1551-1552 - Kerdilès dans le rentier de la seigneurie de Botbodern
Un article de GrandTerrier.
| Rentier des rentes payées au seigneur de Botbodern d'Elliant par les détenteurs des mouvances [1] proches en Elliant et de Kerdilès en Ergué-Gabéric.
Le document est très bien conservé et l'écriture est élégante, mais néanmoins, du fait de son ancienneté, il n'est pas facile à décrypter, ce qui peut expliquer certaines transcriptions lacunaires pour l'instant. C'est l'occasion de pratiquer un peu de paléographie, notamment le déchiffrage des chiffres romains minuscules tels qu'ils étaient calligraphiés au 16e siècle (cf Image:ChiffresRomains16e.jpg). Merci à Loïc Le Roy de Kerderrien de nous avoir communiqué ce document issu du fond d'archives privées de Louise De Guengat. Autres lectures : « BERNARD Norbert - Chemins du Ve au XVIIe siècle à Ergué-Gabéric » ¤ « 1536 - Réformation des personnes et des terres en Ergué-Gabéric » ¤ « Kerdilès, Kerdillez » ¤ « Géo.Kerdilès » ¤ |
1 Présentation
La mouvance Au 16e siècle les propriétaires nobles du domaine de Botbodern sont les Tromelin (héritiers des Rosmadec), dont la dernière du nom est Marie de Tromelin, veuve d'Alain de Guengat (mort en 1531) qui décède en 1547. En 1536 il est question de « sieur et dame de Guengat Sr de Botbodern, Kerongar et Kerlenic », laquelle dame est Marie de Tromelin, et le sieur le fils (Jacques) ou le petit-fils (René) d'Alain. En 1550-51 la dame de Botbodern étant décédée à son tour, les rentes des mouvances sont vraisemblablement dues au petit-fils René de Guengat, décédé en 1563. Norbert Bernard, dans son étude « Chemins du Ve au XVIIe siècle à Ergué-Gabéric », précise les six mouvances dépendant de la seigneurie de Botbodern : Méout vian, Méout vras, Keryan, Kerveil, Kerveguen, Kerdilès. La dernière est qualifiée de mouvance majuscule (lettre B) alors que les 5 autres sont dites minuscules (b). |
Le rentier de Botbodern de 1550-51 ne comprend que les paiements des mouvances majuscules, à savoir 7 villages elliantais (Kerancorre, Mesfal, Kerdanyc, Keradenen, Kerlenyc, Kerongar, Kerlangnez), et « Kerdyllès » en Ergué-Gabéric. Le titre de 1551 est « ce quy a esté percu davecques les homes de Botbadern l'an mil cynq cent cinquante ung », et celui de 1552 « ce que les homes de Botbadarn ont payé à la seynct Mychel lan myl cinq cent cynquante et deulx ». Tous le paiements annuels sont en nature, soit en animaux (1 ou 2 chapons, à savoir de coqs châtrés, ou un mouton), soit en céréales (froment, orthographié « fourmant », avoine, seigle et mil). Cette dernière céréale, appelé aussi millet en Afrique, aux grains ronds et jaunâtres, est cultivée localement et apprécié en laitage. Pour Kerdilès, les détenteurs des exploitants débiteurs de Botbodern, sont au nombre de 8, dont le principal est Allayn Connan. En 1551 il doit « 4 renées fourmant - 8 renées seglle - 2 renées myl pour deux ans - 6 renées avoyne - 2 chapons ».
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2 Transcriptions
Folio 2 - annotation inversée tardive
Folio 3
Folio 4
Folio 5
Folio 6
Folio 7
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Folio 8
Folio 9
Folio 10
Folio 11
Folio 12
Folio 13
Folio 16 - Annotation de liasse
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3 Originaux
les 16 folios | |||||
4 Annotations
- Mouvance, s.f. : en droit féodal, état de dépendance dans lequel est tenu un fief par rapport à un autre. Fief dépendant d'un fief plus important (TLFi). Relation foncière entre deux fiefs : le fief mouvant est celui du vassal, par rapport au fief dominant, celui du seigneur (Lexique historique du Moyen Âge de René Fédou). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1]
- Renée, s.f. : mesure de matière sèche ; se rencontre encore au 18e siècle dans des textes de Bretagne, s'est conservé dans le Finistère avec le sens de mesure pour les blés : renée dont le vingt et quatre font le tonneau (1732, Baronie du Pont, Arch. Finist.). Source : Dict. Godefroy 1880. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Raze, s.f. et adj., variantes ras, raz, res, rez, rais, reis, reix, rays, rei, rey : mesure rase pour les choses sèches, remplie de façon que le contenu ne dépasse pas les bords et dont la capacité variait suivant les pays (Dictionnaire Godefroy). En Bretagne représente la 30e partie du tonneau de grain, à Concarneau contenait environ 47 litres, à Pont-L'Abbé et Quimper 50 litres (Dict. des poids et mesures de Doursther). Le terme est utilisé aussi comme adjectif pour préciser que la hauteur est en dessus du bord de récipient de mesure, par opposition à l'adjectif "comble". [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Comble, s.f. et adj. : mesure de capacité pour les grains, probablement la mine comble, c'est-à-dire 6 boisseaux ; source : Dictionnaire Godefroy 1880. En région quimpéroise le terme comble est plutôt donné comme équivalent d'un grand boisseau comble, par opposition à un simple boisseau ras. Soit précisément 67 litres pour le froment, 82 pour le seigle, et 80 pour l'avoine [¤source : Document GT de 1807]. La comble se distincte de la raze ; le terme est utilisé aussi comme adjectif pour préciser que la hauteur en son milieu dépasse le bord de récipient de mesure, par opposition à l'adjectif "rase". [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Bigotée, s.m. : mesure de contenance de matières sèches, à savoir de céréales (blé, seigle, avoine ...). Équivalence en boisseaux : inconnue à ce jour. Synonymes : bigoté, bigotté. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Millet, s.m. : diminutif de mil, qui vient du latin millium, ou mille. Ce sont ses très nombreux grains ronds et jaunâtres, rassemblés en de longues grappes, qui lui ont valu ce nom. Céréale cultivée en Afrique, et autrefois dans les régions de France. On en faisait un laitage, répertorié aujourd'hui au patrimoine culinaire vendéen. Source : http://www.keldelice.com. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1 6,2 6,3 6,4 6,5 6,6 6,7 6,8 6,9]
- Chapon, s.m. : jeune coq chatré. Source : Dictionnaire du Moyen Français. Utilisé comme moyen de paiement de rentes ou redevances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Octobre 2019 Dernière modification : 5.10.2019 Avancement : [Développé] |