Jean-René Bolloré candidat député, L'Océan L'Impartial et Le Finistère 1876-1877
Un article de GrandTerrier.
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Des élections pendant lesquelles le candidat interpelait ses électeurs et critiquait vivement ses concurrents, le tout en breton, dans les journaux conservateurs. Et en écho les journaux républicains caricaturaient ses positions et ses défaites électorales. Autres lectures : « LUCAS Maurice - La Cornouaille politique 1870-1914 » ¤ « 1877 - Affiche de JR Bolloré et résultats des législatives » ¤ « YANN Mab - Harz ar Bleiz, cuzul evit an electionoù » ¤ « 1877 - Tract "votit evit An Aotrou Bollore ha na votit ket evit Loiz Hemon" » ¤ « Déguignet s'oppose au candidat Bolloré lors des élections législatives de 1877 » ¤ « Appel républicain pour les élections municipales partielles, Le Finistère 1882 » ¤ « Jean-René Bolloré (1818-1881), chirurgien et entrepreneur » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
En parcourant les colonnes de la presse conservatrice et catholique, à savoir « L'Océan de Brest » Lors des deux scrutins législatifs; la stratégie électorale du candidat Bolloré était la proximité, linguistique notamment, et l'ordre moral. Lors de sa condidature de 1876, il s'adresse personnellement en breton à ses électeurs dans le journal quimpérois (L'Impartial) :
Et comme il se présente d'abord dans la circonscription maritime de Quimper, il précise : « O veza ma'z oun ganet etouez tud a vor em euz bepret eun garantez vraz evit ar seurt tud-se, hag e vezinn prest ato, a greiz va c'haloun, da ober vad dezo » (Né au milieu de populations maritimes - son père était marin à Douarnenez -, je conserve pour elles une vive sympathie et je défendrai, de tout cœur, leurs intérêts.), et il signe « Doctor Bolloré » (avant de diriger l'entreprise de papier d'Odet il était chirurgien dans la Marine). Certes les conservateurs de 1876-77 doivent se ranger derrière la constitution, ils défendent néanmoins des valeurs morales et catholiques, et sont farouchement anti-révolutionnaires. Ces thèses font l'objet d'une petite brochure éditée en langue bretonne par des proches du journal, à savoir le pamphlet « Harz ar Bleiz » (halte au loup) anti-républicain. |
Jean-René Bolloré reprend les mêmes formules de dénigrement des républicains dans ses déclarations et ses tracts en breton :
Pour les conservateurs le candidat Bolloré est empreint d'immenses qualités : « M. Bolloré, si bon, si droit de cœur », « mûri par l'âge et par l'expérience », « chirurgien de la marine, docteur-médecin, exerçant son art dans notre arrondissement, grand industriel, il a su, dans ces positions diverses et également honorables, mériter l'estime et les sympathies générales ». Les républicains ont une autre opinion : « il n'a jamais brillé ; nous savons même que ses électeurs sont si peu enthousiasmés de la façon dont il les représente », « en opposition complète d'intérêts avec les électeurs qu'il aspire à représenter ». Le journal « Le Finistère » se réjouit en octobre 1877 de la très nette défaite du conservateur dans la 1ère circonscription de Quimper, et décrit ainsi sa courte victoire dans sa commune :
« À Ergué-Gabéric, M. Bolloré n'a pas craint de se constituer lui-même agent électoral dans sa propre commune. Il s'est tenu aux abords de la salle du vote pendant une partie de la journée. Cet acte de mendicité électorale ne lui a pas rapporté qu'une aumône de 19 voix de majorité (239 contre 220 à M. Hémon |
[modifier] 2 Transcriptions conservatrices
L'Impartial du Finistère, 12 Février 1876
L'Océan de Brest, 18 Février 1876
L'Océan de Brest, 8 Octobre 1877
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L'Océan de Brest, 10 Octobre 1877
L'Impartial du Finistère, 10 Octobre 1877
L'Impartial du Finistère, 10 Octobre 1877
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[modifier] 3 Transcriptions républicaines
Le Finistère, 13 Février 1876
Le Finistère, 19 Février 1876
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Le Finistère, 6 Octobre 1877
Le Finistère, 10 Octobre 1877
Le Finistère, 17 Octobre 1877
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[modifier] 4 Coupures de presse
L'Océan de Brest | |||||
L'Impartial du Finistère | |||||
Le Finistère | |||||
[modifier] 5 Annotations
- « L'Océan », sous-titré « journal des intérêts maritimes et constitutionnels », puis « journal du droit national, politique, maritime, littéraire et religieux », était un journal périodique édité à Brest de 1846 à 1891 et qui diffusait une ligne éditoriale très conservatrice. En 1880 son imprimeur, Jean-François Halégouët, et le rédacteur en chef, Hippolyte Chavanon, vont lancer un autre hebdomadaire, le « Courrier du Finistère », qui existera jusqu'en 1940. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7]
- L'Impartial du Finistère est un journal catholique fondé le 21 juillet 1847 par Eugène Blot qu'il imprime lui-même. Son imprimerie, héritage paternel, est également au service de l'Evéché. Le rédactionnel du journal est politiquement anti-républicain. [Ref.↑]
- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
- Le Camp de Conlie, situé dans la région du Mans, est un des onze camps établis par le gouvernement républicain de Gambetta lors de la guerre de 1870 afin de préparer une contre-offensive contre l'occupant. [Ref.↑ 4,0 4,1]
- Louis Hémon (1844-1914) est un avocat et homme politique quimpérois. Il est élu député républicain de Quimper de 1876 à 1885 et de 1889 à 1912, puis sénateur du Finistère. Il connait son heure de gloire en 1897, lors d'un discours sur la validation d'un prêtre catholique, élu à Brest, où il dénonce les ingérences du clergé dans les élections. [Ref.↑ 5,0 5,1]
- La Troisième République (France) s'est dotée d'une nouvelle constitution, comme à chaque changement de république. C'est la constitution française qui a été en vigueur le plus longtemps : les trois lois constitutionnelles ont été votées en février 1875 et abrogées en 1940. [Ref.↑]
- Augustin Julien Guillet-Dumarnay (1810-1881) est un homme politique breton conservateur. Avocat, il devient conseiller de préfecture en 1848. Il démissionne en 1851, après le coup d’État du 2 décembre. Il est représentant du Finistère de 1871 à 1876, inscrit à la réunion Colbert et siégeant au centre droit. Il vote avec la droite et échoue aux élections législatives de 1876. [Ref.↑ 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5]
- Pour le jeu de bulletins républicains déposés dans l'urne malgré les trafics d'influence des conservateurs, voir les explications de Jean-Marie Déguignet pour le vote d'Ergué-Armel en 1877 : « Déguignet s'oppose au candidat Bolloré lors des élections législatives de 1877 ». [Ref.↑]
Thème de l'article : Reportages, revues de presse Date de création : février 2014 Dernière modification : 2.03.2017 Avancement : [Fignolé] |