L'ancienne chapelle de Sainte-Appoline près de Sulvintin - GrandTerrier

L'ancienne chapelle de Sainte-Appoline près de Sulvintin

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 13 juillet ~ gouere 2014 à 08:00 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version du 13 juillet ~ gouere 2014 à 08:14 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
Ligne 2: Ligne 2:
|width=20% valign=top|{{StatutLogoPatrimoine|avancement=2 }}__NUMBERHEADINGS____NOTOC__ |width=20% valign=top|{{StatutLogoPatrimoine|avancement=2 }}__NUMBERHEADINGS____NOTOC__
|width=45% valign=top {{jtfy}}| |width=45% valign=top {{jtfy}}|
-<i>À la recherche d'une chapelle disparue peu après la Révolution et qui reste encore néanmoins virtuellement présente dans les mémoires des habitants de l'ancienne trève de Sulvintin.</i>+<i>À la recherche d'une chapelle disparue peu après la Révolution et qui reste encore néanmoins virtuellement présente dans les mémoires des habitants de l'ancienne trève <ref name="Trève">{{K-Trève}}</ref> de Sulvintin.</i>
On peut découvrir ci-après les lieux champêtres où la chapelle était réputée être sous formes de photo et d"une vidéo panoramique, ainsi que les autres traces documentaires de son existence, sans oublier la belle statue de Ste-Appoline de l'église paroissiale. On peut découvrir ci-après les lieux champêtres où la chapelle était réputée être sous formes de photo et d"une vidéo panoramique, ainsi que les autres traces documentaires de son existence, sans oublier la belle statue de Ste-Appoline de l'église paroissiale.

Version du 13 juillet ~ gouere 2014 à 08:14

Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.

À la recherche d'une chapelle disparue peu après la Révolution et qui reste encore néanmoins virtuellement présente dans les mémoires des habitants de l'ancienne trève [1] de Sulvintin.

On peut découvrir ci-après les lieux champêtres où la chapelle était réputée être sous formes de photo et d"une vidéo panoramique, ainsi que les autres traces documentaires de son existence, sans oublier la belle statue de Ste-Appoline de l'église paroissiale.

Autres lectures : « 1795 - Vente et adjudication de Sainte-Appoline » ¤ « Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff » ¤ « Carnets d'Anatole Le Braz sur Jean-Marie Déguignet et Ergué-Gabéric » ¤ « Sainte-Appoline, Santez-Apolina » ¤ « Cartographie du village de Sulvintin » ¤ « Carte de Cassini ou de l'Académie au 1:86400 de 1750-1790 » ¤ « Toponymie du lieu-dit Sulvintin » ¤ 

1 Présentation

Au départ de la recherche du champ de Ste-Appoline, il y a ce croquis de Michel Le Goff, originaire de Sulvintin, où il a marqué l'emplacement présumé de la chapelle et de la fontaine Ste-Appoline. Retrouver cette prairie avec son dessin est en fait plus facile qu'avec l'aide du cadastre ou d'une carte d'état-major.

Nous avons consulté a postériori le vieux cadastre de 1836 pour vérifier la cohérence des informations ; seul un déplacement de la route entre Sulvintin et Kervéady est notable (cf ci-dessous le chapitre cartographie). Et la prairie indiquée est exactement celle qui sous le n° 415 porte le nom de « Foennec ar chapel » (la prairie de la chapelle) ; on ne peut pas être plus précis.

Comme on peut le voir ci-dessous sur les photos et la vidéo, l'endroit forme une jolie pente, en surplomb d'un ruisseau, et est assurément un lieu idéal pour abriter une petite chapelle de campagne. Malheureusement, signalée en ruines dès 1804 [2], ses pierres ont complètement disparu.

À la fin du 18e siècle, « St. Apoline », avec un seul p et un seul l, apparait par contre sur les cartes de Cassini, entre Sulvintin et Kerdudal, à partir de relevés fait entre 1750 et 1790 :

En 1795 la chapelle est confisquée à l'Eglise et vendue au plus offrant : c'est une citoyenne de Quimper, Marie Madeleine Merpaut [3] qui l'emporte pour un montant de 85 livres. Elle est d'ailleurs la seule enchérisseuse. Hormis St-Gildas près de Loqueltas vendue 75 livres et St-Joachim près de Lezergué 125 livres, les prix de ventes des autres chapelles sont bien plus élevés : Kerdévot (3000 livres), St-Guénolé (630 livres), St-André (395 livres).

Le document d'adjudication précise : « la chapelle de Sainte Appoline, située sur la commune d'Ergué-Gabéric, estimée suivant procès-verbal de Le Roux, commissaire expert du 6 brumaire 3ème année quatre vingt livres.  ». Le procès-verbal de l'expert n'est pas conservé dans la liasse des expertises des biens nationaux de la paroisse, ce qui est dommage car il nous aurait renseigner sur l'état de la chapelle.

 

Par rapport à Kerdévot et St-Guénolé, ce qui explique le prix modique est d'une part les dimensions modestes de Ste-Appoline, et aussi le fait qu'elle ne soit plus opérationnelle, étant manifestement en ruines. Qu'a fait la négociante de cette chapelle : sans doute la même chose que pour les trois autres biens qu'elle a acquis à proximité (le manoir et le moulin du Cleuyou ; la métairie de Kerampensal), à savoir revendre, pour un acquéreur intéressé par les pierres.

Des pierres de Ste-Appoline, on en a retrouvé la trace de quelques-unes :
  • un bénitier : c'est Michel Le Goff père qui l'a découverte en curant une zone marécageuse dans sa propre prairie, côté Sulvintin.
  • un pilier de granit de forme carrée [4], servant de socle à la très vieille de Tréodet, telle qu'elle est exposée aujourd'hui dans le jardin du presbytère.

Quant à la fontaine, nous n'avons retrouvé ni source, ni empilement de pierres, en bordure du talus indiqué. D'après Michel Le Goff, il y avait dans les années 1970 une fontaine symbolique dans le coin sud de la prairie de la chapelle. Pour preuve cette photo Kodak ci-dessous qui montre une petite fontaine rustique avec un écoulement d'eau de source. De l'autre côté du ruisseau il existait sur les terres de Kerveady une autre fontaine plus fonctionnelle et un lavoir, mais la petite fontaine de la prairie était réputée être celle de Ste-Appoline.

Anatole Le Bras raconte dans ses cahiers les propos que lui auraient dit Jean-Marie Déguignet : « Il y a en Ergué, sur la route de Kerdévot, auprès de Lézergué, une fontaine de Sainte Apolline (santez Apollina). C'est la patronne des dents : elle est représentée à St-Guénnolé avec une tenaille à la main, et une dent entre les pinces de la tenaille. On allait à la fontaine jeter des croix de bois, pour le mal de dents. Peut-être la statue de sainte Apolline est-elle maintenant au bourg d'Ergué. » Cette note étant imprécise sur le lieu de conservation de la statue, et pour la localisation de la fontaine sur la route de Kerdévot nous pensons que l'auteur s'est trompé, et nous préférons la situer à proximité de sa chapelle.

Et sainte Appoline au fait, qui était-elle ? C'est une vierge martyre du 3e siècle qui est vénérée en Bretagne pour la guérison des maux de dents et singulièrement lors de la pousse douloureuse des premières dents chez le nourrisson.

À l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric, dans le méconnu et très beau retable du 17e siècle de la chapelle du Rosaire, il y a une magnifique statue de Ste-Appoline, portant d'énormes tenailles impressionnantes et montrant une dent arrachée dans sa main gauche. Au passage, cette dent s'étant égarée, tout indice permettant de la retrouver sera le bienvenu !

2 Iconographie

Champ de la chapelle (vidéo)

Get Adobe Flash player

3 Cartographie

La parcelle sur le cadastre Napoléonien porte le n° 415 et son nom dans la matrice est explicite : « Foennec ar chapel » (la prairie de la chapelle). La parcelle 418, de l'autre côté du ruisseau, est dénommée « Liors ar chapel » (le courtil de la chapelle).

4 Annotations

  1. Trève, s.f. : du breton Trev résultant d'un emprunt par le vieux breton Treb "lieu habité et cultivé" au latin Tribus "tribu". Ce terme va prendre au 11e siècle le sens de "quartier, circonscription". L'acception de "trève, "église succursale" est plus récente. Source : Albert Deshayes, dict. des noms de lieux bretons. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  2. La mention de Ste-Appoline en ruines dans un document de 1804 est signalée par Bernez Rouz dans son étude toponymique de 2007 (Cahier n° 9 d'Arkae). Mais nous ne connaissons pas la référence exacte du document d'archives. [Ref.↑]
  3. Marie Magdelaine Merpaut, née vers 1755 à Rennes, qualifiée de marchande dans les actes d'acquisition des biens nationaux du Cleuyou, était la sœur de Jeanne Yvonne Merpaut (laquelle épousa en 1778 Jean François Guillaume Lafage, marchand en la rue Kéréon). Les Merpaut étaient originaire de la paroisse de Rennes St-Germain. Marie Magdelaine Merpaut reste célibataire et décède le 15 juin 1829, à Quimper, rue Keréon. [Ref.↑]
  4. C'est l'abbé Pierre Pennarun qui fit transporté en 1962 la croix de Tréodet au presbytère et qui affirmait que le socle carré venait de la chapelle Ste-Appoline. Le précédent socle, qui fut dessiné par l'abbé Abgrall vers 1900, était de forme ronde. [Ref.↑]


Thème de l'article : Richesses patrimoniales

Date de création : Juillet 2014    Dernière modification : 13.07.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]