Cantic Spirituel e gloar an Itron Varia Kerdevot ha diou addition - GrandTerrier

Cantic Spirituel e gloar an Itron Varia Kerdevot ha diou addition

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Catégorie : Patrimoine
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§ E.D.F.

Antoine Favé, vicaire d'Ergué-Gabéric, avait révélé en 1891 l'existence de ce cantique spirituel en breton, « Notre cantique se trouve parfaitement daté, et c'est lui même qui nous dit qu'il fut composé onze ans après l'accident du 2 février 1701 : donc il est clair qu'il est de 1712. »

Ce qui suit est l'analyse des éditions originales du cantique : la première complète conservée à l'abbayé de Landévennec, la deuxième incomplète dans les collections numérisées des Archives du Diocèse de Quimper et Léon. Il s'agit des feuilles volantes imprimées des 56 strophes du cantique de 1712 et des deux additions dont Antoine Favé avait indiqué l'existence sans en fournir le texte.

Autres lectures : « Les miracles de l'ancien cantique Itron Varia Kerdevot de 1712 » ¤ « FAVÉ Antoine - L'ancien cantique de Kerdévot » ¤ « PERON Goulven - Cantiques de Kerdévot et de Pontdouar » ¤ « Le cantique populaire "Itroun Varia Kerdevot" de Jean Salaun en 1881 » ¤ « L'indulgence plénière du pardon de Kerdévot, Le Progrès du Finistère 1915-16 » ¤ 

[modifier] 1 Présentation

Le document d'origine

Antoine Favé, à la fin de son article sur l'ancien cantique dans le Bulletin annuel de la Société Archéologique du Finistère, écrivait : « Des additions furent faites quelques années plus tard à cet intéressant cantique ; mais la valeur n'est plus la même : c'est la publication en rimes des indulgences [1] que tout chrétien bien disposé peut gagner à la chapelle vénérée de Kerdévot ».

Le document imprimé dont disposait le vicaire est bien celui des feuilles volantes ci-dessous, un magnifique tiré à part sans mention d'éditeur et datant du 18e siècle de par ses caractères typographiques. Les deux additions sont bien là en pages 7 et 8, et les 56 strophes à l'orthographe un peu vieillotte sont bien réparties à l'identique sur les premières feuilles.

En fait on dispose de deux exemplaires connus, l'un à l'abbaye de Landévennec sous la cote 010.70 , l'autre aux archives diocésaines de Quimper. Le premier est complet avec ses 8 feuillets (facsimilé ci-dessous grâce à sa publication sur http://fv.kan.bzh), le deuxième est un peu écorné et ne présente que 4 feuilles (2 premières et 2 dernières)

Le début du cantique est un peu sombre : « Tristidiguez a velan, allas ! pell so er bed, Quernez hon eus bet ivez commançet da velet. Assista a reomp bemdes en enterramanchou Demeus a dud hor c'hanton, hag en ho servichou. » (Je ne vois que tristesse depuis longtemps, dans le monde, La disette, nous avons commencé aussi à la voir. Nous assistons chaque jour à des enterrements De gens de notre quartier, ainsi qu'à leurs "services et messes")

Mais la fierté locale est de mise : « Eürus bras a cavan, habitantet Ergue, Da veza, dre preferanç dan oll dud ar c'hontre, Enoret demeus un Ilis quer caër ha quer santel, Mammen an oll miraclou ha graçou eternel.  » (Je vous trouve bien chanceux, habitants d'Ergué, D'être, plus que tous les gens de la contrée, Honorés d'une église si belle et si sainte, La source de tous les miracles et des grâces éternelles). Et suit la liste des miracles de Notre-Dame, dont certains historisés.

Notamment la légende du retable Flamand, l’évocation de la peste d'Elliant, et également le pélerinage des marins de Duguay-Trouin, à savoir le Quimpérois Deschamp et ses camarades venus immédiatement après leur retour à Brest, pour le Carême de 1712, soit le 10 février : « Ar sou-darded a oa bet gant an aotrou Duguay » (strophe 31).

 

Les additions

Les strophes ajoutées à la fin du cantique pour la promotion des indulgences n'en sont pas inintéressantes, car elles sont l"illustration d'une vraie pratique populaire, et bien sûr dans une langue bretonne pleine de religiosité.

Les indulgences [1], « Induljançou » étaient la rémission devant Dieu de la peine temporelle encourue, c'est-à-dire du temps de purgatoire, pour un péché qui a déjà été pardonné lors d'une confession. Pour les mériter il fallait venir au pardon de Kerdévot reconnaitre ses péchés et communier.

Première strophe de la première addition : « Kerdevot a bell amzer E Rom a zo bruder, Ar Pab Santel d'ar pec'her En deus-en dizeleriet : Roet en deus Indulgeançou D'an nep a goesso Gant glac'har e bec'hejou, Hac a gommunio » (Kerdévot il y a très longtemps À Rome était célèbre, Le saint pape aux pêcheurs Qui n'ont pas mérité : Il est donné des indulgences À ceux qui arriveront Avec le regret de leurs péchés Et communieront.)

Quant à la partie mélodique chantée, l'air du cantique principal et de la première addition est celui de « Santez Mari », mais en 1712 était-il celui que l'on connait aujourd'hui par le cantique de Notre-Dame de Rostrenen ? Par contre l'air de la deuxième addition est celui de « Santez Genevofa », sainte Geneviève, la sœur de Saint Edern et fondatrice du monastère de Loqueffret au Xème siècle, et il existe bien encore aujourd'hui un célèbre « Kantik Santez Jenevofa ».

Les versions ultérieures

Bernez Rouz a relevé l'existence d'une version publiée ultérieurement dans les années 1870 par la maison d'édition Kerangal, avec une orthographe plus moderne et des strophes revues (notamment les strophes 55 et 56). L'originalité de cet exemplaire est la dédicace d'éditeur aux accents royalistes, sous la forme d’un appel à prier pour Henri V, Comte de Chambord : « « Dre ar werz-mañ e welomp, e oa karet ar Roue gant hon tud kozh hag a bedent evitañ pa oa trubuilhet. Ni Bretoned, o bugale vihan a dlefe ivez karet Henri V ha pediñ ma teuy a-berzh Doue, da zegas d’hor bro, ar Frans, ar peoc’h hag an urzh vat, e-lec’h an dizurzhioù-mañ hon deus da c’houzañv a-berzh ar Republik fallakr. » [2]

Par ailleurs, le cantique de Kerdévot est aujourd'hui chanté sur un autre air (« Laudate Mariam », et non le « Santez Mari » du vieux cantique) et avec des paroles complètement différentes. L'auteur de cette version moderne est Jean Salaun qui la composa en 1881. Mais le cantique moderne est court et conventionnel, alors que celui de 1712 est plus authentique et riche d'anecdotes (Duguay-Trouin, retable, peste ...).

[modifier] 2 Originaux

[modifier] 3 Textes et traduction

[modifier] 3.1 Breton

Cantic spirituel

La transcription bretonne a été communiquée par Antoine Favé dans le bulletin de la Société Archéologique du Finistère de 1891.

E gloar Doue hac an Itron Varia Kerdevot, pehini en deus ur chapel caër e parres Ergue-Vras, e quichen Quimper-Caurintin, e pehini e ra bemdez miraclou braz.

Suite : « Les miracles de l'ancien cantique Itron Varia Kerdevot de 1712 » ¤ « FAVÉ Antoine - L'ancien cantique de Kerdévot » ¤ 

 

[modifier] 3.2 Français

Cantique de spiritualité

La traduction française a été réalisée par Bernez Rouz et publiée dans le Livre d'or du cinquième centenaire de Kerdévot en 1989.

À la gloire de Dieu et de Notre-Dame de Kerdévot, qui possède une belle chapelle dans la paroisse du Grand-Ergué, près de Quimper-Corentin, et qui y fait de grands miracles tous les jours.

Suite : « Les miracles de l'ancien cantique Itron Varia Kerdevot de 1712 » ¤ « FAVÉ Antoine - L'ancien cantique de Kerdévot » ¤ 

Addition n ° 1

Archives du Diocèse de Quimper et Léon : page 7.

ADDITION, var ar memes ton.

Kerdevot a bell amzer
E Rom a zo bruder,
Ar Pab Santel d'ar pec'her
En deus-en dizeleriet :
Roet en deus Indulgeançou
D'an nep a goesso
Gant glac'har e bec'hejou,
Hac a gommunio.

§ Suite ...

 

Addition n ° 1

Tentative de traduction :

ADDITION, sur le même air.

Kerdévot il y a très longtemps
À Rome était célèbre,
Le saint pape aux pêcheurs
Qui n'ont pas mérité :
Il est donné des indulgences
À ceux qui arriveront
Avec le regret de leurs péchés
Et communieront.

§ Suite ...

Addition n ° 2

Archives du Diocèse de Quimper et Léon : pages 7 et 8.

ADDITION, var ton Santes Genevefa.

E Kerdevot ez eus Induljançou quer bras [1],
Evel a gaver e nep plaç,
Seiz vloa a zo a vir pardon
O tont eno gant devocion.

§ Suite ...

Nombr bras all a Viraclou a allen recita
Pere a zo grêt bemde er Chapel Santel-mâ,
Deut eta oll, Christenien, gant ur galon parfet
D'ar pardon da Kerdevot, hac e viot exaucet.

Itron Varia Kerdevot, ny ho supli hac ho ped,
Pedit evidomp Jesus, n'hon abandonit quet ;
N'y ho pedo a vir galon tre ma viomp er bet,
Itron Varia Kerdevot, pliget ouzimp sellet. F I N

Santes Mari, Itron Varia Kerdevot, pedet evidomp bremàn hac en heur eus hor Maro.

Addition n ° 2

Tentative de traduction :

ADDITION, sur l'air de sainte Geneviève.

À Kerdévot il y des indulgences [1] plénières
Comme on n'en trouve pas ailleurs,
Seiz vloa a zo a vir pardon
O tont eno gant devocion.

§ Suite ...



Sainte Marie, Notre Dame de Kerdevot, priez pour nous maintenant et à l'heure de notre mort.


[modifier] 4 Annotations

  1. Indulgence, s.f. : en religion catholique, rémission totale (indulgence plénière) ou partielle (indulgence partielle) des peines temporelles (temps de purgatoire) dues aux péchés déjà pardonnés, accordée par l'Église. Expression : Gagner des indulgences. "Le promeneur qui, au pied du calvaire, dit un Pater et un Ave, a droit à quarante jours d'indulgences" (Renard, Journal,1906, p. 1070). Source : TLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3]
  2. Traduction : Par cette complainte, on voit que nos ancêtres aimaient le Roi et le priaient quand il était en mauvaise situation. Nous, Bretons, leurs petits enfants, nous devrions aussi aimer Henri V et prier qu’il vienne au nom de Dieu apporter à notre pays, la France, la paix et l’ordre au lieu des désordres actuels qu’on doit supporter de la part de la République scélérate. [Ref.↑]


Thème de l'article : Document ancien portant sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Mai 2016    Dernière modification : 13.09.2018    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]