L'appel de la C.F.T.C. aux ouvriers de la papeterie d'Odet, Le Progrès du Finistère 1936 - GrandTerrier

L'appel de la C.F.T.C. aux ouvriers de la papeterie d'Odet, Le Progrès du Finistère 1936

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Autres lectures : {{Tpg|Jean Jadé et René Bolloré contre le Cartel des gauches, Le Progrès du Finistère 1925‎}}{{Tpg|Youenn Briand, ancien conducteur de la machine à papier n° 7}}{{Tpg2|Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG#Amiti.C3.A9s_litt.C3.A9raires|Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG}} Autres lectures : {{Tpg|Jean Jadé et René Bolloré contre le Cartel des gauches, Le Progrès du Finistère 1925‎}}{{Tpg|Youenn Briand, ancien conducteur de la machine à papier n° 7}}{{Tpg2|Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG#Amiti.C3.A9s_litt.C3.A9raires|Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG}}
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- +Un an et demi après le décès de René Bolloré, patron des papeteries d'Odet et Cascadec, on trouve cet encart dans le « <i>Progrès du Finistère</i> » <ref name=PF>{{ProgresFinistère}}</ref> du 1er août 1936 dans lequel le syndicat professionnel des ouvriers papetier de la région de Quimper, affilié à la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens, lance un appel à rejoindre ses rangs.
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1° Parce qu'il y a des ouvriers et ouvrières qui veulent sauvegarder la liberté syndicale inscrite dans la loi, et qui tiennent à en profiter. Ils ne veulent pas du monopole et de la dictature d'un syndicat unique. Après tout, les ouvriers affiliés à la C.G.T. seraient mal venus d'en vouloir à des camarades qui usent comme eux de la liberté syndicale. 1° Parce qu'il y a des ouvriers et ouvrières qui veulent sauvegarder la liberté syndicale inscrite dans la loi, et qui tiennent à en profiter. Ils ne veulent pas du monopole et de la dictature d'un syndicat unique. Après tout, les ouvriers affiliés à la C.G.T. seraient mal venus d'en vouloir à des camarades qui usent comme eux de la liberté syndicale.
-2° Parce que la C.F.T.C. est reconnue par la loi : le 11 Juin 1936, M. Lebas, ministre du Travail, déclarait aux représentants de la C.F.T.C :+2° Parce que la C.F.T.C. est reconnue par la loi : le 11 Juin 1936, M. Lebas <ref name=Lebas>Jean-Baptiste Lebas (souvent appelé Jean Lebas) est un homme politique français né en 1878 à Roubaix (Nord) et mort en déportation en 1944 au camp de Sonnenburg. Comptable de profession, il fut maire de Roubaix, leader socialiste et ministre du travail dans le gouvernement de Léon Blum en 1936.</ref>, ministre du Travail, déclarait aux représentants de la C.F.T.C :
« <i>Vous êtes une organisation ouvrière et vous êtes une force. Vous avez le droit de vous faire entendre</i> ». « <i>Vous êtes une organisation ouvrière et vous êtes une force. Vous avez le droit de vous faire entendre</i> ».
-Le 17 Juin au Sénat, le même M. Lebas disait : « Voulez-vous que je prenne un exemple ? À Paris, dans la corporation si importante des employés de toutes catégories, quelle est l'organisation qui représente le mieux cette grande corporation des employés ? C'est une organisation qui n'adhère pas à la C.G.T. C'est une organisation qui adhère à la C.F.T.C. Je dis que dans ce cas ce n'est pas une organisation syndicale confédérée qui sera représentée dans la commission mixte, mais que ce sera l'organisation syndicale adhérente à la C.F.D.T. ».+Le 17 Juin au Sénat, le même M. Lebas disait : « Voulez-vous que je prenne un exemple ? À Paris, dans la corporation si importante des employés de toutes catégories, quelle est l'organisation qui représente le mieux cette grande corporation des employés ? C'est une organisation qui n'adhère pas à la C.G.T. C'est une organisation qui adhère à la C.F.T.C. Je dis que dans ce cas ce n'est pas une organisation syndicale confédérée qui sera représentée dans la commission mixte, mais que ce sera l'organisation syndicale adhérente à la C.F.T.C. ».
Ces jours derniers, M. Vincent Auriol a appelé un délégué de la C.F.T.C. pour représenter le personnel de la banque en vue de l'établissement d'un contrat collectif. Ces jours derniers, M. Vincent Auriol a appelé un délégué de la C.F.T.C. pour représenter le personnel de la banque en vue de l'établissement d'un contrat collectif.

Version du 12 octobre ~ here 2012 à 16:28

Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.

Alors que le patron historique est décédé l'année précédente, le Progrès du Finistère [1], l'organe de presse du diocèse, publie un appel du syndicat C.F.D.T. aux ouvriers de l'entreprise Bolloré à adhérer.

Autres lectures : « Jean Jadé et René Bolloré contre le Cartel des gauches, Le Progrès du Finistère 1925‎ » ¤ « Youenn Briand, ancien conducteur de la machine à papier n° 7 » ¤ « Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG » ¤ 

1 Présentation

Un an et demi après le décès de René Bolloré, patron des papeteries d'Odet et Cascadec, on trouve cet encart dans le « Progrès du Finistère » [1] du 1er août 1936 dans lequel le syndicat professionnel des ouvriers papetier de la région de Quimper, affilié à la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens, lance un appel à rejoindre ses rangs.

 

2 Transcription

Ergué-Gabéric. Papeteries d'Odet

Il vient d'être constitué pour Quimper et la région, un syndicat professionnel des ouvriers papetiers et assimilés. Il est affilié à la C.F.T.C. Tous les ouvriers, ouvrières et employés de l'usine d'Odet sont invités à rejoindre ce syndicat, ils peuvent s'adresser aux militants locaux qui leur donneront tous les renseignements utiles, ou au Secrétariat social, 14, rue Laënnec, à Quimper.

Pourquoi un deuxième syndicat alors que la grande majorité s'est déjà enrôlée dans la C.G.T. ?

1° Parce qu'il y a des ouvriers et ouvrières qui veulent sauvegarder la liberté syndicale inscrite dans la loi, et qui tiennent à en profiter. Ils ne veulent pas du monopole et de la dictature d'un syndicat unique. Après tout, les ouvriers affiliés à la C.G.T. seraient mal venus d'en vouloir à des camarades qui usent comme eux de la liberté syndicale.

2° Parce que la C.F.T.C. est reconnue par la loi : le 11 Juin 1936, M. Lebas [2], ministre du Travail, déclarait aux représentants de la C.F.T.C :

« Vous êtes une organisation ouvrière et vous êtes une force. Vous avez le droit de vous faire entendre ».

Le 17 Juin au Sénat, le même M. Lebas disait : « Voulez-vous que je prenne un exemple ? À Paris, dans la corporation si importante des employés de toutes catégories, quelle est l'organisation qui représente le mieux cette grande corporation des employés ? C'est une organisation qui n'adhère pas à la C.G.T. C'est une organisation qui adhère à la C.F.T.C. Je dis que dans ce cas ce n'est pas une organisation syndicale confédérée qui sera représentée dans la commission mixte, mais que ce sera l'organisation syndicale adhérente à la C.F.T.C. ».

Ces jours derniers, M. Vincent Auriol a appelé un délégué de la C.F.T.C. pour représenter le personnel de la banque en vue de l'établissement d'un contrat collectif.

Le Sénat vient aussi d'accepter un délégué de la C.F.T.C. et un autre de l'Artisanat Chrétien pour réglementer l'application de la loi sur l'Office du blé.

 

3° Parce que les ouvriers et ouvrières chrétiens veulent tenir compte de la voix de leurs évêques. Son Excellence Monseigneur Roques, archevêque d'Aix-en-Provence, vient encore d'écrire :

« Le syndicalisme chrétien offre toutes les sécurités et garanties désirables. Nous espérons que les travailleurs chrétiens sauront faire usage de leur liberté pour lui donner leur adhésion. Dans les circonstances présentes, c'est plus qu'une nécessité, c'est un devoir ».

« Par contre, il ne saurait être question pour un catholique d'adhérer à la C.G.T. à cause de la doctrine qu'elle professe et des moyens d'action qu'elle préconise. En se référant à la résolution du Congrès de Lyon (1919) et à la charte d'Amiens, l'on se rend compte que des principes tels que " lutte des classes ", " expropriation capitaliste ", " grève générale ", " action directe ", sont en opposition avec la morale chrétienne et même la morale tout court ».

« Nous exhortons vivement les salariés chrétiens non syndiqués à sortit d'un individualisme néfaste, afin de contribuer, par leur adhésion aux syndicats chrétiens, au règlement des difficiles problèmes qui appellent une solution ».

Ces paroles sont claires et nous savons qu'à Ergué-Gabéric il est encore de nombreux ouvriers et ouvrières capables de les entendre.

4° Parce que les syndicats C.F.T.C. ont une doctrine sociale basée sur la justice et la charité, sur la « collaboration des classes » et qu'ils veulent apporter leur contribution à l'organisation du monde nouveau qui se prépare.

Nous faisons donc appel à tous les ouvriers, ouvrières et employés chrétiens. Personne ne peut les empêcher de choisir leur syndicat. Ce n'est pas dans un an que nous leur demandons de venir à nous, c'est tout de suite. Dans un an, la liberté syndicale peut devenir lettre morte si tous les amis de la liberté ne se lèvent, et avec la liberté syndicale bien d'autres libertés peuvent sombrer.

Le Bureau du Syndicat professionnel des ouvriers papetiers et assimilés (C.F.T.C).

3 Coupure de presse

4 Annotations

  1. L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Jean-Baptiste Lebas (souvent appelé Jean Lebas) est un homme politique français né en 1878 à Roubaix (Nord) et mort en déportation en 1944 au camp de Sonnenburg. Comptable de profession, il fut maire de Roubaix, leader socialiste et ministre du travail dans le gouvernement de Léon Blum en 1936. [Ref.↑]


Thème de l'article : Revue de presse

Date de création : Octobre 2012    Dernière modification : 12.10.2012    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]