagne, qui, avec sa cour, estoit à Kempercorentin, distant de six lieuês de Land-Tevenec, envoya dire à l'Abbé qu'il ne se hastast d'ensevelir le saint Corps ; cela fit qu'on le garda trois jours dans l'Eglise, où il se conserva frais & entier, répandant une merveilleuse odeur. Le troisiéme jour, le Roy arriva, accompagné du Prince son fils aisné, des Princes, Comtes, Vicomtes & de grand nombre de Seigneurs, qui tous donnerent l'eau benne au saint Corps & assisterent à son enterrement. +<spoiler text="VIII. Il seroit difficile d'exprimer avec quelle joye ...">VIII. Il seroit difficile d'exprimer avec quelle joye & contentement il fut receu de ses Religieux ; mais cette allegresse finit bientost ; car ayant passé 4 années avec eux, estant déjà vieil & cassé, rompu de penitences & austeritez, Dieu le voulant recompenser de ses travaux, il tomba malade, &, en peu de jours, il fut reduit à l'extremité ; il se confessa generalement à son Abbé, receut le S. Sacrement en Viatique, puis demanda l'Extrême-Onction, qu'il receut le mesme jour, le reste duquel il passa en meditation, ayant les yeux arrestez sur un Crucifix qu'il tenoit en sa main ; enfin, ayant agonisé toute la nuit, sur le point du troisième jour de novembre, l'an 467 & de son âge le 70 il rendit son Ame à Dieu. Son Corps fut incontinent lavé & revêtu de ses Ornemens Abbatiaux & porté en l'Eglise, où il fut reveré & baisé d'une multitude de peuple, qui, de toutes parts, s'y rendit pour honorer ses obseques. Le Roy de Bretagne, qui, avec sa cour, estoit à Kempercorentin, distant de six lieuês de Land-Tevenec, envoya dire à l'Abbé qu'il ne se hastast d'ensevelir le saint Corps ; cela fit qu'on le garda trois jours dans l'Eglise, où il se conserva frais & entier, répandant une merveilleuse odeur. Le troisiéme jour, le Roy arriva, accompagné du Prince son fils aisné, des Princes, Comtes, Vicomtes & de grand nombre de Seigneurs, qui tous donnerent l'eau benîte au saint Corps & assisterent à son enterrement.
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-<spoiler text="IX. Il fut ensevely dans une petite Chapelle ...">IX. Il fut ensevely dans une petite Chapelle, hors l'Eglise Abbatiale, laquelle a esté tenuê en si grande veneration, que personne n'y osoit entrer, crainte de fouler aux pieds ce saint Corps, où il demeura jusqu'à l'an 857. que Neomene, Roy de la Bretagne Armo-rique, estant de retour des Guerres de France, alla en Pelerinage à Land-Tevenec visiter les Sepulchres des SS. Wennolé & Guen-œl, & fit reédifier l'Eglise Abbatiale & y transferer les Os des saints Wennolé & Guen-sel, lesquels il fit enchasser en Chasses d'argent doré ; neanmoins, en l'Eglise Cathedrale de Venues, on montre le Sepulchre de ce Saint, comme on sort du choeur, du costé de l'Epistre. Enfin, l'an 878. les Normands & Danois, ayans mis pied à terre en Bretagne, les Moynes de Land-Tevenec abandonnerent leur Monastere & se retirerent en France, pour fuir la rage et cruauté de ces Barbares, qui faisoient un cruel traitement aux Reliques des Saints, aux Monasteres & aux Gens d'Eglise, empor-terent le Corps de S. Guen-ml à Paris, où ils furent receus fort benignement de Theudon, prevost de Paris, qui leur donna une maison qui luy appartenoit, avec ses terres et metairies , situez en la Paroisse de Courcoronné, prés Corbeil, où ils édifierent une Chapelle & y mirent les Reliques du Saint. Mais les Saxons & Normands continuans leurs ravages en France, crainte que ce precieux thresor ne tombast en leurs mains sacrileges, il fut porté à Corbeil, par le commandement du trés illustre Comte Edmont, lequel fit faire une Procession generale, où il assista avec tout le Clergé, non seulement de ladite ville de Corbeil, mais encore des Paroisses & bourgades circonvoisines, qui se rendirent à Courcoronné, où, ayons receu reveremment les saintes Reliques, ils les apporterent au fauxbourg S. Jacques de Corbeil, où elles furent mises en une petite Chapelle, que le susdit Comte avoit fait bastir, du côté de la Brie. Mais, depuis, en l'an 1007. Fouettard, Comte de Corbeil, à la sollicitation de son fils Legauld (qui depuis fut Evesque de Paris), fit bastir une belle Eglise en l'honneur du Saint, où il transfera ses Reliques, & s'appelle, encore à present, de son nom, saint Guenault; ç'a esté, à son commencement, une Abbaye Collegiale, ayant un Abbé & quatre Chanoines ; depuis, le Roy Loûis le Gros, venant à la couronne, l'incorpora à l'Abbaye de S. Victor lez Paris, & est un Prieuré dépendant d'icelle. Ce neanmoins, le catalogue des Reliques qui sont en l'Eglise Cathe-drale de Vennes porte que le Corps de ce Saint y est; je croyrois qu'il y en a partie à Venues & autre partie à Corbeil. +<spoiler text="IX. Il fut ensevely dans une petite Chapelle ...">IX. Il fut ensevely dans une petite Chapelle, hors l'Eglise Abbatiale, laquelle a esté tenuê en si grande veneration, que personne n'y osoit entrer, crainte de fouler aux pieds ce saint Corps, où il demeura jusqu'à l'an 857 que Neomene, Roy de la Bretagne Armorique, estant de retour des Guerres de France, alla en Pelerinage à Land-Tevenec visiter les Sepulchres des SS. Wennolé & Guen-ael, & fit reédifier l'Eglise Abbatiale & y transferer les Os des saints Wennolé & Guen-ael, lesquels il fit enchasser en Chasses d'argent doré ; neanmoins, en l'Eglise Cathedrale de Vennues, on montre le Sepulchre de ce Saint, comme on sort du choeur, du costé de l'Epistre. Enfin, l'an 878. les Normands & Danois, ayans mis pied à terre en Bretagne, les Moynes de Land-Tevenec abandonnerent leur Monastere & se retirerent en France, pour fuir la rage et cruauté de ces Barbares, qui faisoient un cruel traitement aux Reliques des Saints, aux Monasteres & aux Gens d'Eglise, emporterent le Corps de S. Guen-ael à Paris, où ils furent receus fort benignement de Theudon, prevost de Paris, qui leur donna une maison qui luy appartenoit, avec ses terres et metairies , situez en la Paroisse de Courcoronné, prés Corbeil, où ils édifierent une Chapelle & y mirent les Reliques du Saint. Mais les Saxons & Normands continuans leurs ravages en France, crainte que ce precieux thresor ne tombast en leurs mains sacrileges, il fut porté à Corbeil, par le commandement du trés illustre Comte Edmont, lequel fit faire une Procession generale, où il assista avec tout le Clergé, non seulement de ladite ville de Corbeil, mais encore des Paroisses & bourgades circonvoisines, qui se rendirent à Courcoronné, où, ayons receu reveremment les saintes Reliques, ils les apporterent au fauxbourg S. Jacques de Corbeil, où elles furent mises en une petite Chapelle, que le susdit Comte avoit fait bastir, du côté de la Brie. Mais, depuis, en l'an 1007 Fouettard, Comte de Corbeil, à la sollicitation de son fils Legauld (qui depuis fut Evesque de Paris), fit bastir une belle Eglise en l'honneur du Saint, où il transfera ses Reliques, & s'appelle, encore à present, de son nom, saint Guenault ; ç'a esté, à son commencement, une Abbaye Collegiale, ayant un Abbé & quatre Chanoines ; depuis, le Roy Loûis le Gros, venant à la couronne, l'incorpora à l'Abbaye de S. Victor lez Paris, & est un Prieuré dépendant d'icelle. Ce neanmoins, le catalogue des Reliques qui sont en l'Eglise Cathedrale de Vennes porte que le Corps de ce Saint y est ; je croyrois qu'il y en a partie à Vennes & autre partie à Corbeil.
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Cette Vie a esté par nous recueillie des anciens Breviaires des Eveschez de Leon, Cornouaille et Vennes, qui en font Office et en ont la Legende en neuf leçons ; les vieux Legendaires manuscrits de Cornouaille, Vennes et Land-Tevenec ; les MSS. de la vie de S. Wennolé ; Pierre de la Barre en parle en ses Antiquitez de la Ville de Paris, et le Pere Le Bon, Chanoine Regulier de l'Abbaye de S. Victor de Paris, desquels l'a pris T. Friard, qui l'a ajoustée à la Legende de Ribadeneira, et le Pere Jacques de Breul, en son Theastre des Antiquitez de la Ville et Diocese de Paris, parlant dudit Prieuré de saint Guenault de Corbeil, met un abregé de sa vie. Cette Vie a esté par nous recueillie des anciens Breviaires des Eveschez de Leon, Cornouaille et Vennes, qui en font Office et en ont la Legende en neuf leçons ; les vieux Legendaires manuscrits de Cornouaille, Vennes et Land-Tevenec ; les MSS. de la vie de S. Wennolé ; Pierre de la Barre en parle en ses Antiquitez de la Ville de Paris, et le Pere Le Bon, Chanoine Regulier de l'Abbaye de S. Victor de Paris, desquels l'a pris T. Friard, qui l'a ajoustée à la Legende de Ribadeneira, et le Pere Jacques de Breul, en son Theastre des Antiquitez de la Ville et Diocese de Paris, parlant dudit Prieuré de saint Guenault de Corbeil, met un abregé de sa vie.

Version du 30 mars ~ meurzh 2015 à 06:10


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LE GRAND (Albert), « La vie de Guen-Ael ou Guenaut », dans Les Vies des Saints de la Bretagne Armorique, Pierre Doriou (I)-Ferré et Jean Vatar (II)-Veuve de Jean Vatar (III)-P. Anner et fils (IV)-J. Salaün (V), Nantes-Rennes-Rennes-Brest-Quimper, 554-561
Titre : La vie de Guen-Ael ou Guenaut
Auteur : LE GRAND Albert Type : Article
Edition : Pierre Doriou (I)-Ferré et Jean Vatar (II)-Veuve de Jean Vatar (III)-P. Anner et fils (IV)-J. Salaün (V) Publication : Les Vies des Saints de la Bretagne Armorique
Impression : Nantes-Rennes-Rennes-Brest-Quimper Année : 1636-1659-1680-1837-1901
Pages : 554-561 Référence : NA

Notice bibliographique

Couverture
Une fiction d'Eloan Kroaz parue en décembre 2014 "Le concile de Merlin" : « Nous avions décidément une assemblée remarquable ! Guénolé, fondateur prestigieux et sage de l’abbaye de Landevenec, et son disciple Gwénael, pressenti pour être son successeur. »

Dans ce livre initialement publié en 1636 par le dominicain breton A. Le Grand de Morlaix, et dont la 2e édition fut revue, corrigée, augmentée et éditée par le gabéricois Guy Autret, historien et sieur de Missirien et de Lézergué, page 554 à 561 on y trouve la vie ou hagiographie d'un autre gabéricois célèbre, saint Gwenaël, qui, né au village de Tréodet, sera le deuxième abbé de Landévennec.

Dans son étude très documentée sur saint Gwenael, Fanch Morvannou signale à plusieurs reprises certains points de vue avancés par le livre d'Albert Le Grand : la variante St-Guenaut en Ile-de-France (p.10), la tradition cornouaillaise et gabéricoise dans la note d'A.M. Thomas (p. 26), les bréviaires diocésains de Léon, Cornouailles et Vannes (p. 30), les 50 ans à son élection à Landévennec (p. 56), le retour à Landévennec pour trois ans (p. 60) ...

Saint Guenael est présenté par Albert Le Grand comme d'extraction noble et de Quimper-Odetz : « Du temps que Conan Meriadec, premier roy Chrestien de la Bretagne Armoricaine, ... un noble Seigneur, nommé le Comte Romelius, lequel eut pour espouse une dame de Maison, non moins illustre, appellée Levenez; & ils faisoient, leur ordinaire demeure en la ville de Kemper-Odetz ».

Dans l'édition de 1901, le chanoine honoraire A.-M. Thomas précise : « La tradition cornouaillaise est que sainbt Guenaël a vu le jour sur le territoire de la paroisse d'Ergué-Gabéric (le Grand Ergué) tout près de Kerfeunteun et de Quimper. Il a sa fontaine vénérée, dans le village qui est considéré comme le lieu de sa naissance. »

Autres lectures :« Saint Gwenhaël (6e siècle) » ¤  « LE GRAND Albert - Les Vies des Saints de la Bretagne Armorique » ¤ « MORVANNOU Fañch - Saint Guénaël » ¤ « Kantik da Sant Ginal » ¤ « Sant Gwenael » ¤ « Saint Guenaël d'Ergué-Gabéric, OF-LQ 1985 » ¤ « Chapelle de Kerdévot et saint Gwenêl en breton, Feiz ha breiz 1926 » ¤ « Hameau et carrière de Kerrous » ¤ « Village de Tréodet » ¤ « Les bannières paroissiales de saint Guinal, ND de Kerdévot, Tonkin, saint Michel et Fatima » ¤ 

Transcriptions extraits

Vie de saint Guen-Ael ou Guenaut [1]

Deuxième Abbé de Land-Tevenec, Confesseur, le 3. Novembre.

Du temps que Conan Meriadec, premier roy Chrestien de la Bretagne Armoricaine residoit en la ville de Nantes, pour plus aisément reprimer les course des Poictevins & Aquitains, il avoit laissé le gouvernement du Conté de Cornouaille, à un noble Seigneur, nommé le Comte Romelius, lequel eut pour espouse une dame de Maison, non moins illustre, appellée Levenez; & ils faisoient, leur ordinaire demeure en la ville de Kemper-Odetz (qui, depuis, fut nommée Kermper-Corentin), capitale de leur gouvernement. Ce furent les pere & mere de nostre Saint, qui leur nasquit l'an de de grace 306, sous le Pontificat du Pape S Sirice, & l'impire d'Arcadius & Honoré, & fut nommé, sur les Fonds de baptesme, GUEN-AEL, c'est à dire, en bretonAnge blanc, présage de la candeur & innocence Baptismale qu'il recevait & qu'il conserva toute sa vie. Ayant passe les plus tendres années de son enfance, lors qu'il commença à parler distinctement, sa mere luy apprit son Catechisme & les principes de nostre créance, &, le croyant capable d'apprendre quelque chose de plus relevé, on luy bailla un precepteur, pour l'instruire & élever en la vertu & és bonnes lettres, esquelles il faisait un notable progrez, l'estude n'atiedissant en luy la ferveur de l'Oraison.

§ II. Dés qu'il commença à connoistre le monde ...

§ III. Ce fut la septiéme année de son âge ...

§ IV. Il avoit vescu dans le Monestre 43 ans ...

§ V. Si-tost que saint Guen-ael & ses Confrères ...

§ VI. Aussi-tost qu'il fut arrivé à Land-Tevenec ...

§ VII. Ce saint Personnage n'acheva pas son année ...

§ VIII. Il seroit difficile d'exprimer avec quelle joye ...

§ IX. Il fut ensevely dans une petite Chapelle ...

Cette Vie a esté par nous recueillie des anciens Breviaires des Eveschez de Leon, Cornouaille et Vennes, qui en font Office et en ont la Legende en neuf leçons ; les vieux Legendaires manuscrits de Cornouaille, Vennes et Land-Tevenec ; les MSS. de la vie de S. Wennolé ; Pierre de la Barre en parle en ses Antiquitez de la Ville de Paris, et le Pere Le Bon, Chanoine Regulier de l'Abbaye de S. Victor de Paris, desquels l'a pris T. Friard, qui l'a ajoustée à la Legende de Ribadeneira, et le Pere Jacques de Breul, en son Theastre des Antiquitez de la Ville et Diocese de Paris, parlant dudit Prieuré de saint Guenault de Corbeil, met un abregé de sa vie.

ANNOTATIONS. [3]

§ Date et lieu de naissance de saint Guenael (A.-M. T.) ...

§ Différentes étapes dans la vie de saint Guenael (A.-M. T.) ...

§ Reliques de saint Guenael (A.-M. T.) ...

§ Les monuments de saint Guenael (A.-M. T.) ...

Facsimile

Annotations

  1. Appelé aussi Guen-Aël, Guinal, Vendel et Vendal. note A.-M. T. [Ref.↑]
  2. Voyez chose semblable en la vie de sainte Nennoc, p. 272, article VIII. Note A. [Ref.↑]
  3. Les annotations d'A.M. Thomas ont été publiées dans l'édition de 1901. [Ref.↑]
  4. M. de la Borderie relève avec soin cette particularité; Warof ne perd jamais de vue les intérêts de la patrie bretonne. [Ref.↑]
  5. Un Lec'h est une sorte de menhir taillé, quelquefois très peu élevé, monument funéraire des Bretons insulaires et des Bretons armoricains du Ve au IXe siècle (A. de la Borderie). [Ref.↑]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : Mai 2008    Dernière modification : 30.03.2015    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]