Société de la Lucette, 11 déc. 1913
Société Nouvelle des Mines de la Lucette
Le Genest, le 11 décembre 1913
Monsieur le Préfer
Nous avons l'honneur de solliciter de votre haute bienveillance, d'envoyer à notre exploitation de Kerdévot quelques gendarmes pour mettre l'ordre.
Hier soir, 10 décembre, nos ouvriers ont été payés comme à l'habitude.
Ce matin, à la reprise du travail, quelques monteurs de coup, ouvriers ayant travaillé sur les lignes de chemin de fer ou à Paris, ont persuadé à notre personnel qu'il ne fallait plus travailler pour le prix que nous leur donnons (3 f 25, 3.50, 4.00, 4.25) selon leur mérite, et qu'il fallait que nous leur donnions un minimum de 5 f par jour.
Le travail a été complètement arrêté. Nous sommes disposés à régler ceux qui ne sont pas contents, et demandons surtout pour les autres que la liberté du travail soit assurée.
Nous espérons, monsieur le Préfet, que l'effet de la gendarmerie sera suffisant.
Nous vous prions, monsieur le Préfet, de recevoir avec nos remerciements préalables, l'assurance de nos sentiments les plus respectueux.
L'Ingénieur des travaux à Kerdévot, F Hébrard
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Réquisition du préfet, 11 déc. 1913
Préfecture du Finistère. Cabinet du Préfet. République Française.
Au nom du Peuple français,
Nous, Préfet du Finistère. Chevalier de la Légion d'Honneur.
Requérons, en vertu de la loi, M. le Chef d'escadron Commandant la Gendarmerie du Finistère de nous prêter le secours de quatre gendarmes et brigadier à Kerdévot commune d'Ergué-Gabéric à partir du 12 décembre à l'occasion d'un mouvement gréviste.
Et pour la garantie dudit Commandant, nous apposons notre signature.
Fait à Quimper, le 11 décembre 1913. Préfet du Finistère.
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Commissariat spécial, 12 déc. 1913
Ministère de l'Intérieur. Commissariat spécial des chemins de fer. Quimper.
Note : Un commencement de grève aux mines d'antimoine de Kerdévot, commune d'Ergué-Gabéric.
Pièce jointe : la lettre de l'ingénieur à M. le Préfet
Quimper, le 12 décembre. Rapport.
Conformément à vos instructions, je me suis transporté hier soir et ce matin, à Kerdévot, commune d'Ergué-Gabéroc, arrondissement de Quimper, à l'occasion du conflit qui y a éclaté, à la mine d'antimoine, entre le personnel et la direction.
L'exécution de votre réquisition à la gendarmerie a eu lieu ce matin, à l'heure indiquée (5 h 3/4). La présence de ces militaires (4 hommes et un brigadier) a pu tout de suite fournir un criterium sur les réelles dispositions des ouvriers (au nombre de 42), qui, tous, hier, paraissaient être résolus à se mettre en grève : en effet, sous la protection de la gendarmerie, tout le monde, à l'exception du six ouvriers, dont quatre ont été définitivement réglés, a repris ce matin le travail, et aucune tentative en sens contraire ne s'est produite. Deux des meneurs, qui habitent Quimper, ne se sont pas présentés (note : Villerm et Jean Riou, à l'Eau Blanche).
D'ailleurs, dès ce matin, une augmentation de 0.25 centimes par jour a été accordée, qui a paru donner satisfaction, momentanément tout au moins.
Actuellement, les ouvriers de l'extérieur gagnent 3 f 25 à 3 f 50, et ceux de l'intérieur de 4 f à 4 f 25. Il est probable que les ouvriers de l'intérieur reviendront prochainement à la charge, mais pas avant la paye, qui aura lieu le 24 courant, veille de la Noël.
Il conviendrait que ce jour-là quatre ou cinq gendarmes se trouvent sur les lieux.
Les ouvriers demandent, au surplus, qu'il leur soit fait du feu, aux heures des repas, et la nuit. Satisfaction va leur être accordée. Il est vrai qu'ils ont continuellement les pieds dans l'eau, et que celle-ci tombant de partout leurs vêtements même sont vite mouillés, et qu'ainsi ils auraient besoin de soins au ... qu'ils n'ont pas eus jusque-là, mais sur lequel je le répète, ils peuvent compter dans un avenir très prochain, et dont ils avaient déjà joui ou bénéficié si les fournisseurs, tant d'anthracite que de bois, y avaient mis un peu plus de hâte.
En définitive, l'affaire est momentanément arrangée, grâce aux promptes mesures que vous avez bien voulu prendre. Il est certain que sans la présence des gendarmes, le travail n'aurait pas été repris ce matin.
Quoi qu'il en soit, je vous demande la permission d'émettre l'avis de maintenir à Kerdévot, jusqu'à lundi soir, ou mardi matin, les forces que vous y a avez envoyées, de manière à détourner les meneurs d'un retour offensif, qui, s'il doit se reproduire, n'aura certainement pas lieu avant le 24 août.
Le Commissaire spécial, (signature)
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Maintien du Préfet, 12 déc. 1913
12 décembre 1913
Préfet à commandant de gendarmerie
Je vous prie de maintenir à Kerdévot en Ergué-Gabéric jusqu'à lundi 15 courant les 5 gendarmes qui ont fait l'objet de ma réquisition du 12 décembre.
La paie des ouvriers employés à l'exploitation d'antimoine devrait avoir lieu le 24 courant, vous voudrez bien donner des ordres pour que deux gendarmes fassent ce jour-là une tournée dans cs parages.
Ecrire au commandant de gendarmerie
Laisser les gendarmes à Ergué-Gabéric jusqu'à lundi.
L'advertir que prochaine paye aura lieu le 24 courant, que 2 gendarmes fassent ce jour là une tournée dans ces parages.
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Gendarmerie, 13 déc. 1913
Corps d'armée. Gendarmerie nationale. 11e légion. Compagnie du Finistère. Arrondissement de Quimper. Détachement de Kerdebot.
Objet : Cessation de la grève des mineurs à Kerdévot.
A Kerdévot, le 13 décembre 1913.
Rapport du brigadier Nean commandant du détachement à Kerdévot sur la grève des ouvriers mineurs employés aux travaux de recherches à Kerdévot.
Les ouvriers travaillant aux travaux de recherches à Kerdévot et manquant hier matin à la reprise du travail, se sont présentés ce matin à l'heure de l'embauche. Trois ont été admis à travailleur, le quatrième a été réglé par M. l'ingénieur directeur des travaux.
L'équipe de nuit s'est présentée hier soir à 6 heures et a également repris le travail.
Le calme absolu règne sur les chantiers. Il ne s'est produit aucun incident depuis hier matin.
Signature : Nean
N° 267913. Lu et transmis. A Quimper, le 14 décembre 1913. Le capitaine Demange, commandant l'Arrondissement.
N° 46663 Transmis à M. le Préfet du Finistère. Quimper le 14 décembre 1913, Chef d'Escadron Saltzmnn commandant la compagnie.
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Sureté générale, 13 déc. 1913
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